Hervé de Weck

La piraterie «somalienne»

Quelques commentaires. Beaucoup ont déjà été apportés dans les journaux.

1. Cette piraterie bloque peu à peu le golfe d'Aden, donc la grande artère qui mène de l'Europe aux Orients: le Moyen et son pétrole, l'Extrême et ses fabrications chinoises. La première conséquence est donc économique, même si elle est actuellement masquée par la crise mondiale (avec un pétrole retombé en dessous de 50 dollars le baril et une croissance chinoise en dessous de 8%). Cette crise cache donc les conséquences directes de la piraterie.

2. La solution alternative consiste à passer par le cap de Bonne Espérance: même les pétroliers à destination de l'Amérique sont gênés (la route trans-méditerranéenne est plus confortable). Toutefois, la prise du Sirius Star, à 450 km au sud-est de Mombassa (Kenya), menace à son tour cette route. Menace toutefois plus légère.

3. C'est donc toute une zone maritime qui est affectée. Il reste que le canal de Singapour connaît depuis de longues années des phénomènes  similaires de piraterie, comme certaines parties de la mer de Chine. Cela n'a pas entravé durablement le commerce. On parle plus du golfe d'Aden car cela se rapproche de nos frontières.

4. Les conséquences devraient passer par une augmentation des coûts d'assurance des bateaux. J'avais entendu que les cargos modernes transportaient tellement de boîtes que le coût du pétrole était absolument marginal dans les frais de transport, et qu'une augmentation du baril n'affecterait pas ce mode de transport. Je pense que les coûts d'assurance devraient suivre la même logique (mais je m'avance beaucoup, et suis prêt à être démenti par des arguments chiffrés). Bref, la piraterie ne devrait pas modifier l'équilibre économique du transport maritime, vecteur essentiel de la mondialisation.

5. Le transport maritime est un vecteur essentiel de la mondialisation, au moins autant qu'Internet: le fait est rarement cité, il me paraît pourtant essentiel. Tout aussi essentiel: ce transport paraît déconnecté de la chose publique. Non maîtrisable par l'Etat, non protégeablepar l'Etat, il apparaît totalement privé: comme Internet.

6. C'est pourquoi les réponses à la crise seront intéressantes à observer. On est sûr d'une chose, c'est que les marines nationales ne peuvent quasiment rien contre les pirates: trop diffus, trop camouflés, trop rapides, trop bien équipés de technologies empruntées à l'Occident, ils reproduisent bien des mécanismes des nouveaux combattants décrits par A. de La Grange dans les Guerres bâtardes.

7. D'ailleurs, les forces navales mises en route par l'OTAN (groupe naval permanent voire l'Opération «Active Endeavour», OAE) ou l'Union européenne sont plus des symboles qu'autre chose. Tout aussi symboliques les navires russes ou français dépêchés sur zone (quand ils ne tombent pas en panne...). Il ne faut pas croire à leur efficacité, d'autant que le mécanisme juridique de leur action (et de l'ouverture du feu) reste largement sujet à caution.

8. C'est donc à terre que se situe la solution. A terre, d'où la question «somalienne». On insiste sur les guillemets, tant ce pays paraît démembré (Somaliland, Puntland, ...). Il faut d'ailleurs immédiatement remarquer que l'assimilation «terroriste = pirate» est une fausseté gigantesque. Car il semble que les islamistes somaliens considèrent avec beaucoup de méfiance les pirates qui les gênent dans leur stratégie politique. De ce point de vue, la confusion liée à «Active Endeavour» n'est pas une bonne chose, car elle entretient cette confusion. «OAE» est en effet la mission de l'OTAN de lutte contre le «terrorisme» en Méditerranée.

9. Mais s'il y a confusion intellectuelle (métastase malsaine du discours inepte de la guerre contre la terreur dont nous n'avons pas fini de nous soigner), il y a pourtant une vérité qui se cache: l'absence d'Etat en Somalie est la vraie cause du libre champ laissé à ces pirates, qui s'enrichissent largement en profitant du vide policier sur leurs terres. Il n'en était pas autrement autrefois, du temps des barbaresques, quand les  pirates souquaient à partir des côtés algériennes et faisaient régner l'insécurité dans toute la Méditerranée, sous la souveraineté lointaine d'un Empire ottoman qui n'en pouvait mais. Je laisse aux historiens (S. Mantoux, es-tu là ?) le soin de nous rappeler comment nous nous sommes débarrasser de ce fléau. Il y aura peut-être des leçons à en tirer pour résoudre la crise.

10. Car il faudra bien faire quelque chose: la seule affirmation géopolitique du Livre Blanc consistant en effet à affirmer que l'axe majeur de la politique française suivrait un axe Marseille -Aden - Oman. La base d'Abou Dabi et celle de Djibouti sont des pions majeurs à cet égard.

O. Kempf

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Nouveau record en 2008, vraisemblablement en raison du stress généré par la longueur et l'intensification des conflits en Irak et en Afghanistan: 143 soldats américains ont mis volontairement fin à leurs jours contre 115 en 2007, selon des chiffres fournis par l'armée de Terre. Parmi ces décès, 128 sont des suicides confirmés et 15 font encore l'objet d'une enquête pour déterminer s'il s'agit bien de suicides. Le taux de suicide a atteint 20,2 pour 100'000 l'an passé, dépassant le taux national record enregistré aux Etats-Unis, soit 19,5 pour 100'000, en 2005. Selon les chiffres de l'armée, 30% des suicides sont le fait de soldats alors qu'ils étaient déployés. Pour les trois quarts, il s'agissait de leur premier déploiement. Plus d'un soldat sur trois (35%) ont mis fin à leurs jours après être rentrés de mission, généralement plus d'un an après avoir regagné leurs camps de base. «Pourquoi le nombre de suicides continue d'augmenter? Nous ne savons pas», a commenté le secrétaire à l'armée de Terre Pete Geren, tandis que des responsables militaires ont indiqué qu'il n'y avait pas de raison unique. Le chef d'état-major adjoint de l'armée de Terre, le général Peter Chiarelli, a néanmoins lié cette hausse à la longueur et au rythme élevé des missions qui compliquent les relations entre les soldats et leurs familles. «Le stress est une explication, cela ne fait aucun doute dans mon esprit», a-t-il dit. Confrontée à cette augmentation, l'armée a mis en place des programmes de prévention et accentué le repérage des soldats souffrant de problèmes psychologiques, mais des responsables militaires ont indiqué ne pas connaître précisément l'efficacité de ces mesures. Le général Chiarelli a annoncé le lancement dès le 15 février de séances d'entraînement destinées à apprendre aux soldats à gérer un comportement suicidaire, chez eux ou leurs frères d'armes. Il a également chargé l'Institut national pour la santé mentale de procéder à une étude sur le long terme des facteurs affectant la santé mentale des soldats, et d'identifier les moyens pour en combattre les effets. (AFP | 30 janvier 2009)
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Les 16 et 17 mars, les cadres du Collège interarmées de défense participaient à un staff ride (sortie d'état-major) à l'invitation du général Vincent Desportes. «Au petit matin, il y avait du brouillard. Un brouillard blanc très épais, très normand. Notre chef, le colonel Peter F. Herrly de l'US Army, un petit homme blond venu de l'Indiana, faisait des grands gestes sur le bord du chemin. Nous étions une trentaine d'hommes et on ne voyait rien. Il nous désignait un objectif, le pont-écluse de la Barquette, sur la Douve, à un kilomètre devant nous. En contrebas, les prairies semblaient complètement inondées. Il faisait froid, nous n'avions pas assez dormi et la journée d'hier avait été longue. Lorsque le colonel s'est mis à parler de charge à la baïonnette, ça en a réveillé quelques-uns. On l'a regardé et on s'est dit que quelque chose clochait. Il portait une casquette à visière bleu marine pas très réglementaire, une veste à carreaux sur un tricot en jacquard, des baskets. Il avait l'âge de la retraite. Le brouillard était bien là, mais celui dont nous parlait le colonel était celui de la guerre, le « Nebel des Krieges», du grand stratège Carl von Clausewitz. Ce flou permanent qui empêche le chef militaire de connaître précisément la situation sur le terrain. Sur le terrain du débarquement de Normandie, ce jour-là, la troupe était composée uniquement de chefs. Un groupe d'officiers supérieurs, tous colonels ou capitaines de vaisseau, cadres au Collège interarmées de défense, l'ancienne Ecole de guerre. Plus deux généraux, un amiral et trois historiens. Un staff ride, c'est donc un voyage d'état-major sur les lieux d'une bataille. Il ne s'agit pas de la rejouer avec des troupes ou sur un simulateur, mais de l'analyser, les pieds dans la boue, pour en tirer des leçons générales de stratégie. C'est une école de chefs militaires, avec une pédagogie très éloignée des habitudes françaises, qui privilégient l'exposé théorique dans un amphi. Le staff ride est une habitude très américaine que les Français redécouvrent. Il s'agit d'une invention prussienne de la Kriegsakademie, au XIXe siècle, dont les pratiques militaires américaines sont largement inspirées. Avant la guerre de 1914, Ferdinand Foch, qui enseignait à l'Ecole de guerre, ne manquait pas d'emmener ses élèves sur les champs de bataille de 1870. Mais l'habitude s'en était perdue et, aujourd'hui, il faut faire appel au savoir-faire américain. Le colonel Peter F. Herrly, ancien collaborateur du général Colin Powell, en a fait son métier depuis qu'il a quitté l'armée américaine. Installé en France, il accueille régulièrement des groupes américains, militaires ou civils, qui veulent comprendre de visu comment se mène une bataille. La Normandie est un terrain rêvé. De toutes les grandes batailles de l'histoire, le débarquement du 6 juin 1944 est à la fois l'une des plus mythiques et des mieux documentées. Pour les officiers qui doivent planifier les opérations actuelles, le Débarquement offre un autre avantage: c'est l'une des rares batailles à être totalement «interarmées», «joint», disent les Américains, une combinaison d'opérations navales, aériennes et terrestres. Rien n'est plus difficile à organiser. «Je veux que l'histoire militaire et l'étude des grands principes de la stratégie reprennent toute leur place dans notre enseignement», nous confie le général Vincent Desportes, qui commande le Collège interarmées de défense. Chaque année, 380 officiers, dont un tiers d'étrangers, en suivent les cours pendant un an. Lorsqu'ils en sortent, on dit qu'ils sont «brevetés», ce qui leur ouvre la perspective d'emplois dans les états-majors et de commandements prestigieux. Le général Desportes est un personnage, l'une des têtes pensantes de l'armée. Ancien officier dans les chars, ce descendant d'un lieutenant de Du Guesclin écrit des livres très lus dans la communauté militaire. Vincent Desportes a été détaché pendant cinq ans aux Etats-Unis. A l'US Army War College, il a découvert les staff rides, qui se font là-bas sur les sites des grandes batailles de la guerre de Sécession. «Cela permet à chacun de s'élever: le capitaine réfléchit comme un colonel et le colonel comme un général», dit le général. Un staff ride n'est pas une excursion de retraités. Douze heures par jour non-stop, un sandwich et un paquet de chips avalés dans le car, neuf conférences sur autant de sites, trois musées visités, et des réflexions de groupe en fin de journée... On essaie de dormir dans le car, mais à chaque fois, l'un des historiens prend le micro pour aborder un point de l'opération «Overlord». Sinon, le colonel Herrly passe en vidéo des actualités d'époque et des extraits de films : Le Jour le plus long, la série Band of Brothers ou Il faut sauver le soldat Ryan. Quand Tom Hanks apparaît, secoué dans sa péniche de débarquement devant Omaha Beach, mon voisin se tait. Il est colonel des troupes de marine, spécialiste des opérations amphibies. Visage fermé, mâchoire crispée, regard rivé sur la télé. A quoi pense-t-il ? A la chance de n'avoir jamais dû débarquer de vive force avec ses hommes? A Utah Beach, les choses avaient mal commencé: l'état-major interallié avait prévu de débarquer à un endroit bien précis, planifié de longue date. A 6 h 30, lorsque les premiers éléments de la 4e division d'infanterie américaine se retrouvent sur la plage, ils constatent, sous le feu allemand, qu'ils sont deux kilomètres plus au sud que le point prévu. Les courants marins ont été mal évalués. «Que faire?» demande le colonel Peter H. Herrly aux officiers français. Tous les plans sont chamboulés et il faut improviser. Le général Theodore Roosevelt Jr, commandant de cette division, déclare: «On va commencer la guerre à partir d'ici.» et il improvise... Les officiers français hochent la tête, réalisant que la «planification opérationnelle» sur laquelle ils travaillent à longueur d'années doit, à la guerre, souvent céder le pas au simple bon sens. En Normandie, les Allemands étaient aussi de la partie. Le jeune historien Guillaume Lasconjarias connaît l'ordre de bataille des Allemands par cœur. Il est le bien le seul parmi nous à ne pas s'embrouiller entre la 21e Panzer, la Luftlande Division, ou la 17e SS Panzergrenadier. Tout le monde a pourtant ses cartes d'état-major à la main. Au débriefing du soir, qu'a-t-on retenu ? Que l'armée allemande ne respectait pas l'un des principes essentiels de la guerre: l'unité de commandement. En clair, il n'y avait pas un chef, mais plusieurs (Rommel, von Rundstedt, etc.) n'ayant pas les mêmes idées sur la manière de repousser l'ennemi. Seul Hitler pouvait trancher. Et comme chacun sait, au moment du Débarquement, il dormait... Comment faire travailler ensemble des terriens, des marins et des aviateurs. La question se posait en 1944, elle n'est toujours pas vraiment réglée. Dans notre staff ride, il y a des pilotes de chasse, des commandants de frégates, des fantassins et même des gendarmes. Chacun réfléchit à sa manière. Vu de la mer, de la tourelle d'un char ou du cockpit d'un avion, le monde n'est pas le même. Sur Omaha Beach, en descendant d'un blockhaus construit par les Allemands, le Stützpunkt WN 62, l'historien naval Philippe Vial raconte comment les destroyers ont dû venir au plus près pour soutenir les troupes débarquées, en train de se faire tailler en pièces. Ils se sont approchés à un peu moins d'un kilomètre. Un ange passe chez les marins : ils s'imaginent avec leurs bateaux gris, là, juste au bout de la plage. Léger mouvement d'humeur, lorsqu'un historien de l'armée de l'air Jérôme de Lespinois revient sur les cafouillages des bombardiers lourds, utilisés à contre-emploi, à la demande des terriens. «Il ne faut jamais dire à la personne dont on attend l'appui comment faire, mais quel effet on attend d'elle», conclut un cadre. Au dernier débriefing, la question est: «Avec nos méthodes, pourrait-on aujourd'hui planifier une telle opération?» Un colonel se lève: «La réponse est oui!» Tout le monde rit et applaudit. L'officier reconnaît finalement avoir «quand même un petit doute...» (Libération 31. mars 2009)
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18 avril 2009.- Des militaires parfois pas assez entraînés, la moitié des avions indisponibles, des navires à bout de souffle, de nouveaux équipements qui tardent... et qui font exploser les crédits. C'est l'incroyable bilan dressé par de récents rapports parlementaires passés presque inaperçus. Exemple le plus criant avec l'aéromobilité, qui détermine la capacité de la France à projeter, puis à rendre mobiles, ses unités à l'étranger. Elle est «extrêmement critique (...). Le déficit capacitaire est désormais incontournable.» Les armées vont manquer d'hélicoptères et d'avions de transport. La cause? «Dans leur immense majorité, les appareils actuellement en service sont en limite de capacité.» Trop vieux. Pour respecter les règles de sécurité et faute de pièces de rechange, moins d'un avion sur deux (44%) était disponible en urgence (dans  les six heures), entre mars 2007 et février 2008. L'Armée de l'Air est actuellement incapable de remplir le contrat imposé par l'Etat: projeter une force de réaction immédiate de 2200 personnes et de 3400 tonnes de matériel en 3 jours et à 5000 km. Pas de problème majeur pour les hommes. En revanche, moins d'un tiers du matériel peut être acheminé. Des hommes oui, mais pas complètement équipés! Un autre rapport balaie tous les domaines. Il passe au crible l'exécution de la précédente loi de programmation militaire (LPM 2003-2008). Et le bilan - aimablement qualifié de «pour le moins mitigé» est tout simplement consternant. Seuls 4% des hélicoptères, toutes armées confondues, sont récents. Les vieux Puma de l'Armée de Terre, indispensables pour transporter troupes et matériels (ils constituent les trois quarts de la flotte française des hélicoptères de transport), sont tellement obsolètes que, dans moins d'un an, ils ne seront plus autorisés, sauf opérations extérieures, à voler dans l'espace aérien international! La faute à son remplaçant, le NH-90, dont les premiers exemplaires devraient être opérationnels avec cinq ans de retard, en 2012. Quant à la Marine, le même rapport épingle la multiplication des aléas techniques sur les systèmes de propulsion des navires. «Cela a conduit à réaliser certaines missions avec des bâtiments dont les moteurs étaient dégradés, voire pour partie en panne.» Référence au sauvetage des otages du Ponant, il y a tout juste un an? Sur place, la frégate Surcouf avait été victime de problèmes de ligne d'arbre, la frégate Jean-Bart de problèmes de moteur. Un chaland de débarquement avait même coulé, sous le poids des équipements des commandos. Enfin, victime d'une panne de moteur, l'avion de patrouille, qui supervisait l'interception des preneurs d'otages, avait dû atterrir en catastrophe au Yémen. Une heure plus tôt et toute l'opération, menée avec brio, capotait! Que dire des Super Frelon, ces hélicoptères dédiés au secours en haute mer, qui affichent plus de quarante ans de bons et loyaux services? Sur les sept basés à Lanvéoc-Poulmic, seul un était en mesure, en 2008, d'être déployé en toutes circonstances! Pour une heure de vol (10000euros), comptez de 30 à 40 heures de maintenance. Son remplaçant? Le NH 90... (© Copyright Le Télégramme 2009)
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9 avril 2009.- Le Wall Street Journal, qui cite des responsables du département de la Sécurité intérieure (DHS), des cyber-espions russes et chinois ont réussi à infiltrer le réseau électrique américain et auraient installé des programmes susceptibles de provoquer des perturbations. «Les Chinois ont tenté de cartographier nos infrastructures, comme le réseau électrique, et les Russes aussi» a indiqué au quotidien un responsable du renseignement américain. Selon les investigations menées, des traces de logiciels malveillants ont été retrouvées. «Si nous sommes en guerre contre eux, ils pourraient les activer.» «Ce sont de pures spéculations, a répondu le porte-parole de l'ambassade russe aux Etats-Unis. La Russie n'a rien à voir avec des cyber-attaques sur les infrastructures américaines ou de quelconque autres infrastructures dans d'autres régions du monde.» Cependant, il est désormais avéré que la Russie abrite des pirates informatiques qui peuvent servir ses intérêts, comme cela a été le cas lors des cyber-attaques dont a été victime l'Estonie en 2007 et la Géorgie à l'été 2008. Son homologue chinois a fait valoir que son pays «s'oppose résolument aux actions pouvant menacer Internet et des réseaux informatiques» et qu'il est «prêt à coopérer avec d'autres pour contrer de telles attaques. » Les Etats-Unis soupçonnent régulièrement la Chine d'encourager les activités de cyber-espionnage et la récente mise en évidence, par des chercheurs de l'Université de Toronto, de l'existence d'un vaste réseau de cyber-espions d'origine chinoise ne plaide pas en faveur de Pékin. Cela étant, la sécurité des infrastructures - électricité, eau, etc. - est un enjeu prioritaire pour l'administration américaine. Il suffit en effet d'imaginer la déstabilisation et le désordre que pourrait provoquer la prise de contrôle par des pirates des systèmes informatiques qui les font fonctionner. Cette préoccupation est également partagée en France. «Les risques d'attaque de grande ampleur auxquels la société et les pouvoir publics sont encore mal préparés, doivent donc faire l'objet d'une attention nouvelle, aussi bien pour le renforcement des défenses que les pour les capacités de rétorsion», peut-on lire dans  le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, publié en juin 2008.
