Joseph Henrotin

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Seuls 12% des Suisses contre l'armée
En publiant relativement discrètement le document Préparer les engagements de demain 2035 sous l’autorité du directeur chargé des Affaires Stratégiques et du major-général des armées, ces dernières font évoluer assez radicalement le débat, toutefois en droite ligne des conceptions et des positions développées par le Président de la République durant sa campagne électorale. De ce point de vue, l’exercice se déroule dans la perspective directe de la rédaction du prochain Livre Blanc et certains de ses accents pourraient le laisser entendre comme tel. D’emblée, le document établit également une hiérarchie des intérêts français. Ils sont vitaux et « indissociables de la dissuasion nucléaire » ; stratégiques (« l’accès aux ressources naturelles, le développement du potentiel économique, la maîtrise de la prolifération des armes de destruction massive, la maîtrise des flux migratoires, la maîtrise des réseaux informatiques, la maîtrise d’accès à l’espace et la cohésion sociale française et européenne ») ; et enfin de puissance (« plus particulièrement abordés sous l’angle des relations que la France entretient avec les acteurs majeurs de la sécurité internationale (Onu, UE, États-Unis, Otan) »). Moins lisibles immédiatement que les précédents, ils font l’objet de plusieurs scénarios lucides et réalistes. Dans un second chapitre, consacré aux « menaces et risques », le lecteur pourra constater que la question des ressource naturelles et, plus loin, l’environnement sont plus particulièrement pris en considération. L’adaptation des armées rejoint ainsi les réflexions menées par les stratégistes depuis de nombreuses années déjà. Menaces asymétriques, sanitaires, technologiques, questions politiques et démographiques sont également abordées. Cette approche transverse précède une approche par régions et croisant les facteurs précités. Face à une analyse synthétique, c’est toutefois la définition des neufs modes d’engagement, dans un troisième chapitre, qui retiendra l’attention du lecteur. Fondé sur un « socle permanent » comprenant la dissuasion, la prévention et la protection (trois des 5 thèmes des Universités d’été de la Défense), ces engagements sont : - la participation à des conflits armés, qui comprend deux options majeures : le conflit moyen impliquant au maximum des moyens à hauteur de ceux définis par l’Union Européenne dans son Headline Goal et le conflit majeur, qui nécessite des moyens supérieurs à la limite du Headline Goal qui, « en tout état de cause, requerrait vraisemblablement un cadre multinational plus large que celui de la seule Union européenne (sur la base du positionnement relatif actuel de l’UE et de l’OTAN). Cette situation serait la plus contraignante pour les forces armées, en particulier dans le domaine du commandement si la France doit assumer le rôle de nation-cadre ». - la lutte contre la prolifération, au sens large (« de telles opérations auront pour ambition première de sauvegarder nos intérêts nationaux face à la menace du moment ») et suivant les logiques de prévention et de coercition (incluant, c’est une nouveauté à ce niveau, des « frappes préemptives »). - la lutte contre le terrorisme, sur le territoire ou à l’extérieur, auquel cas les forces pourraient être engagées « préventivement ». - la participation à la défense des intérêts économiques « de la France et de l’Union Européenne » et ce, « en défendant, ou en rétablissant, la liberté de circulation, voire l’accès aux ressources, dans les domaines terrestre, maritime et aérien. Il convient également d’assurer la liberté d’accès à l’espace ». - la protection des ressortissants. - le rétablissement/maintien de la paix « sous résolution des Nations unies dans un cadre d’interposition ou d’observation, ou, si la crise a déjà éclaté, dans un cadre d’imposition de la paix ». - les missions de service public de circonstance, qu’il s’agisse de catastrophes naturelles ou technologiques, d’actions de maintien de l’ordre, de prises d’otages « massives » ou de lutte contre les pandémies. - l’assistance civilo-militaire hors-territoire national, destinées à favoriser la consolidation de l’Etat de droit. - le secours d’urgence hors-territoire national, qui inclut également les opérations humanitaires en plus des missions de secours en cas de catastrophes naturelles et technologiques. In fine, si la lecture du document montre une réelle prise en compte des réalités européennes dans le discours stratégique français, il montre également un durcissement des positions de Paris à l’égard des questions considérées comme en têtes des agendas stratégiques contemporains : les luttes contre les armes de destruction massive et le terrorisme. Si, à cet égard, certains ne manqueront pas d’invoquer une certaine « américanisation » de la posture française – en particulier dans son rapport aux frappes préemptives – force est néanmoins de constater que l’ensemble est développé dans le cadre, cohérent et défensif, du triptyque « dissuasion – prévention – protection ».