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Réflexions sur l'emploi de l'arme aérienne contre le terrorisme, sauvegarde maritime contre la piraterie... Le profil de la menace esquissé dans le Livre blanc se transforme si vite qu'il ébranle les modèles types de combattant. Ancien chef de corps du 13e RDP, le colonel Lassalle est revenu, dans la dernière livraison de la Revue de la Cavalerie blindée, sur la problématique de l'ennemi par rapport à l'innovation technologique. L'auteur développe un paradoxe de notre temps: ce n'est pas nécessairement le combattant le plus technologique, jusque dans le treillis, qui innove le plus. Le groupe irrégulier a, comme le montre l'histoire des conflits asymétriques et des petites guerres, vraisemblablement une plus grande capacité d'innovation. Pour vaincre l'irrégulier, ne faut-il pas alors que le combattant régulier plonge dans l'irrégulier? Pour «raisonner l'ennemi irrégulier» (Michel Yakovleff), acteur des nouvelles formes de guerre, il convient de ne pas le sous-estimer. Une simple kalachnikov fabriquée en Chine suffit pour tuer. Cet ennemi ne répond à aucune solution doctrinale et son fonctionnement décentralisé interdit les déductions hâtives du particulier au général. «Ennemi médiéval, où chaque chef se considère parfaitement libre de ses choix» (Yakovleff), agissant souvent par des coups de main et selon le mode du rezzou, il pourrait pâtir du système en se laissant aveugler, comme le soldat du XXIe siècle, par l'illusion technologique. La simplicité d'achats de technologies sur étagère donne au combattant de bande une stature de «techno-guerrier» (Lassalle), perdant les qualités du combattant asymétrique par rapport aux armées modernes, qui auront moins de difficultés à dresser son profil et à prévoir sa manœuvre. (TTU Europe, 4 mars 2009)
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Un laser monté sur le véhicule mobile Avenger a touché trois drones de petite taille, dont un dans un rayon d'action représentatif des conditions opérationnelles. C'est la première fois qu'un véhicule de combat utilise un laser pour détruire un drone. Dans un communiqué, Boeing explique que les recherches qu'il conduit prouvent que les armes à énergie directe sont des technologies arrivées à maturité et qu'elles sont pertinentes pour servir sur le champ de bataille. Le laser Avenger en images: http://www.maxisciences.com/laser/le-laser-avenger-en-images_art771.html (Maxisciences.com, 1er février 2009)
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4 mars 2009.- A Gaza, en Irak mais aussi aux Etats-Unis, les tunnels artisanaux représentent un véritable casse-tête pour les états-majors militaires et les agences de sécurité intérieure. Creusés sous les frontières, ces souterrains permettent d'acheminer des armes, de la drogue ou des travailleurs clandestins. Sur les théâtres d'opérations, ils facilitent l'infiltration et le camouflage des combattants. Pour endiguer le phénomène, de nouvelles techniques de localisation et de destruction des tunnels sont en cours de développement. Des technologies balbutiantes. Au Viêt Nam, la guérilla communiste était passée maître dans l'art de creuser des refuges souterrains. Pour les détecter, l'US Army avait développé des solutions techniques mais, en quarante ans, celles-ci n'ont pas évolué. La plus utilisée demeure le Ground-Penetrating Radar fixé sur un véhicule circulant à 30 km/heure au-dessus des zones susceptibles d'abriter des tunnels. Sous l'égide de l'US Army Corps of Engineers, quatre camions équipés de radars GPR ont été déployés dans le Philadelphi Corridor entre l'Egypte et Gaza. Très lourde (les données recueillies doivent être interprétées par un spécialiste), cette technologie est peu adaptée aux théâtres d'opérations militaires. Ayant par deux fois combattu contre des mouvements spécialistes des opérations souterraines (le Hezbollah au Liban-Sud et le Hamas à Gaza), l'armée israélienne a beaucoup investi dans la recherche de nouveaux moyens de détection. L'une de ces innovations sera présentée le 15 avril lors de la conférence Defense, Security & Sensing 2009 à Orlando (Floride). Développé par le Technion, l'institut de technologie israélien installé à Haïfa, il s'agit d'un système à base de fibres optiques qui détecte les micromouvements que tout travail d'excavation propage dans le sol. Mais le renseignement humain est encore prépondérant. L'US Army Engineer Research & Development Center dispose depuis plusieurs années d'un Tunnel Detection & Deterrence Team dirigé par Jason R. McKenna. Cette équipe a travaillé sur la frontière orientale irakienne, où l'Iran infiltrait des combattants via des souterrains, mais également au sud des Etats-Unis. Le 20 novembre 2008, l'US Northern Command, qui a autorité sur le territoire américain, estimait qu'il existait 93 galeries creusées sous les frontières nord et sud du pays par les trafiquants de drogue et les passeurs de travailleurs clandestins. Le problème préoccupe à la fois l'armée et la sécurité intérieure. Lockheed Martin Corp. planche depuis un an sur un nouveau programme de détection pour le compte du Department of Homeland Security. En parallèle, Raytheon travaille depuis 2007 sur le même sujet pour l'Electronics Command de l'US Army. En attendant que ces recherches débouchent sur des résultats opérationnels, la localisation des tunnels reste aujourd'hui un travail de renseignement humain. Lors de l'offensive israélienne à Gaza en décembre 2008, c'est grâce à ses agents palestiniens que le Shin Bet est parvenu à déterminer l'emplacement de près de 40 tunnels sous la frontière égyptienne. Jusqu'aux années 1970, les armées occidentales confiaient le combat souterrain à des unités spécialisées, baptisées «Rats de tunnels». Le taux de mortalité étant très élevé, celles-ci ont été graduellement dissoutes. SeuleTsahal dispose aujourd'hui d'une de ces unités, rattachée au commandement militaire Sud de l'état-major. Cependant, les militaires israéliens ne descendent plus dans les galeries pour en éliminer les occupants : ils se contentent de détruire les excavations, souvent avec de l'explosif liquide. Camouflés et protégés, d'autres souterrains demeurent inaccessibles aux fantassins et ne peuvent être détruits que par des projectiles capables de traverser huit à seize mètres de terrain. En décembre 2008, l'aviation israélienne a utilisé deux types de bombe pour perforer les tunnels creusés par le Hamas, la PB500A1 d'Israel Military Industries (1,8 mètre pour 425 kilos) et la GBU-39 de Boeing (1,75 mètre pour 113 kilos). Pour être efficaces, ces bombes doivent cependant être lancées contre des objectifs identifiés avec une extrême précision. Or faute de techniques de localisation, le ciblage des tunnels reste aujourd'hui particulièrement aléatoire... (Intelligence Online - Edition française N° 589)
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Israël est-il suffisamment autonome dans son équipement militaire pour qu'il soit difficile d'utiliser des pressions dans ce domaine? L'industrie d'armement israélienne compte trois firmes majeures classées parmi les cent premières firmes mondiales productrices d'armement en 2006: Israël Aerospace Industries (30e place avec 1,8 milliards de dollars de ventes), Elbit Systems (42e avec 1,4 milliards de dollars) et Rafael (54e, avec 950 millions comme Nexter). La place d'Israël parmi les exportateurs mondiaux d'armement est évaluée de façon différente suivant les sources: selon le service de recherche du Congrès américain, Israël serait, pour la période 2000-2007, le 9e exportateur mondial avec un total de 5 milliards de dollars derrière les États-Unis (92 milliards), la Russie (36), le Royaume-Uni (34), la France (20), l'Allemagne (12), la chine (8), la Suède et la Canada (6). Le Sipri, quant à lui, place Israël à la 12e place pour la période 2003-2007 (Pays-Bas, Ukraine et Espagne s'intercalent dans le classement). En revanche, les données officielles françaises telles que publiées dans le dernier rapport au Parlement sur les exportations d'armement placent Israël à la 4e place mondiale avec une moyenne annuelle de 3,1 milliards d'euros de livraisons pour la période 2002-2006, derrière les États-Unis (33,5), le Royaume-Uni (7,9) et la France (4,8). Déclarations officielles (1992-2006) Matériel Israël -Importations des USA   USA - Exportations vers Israël VBCI 457 587 Artillerie de gros calibre   119 64   Avions de combat   177 160 Hélicoptères d'attaque   38 101 Navires 3 0 Missiles et lanceurs   137 3716 Source : Registre des Nations-Unies En ce qui concerne les importations, Israël est le 6e importateur mondial aussi bien selon le SIPRI (période 2003-2007) que le CRS (période 2000-2007). Les États-Unis sont le fournisseur majeur des moyens militaires israéliens: en effet selon les statistiques de la Defense Security Cooperation Agency, qui gère pour le Département de la défense les Foreign Military Sales, en 2007 et 2008 Israël a passé des commandes d'armement aux États-Unis pour plus de 23 milliards de dollars: 4 navires de combat côtier pour 1,9 milliards de dollars, des avions de combat (25 F-35 Joint Strike Fighter pour 15,2 milliards de dollars), des avions de transport (9 C-130J30 pour 1,9 milliards de dollars), des avions d'entraînement (25 T-6A Texan pour 190 millions de dollars), le fuel et le diesel nécessaire (1,6 milliards de dollars au total), ainsi que 1000 bombes BGU-39, 2000 bombes à charge pénétrante BLU-109 de 800 kilos, 50 bombes à charge pénétrante GBU-28 de 2 tonnes, 10000 bombes JDAM guidées par GPS, 1500 bombes de 500 livres MK-82 et 10000 bombes de 1000 livres MK-84 (le tout pour 607 millions de dollars). A cela il faut ajouter  2000 missiles TOW 2A, 1700 missiles Hellfire II, 100 missiles Patriot, 30 missiles antinavires Harpoon, 500 missiles air-air AIM-9M Sidewinder (pour 1,656 milliards de dollars)et 28000 roquettes antichar M72A7 de 66 mm pour 89 millions de dollars. Le registre des Nations unies sur les transferts d'armes classiques illustre bien cette situation puisque, à l'exception de 4 sous-marins classiques fournis par 'Allemagne, tous les armements majeurs proviennent des Etats-Unis qui, de plus, fournissent à Israël une aide économique massive. Depuis 2001, les programmes américains d'assistance se sont multipliés et, parmi les récipiendaires, après l'Afghanistan (presque 30 milliards de dollars de 2002 à 2009) et l'Irak (27,5), on trouve Israël (21,6 milliards de dollars). En août 2007, l'administration Bush a annoncé l'augmentation de l'aide militaire de 6 milliards de dollars sur 10 ans, passant ainsi annuellement de 2,4 à 3,1 milliards de dollars. L'ensemble de ces données montre les capacités de pression dont disposent les États-Unis vis-à-vis d'Israël. L'argument selon lequel un gel des fournitures aboutirait seulement à développer une industrie autonome en Israël, comme cela a pu être le cas d'une autre façon en Afrique du sud n'est guère pertinent pour deux types de raison : d'une part parce qu'un tel développement demanderait de toutes façons beaucoup de temps et surtout parce que les situations géopolitiques et stratégiques de l'Afrique du sud et d'Israël ne sont pas comparables. Les États-Unis ont parfaitement su imposer à Israël dans un passé récent de renoncer à des contrats d'armement avec la Chine. Ils ont pareillement aujourd'hui la capacité d'imposer à Tel-Aviv un changement de politique. Jean-Paul Hebert , 18 février 2009
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Boeing a développé une nouvelle bombe de pénétration de 816 kg. Appelée BOE 18000, capable de percer une structure en béton armé avec une résistance de 700 kg/cm2, elle est équipée d'un nouveau type de fusée pouvant survivre à l'impact afin de retarder la mise à feu et l'explosion de la charge. La BOE 1800 peut être transportée dans la soute d'un chasseur-bombardier F-35. (TTU Europe, 11 mars 2009)
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Berne, 27.03.2009 - La grande majorité des citoyennes et des citoyens suisses interrogés se sentent en sécurité et se déclarent encore optimistes en ce qui concerne l'avenir de la Suisse, mais dans une moindre mesure par rapport à 2008. Au moment du sondage à la fin janvier 2009, l'évaluation de l'évolution de la situation mondiale ne s'est pas assombrie. Le classement des institutions en fonction de la confiance de la population reste inchangé: confiance élevée dans la police et la justice, confiance mesurée dans les autorités fédérales, l'armée et l'économie et confiance peu élevée à l'égard des médias et des partis. De manière générale, la confiance dans les institutions a toutefois diminué. Par rapport à l'an dernier, la confiance à l'égard de l'armée et de l'économie suisse a notamment régressé. L'acceptation de l'armée et l'évaluation de sa nécessité augmentent parallèlement à la volonté croissante de réduire l'armée. Pour la première fois, une petite majorité des personnes interrogées estiment que le montant des dépenses liées à la Défense est raisonnable et que les dépenses militaires ne sont pas trop élevées. L'équipement, la disponibilité opérationnelle et l'instruction de l'armée sont considérés comme nécessaires, alors que les partisans d'une armée bien équipée et bien instruite ont légèrement diminué. La confiance dans l'armée a nettement diminué et le commandement de l'armée ainsi que la motivation des soldats sont évalués de manière plutôt critique. Les partisans de l'armée de milice et de l'armée professionnelle se divisent en deux camps de taille similaire, mais le modèle de milice obtient un soutien légèrement plus marqué. La population est également partagée sur la question de savoir si l'armée est un mal nécessaire ou si elle joue un rôle central dans la société. L'existence de l'armée suisse n'est pas remise en question, mais la population reste divisée en ce qui concerne sa taille et sa composition. Le scepticisme à l'égard des engagements à l'étranger subsiste, alors que la mise à disposition de troupes suisses dans le cadre d'un mandat de l'ONU est acceptée à une faible majorité. La surveillance téléphonique, les contrôles d'entrée dans les bâtiments publics et la collecte de données biométriques sont peu tolérés. D'autres mesures, comme la récolte de données concernant des personnes suspectes ou une présence renforcée de la police dans le secteur public, sont en revanche toujours bien acceptées. La volonté d'ouverture des citoyennes et des citoyens suisses est plus élevée que l'an dernier, mais ils souhaitent parallèlement jouir d'une autonomie nationale maximale. La voie bilatérale avec l'UE continue d'être en grande partie approuvée. Le scepticisme fortement ancré à l'égard d'un rapprochement politique avec l'UE et l'OTAN diminue légèrement. La volonté d'adhésion à l'UE ou à l'OTAN reste toutefois peu élevée. L'acceptation de l'ONU est en légère hausse et les partisans d'une coopération internationale sans lien institutionnel susceptible de nuire à la souveraineté de la Suisse sont clairement majoritaires. La population approuve l'idée d'une collaboration entre l'Armée suisse et les armées d'autres Etats européens. Selon les personnes interrogées, des engagements menés conjointement en cas de catastrophe, une instruction conjointe et l'adaptation organisationnelle de l'Armée suisse en vue d'une meilleure collaboration représentent des possibilités de coopération tout à fait envisageables. La suppression de la neutralité suisse reste inenvisageable. Les aspects de la neutralité se référant à la solidarité et à l'identité sont plus importants que la fonction de la neutralité en matière de politique de sécurité, même si les partisans de cette dernière ont augmenté de manière significative. Le Centre de recherche sur la politique de sécurité de l'EPF de Zurich et de l'Académie militaire à l'EPFZ publie l'étude Sécurité. 1200 personnes ont été interrogées dans toutes les régions linguistiques. Dans le passé, les résultats et la publication qui en découle ont toujours été communiqués au début du deuxième semestre. Cette année, les premiers résultats sont déjà disponibles.
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28 février 2009.- L'Ifop a réalisé en juillet 2008 un sondage pour le moins interpellant sur le rapport qu'ont les Français avec leur défense, sept ans après la fin du service national obligatoire. L'étude montre des résultats intéressants. Les personnes interrogées restent attachées à une dispersion des unités sur le territoire et maintiennent un lien fort à la notion de ville de garnison: 66% se montrent hostiles à la refonte de la carte militaire, alors que 33% soutiennent un regroupement des unités dans de plus grosses garnisons afin de réduire les coûts de fonctionnement. Le service national fait 75% de nostalgiques dans la classe d'âge des 65 ans et plus, environ deux tiers des 35-49 ans. Dans la classe des 25-34 ans, qui, en majorité, n'ont pas eu à l'effectuer, 49% regrettent sa disparition. Chez les plus jeunes (18-24 ans), 28% en font de même. Du point de vue des moyens cette fois, l'Ifop indique que 34% des personnes interrogées estiment que le budget de défense est trop élevé (44% pour les sympathisants de gauche, 21% pour ceux de droite). Pour 41% des répondants, le budget est adapté, tandis que 22% estiment qu'il est insuffisant. Du point de vue de la mission la plus prioritaire pour les forces armées, la défense du territoire national recueille 47% des avis, la stabilisation de certaines régions du monde recueillant 38% des préférences. Pour 50% des personnes interrogées, la menace terroristes contre la France est élevée (64% en octobre 2001). Le terrorisme international est considéré par 66% des personnes interrogées comme «le principal adversaire de la France dans le monde». L'islamisme est cité à 45%, soit 11% de plus qu'en 2002. La prolifération nucléaire est qualifiée de menace pour 32% des répondants. Dans la hiérarchie des Etats, l'Ifop constate une nette progression de la Chine, considérée comme une menace par 28% des personnes interrogée (contre 10% en 2002), tandis que les Etats-Unis ne sont plus considérés comme une menace que par 14% des répondants (contre rien moins que 31% en 2002). La Russie est quand à elle perçue comme une menace par 4% des personnes interrogées.
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Durant l'opération dans la bande de Gaza, l'armée israélienne est parvenue à réduire de moitié le temps nécessaire à l'évacuation par hélicoptère des soldats blessés sur le terrain par rapport à la guerre au Liban contre le Hezbollah en 2006. En moyenne, les transferts vers un hôpital ont duré quarante-cinq minutes contre une heure et demie précédemment. Au total, onze opérations de sauvetage sous le feu d'armes automatiques et d'obus de mortier des combattants du Hamas ont eu lieu dans la bande de Gaza en un peu plus de trois semaines. Ce succès a été enregistré grâce à une coordination beaucoup plus serrée entre l'armée de l'air et les services médicaux de l'arrière. Le service médical de l'armée a également utilisé, pour la première fois, afin de soigner les blessés, un agent hémostatique permettant de coaguler le sang à la place du bandage utilisé habituellement. Parmi les autres innovations figure également un appareil très léger surnommé «Combat pplication Tourniquet», qui arrête totalement l'afflux de sang dans les poumons. Enfin, les soldats ont étrenné un nouveau gilet pare-balles utilisé comme seconde couche sous le gilet en céramique standard. Cet équipement serait particulièrement efficace contre des éclats d'obus[1]. Selon des sources israéliennes, l'aviation de l'Etat hébreu (Heyl HaAvir) aurait utilisé une nouvelle procédure avant de frapper certaines cibles sensibles à Gaza. La consigne, baptisée «Toquer au toit» et validée par la Justice israélienne, consiste à appeler par téléphone les occupants d'une maison visée, dix ou quinze minutes avant le tir d'un missile. C'est en général un militaire de l'arme du Renseignement qui appelle, sur son téléphone portable, le responsable du Hamas visé, l'invitant à éloigner sa famille. Cette règle a, semble-t-il, été appliquée lors du raid visant Nizar Rayan, l'un des chefs du Hamas. L'homme n'aurait pas répondu au téléphone (ce qui constitue également une manière de le localiser!) et l'aviation a alors tiré, le tuant ainsi que ses quatre épouses et dix de ses enfants[2]. Du point de vue strictement militaire, Tsahal a remporté un succès indéniable. La capacité de riposte du Hamas s'est avérée réduite. Même s'il n'est pas totalement détruit (objectif difficile à atteindre) et s'il conserve la capacité de nuire et d'envoyer des missiles, il en sort très diminué à cause des pertes parmi les membres de l'organisation islamiste. Plusieurs de ses dirigeants, ses infrastructures civiles et militaires ont été gravement endommagées, C'est surtout sur le plan psychologique que le Hamas a subi une défaite et que Tsahal a remporté une victoire, qui efface en partie l'échec cuisant de la Deuxième Guerre du Liban. Après l'échec subi à l'été 2006 face au Hezbollah et à ses patrons iraniens et syriens, Tsahal a travaillé sans relâche, pour tirer les leçons de ses défaillances et combler les lacunes apparues lors de la guerre du Liban. Les graves carences dans les domaines de la logistique et des approvisionnements ont été comblées; le spectacle désolant de soldats privés de nourriture et d'équipement de base ne s'est pas reproduit. Le commandement a soigneusement défini ses objectifs (porter un rude coup au Hamas et améliorer la situation des habitants du sud du pays), sans fixer la barre trop haut. La coordination tactique entre les différentes armes a été très bonne, à l'exception du cruel incident qui a coûté la vie à plusieurs soldats, atteints par un tir ami. Les officiers supérieurs étaient présents sur le terrain. Tsahal a retrouvé sa grande tradition, illustrée par le fameux commandement «Aharaï!» (Suivez-moi!). Le chef d'état-major Gaby Ashkénazi et le commandant de la région Sud, Yoav Galant, se sont notamment illustrés par leur présence effective sur le terrain, suivant de près les opérations au jour le jour et d'heure en heure, au lieu de le faire de loin sur un écran plasma, confortablement installés au fond d'une salle d'état-major à Tel-Aviv... La réussite impressionnante des frappes menées pendant la première semaine des combats repose sur la précision et l'exactitude des renseignements. Contrairement à la propagande du Hamas, souvent relayée par des médias occidentaux peu scrupuleux, le ratio entre les cibles militaires atteintes et les victimes collatérales dans la population civile est vraisemblablement un des plus élevés jamais atteints dans une guerre de ce type. Ce sont les centaines de collaborateurs du Shin Bet à Gaza qui ont aidé l'armée israélienne à cibler les cerveaux opérationnels du Hamas. Ce ciblage très précis n'est pas le fait des drones ni des satellites israéliens, mais des centaines d'informateurs dont le Shin Bet, le service de renseignement intérieur israélien, dispose à Gaza. Responsable de la lutte contre le terrorisme, il s'est constitué, depuis les années 1990, une réserve de collaborateurs à Gaza, et l'unité 504 du service qui traite ces informateurs. Une fois recrutés, les auxiliaires palestiniens sont exfiltrés en Israël, où ils sont formés à la collecte du renseignement. Ils sont ensuite renvoyés à Gaza où ils informent en temps réel leur agent traitant du Shin Bet[3].   [1] TTU Europe, 21 janvier 2009. [2] [3] Intelligence Online, Edition française N° 586.
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Capitaine (R) Mathieu Durand[1] «Ça ne te gêne pas de travailler dans l'armement?» Cette question, tous ceux qui utilisent, produisent ou vendent des armes y ont eu droit un jour ou l'autre. Il est normal de l'entendre, comme de se la poser à soi-même. Car un soldat, un ingénieur ou un gestionnaire est d'abord un homme (ou une femme) doté d'une conscience et de convictions, donc d'une capacité de questionnement sur ses actes, sur ce qu'il vit et sur le monde qui l'entoure. (...) Existe-t-il une légitimité éthique au commerce des armements? Ici, deux précisions s'imposent. Premièrement, nous considérerons le seul commerce officiel, celui qui met en jeu les grands industriels de défense occidentaux, dans un cadre légal et sous contrôle gouvernemental; les officines douteuses ou les sociétés de certains pays peu regardants sont par définition hors de notre sujet, sans parler naturellement des trafiquants et autres mafias. Deuxièmement, nous nous intéresserons au commerce des armements en tant que tel, dans son principe, en laissant volontairement de côté les pratiques qui en découlent parfois (pressions, corruption, etc.). Ces pratiques existent et sont bien évidemment condamnables, mais elles constituent plus la conséquence que l'essence du problème posé. Monnaie courante dans de nombreux autres secteurs du commerce international, elles ne sauraient être considérées comme spécifiques aux ventes d'armes. Les fausses bonnes raisons Les premiers arguments qui viennent à l'esprit pour justifier les exportations d'armement résultent de considérations industrielles, économiques ou politiques. Une industrie d'armement doit, en temps normal, répondre à des besoins d'équipements nationaux limités en quantité, tout en restant capable d'augmenter la production en cas de crise. Pour maintenir le savoir-faire et l'outil industriel, pour rester dans la course technologique (dont les retombées bénéficient au secteur civil), l'exportation représente une solution évidente. Sur le plan économique, elle est parfois la condition de la rentabilité des entreprises d'armement. Le budget de la défense y trouve aussi son intérêt car les commandes étrangères peuvent financer une partie des développements, voire diminuer les coûts de la série par effet d'échelle, ce qui permet de maintenir des prix acceptables malgré la tendance générale au renchérissement des équipements. En outre, toute exportation représente un gain pour la richesse nationale. Peuvent intervenir encore des impératifs plus conjoncturels: par exemple, augmenter leurs ventes revient à soutenir certaines entreprises d'armement en difficulté, dans un contexte de restructurations difficiles. Sur un plan politique enfin, il peut sembler nécessaire de fournir des armes à un pays pour contrer l'influence d'un autre État ou pour créer un rapport de force régional favorable aux intérêts stratégiques du pays fournisseur. Ces arguments peuvent être sincères et recevables à l'intérieur de leurs logiques industrielles, économique et politique. Ils sont cependant hors de toute logique éthique. En faire les seuls et uniques critères de la vente des armes serait même moralement irresponsable et reviendrait à réduire d'autres peuples au rôle d'objets à faire la guerre, sans aucune prise en compte des raisons et des conséquences de ces guerres. Ce serait courir le risque de nourrir des germes de conflit tout en affectant de s'en désintéresser, voire en escomptant de nouveaux marchés en retour. L'ultime argument selon lequel, si un État refuse de fournir des armes, un autre le fera à sa place, est également dénué de tout fondement moral. L'exportateur ne peut en aucun cas prétendre que la décision revient au seul acheteur sous prétexte de souveraineté nationale[2]. Car les armements, qui entretiennent un lien indissociable avec la violence, ne sont pas une marchandise comme les autres. Pour entrer dans un raisonnement véritablement éthique, il faut nous pencher à la fois sur la nature des armements et sur l'utilisation qui en est faite, c'est-à-dire sur la guerre (y compris civile, le cas échéant). Existe-t-il des critères qui nous permettent de déterminer des situations dans lesquelles il est légitime de recourir à la force armée, ce qui justifie ipso facto la production ou l'achat, donc le com- merce, de matériels militaires? Existe-t-il des critères qui puissent désigner un armement comme immoral en soi, indépendamment des buts poursuivis par ceux qui l'utiliseraient? On peut tenter de répondre à ces questions en examinant comment les religions, la philosophie politique, le droit naturel et les relations internationales ont modelé le droit de la guerre, celui-ci étant compris sous ses deux aspects: le droit "à" la guerre (Jus ad bellum) qui fixe les conditions autorisant le recours à la violence armée, et le droit "dans" la guerre (Jus in bello) qui définit les actes ou les armements admis au conflit. Cette approche nous servira de fil conducteur, même si nous savons, avec Kant, que l'éthique et le droit ne se confondent pas. «La guerre juste» Historiquement, on peut considérer que le premier véritable droit de la guerre est celui contenu dans la doctrine catholique dite de la «guerre juste». Celle-ci a été énoncée par saint Augustin au Ve siècle, approfondie par saint Thomas d'Aquin au XIIIe, puis complétée dans une tournure plus juridique par les prêtres légistes Francisco de Vitoria et Francisco Suarez au XVIe. Elle fournira la base de certains travaux du «Père du droit des gens», le juriste et diplomate calviniste hollandais Hugo Grotius (XVIIe siècle). D'après cette doctrine, pour qu'une guerre soit moralement acceptable, il faut que:   - que son initiative revienne à l'ennemi, - que l'autorité qui la décrète soit légitime, - que tous les autres recours aient été épuisés, - qu'elle relève d'une intention droite (sans autres buts que le maintien de l'existence libre et souveraine de l'État ou de la nation), - qu'elle ait des chances de succès raisonnables, - qu'elle suppose un usage raisonné de la violence, sans perdre de vue la proportion nécessaire entre les maux engendrés par la guerre et ceux qu'elle permettra d'éviter, - qu'elle distingue entre combattants et non-combattants. Ces conditions, qui distinguent déjà un Jus ad bellum (la légitime défense) et un Jus in bello (immunité des non-combattants et proportionnalité de la riposte), sont mutatis mutandis toujours valables aux yeux de l'Église qui les a élargies aux nouvelles réalités internationales: la guerre juste peut aujourd'hui se concevoir par solidarité au profit d'une nation tiers menacée (de l'interposition humanitaire à l'assistance ou à l'alliance militaire classique); dans certains cas de tyrannie avérée, la lutte menée par un groupe non-étatique peut, elle aussi, être qualifiée de juste. Ainsi définie et délimitée, cette légitimité du recours aux armes, donc de leur acquisition si le pays concerné n'en produit pas, n'est cependant pas absolue. Elle est conditionnée, insiste l'Église, par le principe de stricte suffisance des arsenaux. Quoiqu'il incombe en premier lieu aux pays importateurs de justifier leurs commandes en vertu de ce principe, les exportateurs ont l'obligation morale d'en tenir compte. Le droit naturel de légitime défense Le droit de la guerre se laïcise à partir de Grotius et de son De jure belli ac pacis (1625), premier code du droit international public: «La puissance souveraine doit être limitée par la force du droit, à défaut d'organes supérieurs aux États.» Il ne s'agit plus ici du droit canon, mais du droit naturel, celui qui se trouve inné dans la conscience de l'homme. La philosophie des Lumières favorise cette laïcisation du droit, mais n'empêche pas le déclin du Jus ad bellum, sous l'influence des thèses amorales de Machiavel selon lesquelles le Prince n'a pas à justifier son action. Les juristes privilégient donc la compétence et la forme: une guerre est licite, quel que soit son objet, si elle est précédée d'une déclaration de guerre et entreprise par un État souverain. Même la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen (1789), qui affirme le droit à la sûreté, la résistance à l'oppression et la nécessité d'une force publique, n'infirme pas le droit à la guerre (la Révolution la fit d'ailleurs à l'Europe entière). Le Jus in bello, en revanche, suscite plus d'intérêt, notamment à partir du XVIIIe siècle. Il semble triompher au XIXe avec la montée en puissance des droits de l'homme: conventions de Genève en 1863-64 (droit humanitaire sur les blessés de guerre et fondation de la Croix- Rouge), conventions de La Haye en 1899-1907 (droit régissant le déclenchement, la conduite et la fin des hostilités, le respect des pays neutres, l'usage des gaz et de certains projectiles, etc.). L'apaisement des tensions internationales après 1870 et le développement d'un fort courant pacifique ont doté l'Europe d'un corpus juridique unique dans l'histoire pour limiter la violence des conflits... jusqu'à ce que la Première Guerre mondiale et ses horreurs sans précédent démontrent que le droit dans la guerre est inopérant. Peut-être faut-il alors réactiver le droit à la guerre pour tenter d'empêcher la guerre elle-même? En 1 920, le pacte de la Société des Nations, ancêtre de l'ONU, interdit, pour la première fois, la guerre d'agression. La licéité du recours à la force n'est reconnue qu'en cas d'échec de l'arbitrage international, de refus d'un pays d'obtempérer à une décision de la SdN ou de défense d'un droit relevant de la compétence exclusive d'un État. La guerre devient donc l'ultime recours. En 1928, la tendance à restreindre légalement la possibilité de faire la guerre croit obtenir un succès définitif avec le traité de Paris initié par le ministre français Aristide Briand et le secrétaire d'État américain Kellogg: la guerre est déclarée «hors la loi». Onze ans plus tard, parachevant une longue succession d'agressions et de provocations internationales, Hitler déclenche la Seconde Guerre mondiale en attaquant la Pologne... Le non-respect, pour dire le moins, des grands principes pacifiques et l'inefficacité chronique de la SdN sont pris en compte après la Seconde Guerre mondiale lors de la création de l'ONU. La Charte des Nations unies, rédigée en 1945 et signée depuis par la quasi-totalité des États de la planète, interdit à ceux-ci de recourir à la violence pour régler leurs différends. Cette charte reconnaît cependant «le droit naturel de légitime défense, individuelle ou collective, dans le cas où un membre des Nations unies est l'objet d'une agression armée[3].» Subséquemment, chaque Etat est fondé à se doter des armements nécessaires à cette légitime défense. Avec la chute du mur de Berlin et la fin de la guerre froide, la sécurité collective promue par l'ONU devient plus opératoire, mais sans remettre en cause l'article 51 de la Charte, quoique celui-ci soit parfois très critiqué par certains pays ou ONG. Le désarmement Pour chaque pays, la vente ou l'acquisition d'armements défensifs doit toutefois s'inscrire dans les limites des obligations internationales librement consenties au Jus in bello en vigueur. Celui-ci a été relancé, malgré tout, après l'hécatombe de 1914-1918 pour tenter, non plus tant de codifier l'utilisation des armes, que d'en diminuer le nombre. On sait ce qu'il en advint en Allemagne, en Italie, au Japon... Après le second conflit mondial, la guerre froide et la dissuasion nucléaire découragent toute idée de désarmement. Tout au plus est-il progressivement question d'envisager une maîtrise des armements après la crise des fusées de Cuba, en 1962. La conscience d'être alors passé tout prêt de l'apocalypse nucléaire contribue en effet à la signature de quelques engagements timides (bien sûr non dénués d'arrière-pensées): traités de non-prolifération nucléaire (TNP) et de limitation des arsenaux stratégiques (SALT), convention sur les armes biologiques. La vraie décrue s'amorcera dans les années 80-90: convention sur les mines, traités de réduction des forces nucléaires (START) et conventionnelles, convention sur les armes chimiques, embargos divers, etc. Ajoutés à ceux mis en place depuis le XIXe siècle, ces accords composent un corpus juridique qui fixe des niveaux quantitatifs pour certains pays, décrète des restrictions ponctuelles pour d'autres, et surtout: - interdit la production et/ou la vente de certaines armes réputées immorales (balles dum-dum, grenades quadrillées, mines, armes chimiques, biologiques et nucléaires, etc.); - impose des règles générales limitant l'emploi de toutes les catégories d'armement (éviter les maux superflus ou des souffrances inutiles, ne pas endommager gravement l'environnement naturel, distinguer les combattants des non-combattants); - impose, en plus, des règles d'emploi particulières pour certaines armes (par exemple, les armes incendiaires). Synthèse Si l'on tente de synthétiser tout ce qui précède, on peut dire qu'une vente d'armes est aujourd'hui moralement acceptable: ? si ces armes - correspondent, dans leur nature et leur volume, à des besoins strictement défensifs (préservation des intérêts vitaux); - ne sont pas visées par les accords internationaux d'interdiction et de limitation (tout en sachant qu'il existe certainement des armes que l'on pourrait qualifier d'immorales et qui sont non réglementées pour des raisons politiques diverses); ? si l'acheteur: - est une autorité légale et/ou légitime; - présente des garanties d'une utilisation raisonnable de l'armement livré, conformément aux conventions et/ou aux principes animant le Jus in bello. Les entreprises d'armements ne sont pas à même d'apprécier tous ces paramètres: ce rôle doit être celui des états. Tous les pays n'en sont pas convaincus. Le cas français Qu'en est-il de l'Europe et de la France? L'Union européenne est indiscutablement en pointe en matière de contrôle des ventes d'armes, comme en témoignent à la fois les légis- lations nationales et les réglementations internationales qui existent en son sein. La France arrive, suivant les années, au troisième ou au qua- trième rang mondial des pays exportateurs d'armement. Mais son dis- positif juridique, administratif et technique de contrôle n'est pas le moins sévère des pays européens. Toute entreprise française qui souhaite exporter un matériel de guerre doit solliciter l'autorisation du Gouvernement à chaque étape du processus commercial: d'abord pour prospecter et répondre à un appel d'offres, ensuite pour négocier le contrat, enfin pour le signer. Une autorisation finale d'exportation est encore nécessaire avant la livraison, sans oublier le contrôle douanier. Tous les ministères compétents sont associés aux décisions ci-dessus, par l'intermédiaire de la Commission interministérielle d'étude des exportations des matériels de guerre. Cette commission réunit notamment des représentants de la Défense, des Affaires étrangères et de l'Économie. Notons qu'il est actuellement question de moderniser ces procédures, dont l'origine lointaine remonte aux années trente, pour les rendre plus réactives dans un contexte de concurrence internationale croissante. Fort bien sur la forme, dira-t-on, mais sur le fond? Les critères éthiques sont-ils les seuls pris en considération par la France dans toute décision d'exporter un armement? Non, bien sûr. Car les ventes d'armes mettent en jeu, nous l'avons vu, les intérêts industriels, économiques et géopolitiques d'un pays. Que se passe-t-il quand ces intérêts ne sont pas compatibles avec les critères éthiques? Dans ce cas, c'est à l'État qu'il revient de résoudre la contradiction entre ce que le sociologue allemand Max Weber appelait l'éthique de la conviction (s'en tenir à l'intangibilité des valeurs, quelles que soient les conséquences pratiques des choix qu'elle entraîne) et l'éthique de la responsabilité (assumer des conséquences mauvaises pour affirmer la suprématie d'un bien politique ou industriel). Gérer ce type de contradiction est la vocation même du Politique. La réponse à la question initiale ne dépend donc pas que de nous. Ce qui n'est certainement pas une raison pour abdiquer toute réflexion personnelle. M.D. [1] Mathieu Durand (ORSEM 2002) est cadre dans une entreprise française liée au secteur de la Défense. Ce texte a paru dans le Bulletin de la Réunion des officiers de réserve du service d'état-major (ORSEM), 4e trimestre 2007. [2] On peut cependant plaider que certains vendeurs ne sont pas prêts à placer sous embargo les pièces détachées et la maintenance de leurs matériels quand ceux à qui ils les ont vendus en font un mauvais usage. Sous cet angle, le «mieux-vaut-que-ce-sait- nous-qui-vendions-plutôt-qu'un-autre» peut donc être un argument recevable de la part d'une démocratie. [3] Article 51.
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Le quotidien britannique The Times indique, dans son édition du 5 janvier 2009, que l'armée israélienne a recouru à des obus au phosphore afin de cacher les mouvements de ses soldats. Quelques jours plus tard, l'organisation non gouvernementale Human Right Watch reproche à Tsahal d'employer de telles munitions. «Israël utilise du phosphore blanc comme un écran de fumée, un moyen en principe permis dans le cadre du droit humanitaire international. Cependant, le phosphore blanc peut causer de graves brûlures (...). Le risque de blesser des civils est aggravé par la forte densité de la population à Gaza.» Lors des opérations contre le Hezbollah au Liban, en 2006, l'armée israélienne avait fait usage de telles munitions, comme les forces américaines pendant l'assaut contre Falloujah, en Irak, deux ans plus tôt. De nombreuses armées occidentales disposent de telles munitions. De nombreux médias vont parler de «bombes au phosphore», ce qui est tout autre chose[1]! Bombes et obus éclairants-fumigènes, il faut distinguer! L'engagement par Tsahal d'obus au phosphore est avéré, souligne Joseph Henrotin, expert militaire et rédacteur en chef adjoint de la revue Défense et sécurité internationale - Technologies. Mais il s'agit de munitions au phosphore blanc, et non de bombes. On peut utiliser du phosphore blanc dans deux cas de figure. Dans des bombes pour incendier des villes et créer des «tempêtes de feu», ce que les Alliés ont fait pendant la Seconde Guerre mondiale, afin de réduire en cendres les villes allemandes qui étaient visées. Ces bombardements ont provoqué des dizaines de milliers de victimes parmi la population civile. Rien n'indique qu'Israël en ait utilisé dans la bande de Gaza, sinon on l'aurait vu immédiatement: des murs de feu de quinze à vingt mètres de haut, des températures de mille degrés ne passent pas inaperçus, car c'est au sens propre «l'enfer sur terre». Des munitions contenant du phosphore - pas des bombes - sont employées en tant que systèmes d'éclairage. Leur utilisation est une certitude à Gaza. «On a affaire à un paradoxe, explique Joseph Henrotin. Les Israéliens veulent combattre de nuit pour surprendre les combattants du Hamas et les avoir aussi à la fatigue. Le problème, dans le cas de Gaza, c'est qu'il faut éclairer des petites rues. Les Israéliens effectuent des largages de leurs munitions à basse altitude avec, pour but, d'éclairer et de désigner des cibles.» On se retrouve avec des débris d'armes et de phosphore en combustion qui, effectivement, peuvent atteindre les combattants mais aussi des civils. «Cela cause des brûlures assez graves. Mais c'est un dommage collatéral qui résulte (...) de la nécessité de disposer de plus d'éclairage pour éviter les bavures.» On a vu ce genre de munition engagé dans des conditions peu habituelles: détonation à faible altitude avec projection d'éclats vers le sol, ce en pleine journée. Il s'agit d'obus éclairants-fumigènes Pour éclairer, l'explosion à haute altitude s'impose, en revanche, pour enfumer, il faut une explosion plus prés du sol. Il semble que les Israéliens aient cherché, avec des munitions peu létales, un impact psychologique sur les populations civiles, en jouant sur la peur du feu et de ce qui ressemble à des armes à sous-munitions. L'emploi de munitions contenant du phosphore est encadré par le traité de Genève du 10 octobre 1980, qui interdit d'y avoir recours de manière offensive. En clair, ces munitions ne peuvent être utilisées comme moyens d'éclairage ou comme fumigènes. Il n'en reste pas moins que le phosphore blanc provoque des brûlures graves et peut s'attaquer au foie, au cœur et aux reins des personnes qui y seraient exposées. Les Etats-Unis, Israël, la Chine et la Russie n'ont pas signé le protocole sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi des armes incendiaires et la France ne l'a fait qu'en juillet 2002, après une déclaration interprétative. Un porte-parole de l'armée israélienne, Mark Regev, interrogé par l'agence France-Presse, a assuré que l'utilisation de ces munitions se faisait «dans le cadre des frontières légales du droit international (...). Elles sont similaires si ce n'est identiques à celles utilisées par toutes les démocraties occidentales.» Les armes «DIME» : de quoi s'agit-il? Autre arme, autre questionnement! Une polémique est déclenchée par deux médecins norvégiens, appartenant à une organisation humanitaire plutôt pro-palestinienne, quant à l'emploi - non confirmé - par l'armée israélienne à Gaza de munitions DIME (Dense Inert Metal Explosive), un type d'arme assez peu connu. «Fondamentalement, c'est une munition antipersonnelle, souligne Joseph Henrotin. Le but est d'éliminer des combattants adverses. C'est une arme qui a été spécifiquement conçue pour le combat de façon à réduire à 10 m. le rayon létal autour de l'arme. Si un obus de 155 mm explose à 50 m., vous avez une certaine probabilité de voir votre estomac exploser. Pas mal de gens peuvent mourir du fait de l'exposition à l'onde de choc. (...) Les Américains, comme les Israéliens, se sont rendu compte que, dans le combat en zone bâtie, il n'était pas judicieux d'utiliser l'artillerie classique et ils ont développé ce type d'armes. (...) Le rayon létal est réduit à 10 m., avec l'objectif d'atteindre un point précis sans que les autres des bâtiments soient atteints. Néanmoins, cela cause des dégâts.» Pour minimiser les dégâts collatéraux, il faut réduire la masse explosive, donc le poids de l'engin. Les roquettes ou missile DIME, qui portent le nom générique de Small Diametre Bomb, se composent de deux éléments principaux, le vecteur et l'explosif. Le vecteur doit être aussi précis que possible, et la solution est un guidage GPS de très haute précision (quelques mètres) ou le guidage laser (quelques décimètres). L'explosif est d'un nouveau type, qui permet de maximiser l'effet létal au point d'impact et le minimiser au delà. Le corps de cette sorte de munition-schrapnel, de la fibre de carbone mélangée à un alliage appelé Heavy Metal - Tungsten Alloy (HMTA), c'est-à-dire du tungstène en poudre souvent associé à du cobalt, du nickel et parfois du fer, se pulvérise à l'explosion. Le tungstène est lourd, mécaniquement très résistant, et la faible masse du shrapnel limite le rayon létal. Dans les autres munitions en général, l'explosif pulvérise l'enveloppe en métal de l'engin, qui se fragmente en éléments à long rayon d'action (éclats, shrapnels, billes, aiguilles, etc.). L'enveloppe de la munition DIME, elle, ne libère pas d'éclats à l'explosion, mais un explosif qui transporte ses propres éclats, de très faible masse, mais chargés d'une grande énergie cinétique en raison de leur vélocité (E =1/2 M.V2). Ces micro-fragments sont véhiculés par front de surpression provoqué par l'explosif, et perdent rapidement leur énergie destructrice par la simple résistance de l'air, au delà de quelques mètres. Dans un rayon inférieur à 10 m., peu ou pas au-delà, les munitions de ce type créent des dommages incroyables sur la matière vivante et les tissus mous (derme, muscles et os, constitués essentiellement d'eau). A 2 m., un corps est coupé en deux, à 8 m., les jambes sont coupées, brûlées comme par des milliers de piqûres d'aiguilles. Ces éclats pourraient être cancérigènes à long terme. Joseph Henrotin rappelle à juste titre que les Israéliens font de gros efforts pour minimiser les pertes humaines dans un environnement urbain, dans le cas de Gaza, non évacué par la population civile. Le combat en zone bâtie est par nature difficile et très mortifère. Epargner au maximum les civils innocents qui ne sont pas membres de l'organisation que l'on souhaite combattre, cette condition figure en bonne place dans la doctrine contre-insurrectionnelle israélienne, telle qu'elle est définie par le major-général Amidror.   [1] Ce texte est la compilation des entretiens accordés par Joseph Henrotin à La Libre Belgique, d'un texte paru dans Libération du 15 janvier 2009 et d'un article du Times du 5 janvier 2009..