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Seuls 12% des Suisses contre l'armée
Avec 19 tonnes (dont, grosso modo, 20% de carburant), la longueur d’un autobus et une résolution de 9 à 15 cm, les KH-12 sont les satellites de renseignement optique les plus avancés au monde… et ont un prix à la hauteur de leurs performances. Or, ces engins, comme les Helios, évoluent sur des orbites basses. De temps à autres, ils peuvent être repositionnés afin de suivre l’une ou l’autre crise. Autant de manœuvres coûteuses en carburant et… qui finissent par réduire la durée de vie opérationnelle d’engins unanimement présentés comme cruciaux pour les agences de renseignement. On comprendra donc tout l’intérêt que représente la possibilité de ravitailler en vol ces satellites, voire de les réparer ou encore de leur adjoindre de nouveaux équipements. Tout le monde en rêvait et la DARPA, assez discrètement, affirme l’avoir fait, faisant prendre, tout à coup, un coup de vieux à la stratégie spatiale européenne : "the goal of the Orbital Express Space Operations Architecture program is to validate the technical feasibility of robotic, autonomous onorbit refueling and reconfiguration of satellites to support a broad range of future U.S. national security and commercial space programs. Refueling satellites will enable frequent maneuver to improve coverage, change arrival times to counter denial and deception and improve survivability, as well as extend satellite lifetime. Electronics upgrades on-orbit can provide regular performance improvements and dramatically reduce the time to deploy new technology on-orbit." Le premier ravitaillement spatial automatisé d’un satellite s’est produit le 2 juillet.
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Seuls 12% des Suisses contre l'armée
Après que des paras britanniques aient refusé de partir en mission en évoquant un matériel défaillant, c’est au tour de combattants polonais. Onze soldats dont deux officiers ont refusé de partir en patrouille arguant du manque de blindage de leurs véhicules. Ils ont été renvoyés en Pologne – qui dispose de 1 200 soldats sur place – afin d’y être jugés. Cette affaire se déroule dans le contexte très particulier de l’augmentation des attentats perpétrés par les Talibans, de l’augmentation du nombre de morts civiles causés par des frappes aériennes de l’OTAN mais aussi de l’augmentation des pertes alliées. Ainsi, le Canada a perdu 66 soldats depuis 2002… dont un tiers l’ont été depuis le début 2007.
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Seuls 12% des Suisses contre l'armée
L’industrie de défense sud-coréenne se développe rapidement et commence à engranger les succès à l’exportation, en particulier à l’égard de la Turquie. Ainsi, après avoir vendu plus de 30 appareils d’entraînement KT-1 à Ankara, Séoul finalise les négociations avec la Turquie sur la question de la production sous licence de son dernier char, le XK-2. On se souviendra, en effet, du programme de char turc de la 4ème génération, dans lequel Nexter s’était fortement impliqué. Or, en vertu de la politique industrielle turque, tous les programmes d’armement conduits doivent pouvoir aboutir à renforcer le savoir-faire des industries de défense d’Ankara, via des transferts technologiques ou des productions sous licence. D’autres programmes pourraient également être concernés par de telles coopérations, Séoul comptant in fine se positionner de façon très agressive sur les marchés de Défense. Les deux contrats représenteraient ainsi 540 millions de dollars, soit le second plus gros contrat jamais emporté par l’industrie de défense sud-coréenne (après la vente d’obusiers K-9 à la Turquie pour un milliard de dollars).
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