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6 février 2009.- Depuis deux semaines, les réseaux informatiques du ministère de la Défense français sont infectés par un virus qui a immobilisé certains systèmes d'armes, comme les Rafale de la Marine. Cette crise d'ampleur pose de sérieuses questions sur la sécurité des réseaux militaires français, affirme une lettre confidentielle http://www.intelligenceonline.fr) Le réseau interne de la Marine, Intramar, a été le premier contaminé par le virus Conflicker, le 12 janvier. Deux jours plus tard, l'Etat-major a décidé d'isoler Intramar des autres systèmes d'information, mais certains ordinateurs de la base aérienne de Villacoublay et du 8e régiment de transmissions auraient été infectés. Les 15 et 16 janvier, les Rafale de la Marine sont restés cloués au sol, faute d'avoir pu télécharger leurs paramètres de vol. Ils ont, par la suite, utilisés un autre système. Le virus Conflicter avait pourtant été identifié par Microsoft dès l'automne 2008. En octobre, il avait averti ses clients de la nécessité d'effectuer des mises à jour pour se prémunir. IntelligenceOnline assure qu'au sein des armées, ces modifications n'ont pour l'essentiel pas été faites. Il a fallu attendre le 16 janvier, avec trois mois de retard, pour qu'une première intervention ait lieu à l'Etat-major de la Marine. «A ce jour, l'Etat-major et le ministère de la Défense ne savent pas combien d'ordinateurs et de systèmes d'informations militaires sont susceptibles d'avoir été contaminés par le virus Conflicker», un ver informatique qui exploite une faille du service «Serveur» de Windows pour se dupliquer. Bonne nouvelle, cependant, Conflicker ne permet pas a priori de prendre le contrôle d'un ordinateur à distance, ce qui excluerait l'hypothèse d'une attaque informatique concertée" contre les ordinateurs de la Défense. Plus de négligence que de malveillance, mais ce n'est pas forcément plus rassurant...
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«La vérité d'hier est morte, a dit Antoine de Saint-Exupéry, celle de demain est encore à bâtir. Aucune synthèse valable n'est entrevue, et chacun de nous ne détient qu'une parcelle de vérité.» Cette constatation est-elle valable pour le commandement de l'armée suisse, ses cadres, ses simples soldats?  On peut se le demander... En revanche, on a l'impression que Saint-Exupéry annonçait l'attitude de nombreux députés fédéraux suisse face à la sécurité et à la défense!
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L'armée autrichienne, aura-t-elle jamais les moyens de s'offrir le système français Felin de fantassin du futur, dont elle a reçu, il y a quel quelques jours, des exemplaires de démonstration? Si l'on en croit le capitaine Eduard Paulus, président de la Société autrichienne des officiers, ce n'est pas demain la veille. Selon lui, si les objectifs du collectif budgétaire annoncé pour 2009 par Josef Pröll, ministre fédéral des Finances, sont effectivement respectés, il n'y aura plus aucune possibilité d'investir et de renouveler les équipements militaires dans le cadre de la Réforme 2010: «La Bundesheer ne pourra plus assurer ses missions de défense», assure-t-il dans un appel à la classe politique. Depuis des décennies, l'Autriche n'a cessé de rogner sur ses dépenses militaires. Ainsi, le budget de la Défense autrichien est passé de 1,2% du PIB en 1983 à 0,7% en 2008. En 2008, le budget Défense était de 2,08 milliards d'euros contre 2,25 milliards en 2007. Par ailleurs, le Gouvernement autrichien n'a pas hésité à faire peser sur ce budget l'entière charge de l'achat de 15 Eurofighter, dont les traites grignotent plus de 12% du budget. Depuis, la crise économique est arrivée pour une réduction envisagée de 8 à 10% des dépenses de l'Etat. Pour le ministère de la Défense, le volume d'économies serait de 177 millions d'euros. Si l'on ajoute à cela une augmentation automatique et non compensée des dépenses estimée à 100 millions d'euros pour 2009 (inflation, soldes), le trou budgétaire de l'armée autrichienne sera d'environ 280 millions d'euros. Rayonnement international oblige, les dépenses affectées aux Opex (1400 soldats pour 120 millions euros par an) restent incompressibles. Selon les calculs de M. Paulus, il ne restera donc plus que 280 millions d'euros à la Bundesheer en tout et pour tout. Or les besoins de cette armée sont nombreux. Après l'achat, en janvier 2009, de 150 blindés légers Iveco VTLM (104 millions d'euros), l'armée a besoin de nouveaux transports blindés et d'hélicoptères de combat adaptés. Le général Edmund Entacher, chef de l'état-major de la Bundesheer, a fait savoir que la poursuite de la réforme et de la rénovation de l'armée autrichienne ne pourrait guère se faire sans une augmentation minimale du budget annuel de la Défense de 200 millions d'euros... (TTU Europe, 25 février 2009)
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Le recours à des bombardements aériens et d'artillerie massifs, y compris dans les zones civiles peuplées, durant la récente opération israélienne dans la bande de Gaza, a été décidé par l'état-major pour réduire au maximum les pertes militaires. Un retour à l'idée de bombardement stratégique prônée par le général Douhet. «L'opinion publique israélienne était notre talon d'Achille, elle n'aurait jamais accepté que des centaines de soldats soient tués, blessés ou enlevés», explique un officier israélien. Cette méthode qui s'est traduite par la mort de plus 1'300 Palestiniens, dont 400 enfants, visait également à créer un choc dans la bande de  Gaza au cas où l'armée aurait été contrainte d'arrêter son offensive à la suite de pressions de la communauté internationale. (TTU Europe, 28 janvier 2009)
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Durant l'opération dans la bande de Gaza, l'armée israélienne est parvenue à réduire de moitié le temps nécessaire à l'évacuation par hélicoptère des soldats blessés sur le terrain par rapport à la guerre au Liban contre le Hezbollah en 2006. En moyenne, les transferts vers un hôpital ont duré quarante-cinq minutes contre une heure et demie précédemment. Au total, onze opérations de sauvetage sous le feu d'armes automatiques et d'obus de mortier des combattants du Hamas ont eu lieu dans la bande de Gaza en un peu plus de trois semaines. Ce succès a été enregistré grâce à une coordination beaucoup plus serrée entre l'armée de l'air et les services médicaux de l'arrière. Le service médical de l'armée a également utilisé, pour la première fois, afin de soigner les blessés, un agent hémostatique permettant de coaguler le sang à la place du bandage utilisé habituellement. Parmi les autres innovations figure également un appareil très léger surnommé «Combat pplication Tourniquet», qui arrête totalement l'afflux de sang dans les poumons. Enfin, les soldats ont étrenné un nouveau gilet pare-balles utilisé comme seconde couche sous le gilet en céramique standard. Cet équipement serait particulièrement efficace contre des éclats d'obus[1]. Selon des sources israéliennes, l'aviation de l'Etat hébreu (Heyl HaAvir) aurait utilisé une nouvelle procédure avant de frapper certaines cibles sensibles à Gaza. La consigne, baptisée «Toquer au toit» et validée par la Justice israélienne, consiste à appeler par téléphone les occupants d'une maison visée, dix ou quinze minutes avant le tir d'un missile. C'est en général un militaire de l'arme du Renseignement qui appelle, sur son téléphone portable, le responsable du Hamas visé, l'invitant à éloigner sa famille. Cette règle a, semble-t-il, été appliquée lors du raid visant Nizar Rayan, l'un des chefs du Hamas. L'homme n'aurait pas répondu au téléphone (ce qui constitue également une manière de le localiser!) et l'aviation a alors tiré, le tuant ainsi que ses quatre épouses et dix de ses enfants[2]. Du point de vue strictement militaire, Tsahal a remporté un succès indéniable. La capacité de riposte du Hamas s'est avérée réduite. Même s'il n'est pas totalement détruit (objectif difficile à atteindre) et s'il conserve la capacité de nuire et d'envoyer des missiles, il en sort très diminué à cause des pertes parmi les membres de l'organisation islamiste. Plusieurs de ses dirigeants, ses infrastructures civiles et militaires ont été gravement endommagées, C'est surtout sur le plan psychologique que le Hamas a subi une défaite et que Tsahal a remporté une victoire, qui efface en partie l'échec cuisant de la Deuxième Guerre du Liban. Après l'échec subi à l'été 2006 face au Hezbollah et à ses patrons iraniens et syriens, Tsahal a travaillé sans relâche, pour tirer les leçons de ses défaillances et combler les lacunes apparues lors de la guerre du Liban. Les graves carences dans les domaines de la logistique et des approvisionnements ont été comblées; le spectacle désolant de soldats privés de nourriture et d'équipement de base ne s'est pas reproduit. Le commandement a soigneusement défini ses objectifs (porter un rude coup au Hamas et améliorer la situation des habitants du sud du pays), sans fixer la barre trop haut. La coordination tactique entre les différentes armes a été très bonne, à l'exception du cruel incident qui a coûté la vie à plusieurs soldats, atteints par un tir ami. Les officiers supérieurs étaient présents sur le terrain. Tsahal a retrouvé sa grande tradition, illustrée par le fameux commandement «Aharaï!» (Suivez-moi!). Le chef d'état-major Gaby Ashkénazi et le commandant de la région Sud, Yoav Galant, se sont notamment illustrés par leur présence effective sur le terrain, suivant de près les opérations au jour le jour et d'heure en heure, au lieu de le faire de loin sur un écran plasma, confortablement installés au fond d'une salle d'état-major à Tel-Aviv... La réussite impressionnante des frappes menées pendant la première semaine des combats repose sur la précision et l'exactitude des renseignements. Contrairement à la propagande du Hamas, souvent relayée par des médias occidentaux peu scrupuleux, le ratio entre les cibles militaires atteintes et les victimes collatérales dans la population civile est vraisemblablement un des plus élevés jamais atteints dans une guerre de ce type. Ce sont les centaines de collaborateurs du Shin Bet à Gaza qui ont aidé l'armée israélienne à cibler les cerveaux opérationnels du Hamas. Ce ciblage très précis n'est pas le fait des drones ni des satellites israéliens, mais des centaines d'informateurs dont le Shin Bet, le service de renseignement intérieur israélien, dispose à Gaza. Responsable de la lutte contre le terrorisme, il s'est constitué, depuis les années 1990, une réserve de collaborateurs à Gaza, et l'unité 504 du service qui traite ces informateurs. Une fois recrutés, les auxiliaires palestiniens sont exfiltrés en Israël, où ils sont formés à la collecte du renseignement. Ils sont ensuite renvoyés à Gaza où ils informent en temps réel leur agent traitant du Shin Bet[3].   [1] TTU Europe, 21 janvier 2009. [2] [3] Intelligence Online, Edition française N° 586.
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Capitaine (R) Mathieu Durand[1] «Ça ne te gêne pas de travailler dans l'armement?» Cette question, tous ceux qui utilisent, produisent ou vendent des armes y ont eu droit un jour ou l'autre. Il est normal de l'entendre, comme de se la poser à soi-même. Car un soldat, un ingénieur ou un gestionnaire est d'abord un homme (ou une femme) doté d'une conscience et de convictions, donc d'une capacité de questionnement sur ses actes, sur ce qu'il vit et sur le monde qui l'entoure. (...) Existe-t-il une légitimité éthique au commerce des armements? Ici, deux précisions s'imposent. Premièrement, nous considérerons le seul commerce officiel, celui qui met en jeu les grands industriels de défense occidentaux, dans un cadre légal et sous contrôle gouvernemental; les officines douteuses ou les sociétés de certains pays peu regardants sont par définition hors de notre sujet, sans parler naturellement des trafiquants et autres mafias. Deuxièmement, nous nous intéresserons au commerce des armements en tant que tel, dans son principe, en laissant volontairement de côté les pratiques qui en découlent parfois (pressions, corruption, etc.). Ces pratiques existent et sont bien évidemment condamnables, mais elles constituent plus la conséquence que l'essence du problème posé. Monnaie courante dans de nombreux autres secteurs du commerce international, elles ne sauraient être considérées comme spécifiques aux ventes d'armes. Les fausses bonnes raisons Les premiers arguments qui viennent à l'esprit pour justifier les exportations d'armement résultent de considérations industrielles, économiques ou politiques. Une industrie d'armement doit, en temps normal, répondre à des besoins d'équipements nationaux limités en quantité, tout en restant capable d'augmenter la production en cas de crise. Pour maintenir le savoir-faire et l'outil industriel, pour rester dans la course technologique (dont les retombées bénéficient au secteur civil), l'exportation représente une solution évidente. Sur le plan économique, elle est parfois la condition de la rentabilité des entreprises d'armement. Le budget de la défense y trouve aussi son intérêt car les commandes étrangères peuvent financer une partie des développements, voire diminuer les coûts de la série par effet d'échelle, ce qui permet de maintenir des prix acceptables malgré la tendance générale au renchérissement des équipements. En outre, toute exportation représente un gain pour la richesse nationale. Peuvent intervenir encore des impératifs plus conjoncturels: par exemple, augmenter leurs ventes revient à soutenir certaines entreprises d'armement en difficulté, dans un contexte de restructurations difficiles. Sur un plan politique enfin, il peut sembler nécessaire de fournir des armes à un pays pour contrer l'influence d'un autre État ou pour créer un rapport de force régional favorable aux intérêts stratégiques du pays fournisseur. Ces arguments peuvent être sincères et recevables à l'intérieur de leurs logiques industrielles, économique et politique. Ils sont cependant hors de toute logique éthique. En faire les seuls et uniques critères de la vente des armes serait même moralement irresponsable et reviendrait à réduire d'autres peuples au rôle d'objets à faire la guerre, sans aucune prise en compte des raisons et des conséquences de ces guerres. Ce serait courir le risque de nourrir des germes de conflit tout en affectant de s'en désintéresser, voire en escomptant de nouveaux marchés en retour. L'ultime argument selon lequel, si un État refuse de fournir des armes, un autre le fera à sa place, est également dénué de tout fondement moral. L'exportateur ne peut en aucun cas prétendre que la décision revient au seul acheteur sous prétexte de souveraineté nationale[2]. Car les armements, qui entretiennent un lien indissociable avec la violence, ne sont pas une marchandise comme les autres. Pour entrer dans un raisonnement véritablement éthique, il faut nous pencher à la fois sur la nature des armements et sur l'utilisation qui en est faite, c'est-à-dire sur la guerre (y compris civile, le cas échéant). Existe-t-il des critères qui nous permettent de déterminer des situations dans lesquelles il est légitime de recourir à la force armée, ce qui justifie ipso facto la production ou l'achat, donc le com- merce, de matériels militaires? Existe-t-il des critères qui puissent désigner un armement comme immoral en soi, indépendamment des buts poursuivis par ceux qui l'utiliseraient? On peut tenter de répondre à ces questions en examinant comment les religions, la philosophie politique, le droit naturel et les relations internationales ont modelé le droit de la guerre, celui-ci étant compris sous ses deux aspects: le droit "à" la guerre (Jus ad bellum) qui fixe les conditions autorisant le recours à la violence armée, et le droit "dans" la guerre (Jus in bello) qui définit les actes ou les armements admis au conflit. Cette approche nous servira de fil conducteur, même si nous savons, avec Kant, que l'éthique et le droit ne se confondent pas. «La guerre juste» Historiquement, on peut considérer que le premier véritable droit de la guerre est celui contenu dans la doctrine catholique dite de la «guerre juste». Celle-ci a été énoncée par saint Augustin au Ve siècle, approfondie par saint Thomas d'Aquin au XIIIe, puis complétée dans une tournure plus juridique par les prêtres légistes Francisco de Vitoria et Francisco Suarez au XVIe. Elle fournira la base de certains travaux du «Père du droit des gens», le juriste et diplomate calviniste hollandais Hugo Grotius (XVIIe siècle). D'après cette doctrine, pour qu'une guerre soit moralement acceptable, il faut que: - que son initiative revienne à l'ennemi, - que l'autorité qui la décrète soit légitime, - que tous les autres recours aient été épuisés, - qu'elle relève d'une intention droite (sans autres buts que le maintien de l'existence libre et souveraine de l'État ou de la nation), - qu'elle ait des chances de succès raisonnables, - qu'elle suppose un usage raisonné de la violence, sans perdre de vue la proportion nécessaire entre les maux engendrés par la guerre et ceux qu'elle permettra d'éviter, - qu'elle distingue entre combattants et non-combattants. Ces conditions, qui distinguent déjà un Jus ad bellum (la légitime défense) et un Jus in bello (immunité des non-combattants et proportionnalité de la riposte), sont mutatis mutandis toujours valables aux yeux de l'Église qui les a élargies aux nouvelles réalités internationales: la guerre juste peut aujourd'hui se concevoir par solidarité au profit d'une nation tiers menacée (de l'interposition humanitaire à l'assistance ou à l'alliance militaire classique); dans certains cas de tyrannie avérée, la lutte menée par un groupe non-étatique peut, elle aussi, être qualifiée de juste. Ainsi définie et délimitée, cette légitimité du recours aux armes, donc de leur acquisition si le pays concerné n'en produit pas, n'est cependant pas absolue. Elle est conditionnée, insiste l'Église, par le principe de stricte suffisance des arsenaux. Quoiqu'il incombe en premier lieu aux pays importateurs de justifier leurs commandes en vertu de ce principe, les exportateurs ont l'obligation morale d'en tenir compte. Le droit naturel de légitime défense Le droit de la guerre se laïcise à partir de Grotius et de son De jure belli ac pacis (1625), premier code du droit international public: «La puissance souveraine doit être limitée par la force du droit, à défaut d'organes supérieurs aux États.» Il ne s'agit plus ici du droit canon, mais du droit naturel, celui qui se trouve inné dans la conscience de l'homme. La philosophie des Lumières favorise cette laïcisation du droit, mais n'empêche pas le déclin du Jus ad bellum, sous l'influence des thèses amorales de Machiavel selon lesquelles le Prince n'a pas à justifier son action. Les juristes privilégient donc la compétence et la forme: une guerre est licite, quel que soit son objet, si elle est précédée d'une déclaration de guerre et entreprise par un État souverain. Même la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen (1789), qui affirme le droit à la sûreté, la résistance à l'oppression et la nécessité d'une force publique, n'infirme pas le droit à la guerre (la Révolution la fit d'ailleurs à l'Europe entière). Le Jus in bello, en revanche, suscite plus d'intérêt, notamment à partir du XVIIIe siècle. Il semble triompher au XIXe avec la montée en puissance des droits de l'homme: conventions de Genève en 1863-64 (droit humanitaire sur les blessés de guerre et fondation de la Croix- Rouge), conventions de La Haye en 1899-1907 (droit régissant le déclenchement, la conduite et la fin des hostilités, le respect des pays neutres, l'usage des gaz et de certains projectiles, etc.). L'apaisement des tensions internationales après 1870 et le développement d'un fort courant pacifique ont doté l'Europe d'un corpus juridique unique dans l'histoire pour limiter la violence des conflits... jusqu'à ce que la Première Guerre mondiale et ses horreurs sans précédent démontrent que le droit dans la guerre est inopérant. Peut-être faut-il alors réactiver le droit à la guerre pour tenter d'empêcher la guerre elle-même? En 1 920, le pacte de la Société des Nations, ancêtre de l'ONU, interdit, pour la première fois, la guerre d'agression. La licéité du recours à la force n'est reconnue qu'en cas d'échec de l'arbitrage international, de refus d'un pays d'obtempérer à une décision de la SdN ou de défense d'un droit relevant de la compétence exclusive d'un État. La guerre devient donc l'ultime recours. En 1928, la tendance à restreindre légalement la possibilité de faire la guerre croit obtenir un succès définitif avec le traité de Paris initié par le ministre français Aristide Briand et le secrétaire d'État américain Kellogg: la guerre est déclarée «hors la loi». Onze ans plus tard, parachevant une longue succession d'agressions et de provocations internationales, Hitler déclenche la Seconde Guerre mondiale en attaquant la Pologne... Le non-respect, pour dire le moins, des grands principes pacifiques et l'inefficacité chronique de la SdN sont pris en compte après la Seconde Guerre mondiale lors de la création de l'ONU. La Charte des Nations unies, rédigée en 1945 et signée depuis par la quasi-totalité des États de la planète, interdit à ceux-ci de recourir à la violence pour régler leurs différends. Cette charte reconnaît cependant «le droit naturel de légitime défense, individuelle ou collective, dans le cas où un membre des Nations unies est l'objet d'une agression armée[3].» Subséquemment, chaque Etat est fondé à se doter des armements nécessaires à cette légitime défense. Avec la chute du mur de Berlin et la fin de la guerre froide, la sécurité collective promue par l'ONU devient plus opératoire, mais sans remettre en cause l'article 51 de la Charte, quoique celui-ci soit parfois très critiqué par certains pays ou ONG. Le désarmement Pour chaque pays, la vente ou l'acquisition d'armements défensifs doit toutefois s'inscrire dans les limites des obligations internationales librement consenties au Jus in bello en vigueur. Celui-ci a été relancé, malgré tout, après l'hécatombe de 1914-1918 pour tenter, non plus tant de codifier l'utilisation des armes, que d'en diminuer le nombre. On sait ce qu'il en advint en Allemagne, en Italie, au Japon... Après le second conflit mondial, la guerre froide et la dissuasion nucléaire découragent toute idée de désarmement. Tout au plus est-il progressivement question d'envisager une maîtrise des armements après la crise des fusées de Cuba, en 1962. La conscience d'être alors passé tout prêt de l'apocalypse nucléaire contribue en effet à la signature de quelques engagements timides (bien sûr non dénués d'arrière-pensées): traités de non-prolifération nucléaire (TNP) et de limitation des arsenaux stratégiques (SALT), convention sur les armes biologiques. La vraie décrue s'amorcera dans les années 80-90: convention sur les mines, traités de réduction des forces nucléaires (START) et conventionnelles, convention sur les armes chimiques, embargos divers, etc. Ajoutés à ceux mis en place depuis le XIXe siècle, ces accords composent un corpus juridique qui fixe des niveaux quantitatifs pour certains pays, décrète des restrictions ponctuelles pour d'autres, et surtout: - interdit la production et/ou la vente de certaines armes réputées immorales (balles dum-dum, grenades quadrillées, mines, armes chimiques, biologiques et nucléaires, etc.); - impose des règles générales limitant l'emploi de toutes les catégories d'armement (éviter les maux superflus ou des souffrances inutiles, ne pas endommager gravement l'environnement naturel, distinguer les combattants des non-combattants); - impose, en plus, des règles d'emploi particulières pour certaines armes (par exemple, les armes incendiaires). Synthèse Si l'on tente de synthétiser tout ce qui précède, on peut dire qu'une vente d'armes est aujourd'hui moralement acceptable: ? si ces armes - correspondent, dans leur nature et leur volume, à des besoins strictement défensifs (préservation des intérêts vitaux); - ne sont pas visées par les accords internationaux d'interdiction et de limitation (tout en sachant qu'il existe certainement des armes que l'on pourrait qualifier d'immorales et qui sont non réglementées pour des raisons politiques diverses); ? si l'acheteur: - est une autorité légale et/ou légitime; - présente des garanties d'une utilisation raisonnable de l'armement livré, conformément aux conventions et/ou aux principes animant le Jus in bello. Les entreprises d'armements ne sont pas à même d'apprécier tous ces paramètres: ce rôle doit être celui des états. Tous les pays n'en sont pas convaincus. Le cas français Qu'en est-il de l'Europe et de la France? L'Union européenne est indiscutablement en pointe en matière de contrôle des ventes d'armes, comme en témoignent à la fois les légis- lations nationales et les réglementations internationales qui existent en son sein. La France arrive, suivant les années, au troisième ou au qua- trième rang mondial des pays exportateurs d'armement. Mais son dis- positif juridique, administratif et technique de contrôle n'est pas le moins sévère des pays européens. Toute entreprise française qui souhaite exporter un matériel de guerre doit solliciter l'autorisation du Gouvernement à chaque étape du processus commercial: d'abord pour prospecter et répondre à un appel d'offres, ensuite pour négocier le contrat, enfin pour le signer. Une autorisation finale d'exportation est encore nécessaire avant la livraison, sans oublier le contrôle douanier. Tous les ministères compétents sont associés aux décisions ci-dessus, par l'intermédiaire de la Commission interministérielle d'étude des exportations des matériels de guerre. Cette commission réunit notamment des représentants de la Défense, des Affaires étrangères et de l'Économie. Notons qu'il est actuellement question de moderniser ces procédures, dont l'origine lointaine remonte aux années trente, pour les rendre plus réactives dans un contexte de concurrence internationale croissante. Fort bien sur la forme, dira-t-on, mais sur le fond? Les critères éthiques sont-ils les seuls pris en considération par la France dans toute décision d'exporter un armement? Non, bien sûr. Car les ventes d'armes mettent en jeu, nous l'avons vu, les intérêts industriels, économiques et géopolitiques d'un pays. Que se passe-t-il quand ces intérêts ne sont pas compatibles avec les critères éthiques? Dans ce cas, c'est à l'État qu'il revient de résoudre la contradiction entre ce que le sociologue allemand Max Weber appelait l'éthique de la conviction (s'en tenir à l'intangibilité des valeurs, quelles que soient les conséquences pratiques des choix qu'elle entraîne) et l'éthique de la responsabilité (assumer des conséquences mauvaises pour affirmer la suprématie d'un bien politique ou industriel). Gérer ce type de contradiction est la vocation même du Politique. La réponse à la question initiale ne dépend donc pas que de nous. Ce qui n'est certainement pas une raison pour abdiquer toute réflexion personnelle. M.D.   [1] Mathieu Durand (ORSEM 2002) est cadre dans une entreprise française liée au secteur de la Défense. Ce texte a paru dans le Bulletin de la Réunion des officiers de réserve du service d'état-major (ORSEM), 4e trimestre 2007. [2] On peut cependant plaider que certains vendeurs ne sont pas prêts à placer sous embargo les pièces détachées et la maintenance de leurs matériels quand ceux à qui ils les ont vendus en font un mauvais usage. Sous cet angle, le «mieux-vaut-que-ce-sait- nous-qui-vendions-plutôt-qu'un-autre» peut donc être un argument recevable de la part d'une démocratie. [3] Article 51.
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Le quotidien britannique The Times indique, dans son édition du 5 janvier 2009, que l'armée israélienne a recouru à des obus au phosphore afin de cacher les mouvements de ses soldats. Quelques jours plus tard, l'organisation non gouvernementale Human Right Watch reproche à Tsahal d'employer de telles munitions. «Israël utilise du phosphore blanc comme un écran de fumée, un moyen en principe permis dans le cadre du droit humanitaire international. Cependant, le phosphore blanc peut causer de graves brûlures (...). Le risque de blesser des civils est aggravé par la forte densité de la population à Gaza.» Lors des opérations contre le Hezbollah au Liban, en 2006, l'armée israélienne avait fait usage de telles munitions, comme les forces américaines pendant l'assaut contre Falloujah, en Irak, deux ans plus tôt. De nombreuses armées occidentales disposent de telles munitions. De nombreux médias vont parler de «bombes au phosphore», ce qui est tout autre chose[1]! Bombes et obus éclairants-fumigènes, il faut distinguer! L'engagement par Tsahal d'obus au phosphore est avéré, souligne Joseph Henrotin, expert militaire et rédacteur en chef adjoint de la revue Défense et sécurité internationale - Technologies. Mais il s'agit de munitions au phosphore blanc, et non de bombes. On peut utiliser du phosphore blanc dans deux cas de figure. Dans des bombes pour incendier des villes et créer des «tempêtes de feu», ce que les Alliés ont fait pendant la Seconde Guerre mondiale, afin de réduire en cendres les villes allemandes qui étaient visées. Ces bombardements ont provoqué des dizaines de milliers de victimes parmi la population civile. Rien n'indique qu'Israël en ait utilisé dans la bande de Gaza, sinon on l'aurait vu immédiatement: des murs de feu de quinze à vingt mètres de haut, des températures de mille degrés ne passent pas inaperçus, car c'est au sens propre «l'enfer sur terre». Des munitions contenant du phosphore - pas des bombes - sont employées en tant que systèmes d'éclairage. Leur utilisation est une certitude à Gaza. «On a affaire à un paradoxe, explique Joseph Henrotin. Les Israéliens veulent combattre de nuit pour surprendre les combattants du Hamas et les avoir aussi à la fatigue. Le problème, dans le cas de Gaza, c'est qu'il faut éclairer des petites rues. Les Israéliens effectuent des largages de leurs munitions à basse altitude avec, pour but, d'éclairer et de désigner des cibles.» On se retrouve avec des débris d'armes et de phosphore en combustion qui, effectivement, peuvent atteindre les combattants mais aussi des civils. «Cela cause des brûlures assez graves. Mais c'est un dommage collatéral qui résulte (...) de la nécessité de disposer de plus d'éclairage pour éviter les bavures.» On a vu ce genre de munition engagé dans des conditions peu habituelles: détonation à faible altitude avec projection d'éclats vers le sol, ce en pleine journée. Il s'agit d'obus éclairants-fumigènes Pour éclairer, l'explosion à haute altitude s'impose, en revanche, pour enfumer, il faut une explosion plus prés du sol. Il semble que les Israéliens aient cherché, avec des munitions peu létales, un impact psychologique sur les populations civiles, en jouant sur la peur du feu et de ce qui ressemble à des armes à sous-munitions. L'emploi de munitions contenant du phosphore est encadré par le traité de Genève du 10 octobre 1980, qui interdit d'y avoir recours de manière offensive. En clair, ces munitions ne peuvent être utilisées comme moyens d'éclairage ou comme fumigènes. Il n'en reste pas moins que le phosphore blanc provoque des brûlures graves et peut s'attaquer au foie, au cœur et aux reins des personnes qui y seraient exposées. Les Etats-Unis, Israël, la Chine et la Russie n'ont pas signé le protocole sur l'interdiction ou la limitation de l'emploi des armes incendiaires et la France ne l'a fait qu'en juillet 2002, après une déclaration interprétative. Un porte-parole de l'armée israélienne, Mark Regev, interrogé par l'agence France-Presse, a assuré que l'utilisation de ces munitions se faisait «dans le cadre des frontières légales du droit international (...). Elles sont similaires si ce n'est identiques à celles utilisées par toutes les démocraties occidentales.» Les armes «DIME» : de quoi s'agit-il? Autre arme, autre questionnement! Une polémique est déclenchée par deux médecins norvégiens, appartenant à une organisation humanitaire plutôt pro-palestinienne, quant à l'emploi - non confirmé - par l'armée israélienne à Gaza de munitions DIME (Dense Inert Metal Explosive), un type d'arme assez peu connu. «Fondamentalement, c'est une munition antipersonnelle, souligne Joseph Henrotin. Le but est d'éliminer des combattants adverses. C'est une arme qui a été spécifiquement conçue pour le combat de façon à réduire à 10 m. le rayon létal autour de l'arme. Si un obus de 155 mm explose à 50 m., vous avez une certaine probabilité de voir votre estomac exploser. Pas mal de gens peuvent mourir du fait de l'exposition à l'onde de choc. (...) Les Américains, comme les Israéliens, se sont rendu compte que, dans le combat en zone bâtie, il n'était pas judicieux d'utiliser l'artillerie classique et ils ont développé ce type d'armes. (...) Le rayon létal est réduit à 10 m., avec l'objectif d'atteindre un point précis sans que les autres des bâtiments soient atteints. Néanmoins, cela cause des dégâts.» Pour minimiser les dégâts collatéraux, il faut réduire la masse explosive, donc le poids de l'engin. Les roquettes ou missile DIME, qui portent le nom générique de Small Diametre Bomb, se composent de deux éléments principaux, le vecteur et l'explosif. Le vecteur doit être aussi précis que possible, et la solution est un guidage GPS de très haute précision (quelques mètres) ou le guidage laser (quelques décimètres). L'explosif est d'un nouveau type, qui permet de maximiser l'effet létal au point d'impact et le minimiser au delà. Le corps de cette sorte de munition-schrapnel, de la fibre de carbone mélangée à un alliage appelé Heavy Metal - Tungsten Alloy (HMTA), c'est-à-dire du tungstène en poudre souvent associé à du cobalt, du nickel et parfois du fer, se pulvérise à l'explosion. Le tungstène est lourd, mécaniquement très résistant, et la faible masse du shrapnel limite le rayon létal. Dans les autres munitions en général, l'explosif pulvérise l'enveloppe en métal de l'engin, qui se fragmente en éléments à long rayon d'action (éclats, shrapnels, billes, aiguilles, etc.). L'enveloppe de la munition DIME, elle, ne libère pas d'éclats à l'explosion, mais un explosif qui transporte ses propres éclats, de très faible masse, mais chargés d'une grande énergie cinétique en raison de leur vélocité (E =1/2 M.V2). Ces micro-fragments sont véhiculés par front de surpression provoqué par l'explosif, et perdent rapidement leur énergie destructrice par la simple résistance de l'air, au delà de quelques mètres. Dans un rayon inférieur à 10 m., peu ou pas au-delà, les munitions de ce type créent des dommages incroyables sur la matière vivante et les tissus mous (derme, muscles et os, constitués essentiellement d'eau). A 2 m., un corps est coupé en deux, à 8 m., les jambes sont coupées, brûlées comme par des milliers de piqûres d'aiguilles. Ces éclats pourraient être cancérigènes à long terme. Joseph Henrotin rappelle à juste titre que les Israéliens font de gros efforts pour minimiser les pertes humaines dans un environnement urbain, dans le cas de Gaza, non évacué par la population civile. Le combat en zone bâtie est par nature difficile et très mortifère. Epargner au maximum les civils innocents qui ne sont pas membres de l'organisation que l'on souhaite combattre, cette condition figure en bonne place dans la doctrine contre-insurrectionnelle israélienne, telle qu'elle est définie par le major-général Amidror.   [1] Ce texte est la compilation des entretiens accordés par Joseph Henrotin à La Libre Belgique, d'un texte paru dans Libération du 15 janvier 2009 et d'un article du Times du 5 janvier 2009..
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Enquêtant sur un trafic de drogue, la police cantonale zurichoise a localisé une plantation de cannabis grâce à un logiciel de cartographie Google Earth. Les logiciels de cartographies satellitaires Google vont-ils devenir les meilleurs auxiliaires de la police? Après avoir localisé une enfant disparue grâce à Street View aux Etats-Unis, les forces de l'ordre découvrent de cette manière un champ de marijuana grâce. Le service d'images satellitaires a permis de mettre à jour la zone de production d'un réseau international sur lequel les policiers helvétiques enquêtaient depuis plus d'un an, et de démanteler l'un des plus importants trafics de cannabis jamais mis à jour en Suisse. La police cantonale de Zürich a inculpé 16 personnes et découvert plus d'une tonne de marijuana et de haschich. Près de 600'000 francs suisses ont été également saisis. Au printemps 2007, les forces de l'ordre apprenaient qu'un Zurichois livrait des quantités importantes de drogues en Suisse romande. Après avoir interpellé ce suspect en décembre 2007, elles ont peu à peu remonté la filière. A l'automne 2008, alors qu'ils cherchaient à localiser le domicile d'un producteur présumé dans le Canton de Thurgovie grâce à l'outil cartographique de Google Earth, les policiers sont tombés sur une étrange parcelle de 150 mètres sur 50. Sur les vues, ses contours étaient limités par une bordure d'une couleur plus jaune, alors que son centre apparaissait en vert. L'homme y cultivait du cannabis et avait fait pousser du maïs tout autour. Comme les plantes de chanvre sont moins hautes, on ne pouvait rien voir depuis le niveau du sol. D'après la police zurichoise, cette découverte relève plus du coup de chance que d'un procédé systématique. Le service en ligne du moteur de recherche n'offre pas une représentation satellitaire du globe en temps réel. De plus, la résolution du logiciel ne permet pas vraiment de distinguer les végétaux. Les enquêtes de terrain ont encore de beaux jours devant elles. (Hélène Puel, 01net.,  30 janvier 2009)
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Dans une lettre au Times à la mi-janvier 2009, trois officiers généraux britanniques à la retraite, le Field Marshal Lord Bramall et les généraux Lord Ramsbotham et Sir Hugh Beach ont appelé à un abandon du renouvellement - programmé depuis 2006 - des sous-marins nucléaires d'engins. Partant du principe d'une couverture de facto par le parapluie nucléaire américain et du fait que la force britannique n'est de toute façon pas indépendante, ils soulignent que les économies qui seraient réalisées, de l'ordre des 20 milliards de livre sterling, permettraient de renforcer des forces conventionnelles dans une situation de crise. Ils indiquent aussi que la dissuasion nucléaire s'est montrée «complètement inutile comme mesure de dissuasion aux menaces et à l'échelle de violence auxquelles nous faisons actuellement face ou qui sont probables, particulièrement le terrorisme.» Les auteurs ont également souligné le fait que disposer d'armes nucléaires ne représente plus un facteur nécessaire pour peser sur les décisions du Conseil de sécurité de l'ONU. En tout état de cause, le débat britannique sur les armes nucléaires - plus vivace qu'en France - semble connaître une nouvelle étape et non des moindres... La décision de co-développer leur dissuasion avec les Etats-Unis place les Britanniques dans une position pour le moins inconfortable: ne bénéficiant pas de la latitude française, ils voient la fixation d'une partie de leur budget. Tout en restant conscient que «le jour où les catapultes seront hors-la-loi, tous les hors-la-loi auront des catapultes.»
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Les États-Unis vivent actuellement une crise financière majeure. Dans le même temps, l'un des piliers de leur suprématie vacille. Il s'agit de l'Airpower ou puissance aérienne. L'US Air Force, la Navy et les Marines voient leur parc d'appareils vieillir et les coûts de maintenance s'alourdir. Les nouveaux aéronefs sont acquis en nombre limité à des prix exorbitants. Il en résulte une perte capacitaire sérieuse qui contraint les États-Unis à s'appuyer sur des forces aériennes supplétives , irakiennes ou afghanes, dans la méfiance et l'inquiétude quant à l'issue de ces conflits. La crise financière partie des États-Unis accapare l'attention des médias, partant de l'opinion publique. Diverses causes sont avancées pour expliquer cette crise financière occidentale. Pour éviter la désintégration du système financier mondial, les principaux gouvernements occidentaux n'ont pas hésité à mettre en œuvre des mesures exceptionnelles. Les États-Unis ont injecté, malgré un premier refus du Congrès, près de 700 milliards de dollars dans le sauvetage de leurs établissements bancaires. Cette somme est à rapprocher de celle que représentent les dépenses liées à la «guerre globale contre le terrorisme» qui, depuis le 11 septembre 2001, a englouti 824 milliards de dollars (171,1 pour l'Afghanistan et 653 pour l'Iraq). Comment croire qu'il n'existe aucun lien de cause à effet entre ces deux masses financières? Comment ne pas comprendre qu'une économie, fût-elle la première du monde, ne peut entretenir aussi longtemps un tel effort militaire, notamment les 600 000 emplois détruits depuis janvier 2008? Cette crise financière en cache une autre tout aussi importante pour l'avenir du monde. La place des Etats-Unis sur la scène internationale doit, en effet, beaucoup à la doctrine militaire de l'Airpower. C'est paradoxalement, au moment où plus aucune menace n'existe dans le ciel à l'égard des 3500 appareils américains (deux fois plus nombreux que toutes les armées de la planète réunies), que la force de frappe et de suprématie aérienne des Etats-Unis connaît une crise sans précédent caractérisée par deux phénomènes complémentaires. L'incapacité à maintenir un instrument militaire aérien à un niveau constant Cette incapacité remonte au vieillissement du parc d'aéronefs militaires américains, à l'explosion des coûts de production et de maintenance et à la perte de potentiel opérationnel. Les États-Unis possèdent, désormais, une flotte aérienne vieillissante. Le vieillissement des appareils augmente le coût de la maintenance et de l'heure de vol. Le coût d'une heure de vol d'un F-15 a doublé en dix ans. Cela est également vrai pour les quatorze principaux types d'avions en service. De même, les coûts de productions ne restent pas stables. Le prix du bombardier B-2B a augmenté de 300%. Le F-22 Raptor est l'avion le plus avancé technologiquement de l'US Air Force. Conçu à l'origine pour la domination aérienne, il coûte 200 millions de dollars pièce. Au cours de son programme de conception, son prix a triplé. Quant au F-35, son tarif est de 90 millions pièce. En 2000, un F-15 coûtait 54 millions. Le V-22 Osprey, avion à décollage et atterrissage vertical coûte 100 millions, cinq fois plus cher que le CH-46, l'hélicoptère qu'il remplace. Une autre cause dans l'explosion des coûts est certainement à rechercher dans la concentration capitalistique du secteur de l'aéronautique militaire américaine. En 1940, il y avait seize constructeurs, en 2008, ils n'étaient plus que trois: Boeing, Northrop Grumman, et Loockeed Martin. La dégradation des capacités aériennes Le nombre de F-22 envisagé initialement était de 750, il a été réduit à 183, d'où une importante perte capacitaire. Le coût unitaire du F-22 est tel que l'USAF n'en percevra que 20 par an. Il faudra donc attendre vingt-six ans pour que les 441 F-15 soient totalement remplacés. 177 de ces avions devraient être maintenus jusqu'en 2025! Le général Paul Selva constate que ces avions ont été utilisés au-delà de leur durée de vie initiale. Si certains appareils sont hors d'usage, d'autres seraient inutiles. En effet, pour le secrétaire à la défense, Robert Gates, «le F-22 n'a aucun rôle à jouer dans la guerre contre le terrorisme». Le F-35 ne sera pas disponible à temps pour assurer le même éventail de missions que les appareils qu'il remplace (F-16 et F-18), créant un déficit de capacités au sein de l'USAF et de la Navy. Au point que cette dernière ne disposera plus d'assez d'avions pour équiper ces 10 porte-avions. Il en ira de même pour les 3 porte-aéronefs des Marines. La durée de vie des F-18 sera augmentée de 6'000 heures prévues initialement à 10'000 heures, pour combler le vide créer par le manque de F-35. Le V-22 Osprey a été régulièrement cloué au sol après plusieurs crashs, dont l'un a tué 23 Marines. Il a été déshabillé de sa protection contre les armes nucléaires, biologiques et chimiques. Il est incapable d'effectuer des manœuvres de combat. Tout au plus, peut-il manœuvrer de manière défensive. Enfin, il est impossible pour des soldats de descendre d'un V-22 à la corde, contrairement au CH-46... Or, cette capacité est fortement utilisée dans le cadre de la Global War On Terror. Ces éléments, associés à d'autres comme la fin de la Guerre froide, conduisent à un reformatage de l'USAF. Le nombre d'avions de combat est ainsi passé de 5'783 en 1992 à 3'985 en 2000 pour atteindre 3'542 en 2008. Le nombre de bombardiers a baissé de 276 en 1992, à 208 en 2000 et 180 en 2008. Le même processus est cours pour les avions de transport, les avions-citernes et les hélicoptères. Anthony Cordesman et Karl Ulrich Kaeser estiment par conséquent que «la posture stratégique des États-Unis et de leurs forces armées est en danger.» Cette situation est singulière pour une nation dont la sécurité repose sur sa capacité à projeter sa puissance militaire de part le monde afin de défendre ses intérêts vitaux et ceux de ses alliés. L'acuité de la guerre de contre-insurrection en Afghanistan et en Iraq rend cette situation intenable, d'où la nécessité de s'appuyer sur des forces locales comme les forces aériennes irakiennes et afghanes, mais le transfert va prendre du temps et se fera dans la méfiance. Il faut environ quatre années et demie pour former un pilote de combat. Il faudra constituer une véritable flotte opérationnelle, donc des moyens financiers importants, indisponibles en cette période de crise financière. Le rôle actuel de l'USAF en Iraq et en Afghanistan Après cent vingt jours de guerre En Afghanistan, 12'600 sorties aériennes avaient été effectuées par l'USAF, qui a largué 7'000 tonnes de bombes et autres munitions. Avec la poursuite de la guerre, cette place dans le dispositif militaire n'a pas faibli. Sur les théâtres irakiens et afghans, elle a effectué 130'000 missions de soutien aérien et 375'000 heures de vol. En Iraq, les États-Unis disposent de 300 appareils qui font du renseignement, de la surveillance, du transport, du support aérien aux troupes au sol, de la dissuasion envers toute intervention extérieure. L'engaement de l'USAF en Iraq et en Afghanistan se poursuivra et ira en s'accroissant, y compris dans l'hypothèse d'un retrait substantiel des troupes américaines au sol. Le niveau de l'action de l'USAF pourrait être inversement proportionnel à celui des troupes au sol! Les opérations aériennes en Iraq et Afghanistan devraient cesser d'ici 2017 à 2022... à moins qu'un régime islamiste ou dictatorial s'empare du pouvoir dans l'un de ces États, qu'un Iraq récalcitrant se dote d'armes de destruction massive, que l'Iran nucléarisé n'agresse Bagdad. Sept ans après le 11 septembre et l'intervention en Afghanistan qui s'en est suivie, cinq ans après l'intervention en Iraq, on peut se demander si tout cela a servi à quelque chose et si Barak Obama aura de réelles marges de manœuvre pour changer la donne. Barak Obama devra gérer un autre front où les pertes dépassent déjà en nombre celui de tous les morts et blessés américains en Iraq et Afghanistan. En effet, depuis janvier 2008, 600'000 Américains ont perdu leur emploi. Cette guerre là, économique et intérieure, ne pourra être ignorée très longtemps. Version condensé d'un article de Karim Lakjaa, diplômé du Centre d'études diplomatiques et stratégiques de Paris, collaborateur de la Revue militaire suisse et de Damoclès.
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Plus d'un demi-siècle après sa mort, l'ancien numéro un soviétique reste un héros pour de très nombreux Russes. C'est ce qui ressort d'un jeu télévisé sans précédent. Un résultat qui ne laisse pas la presse moscovite indifférente. Quelle est la personnalité historique qui symbolise le mieux la Russie? Vaste question. Pour y répondre, la chaîne de télévision Rossia a lancé en mai 2008 le projet «Imia Rossia» (Un nom pour la Russie). Cinq cents noms de personnalités de diverses époques ont été proposés aux suffrages populaires à travers un site Internet, par SMS ou par téléphone. Une première sélection a permis d'en conserver cinquante. En phase finale, il n'en est plus resté que douze: le prince Alexandre Nevski (1221-1263), les tsars Ivan le Terrible (1530-1584), Pierre le Grand (1672-1725), Alexandre II (1818-1881) et l'impératrice Catherine II (1729-1796), le général Alexandre Souvorov (1729-1800), le poète Alexandre Pouchkine (1799-1837), l'écrivain Fiodor Dostoïevski (1821-1881), le chimiste Dmitri Mendeleev (1834-1907), le premier ministre Piotr Stolypine (1862-1911), enfin Lénine (1870-1924) et Staline (1879-1953). A partir de septembre 2008, la dernière étape du concours a donné lieu à une campagne médiatique intensive à travers un show télévisé dominical. Un jury de douze personnalités et experts russes de divers horizons a été mis en place. Chacun des juges était chargé de défendre l'un des douze finalistes. Après moult débats, le  jeu-concours s'est achevé le 28 décembre 2008 par la victoire du prince Alexandre Nevski, talonné par le premier ministre Piotr Stolypine (1862-1911), lui-même suivi de Staline. Le premier, vainqueur des Suédois sur les bords de la Neva, est un héros national et a été canonisé par l'Eglise orthodoxe. Le second est considéré comme un réformateur, notamment en matière agraire, qui n'a pu empêcher les bouleversements révolutionnaires. Mais le troisième, «Petit Père des peuples» autoproclamé, soulève un malaise certain. Dans la Nezavissimaïa Gazeta, Evgueni Lessine ne cache pas son effroi devant les noms du trio vainqueur. «On n'y trouve ni Pouchkine ni Mendeleev, personne qui ait agi de façon positive pour la gloire de la Russie.» Tous les vainqueurs ramènent en fin de compte à Staline. Alexandre Nevski est populaire grâce «au chef-d'œuvre cinématographique de la période stalinienne» de Sergueï Eisenstein (1938). Quant à Stolypine, il fut «un gestionnaire à poigne, qui aurait largement eu sa place dans la verticale du pouvoir stalinien.» Les Izvestia donnent la parole à deux points de vue contradictoires. Elena Yampolskaïa défend le choix populaire de Staline. Il s'agit, selon elle, d'une réaction «contre la dictature libérale des vingt dernières années, contre le politiquement correct, l'idéologie du profit et l'argent roi.» A l'inverse, Maxime Youssine réagit amèrement à la performance de Staline et craint ses conséquences. «Qu'on le veuille ou non, le choix de la personnalité historique la plus emblématique de la Russie est suivi non seulement par nos amis mais également par nos adversaires. Le succès de Staline (même en troisième position) est pour eux pain bénit. Le plus vexant est que ni Merkel, ni Berlusconi, ni Sarkozy ni aucun des avocats de la Russie au sein de l'Union européenne ne pourront rien leur répondre. Nous, nous sommes convaincus que voter pour Staline n'était pas si grave, que nous avons nos propres raisons, tout à fait respectables. Mais nous ne convaincrons jamais les autres. Pour le reste du monde, le stalinisme, c'est le Goulag, l'année 1937, la déportation de peuples et il n'y a pas de quoi en être fier.» (Philippe Randrianarimanana, Courrier international)
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En faisant du monde une série de ronds et de carrés reliés par des flèches, le logiciel PowerPoint donne beaucoup trop d'assurance et de certitudes aux financiers et aux faiseurs de guerre. Les erreurs de planification qui ont fait échouer les opérations américaines en Irak ont été attribuées à de multiples raisons, mais la plus curieuse est l'utilisation du logiciel PowerPoint de Microsoft par le Pentagone. Sur les diapositives PowerPoint chères à Donald Rumsfeld et à ceux qui cherchaient à s'attirer ses bonnes grâces, les idées comme les actions se réduisaient à une série de figures et de flèches qui correspondaient chacune à une partie de la guerre et étaient reliées entre elles par des traits, des cases et encore d'autres flèches. Les différentes phases d'un projet extrêmement complexe se trouvaient ainsi projetées à l'écran sous une forme simplifiée pour être discutées et approuvées. Dans le logiciel PowerPoint, des idées d'une grande complexité sont réduites à des formes simples, et leurs liens sont représentés par des flèches. L'un des exemples les plus connus est cité par Thomas Ricks dans son livre Fiasco, où il évoque la manière désinvolte dont des opérations extrêmement complexes et douteuses ont été organisées, pour que les Irakiens accueillent les Américains comme des sauveurs et que la démocratie se développe. Rares sont ceux, un tant soit peu méfiantes, surtout s'ils ont déjà vécu une guerre, qui se laisseraient convaincre par les éléments de PowerPoint. Mais l'équipe de Rumsfeld ne comportait pas ce genre d'individus. Des doutes ont peut-être été émis, mais quand ils entraient en ontradiction avec les rangées de cases et de flèches, on n'en tenait pas compte. Bien sûr, PowerPoint n'a pas été conçu pour planifier l'invasion et la reconstruction d'un pays instable comme l'Irak. Mais l'ambition de Rumsfeld de rendre le Pentagone plus efficace l'a conduit à adopter les outils de la culture d'entreprise. Qui plus est, il n'avait jamais vécu la guerre. Et à présent qu'il n'est plus qu'un souvenir lointain, les planificateurs du Pentagone n'utilisent PowerPoint qu'avec la plus grande prudence. Recourir à des diapositives PowerPoint peut tourner au ridicule quand il y a un réel danger. En revanche, dans le monde de l'entreprise, PowerPoint demeure le principal outil de planification. Censé résoudre des problèmes, il en est devenu un lui-même, et la critique civile ne diffère guère de celle du Pentagone. Lorsque des cadres moyens s'installent autour d'une table pour planifier l'avenir d'une entreprise, ils doivent toujours s'entendre sur l'essentiel, et savoir à tout moment où en est la discussion. La nature graphique de PowerPoint permet de passer sur les problèmes les plus évidents, car on part du principe qu'ils sont regroupés dans une case ou un cercle bien précis. Les difficultés et objets de litige sont compartimentés, ce qui veut dire que tous les problèmes contenus dans la case sont réglés. Plus précisément, cela signifie: «Nous n'avons pas à nous en préoccuper.» (Jeff Danziger, Courrier international, 18 décembre 2008)
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Berne, 19.12.2008.- Le Conseil fédéral a approuvé une série de scénarios de prévention que la Délégation du Conseil fédéral pour la sécurité (Délséc) a fait élaborer afin de préparer les délibérations et les décisions du gouvernement en vue de maitriser les situations de crise qui affectent la sécurité. Les expériences accumulées lors d'événements tels que le tsunami, les attentats de Madrid et de Londres, les inondations de 2005 et la grippe aviaire ont convaincu le Conseil fédéral de la nécessité d'institutionnaliser la collaboration des parties concernées afin de maîtriser la situation. La Délséc, présidée par le conseiller fédéral Schmid (DDPS) et composée de Mmes Widmer-Schlumpf (DFJP) et Calmy-Rey (DFAE) a donc chargé  son  état-major (EM Délséc) de préparer les scénarios nécessaires et a approuvé les cinq premiers dossiers, qui traitent des hypothèses suivantes: - Une pandémie de grippe mondiale a des répercussions fatales sur la Suisse. - Une panne d'électricité de longue durée affecte une grande partie du territoire. - Un avion transportant des passagers est abattu et s'écrase sur une zone habitée du pays. - Une ambassade subit un attentat à la bombe. - Une bombe sale radioactive éclate dans une ville du pays.
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Le FBI, qui a enregistré une explosion des attaques d'ordinateurs en 2008, prévient du risque d'un «Cyberarmageddon» qui pourrait faire autant de dégâts que les attaques terroristes du 11 septembre 2001. Les agents du FBI ont hissé les cyberattaques au rang des principales menaces qui pèsent sur le monde. Juste derrière la guerre nucléaire et les armes de destruction massive! De quoi faire trembler les claviers de nos ordinateurs et tous les détenteurs de données sensibles. Connectée avec le reste de la planète, la Suisse ferait une cible de choix pour de telles cyberoffensives. Quel serait, dans cette hypothèse, le scénario catastrophe? «Une attaque coordonnée sur trois fronts: celui des transmissions d'information paralysant l'activité économique; celui des systèmes de contrôle et de surveillance d'infrastructures énergétiques (par le biais du protocole Scada qui permet de piloter des équipements à distance); celui des données administratives ou techniques pour créer du désordre et diminuer la capacité de réponse des pouvoirs publics.» Un individu ou un groupe d'individus, sans grands moyens mais qui en a les compétences, peut se livrer à des cyberattaques». On pense évidemment à des cyberterroristes ou à ce qu'on appelle aujourd'hui dans le jargon des hacktivistes qui conjuguent l'action politique et l'utilisation d'Internet. En 2007, l'Estonie a été paralysée plusieurs jours par une cyberattaque de grande ampleur. Aujourd'hui, avec l'outil informatique, on peut envisager sérieusement de paralyser une ville. Si certaines données sont très protégées dans leurs murs - dans les banques par exemple - des personnes détentrices d'autorisation pour y accéder à partir d'un simple ordinateur le sont beaucoup moins. Un groupe malveillant pourrait ainsi voler ses droits de gestion à une personne placée sous la contrainte et opérer en toute tranquillité. C'est à ce type de faiblesse du système qu'il faut penser pour tenter de parer aux menaces. En outre, tout détenteur d'ordinateur mal protégé peut devenir un vecteur de l'attaque, un zombie, qui est utilisé à l'insu de son propriétaire par un pirate. Enfin, nombre de contenus n'existent aujourd'hui que sous la forme numérique... La sauvegarde sur des supports pérennes, le repérage des données vitales et des stratégies de récupération des données et de remise en route des systèmes représentent un énorme chantier. Cette anticipation est pourtant vitale, comme l'est la sécurisation de l'approvisionnement en énergie. Pour contrer l'ennemi dans cet univers virtuel, il faut roder des scénarios de crise, mettre en place plusieurs niveaux d'alerte (gouvernement, entreprises, afin de mettre en place l'équivalent de nos fortifications d'hier autour de ce qui doit fonctionner coûte que coûte, et former tous les acteurs stratégiques afin qu'ils sachent répondre à une telle situation. Dans son dernier rapport publié durant le premier semestre 2008, la Centrale d'enregistrement et d'analyse pour la sûreté de l'information fait état de vague de courriels infectés visant des applications de e-banking, sur la panne du site qui collectait les signatures de sympathisants de la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf... (Olivier Bot, Tribune de Genève, 12 janvier 2009)
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Rions un peu, avec cette histoire véridique: un jeune gendarme d'un département du centre de la France vient de faire fondre son pistolet semi-automatique Sig Pro en le passant au four pour le faire sécher! Après l'avoir très consciencieusement nettoyé à  l'eau savonneuse puis rincé, il l'a mis dans un four électrique, thermostat 7. Appelé au téléphone, il l'a laissé ainsi pendant près de vingt minutes, avant de le retrouver fondu et totalement hors d'usage. Le gendarme a expliqué qu'il n'était pas le seul à agir ainsi et qu'il l'avait déjà fait à plusieurs reprises, pour des durées plus courtes (10 minutes) sans que rien de fâcheux ne se produise. En apparence, en tout cas, car des déformations invisibles de la carcasse de l'arme peuvent se produire, rendant son usage dangereux. La pratique semblait courante avec le Mac 50, l'ancien pistolet en dotation. Mais il y a une différence de taille entre les deux armes: l'ancienne était en métal, la nouvelle en polymère, une matière qui supporte mal le four thermostat 7! (Libération, 21 décembre 2008)
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L'Armée de terre britannique aurait besoin de 20'000 hommes supplémentaires pour venir appuyer des unités décimées par la maladie, les blessures et... les soldats qui la quittent pour sauver leur mariage. C'est du moins ce que prétendent plusieurs sources haut placées dans la défense britannique, citées par l'hebdomadaire Mail on Sunday, qui appartient au même groupe que le Daily Mail et qui a un gout avancé pour le sensationnalisme et les filles bien en chair, mais a aussi de bons canaux d'information... Environ un quart des 98'000 hommes en service est indisposé pour des raisons médicales. «L'intervalle entre les interventions est passé de deux ans à trois mois. Et les hommes quittent l'armée parce que cela met une intolérable pression sur leur santé et leur vie personnelle.» Le taux de divorce des hommes d'unités telles que le Regiment parachutiste atteindrait 50%. Explication du député conservateur, Patrick Mercer, lui-même ancien officier:  «Beaucoup de relations n'ont que eu que peu de temps au lit et quand les hommes reviennent après une longue absence, ils trouvent souvent celle qu'ils ont laissé avec quelqu'un d'autre.» Ce n'est pas très romantique ni très stratégique!
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Du moins c'est ce que prétend la presse finlandaise. Les troupes du ministère de l'Intérieur russe sont soupçonnées d'avoir copié les motifs des tenues utilisées par la défense finlandaise, particulièrement la M05. Même si le chef de l'information de l'armée de terre finlandaise, estime qu'il n'y a pas lieu de procéder, pour l'instant, à des enquêtes approfondies. La Défense mènerait tout de même une enquête discrète, selon le quotidien Helsingin Sanomat, pour savoir si des soldats russes étaient vêtus de tenues de camouflage finlandaises, notamment dans la guerre contre la Géorgie. L'Etat finlandais détient un brevet national - valable dans l'Union européenne - pour cette tenue aux motifs compliqués, qui a fait l'objet d'une longue recherche approfondie basée sur des milliers de photographies prises dans les forêts. La copie des tenues de camouflage est un sport assez pratiqué dans les armées. Ainsi note un officiel de l'armée finlandaise, la tenue des troupes roumaines est très similaire à celle utilisée par les forces britanniques. Et quoi qu'on y fasse, les tenues de désert ou d'hiver sont plus ou moins semblables d'une armée à l'autre, ce qui tient à l'usage de ces tenues. Et la mondialisation est passée par là. Les uniformes finlandais ont été fournis par une entreprise belge et fabriqués au Bangladesh.
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Après le mortier lanceur de drones, le drone lanceur d'obus de mortier: constatant que la plupart des bombes et missiles disponibles sont trop lourds pour être emportés par des engins légers, en particulier le RQ-7 Shadow de l'armée de terre américaine, General Dynamics a développé le Roll Controlled Fixed Canard, un kit de guidage pour obus de mortier. Un tel projectile en calibre standard 81 mm pèse en effet entre 4 et 4,5 kg. L'application de cette technologie à la problématique de l'obus de mortier délivré par air a été financée par l'Armament Research Development and Engineering Center de l'US Army. (Jean-Jacques Cécile, 23 janvier 2009)
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Le camion équipé d'un système d'artillerie Caesar équipe depuis octobre 2008 la 2e batterie du 68e régiment d'artillerie d'Afrique. Avec son équipe de cinq servants, il est particulièrement mobile, rapide et puissant. Sa vélocité et sa furtivité lui permettent de s'embusquer avant et aussitôt après le tir. Caché dans un bois ou sous un hangar, le canon attend le meilleur moment pour tirer avant de disparaître aussitôt. Comme il est agile aussi bien sur route qu'en tout-terrain, ses mouvements sont difficiles à prévoir pour l'ennemi. Équipé d'un système centralisé de gonflage des roues pour adapter la pression à la nature du terrain et compenser une crevaison, il peut suivre tout ce qui roule aujourd'hui dans l'armée française. Rustique et simple à mettre en œuvre, le Caesar bénéficie de technologies de pointe. Avec un navigateur de dernière génération, la position du camion est évaluée précisément à tout moment. Le pointage, lui, est corrigé automatiquement et immédiatement après chaque tir. En effet, le navigateur assure le pointage et le positionnement de la pièce, ce qui fait du Caesar une pièce d'artillerie intégrale. Cette automatisation (navigateur, radar de mesure de la vitesse initial et calculateur balistique) permet au canon de tirer immédiatement après réception des coordonnées de la cible à traiter, d'autant plus facilement que la radio autorise le transfert de données. Le Caesar n'a pas besoin d'un tir de réglage: il est en mesure de faire feu immédiatement après sa mise en batterie, grâce au radar de mesure initial et au calculateur balistique qui lui offrent également, selon les munitions utilisées, la possibilité de tirer jusqu'à près de 40 km. (Source SIRPA Terre 2008)
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Selon le New York Times, un document de 2004 signé par Donald Rumsfeld indiquerait que les forces spéciales américaines ont mené des opérations secrètes au Pakistan, en Arabie Saoudite et dans une douzaine d'autres pays, la dernière concernant la Syrie fin octobre 2008. En 2004, l'autorisation est donnée aux militaires américains de s'activer partout dans le monde où des structures d'Al-Qaida peuvent se trouver. Auparavant, le Pentagone avait besoin d'une autorisation au cas par cas pour agir dans des régions officiellement en paix avec les Etats-Unis. L'ordre du secrétariat à la Défense de 2004 entend rendre le système anti-terreur plus efficient, étant donné la rapidité avec laquelle ces missions coup de poing doivent se dérouler. En 2004, la Défense a identifié entre 15 et 20 pays où des missions commando antiterroristes peuvent être menées, en-dehors des zones de combat afghanes ou irakiennes. Y figurent la Syrie, le Pakistan, le Yémen, l'Arabie Saoudite et d'autres pays du Golfe persique, qui pourraient accueillir des centres d'opération d'Al-Qaida. Cet ordre va permettre une douzaine d'attaques en-dehors des zones de guerre irakiennes et afghanes. Ces opérations, impliquant surtout des Forces Spéciales, sont menées dans le plus grand secret et coordonnées par la CIA. En 2006 par exemple, un raid de la Navy attaque des militants suspectés de terrorisme dans une région tribale pakistanaise. L'opération est suivie en direct par la centrale antiterroriste depuis la Virginie grâce à un support vidéo. En juillet 2008, le président Bush donne son accord à des actions dans des zones tribales pakistanaises. Le 3 septembre, les Forces Spéciales tuent une vingtaine de militants lors d'un raid.Le 26 octobre 2008, un raid en Syrie est dirigé depuis les bureaux de la CIA. Des missions de reconnaissance auraient été menées en Iran. Une douzaine de missions ont été annulées ces quatre dernières années, car trop risquées d'un point de vue militaire ou diplomatique. Malgré le document de 2004, ces missions spécifiques nécessitent un accord gouvernemental de haut-niveau. Des cibles somaliennes l'accord de la Défense, alors qu'au Pakistan ou en Syrie, un accord présidentiel est nécessaire. Il semble que de nombreuses missions prévues au Pakistan aient été refusées par Washington, car le danger y était jugé comme trop grand. Par contre, les attaques menées en Syrie auraient été plus fréquentes, surtout dans les régions frontalières à l'Irak. Historiquement, ces missions spéciales avaient toujours été l'œuvre de la CIA. Les hauts responsables du Département d'Etat interviewés ont dévoilé leur peur passée de voir les forces militaires s'activer sans l'accord des différentes ambassades concernées. Mais l'accord de 2004 est l'œuvre d'une concertation large entre le Pentagone, le Département d'Etat et la CIA.
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L'Ecole supérieure et d'application du Génie (Esag) d'Angers vient de former les premiers spécialistes de la fouille opérationnelle pour les armées. Ce nouveau savoir-faire, directement inspiré du Military Search des Britanniques, consiste à recueillir du renseignement sur l'adversaire, au cours de fouilles de personnes, véhicules; habitations, routes, navires, avions, etc. «Tout et n'importe quoi, à partir du moment où on a un renseignement», explique-t-on à l'Esag, où l'on insiste sur le côté expérimental de cette affaire. Il s'agit de mettre en œuvre des techniques de police scientifique à des fins militaires, pour le recueil d'informations et de preuves. Les Britanniques ont mis au point ses procédures au cours de leur lutte contre l'IRA en Irlande du Nord et l'OTAN s'est inspiré de cette expérience. Aujourd'hui, la France s'y met, les premiers spécialistes ayant été formés par les Britanniques à Rochester. Le premier stage s'est déroulé du 15 septembre au 26 octobre 2008 à Angers. Il a concerné 17 sapeurs du 17e régiment de génie parachutiste, 4 commandos de l'air et 2 plongeurs-démineurs de la Marine. Trois niveaux de formation seront mis en place: élémentaire, complémentaire et spécialisé. Seul le niveau «Spécialisé» devrait intervenir dans des situations comportant des risques importants. Les équipes n'interviendront jamais seules: outre un soutien tactique pour la protection, elles agiront avec les spécialistes du déminage, les groupes cynophiles, voire les spécialistes de la lutte NRBC. Des équipes de fouille opérationnelle devraient être créées dans les régiments du génie, un peu à la manière des équipes spécialisées dans la neutralisation des explosifs. Elles disposeront d'équipements particuliers comme des endoscopes, des rayons X ou des détecteurs de câbles. Elles seront chargées d'aller chercher le renseignement sur le terrain, mais n'auront pas les compétences pour l'analyser. Ainsi, elles pourront prélever en toute sécurité le disque dur d'un ordinateur, mais le remettront ensuite à des informaticiens. (Libération, 26 novembre 2008)
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Les déclarations des responsables israéliens se multiplient sur l'action à mener contre le Hamas, qui dirige la bande de Gaza et tire désormais tous les jours des roquettes et des obus de mortier sur l'Etat hébreu. Le quotidien israélien Ha'Aretz explique la stratégie militaire du Hamas. L'armée israélienne devra affronter Environ 15'000 Palestiniens armés en cas d'intervention dans la bande de Gaza. Ces militants, issus de diverses factions du Hamas, seront probablement renforcés par quelques milliers de militants issus d'autres groupes palestiniens. Depuis deux ans, avec l'aide de l'Iran, le Hamas travaille d'arrache-pied à développer sa puissance militaire, sur le modèle du Hezbollah libanais. Néanmoins, d'après des experts militaires israéliens et occidentaux, l'armée israélienne a les moyens de reprendre le contrôle de Gaza. Si Israël rechigne à lancer une offensive militaire de grande ampleur, c'est parce qu'il pense à ce qui se passera une fois que l'armée contrôlera une zone dont elle ne veut pas, et où elle sera confrontée tous les jours à l'hostilité des terroristes et de la population civile. Le Hamas, en pleine transition, est en train de devenir une organisation paramilitaire spécialisée dans la guérilla. Cette transition se concrétise par l'amélioration de la chaîne de commandement, l'acquisition d'armes plus sophistiquées et la création d'un programme d'entraînement. Le point fort de l'armée du Hamas est sa branche militaire, les brigades Ezzedine Al-Qassam, considérées par le Hamas comme son unité la mieux entraînée et la plus disciplinée. Cette unité comprend 1'000 hommes, répartis en sections, brigades et compagnies. Selon des sources palestiniennes, les hommes des brigades Ezzedine Al-Qassam sont soumis à un entraînement militaire intensif et suivent également une formation idéologique dans des mosquées. Les forces du Hamas effectuent six mois d'un entraînement de base qui comprend des exercices de simulation où ils apprennent à lancer des roquettes, des missiles antichars et des obus de mortier. Certains des instructeurs ont eux-mêmes été entraînés en Iran et auLiban. Le Hamas et des organisations plus petites, notamment le Djihad islamique, devraient coopérer en cas d'intervention de l'armée israélienne. Deux factions du Comité de résistance populaire sont également très proches du Hamas et devraient passer sous son commandement en cas de guerre contre Israël. En revanche, trois groupuscules militaires proches du djihad mondial (c'est-à-dire d'Al-Qaida et sa nébuleuse) refuseront de se soumettre à l'autorité du Hamas et continueront à mener des actions indépendantes. Au départ, les tirs de mortier et de roquettes ont été conçus afin de passer outre la barrière de la frontière, qui empêchaient les militants d'entrer en Israël pour commettre des attentats. Le chef du service de sécurité intérieure, le Shin Bet, a déclaré au Gouvernement que le Hamas disposait de roquettes d'un rayon d'action de 40 kilomètres et était donc capables d'atteindre Ashdod et les alentours de Be'er Sheva. Le Hamas a fait également des progrès considérables dans la fabrication artisanale de missiles. Par conséquent, pour la première fois, il peut assurer son approvisionnement en missiles pendant des mois. Selon les analystes, le mouvement islamiste dispose actuellement de 1'000 missiles. Le Djihad islamique a sa propre production de missiles et ses propres sites de stockage. L'industrie militaire du Hamas travaillerait nuit et jour à la fabrication de missiles et l'organisation pourrait facilement tirer 80 roquettes par jour. L'arme principale du Hamas est sa capacité de lancer des dizaines de roquettes chaque jour sur Israël. En cas d'escalade de la violence, on peut s'attendre à ce que le Hamas essaye de prouver qu'il peut atteindre des cibles éloignées, comme Be'er Sheva. Quant à Ashkelon, elle risque d'essuyer de nombreux tirs de roquettes. En outre, le Hamas pourrait prendre pour cible un kibboutz ou un moshav situé à proximité de la frontière, afin de contraindre à l'exil un grand nombre d'habitants et d'affaiblir le moral d'Israël. Israël doit également se préparer à des surprises de la part du Hamas, à la Hezbollah, que ce soit de nouveaux tunnels visant à faciliter les enlèvements ou des attentats sur des bateaux et des avions, ou même des attaques contre des cibles stratégiques dans le sud d'Israël. La défense du Hamas passe par un gigantesque réseau de bunkers, de tunnels et de pièges. Les Palestiniens ont prouvé leurs capacités en matière d'explosifs, puisqu'ils ont détruit trois chars israéliens et deux véhicules de transport de troupes blindés avec des explosifs sophistiqués. Les missiles antichars sont une composante importante de la stratégie de défense du Hamas, qui a bien intégré les leçons du Hezbollah lors de la guerre de l'été 2006 au Liban. Le Hamas a fait l'acquisition de missiles antichars venus des pays d'Europe de l'Est, même si on ignore de quel modèle il s'agit et quel est leur rayon d'action. En cas de confrontation, les militants du Hamas devraient utiliser leurs missiles antichars contre les hélicoptères de l'armée israélienne afin de retarder et de bloquer son entrée dans Gaza. (Hamos Harel et Avi Issacharoff, Courrier international, 26 déc. 2008)
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Plus d'une centaine de candidats à des attentats suicide en Irak ont été recrutés en Espagne depuis 2003, affirme dimanche le journal El Pais du 29 décembre 2008. «L'Espagne est devenue un des principaux viviers européens d'Al-Qaïda et de ses groupes associés, pour capter des jihadistes et des candidats au suicide pour l'Irak.» Ces jeunes activistes, résidents en Espagne mais majoritairement originaires du Maghreb, ont été formés par des cellules locales qui financent leur voyage. La plus active de ces cellules, baptisée Les sans vice de l'Occident, opérait en Catalogne et a instruit au moins neuf aspirants à l'attentat suicide, dont un qui a tué 28 personnes à Nassirya. Ces candidats bénéficiaient d'un réseau d'appui mis sur pied à Damas par le Groupe islamique des combattants du Maroc (GICM, mouvement terroriste lié à Al-Qaïda), pour notamment les aider à passer la frontière avec l'Irak. La police espagnole a procédé à plusieurs coups de filet contre des cellules de recrutement de type jihadiste, en particulier dans la région de Barcelone. Ainsi, une enquête, ouverte en 2005, a permis le démantèlement d'une «structure terroriste qui s'occupait d'endoctriner, de recruter, de financer et d'envoyer des terroristes en Irak, avec pour mission de perpétrer des attentats suicide contre les troupes étrangères», selon le ministère espagnol de l'Intérieur. Dans le cadre de cette instruction, 8 Marocains, soupçonnés d'avoir couvert des individus impliqués dans les attentats du 11 mars 2004 à Madrid, (191 morts) ont été arrêtés en octobre 2008. La justice espagnole avait condamné en appel, en juillet, 18 des 29 accusés du procès des attentats islamistes du 11 mars 2004, dont trois à des peines d'environ 40'000 ans de prison (limitées dans la pratique à 40 ans). Mais la justice espagnole n'a jamais réussi à mettre en évidence de lien matériel entre ces attentats et la nébuleuse Al-Qaïda, évoquant simplement l'action de cellules de type jihadiste.
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Le ministre de la Défense Hervé Morin a précisé que des commandes du Véhicule blindé de combat d'infanterie (VBCI)pour  l'armée de Terre pourraient être avancées. Les premiers exemplaires sont arrivés à la 1re compagnie du 35e régiment d'infanterie de Belfort. Il sera possible d'en doter un Groupement tactique interarmes à deux compagnies courant 2009, pour un déploiement de cet engin sur le théâtre afghan en septembre 2009. La cible d'environ 650 VBCI, prévue par le Livre blanc, ne sera pas supérieure à 630 de ces engins, contre 700 prévus précédemment. Le délai de production étant prolongé d'un an (fin des livraisons en 2016 contre 2015 initialement), la cadence étant réduite de 100 exemplaires par an à 75. Nexter est en négociation avec la Direction générale de l'armement pour une réévaluation du prix unitaire. Le programme est actuellement évalué à 2,9 milliards d'euros pour 630 véhicules, soit 4,6 millions d'euros par engin. La spécificité du VBCI dans les armées occidentales reste à démontrer, tant il ressemble au Boxer germano/néerlandais et au Piranha 5, développé par Mowag, filiale de l'Américain General Dynamics. Le choix français d'un engin national, après l'échec en 1999 d'une coopération tripartite avec l'Allemagne et le Royaume-Uni, a été essentiellement motivé par la volonté gouvernementale de soutenir Nexter. Le VBCI sera à terme le principal engin de combat des fantassins français, alors que leurs homologues des autres armées occidentales disposent, outre leurs véhicules de transport de troupes types VBCI, de VCI (véhicules de combat d'infanterie) plus lourds, mieux protégés et plus puissamment armés. Les Britanniques ont le Warrior, les Allemands le Marder et bientôt le Puma, les Américains le Bradley, tous à chenilles et pesant en moyenne dix tonnes de plus que le VBCI! La France a fait le choix de la seule roue pour les véhicules blindés d'infanterie et ne reviendra pas à la chenille, laissée au seul char de combat de la cavalerie. Le VBCI possède toutefois deux atouts indiscutables par rapport à ses concurrents étrangers de la famille des 25-30 tonnes: une protection de niveau 5 mieux adaptée aux champs de bataille modernes où les roquettes antichars pullulent. Et un canon de 25 mm. Mais les choix de l'armée française paraissent davantage dictés par des considérations économiques et le besoin de financer d'autres programmes majeurs, concernant notamment l'aéromobilité, que par ses vrais besoins tactiques. (Jean Guisne, Le Point, 11 décembre 2008)
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La disponibilité des aéronefs militaires français a atteint en 2008 son plus faible niveau historique, 55%, révèle Bernard Bombeau dans le dernier numéro 2008 d'Air et Cosmos. «C'est vingt points de moins que les 75% prévus à l'origine de la loi de programmation militaire 2003-2008», constate le journaliste qui donne les chiffres pour chaque type d'avions et d'hélicoptères en service dans les trois armées (terre, air, mer) sur les onze premiers mois de l'année. Les avions de combat et les hélicoptères sont les plus touchés par cette indisponibilité due à des pannes ou des travaux de révision non effectués. Ainsi le Mirage 2000D, fer de lance des frappes au sol, a un taux de disponibilité de 43,5%, le Mirage F1 de 50,5% et le Super-Etendard de la Marine d'à peine 40,8%. Le Rafale s'en sort un peu mieux: 61,9% dans l'Armée de l'air et 54,6% dans la Marine.
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Le nombre de civils tués en Irak a considérablement diminué en 2008 avec 25 personnes tuées par jour contre 76 en 2006 au plus fort des violences, selon un rapport annuel publié par l'ONG internationale Iraq Body Count (IBC) basée en Grande Bretagne, qui recense depuis 2003 le nombre de civils tués par les forces de la coalition, les milices et les groupes insurgés, à partir des informations données par les médias et par les autorités. Le niveau actuel de violences est comparable à celui de la période mai 2003 - décembre 2004 pendant les vingt premiers mois de l'occupation. Depuis le  1er janvier 2008, il y a eu entre 8'315 et 9'028 tués, soit une brusque chute comparée aux 25'774 à 27'599 morts en 2006 et 22'671 à 24'295 morts en 2007. Ces fourchettes s'expliquent par les bilans donnés par les différentes sources utilisées. Depuis le début de la guerre, il y a eu entre 90'133 et 98'399 civils tués dans ce pays. La réduction la plus spectaculaire des violences s'est produite à Bagdad. Pour la première fois depuis 2003, il y a eu moins de morts dans la capitale que dans le reste du pays (54% de tous les morts en 2006 et2007 contre 32% en 2008). Par ailleurs, le nombre de civils tués par des voitures piégées et des attaques suicide est passé de 16 par jour en 2006, 21 en 2007 à 10 en 2008. Quant aux personnes tuées par balles ou exécutées, elles étaient 56 par jour en 2006, 40 en 2007 et 14 en 2008. Les policiers restent toujours une cible des insurgés: 1'891 en 2006, 2'065 en 2007 et 928 en 2008. Mais les Sahwa, ces milices d'anciens insurgés sunnites, créées en septembre 2007 et reconverties dans la lutte contre Al-Qaïda, ont payé un lourd tribut: 549 ont trouvé la mort entre octobre 2007 et novembre 2008. (Le Monde, 28 décembre 2008)
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Un  rapport de l'Inspecteur général du Pentagone, publié le 9 décembre, accuse le département de la Défense d'avoir négligé la menace des Improvised Explosive Device (IED) en tardant d'y apporter des solutions pour protéger les soldats américains engagés en Irak et en Afghanistan. Ces engins explosifs improvisés, en fait des bombes fabriquées artisanalement par les groupes insurgés, associent généralement une mine avec un système de mise à feu qui peut être actionné à distance, ce qui permet de s'en prendre aux convois et aux patrouilles militaires. «Le département de la Défense était conscient de la menace représentée par les engins explosifs artisanaux dans les conflits de faible intensité (...) avant le début de l'insurrection en Irak en 2003 (...) Malgré tout, il n'a pas requis, finance ou acquis des véhicules blindés résistants aux mines artisanales. En conséquence, le Pentagone a lancé des opérations en Irak sans avoir pris les mesures nécessaires pour acquérir la technologie propre à réduire ce risque connu pour les soldats et les Marines.» L'inspecteur général du département de la Défense pointe par ailleurs la décision du corps des Marines d'avoir préféré, en février 2005, renforcer le blindage de ses Humvees plutôt que d'acquérir des véhicules Mine Resistant Ambush Protected, conçus de manière à dévier le souffle de l'explosion vers l'extérieur. Cette accusation de négligence est sérieuse: les engins explosifs improvisés sont impliqués dans la majorité des cas de décès des militaires américains engagés en Irak et en Afghanistan. Il aura fallu attendre l'arrivée de Robert Gates à la tête du Pentagone, à la fin de l'année 2006, pour que les premiers véhicules résistant aux mines soient commandés.
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Comment permettre à un drone de voler à basse vitesse afin de faciliter ses évolutions en zone urbaine sans qu'il ne décroche? En concevant un engin doté de structures allégées mais pressurisées. C'est la voie choisie par l'US Army Research Laboratory, qui a lancé un projet dans ce sens. Permettant de limiter le poids du drone, qui pourrait ainsi atteindre la flottabilité dans l'atmosphère, cette formule autoriserait en conséquence l'emploi de moteurs moins puissants, moins gourmands en énergie et beaucoup plus discrets. Elle serait particulièrement adaptée aux engins de faibles dimensions, de l'ordre de 3 mètres de long et de 2,5 mètres d'envergure, qui pourraient être constitués de plusieurs enveloppes cylindriques parallèles. (TTU Europe, 10 décembre 2008)
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Le A160T Hummingbird, un drone aux dimensions et aux performances assez incroyables développé les ingénieurs de Boeing, fait penser à un engin de science-fiction. L'avionneur a en effet racheté la petite société Frontier Systems qui n'avait pas les reins assez solides pour porter son projet qui avait été lancé en 1998 par la Defense Advanced Research Projects Agency, le laboratoire de recherche du Pentagone. Il s'agit d'un gros hélicoptère sans pilote à son bord, son rotor principal mesure neuf mètres d'envergure, chacune des quatre pales en carbone ne pesant que 25 kg! Il a un rayon d'action de 2'500 kilomètres avec une charge utile de 300 kg, et il serait extrêmement silencieux. Un modèle a été testé avec un carénage sous le fuselage , pouvant par exemple emporter un blessé couché. Ce même carénage peut emporter un nouveau radar, le Foliage Penetration Reconnaissance, Surveillance, Tracking and Engagement Radar qui peut repérer des combattants débarqués à 50 km. Le commandement des forces spéciales, l'US SOCOM, a acquis en 2005 sept de ces engins et les testera en tant que démonstrateurs technologies jusqu'en mars 2009. En janvier, les militaires testeront l'installation de quatre missiles Hellfire sous chacune des deux petites ailes disposées de part et d'autre de l'engin. (Jean Guisnel, Le Point)
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2.1.2009.- Toutes les 30 heures en 2008, un militaire occidental a été tué en Afghanistan, soit 293 militaires de la coalition occidentale. C'est le chiffre le plus élevé depuis le début des opérations en 2001, indique le site indépendant américain Icasualties, connu pour le sérieux de ses informations. Les pertes américaines en représentent plus de la moitié (155), suivi des Britanniques (51) et des Canadiens (28). A eux seuls, ces trois pays ont supporté 80% des pertes. De leur côté, les Français ont perdu 11 hommes, dont 10 au cours de l'embuscade d'Uzbin. A ces morts, il faut ajouter un nombre beaucoup plus important de blessés, qui conserveront souvent des séquelles très graves. C'est l'un des paradoxes des progrès de la médecine d'urgence: on meurt moins à la guerre, mais on revient plus souvent handicapé qu'auparavant. Sans compter les traumatismes psychiques.   Militaires de la coalition tués par année Année Américains Autres Total 2008 155 138 293 2007 117 115 232 2006 98 93 191 2005 99 31 130 2004 52 6 58 2003 48 9 57 2002 49 20 69 2001 12 0 12 Total 630 412 1042   Les forces de sécurité afghane compteraient, pour leur part, au moins 850 tués, selon l'Associated Press. En face, au moins 3'800 insurgés ont été tués. Au total, 6'340 personnes, dont 1'160 civils ont été tuées dans des violences liées à l'insurrection, selon les chiffres non définitifs compilés par l'agence. Autrement dit, la guerre en Afghanistan tue au moins 17 personnes tous les jours, dont 1 militaire occidental toutes les 30 heures.
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Parmi les cadeaux offerts par la CIA aux chefs militaires afghans en échange d'informations figurent désormais, selon le Washington Post, les petites pilules bleues connues sous le nom de Viagra! L'agence fédérale de renseignement américaine propose «tout ce qui peut permettre de se faire des amis et d'influencer les personnes», déclare un agent de la CIA qui a travaillé en Afghanistan. La CIA, qui a toujours rémunéré les informations reçues, a commencé à proposer des cadeaux de plus en plus insolites comme des couteaux de poche, des jouets, des fournitures scolaires, des visas de voyage, des soins médicaux dont des interventions chirurgicales et parfois même du Viagra, connu pour ses effets contre l'impuissance. Les chefs militaires locaux sont parfois âgés et peuvent avoir jusqu'à quatre femmes, et le Viagra peut leur permettre de réaffirmer leur autorité. Des cadeaux plus habituels comme de l'argent ou des armes peuvent en effet poser des problèmes: les armes peuvent tomber dans de mauvaises mains et un soudain enrichissement risque d'attirer l'attention. Quatre cachets de Viagra ont changé l'attitude d'un influent chef militaire afghan âgé de soixante ans, plutôt méfiant vis-à-vis des Américains. «Il est venu nous voir tout épanoui», a dit un agent au Post. Après cela nous pouvions faire ce que nous voulions dans sa zone.»  (Le Monde, 27 décembre 2008)
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En 2008, les talibans auraient eu une présence permanente dans 72% du territoire de l'Afghanistan, contre 54%  en 2007, et ils menaceraient trois des quatre principales voies d'accès à Kaboul, selon une étude publiée lundi 8 décembre par un centre de réflexion européen, le Conseil international sur la sécurité et le développement. La notion de présence permanente renvoie à au moins une attaque recensée par semaine. «Confiants dans leur expansion en dehors du Sud rural, les talibans sont aux portes de la capitale et s'infiltrent dans la ville à leur guise. Sur les quatre accès menant à Kaboul, trois sont compromis par l'activité des talibans (...). Après sept années d'occasions manquées, (...) les talibans constituent de facto le pouvoir en place dans un bon nombre de villes et de villages dans le Sud.» Vers l'ouest, «la route n'est plus sûre tant pour les Afghans que pour les étrangers, dès l'entrée dans la province de Wardak, à trente minutes des limites de Kaboul. La route du sud à travers la province de Logar n'est pas sûre non plus. Vers l'est, en direction de Jalalabad, le district de Saroubi à une heure de route n'est pas sûr non plus (...). En bloquant les voies d'accès, les talibans asphyxient la capitale et établissent des bases à proximité, à partir desquelles ils peuvent lancer des attaques dans Kaboul. (...) Cette dynamique a créé un environnement favorable au développement des activités criminelles, et les liens entre talibans et organisations criminelles sont tels qu'il est de plus en plus difficile de distinguer les uns des autres.» Encore plus grave, les talibans sont en train de gagner la confiance de la population «En s'appuyant sur les motifs locaux de mécontentement contre l'OTAN et le gouvernement de Kaboul, de l'éradication des champs d'opium aux pertes civiles dans les bombardements, du chômage très élevé au sous-développement chronique en dépit des milliards de dollars d'aide, l'insurrection a réussi à élargir sa base de soutien traditionnel et a gagné une légitimité politique parmi de nombreux Afghans.» Entre janvier et août 2008, les Nations unies ont dénombré 393 civils tués dans des frappes aériennes. Les conclusions de ce rapport sont pourtant mises en doute. «Ce chiffre ne nous paraît absolument pas crédible. Les talibans ne sont présents que dans le Sud et dans l'Est, ce qui représente déjà moins de 50% du pays», estime le porte-parole de l'OTAN, James Appathurai. Pour certains spécialistes des questions de sécurité, le rapport de l'ICOS, même s'il reflète un sentiment assez répandu en Afghanistan, contient un certain nombre d'erreurs évidentes et tire des conclusions fausses. (Le Monde, 11 décembre 2008)
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A la fin de l'année fiscale 2008, qui s'est terminée à la fin du mois de septembre, les agences de renseignement américaines ont dépensé 47,5 milliards de dollars, ce qui représente 10,8% de plus par rapport au précédent exercice. L'essentiel de cette somme a servi à financer, outre les frais de fonctionnement, divers programmes, comme par exemple ceux concernant les interceptions de communications et les satellites de reconnaissance. Cette enveloppe ne concerne toutefois pas le renseignement militaire. Cette année aura été marquée par la décision du président Bush, prise l'été dernier, de restructurer les services de renseignements et de donner de nouvelles directives visant à renforcer l'autorité du Directeur du renseignement national (DNI), poste actuellement occupé par l'amiral John McConnell, un ancien patron de la National Security Agency (NSA). Cette réforme doit permettre de mieux coordonner le travail des seize agences de renseignement américaines en conférant au DNI une plus large latitude, notamment au niveau de l'exploitation des informations recueillies et des priorités à fixer, ce qui implique un contrôle plus étendu des dépenses. Autre nouveauté: la possibilité donnée au DNI de prendre contact avec les services de renseignement étrangers, ce qui revenait, traditionnellement, à la CIA. Par ailleurs, le Pentagone envisage de renforcer les effectifs des forces spéciales (Navy SEALs, bérets verts, etc.) en les portant au nombre de 65'000 au cours des prochaines années. «Au début de la prochaine décennie, nos forces spéciales seront probablement deux fois plus importantes que ce qu'elles étaient au début de cette décennie», a déclaré le secrétaire-adjoint à la Défense chargé des opérations spéciales à l'étranger, Michael Vickers, le 25 octobre dernier. Cette augmentation des effectifs des forces spéciales américaines doit permettre une participation accrue à la lutte contre le terrorisme, notamment contre l'organisation Al-Qaïda et ses alliés.
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Quelques commentaires. Beaucoup ont déjà été apportés dans les journaux. 1. Cette piraterie bloque peu à peu le golfe d'Aden, donc la grande artère qui mène de l'Europe aux Orients: le Moyen et son pétrole, l'Extrême et ses fabrications chinoises. La première conséquence est donc économique, même si elle est actuellement masquée par la crise mondiale (avec un pétrole retombé en dessous de 50 dollars le baril et une croissance chinoise en dessous de 8%). Cette crise cache donc les conséquences directes de la piraterie. 2. La solution alternative consiste à passer par le cap de Bonne Espérance: même les pétroliers à destination de l'Amérique sont gênés (la route trans-méditerranéenne est plus confortable). Toutefois, la prise du Sirius Star, à 450 km au sud-est de Mombassa (Kenya), menace à son tour cette route. Menace toutefois plus légère. 3. C'est donc toute une zone maritime qui est affectée. Il reste que le canal de Singapour connaît depuis de longues années des phénomènes  similaires de piraterie, comme certaines parties de la mer de Chine. Cela n'a pas entravé durablement le commerce. On parle plus du golfe d'Aden car cela se rapproche de nos frontières. 4. Les conséquences devraient passer par une augmentation des coûts d'assurance des bateaux. J'avais entendu que les cargos modernes transportaient tellement de boîtes que le coût du pétrole était absolument marginal dans les frais de transport, et qu'une augmentation du baril n'affecterait pas ce mode de transport. Je pense que les coûts d'assurance devraient suivre la même logique (mais je m'avance beaucoup, et suis prêt à être démenti par des arguments chiffrés). Bref, la piraterie ne devrait pas modifier l'équilibre économique du transport maritime, vecteur essentiel de la mondialisation. 5. Le transport maritime est un vecteur essentiel de la mondialisation, au moins autant qu'Internet: le fait est rarement cité, il me paraît pourtant essentiel. Tout aussi essentiel: ce transport paraît déconnecté de la chose publique. Non maîtrisable par l'Etat, non protégeablepar l'Etat, il apparaît totalement privé: comme Internet. 6. C'est pourquoi les réponses à la crise seront intéressantes à observer. On est sûr d'une chose, c'est que les marines nationales ne peuvent quasiment rien contre les pirates: trop diffus, trop camouflés, trop rapides, trop bien équipés de technologies empruntées à l'Occident, ils reproduisent bien des mécanismes des nouveaux combattants décrits par A. de La Grange dans les Guerres bâtardes. 7. D'ailleurs, les forces navales mises en route par l'OTAN (groupe naval permanent voire l'Opération «Active Endeavour», OAE) ou l'Union européenne sont plus des symboles qu'autre chose. Tout aussi symboliques les navires russes ou français dépêchés sur zone (quand ils ne tombent pas en panne...). Il ne faut pas croire à leur efficacité, d'autant que le mécanisme juridique de leur action (et de l'ouverture du feu) reste largement sujet à caution. 8. C'est donc à terre que se situe la solution. A terre, d'où la question «somalienne». On insiste sur les guillemets, tant ce pays paraît démembré (Somaliland, Puntland, ...). Il faut d'ailleurs immédiatement remarquer que l'assimilation «terroriste = pirate» est une fausseté gigantesque. Car il semble que les islamistes somaliens considèrent avec beaucoup de méfiance les pirates qui les gênent dans leur stratégie politique. De ce point de vue, la confusion liée à «Active Endeavour» n'est pas une bonne chose, car elle entretient cette confusion. «OAE» est en effet la mission de l'OTAN de lutte contre le «terrorisme» en Méditerranée. 9. Mais s'il y a confusion intellectuelle (métastase malsaine du discours inepte de la guerre contre la terreur dont nous n'avons pas fini de nous soigner), il y a pourtant une vérité qui se cache: l'absence d'Etat en Somalie est la vraie cause du libre champ laissé à ces pirates, qui s'enrichissent largement en profitant du vide policier sur leurs terres. Il n'en était pas autrement autrefois, du temps des barbaresques, quand les  pirates souquaient à partir des côtés algériennes et faisaient régner l'insécurité dans toute la Méditerranée, sous la souveraineté lointaine d'un Empire ottoman qui n'en pouvait mais. Je laisse aux historiens (S. Mantoux, es-tu là ?) le soin de nous rappeler comment nous nous sommes débarrasser de ce fléau. Il y aura peut-être des leçons à en tirer pour résoudre la crise. 10. Car il faudra bien faire quelque chose: la seule affirmation géopolitique du Livre Blanc consistant en effet à affirmer que l'axe majeur de la politique française suivrait un axe Marseille -Aden - Oman. La base d'Abou Dabi et celle de Djibouti sont des pions majeurs à cet égard. O. Kempf
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Selon les prévisions du rapport Global Trends 2025 - a Transformated World publié par le National Intelligence Council, la Chine devrait devenir, dans les vingt prochaines années, la seconde puissance économique mondiale et la première puissance militaire. Mais pour atteindre ce statut, Pékin doit acquérir des compétences et des technologies de pointe qui lui permettront de rivaliser, aussi bien sur le plan militaire qu'économique, avec les autres puissances mondiales, dont les Etats-Unis. Le renseignement est un des moyens d'y parvenir. Plusieurs affaires d'espionnage ont émaillé les relations sino-américaines ces dernières années. En février 2008, quatre personnes, dont trois d'origine chinoise, ont été arrêtées aux Etats-Unis pour avoir communiqué à la Chine des informations classées «Secret défense». Les documents sensibles concernaient les ventes de matériels militaires américains à Taïwan, la navette spatiale, la fusée Delta IV et l'avion de transport C-17. L'un des espions présumés, Dongfan Chung, un Chinois naturalisé américain de 72 ans, fournissait des secrets industriels de Boeing et de la firme Rockwell à Pékin depuis 1979 et répondait à des demandes ciblées de l'industrie aéronautique chinoise. La dernière affaire en date concerne Shu Quan-Shang, un physicien américain, également d'origine chinoise, de 68 ans. Ce dernier a reconnu devant le tribunal de Norfolk (Virginie), le 17 novembre dernier, avoir transmis à la Chine des documents confidentiels concernant les lancements d'engins spatiaux et, plus précisément, la conception de moteurs cryogéniques pour les fusées. Selon le département d'Etat, cet espion, par ailleurs président de la compagnie de haute technologie Amac International, a également admis avoir versé des pots de vins de 190'000 dollars à des responsables chinois au nom d'une entreprise française, dont la raison sociale n'a pas été communiquée. Les autorités chinoises ont bien évidemment réfuté ces révélations. Elles sont de nouveau intervenues le 22 novembre, pour dénoncer le rapport de la US-China Economic and Security Review Commission portant sur le cyber-espionnage chinois. Selon ce rapport remis le 20 novembre au Congrès américain, les capacités d'espionnage informatique de la Chine seraient tellement élaborées qu'elles lui permettraient de s'introduire dans les réseaux informatiques américains afin d'avoir accès à des données confidentielles. Les Chinois auraient une telle avance dans le domaine de la cyber-guerre que les Etats-Unis ne seraient pas en mesure d'y faire face. Cette situation, en cas de conflit, «pourrait amoindrir la prédominance militaire conventionnelle actuelle» des Américains, prévient le document. La Commission estime que 250 groupes de pirates informatiques chinois sont «tolérés, et même encouragés» par le Gouvernement chinois pour pénétrer et perturber les réseaux. Elle indique également que Pékin ciblerait «les institutions américaines et les ordinateurs commerciaux». Les ambitions spatiales chinoises n'ont pas forcément que des visées civiles. «Même si quelques programmes spatiaux chinois n'ont pas un but explicitement militaire, explique le rapport, beaucoup de systèmes (communications, météorologie, imagerie, navigation) peuvent par nature être duals», c'est-à-dire qu'ils sont susceptibles d'avoir des applications à la fois civiles et militaires.
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Alors que le magazine Time vient de distinguer l'Active Protection System du Future Combat System (FCS pour système américain pour le combattant du futur) comme l'une des meilleures inventions de l'année 2008, que Raytheon annonce avoir achevé des tests, il se pourrait que la partie «Quick Kill» du FCS (système anti-RPG) soit d'ores et déjà dépassée. L'entreprise russe Bazalt vient, en effet, d'achever la mise au point du RPG-30, un lance-roquettes antichars constitué de deux tubes parallèles. Alors que la roquette à charges creuses en tandem d'un calibre de 105 mm, capable de percer 650 mm d'acier homogène situé derrière des briquettes de blindage réactif, est logée dans le plus gros tube, celui du dessous contient une autre roquette destinée à jouer le rôle de leurre. Lancée en premier, cette dernière ferait réagir l'Active Protection System qui, nécessitant un laps de temps de réamorçage pour prendre en compte une deuxième menace, se trouverait désarmé quand surgit immédiatement la roquette de destruction. Le RPG-30 serait au point et la société n'attendrait qu'une commande des forces armées russes pour démarrer la production. Avant même le développement du RPG-30, une autre tactique pouvait être utilisée: la saturation du système de protection active par une nuée de missiles s'attaquant à un seul blindé. C'est une tactique que le Hezbollah utilise depuis longtemps au Sud-Liban, où le mouvement a créé des unités antichars spécialisées mettant en œuvre des missiles 9K111 Fagot (dénomination OTAN, AT-4 Spigot). On cite ainsi le cas d'un char israélien Merkava  pris à partie par une vingtaine de missiles; seul l'un d'entre eux a réussi à percer. Qu'en sera-t-il des blindés du Future Combat System lorsque l'Active Protection System se sera substitué à l'épaisseur du blindage? L'affaire est symptomatique de l'habitude américaine du «tout technologique», qui consiste à développer à grands frais des systèmes dont l'efficacité peut être contournée par des tactiques coûtant infiniment moins et faciles à mettre en œuvre. Il ne faut pas aller chercher très loin pour trouver des exemples, comme les engins explosifs improvisés en Irak... (TTU Europe, 3 décembre 2008)
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La bataille des évaluations concernant la santé et la survie de Kim Jong-il continue de plus belle. Des sources anglo-saxonnes affirment que des photos montrant le dictateur passant en revue des troupes sont un faux visant à donner l'impression qu'il s'est totalement remis de son infarctus du mois d'août. Et cela, alors qu'il n'est pas apparu le 9 septembre pour le soixantième anniversaire de la Corée du Nord. «Faux!» affirme le National Intelligence Service sud-coréen: «Ce sont des vraies photos». Sous-entendu, Kim est vaillant et c'est avec lui qu'il faut négocier lors du prochain round multilatéral. Ce qui contredit le Premier ministre Taro Aso, qui affirme que le maître de Pyongyang est toujours hospitalisé et a même reçu la visite d'un médecin français. Rebondissement: un émissaire américain a fait valoir que les photos réalisées par un satellite de la Central Imagery Agency avaient découvert que le Kim qu'on voyait mesurait trois centimètres de moins que d'habitude. Conclusion: c'est un sosie qu'on montre à la parade... (TTU Europe, 3 décembre 2008)
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20. novembre 2008.- En avril 2001, un rapport officiel, rédigé par un groupe de neuf spécialistes civils et militaires présidé par le professeur Roger Salamon du CHU de Bordeaux, ne confirmait pas l'existence d'un «syndrome spécifique» de la guerre du Golfe de 1991, tout en reconnaissant que des soldats déployés dans cette zone de conflit souffraient de diverses pathologies, ce qui rendait nécessaire une enquête épidémiologique. Par ailleurs, les experts avaient indiqué «ne pas retenir le rôle de l'uranium appauvri, des fumées de puits de pétrole en feu ou de l'agent neurotoxique Sarin. (...) aucune publication ne permet d'établir un lien entre entre le pyridogstigmine (un produit contre les gaz innervants), les signes et les symptômes constatés, même si l'hypothèse d'une relation causale ne peut être totalement exclue.» Trois ans plus tard, le professeur Salamon en présentait les résultats. Un questionnaire avait été envoyé à la moitié des 20'261 soldats ayant participé à l'opération «Daguet». Seulement 5'666 avaient été retournés. Or, de l'aveu même de l'auteur de l'enquête, ce faible taux de retour ne permettait par «d'extrapoler les résultats à l'ensemble du contingent.» Parmi les réponses reçues, 74% des militaires déclarèrent avoir été soumis à des tempêtes de sable, 28% à des fumées de puits de pétrole, 25% à des pesticides et 63% à des alertes NBC (nucléaire, bactériologique, chimique). Les personnels interrogés avaient fait également part - pour nombre d'entre eux - de migraines (83%), de troubles du sommeil (71%), des douleurs dorsales (63%) et de troubles psychologiques. D'autres avaient fait mention de pertes de dents et de poids, d'état dépressif. Et cela, près de dix ans après leur retour en France. «Il semble clair que la guerre du Golfe a eu un impact sanitaire sur le plan fonctionnel dont peuvent se plaindre, à juste titre, les militaires, avait écrit le professeur Salamon. En revanche, nous n'avons pu observer dans le cadre de ce travail aucune surmorbidité en matière de cancers et de maladies cardio-vasculaires, pas plus de problèmes concernant la descendance de ses vétérans.»   Pour  l'Association Avigolfe, qui vient en aide aux anciens de l'opération «Daguet», cette enquête n'a pas présenté «les garanties d'indépendance espérées, n'a pas respecté ni atteint ses objectifs.» En outre, toujours selon l'Association, cette étude n'a été qu'un argument pour le ministère de la Défense pour «affirmer qu'il n'existe aucun lien entre la guerre du Golfe et les pathologies, signes ou symptômes développés après le conflit par les participants.»   A cette époque, près de 200'000 vétérans américains du conflit irakien, sur les 700'000 qui avaient été engagés de 1990 à 1991, étaient indemnisés pour des problèmes de santé. Sous la pression de l'opinion publique, le Pentagone a peu à peu dévoilé quelques informations concernant cette guerre. Ainsi, en 1996, il avait été révélé que des armes chimiques irakiennes avaient été détruites à proximité des troupes occidentales. Autres révélations: 450'000 militaires américains avaient été en contact avec des poussières d'uranium, provenant des munitions utilisées pour perforer les blindages et les bunkers et 250'000 avaient absorbé des produits en prévention d'une attaque chimique. Pour autant, l'existence d'un «syndrome de la guerre du Golfe» et même des Balkans, certains anciens de ce théâtre d'opération souffrant également de pathologies du même ordre, n'avait pas été clairement établi.
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14 novembre 2008.- Dans une lettre adressée en décembre 2007 au chef d'état-major des armées, le général Bruno Cuche, alors chef d'état-major de l'armée de Terre, avait averti du danger de «paupérisation globale» des forces terrestres françaises et de la «dégradation importante sur le plan des équipements.» Le général Cuche s'était en outre inquiété de la «non-réalisation» des budgets précédents, ce qui avait eu un impact sur les petits programmes qui n'ont pas la visibilité des grandes commandes, comme celles concernant le VBCI ou l'hélicoptère NH90. Ces équipements, qui ne présentent pas un enjeu industriel de premier rang, sont pourtant essentiels pour la «cohérence opérationnelle». Par exemple, le tourelleau téléopéré pour les Véhicules de l'avant blindés (VAB), qui permet de tirer depuis l'intérieur du blindé et d'éviter ainsi de s'exposer au feu ennemi fait partie de ces programmes de petite ampleur qui peuvent néanmoins sauver des vies en opération. Depuis, une commande de ces tourelleaux téléopérés a été passée et les premiers VAB équipés devraient arriver prochainement. Les problèmes de ces petits équipements n'est pas le seul fait des forces françaises. Souvent prise en exemple pour expliquer les réformes qui sont en train de se mettre en place au sein du ministère de la Défense, l'armée britannique, qui passe pourtant pour la plus puissante en Europe, avec son homologue française, n'en est pas exempte. Ainsi, un officier britannique, le major Sebastian Morley, chef du D Squadron, 23 SAS (les services spéciaux de la Royal Air Force), a démissionné, au début de ce mois, pour protester contre le sous-équipement de ses troupes, allant même jusqu'à accuser le gouvernement de «sous-investissement chronique» en matière de matériel militaire. Le major Morley a pointé plus particulièrement les véhicules, selon lui trop légers, comme le Snatch de Land Rover. En juin dernier, quatre de ses soldats avaient péri alors qu'ils patrouillaient à bord de leur Land Rover Snatch, ce dernier ayant sauté sur une mine, dans la province d'Helmand, au sud de l'Afghanistan. Depuis 2004, au moins 38 militaires ont perdu la vie dans des attaques contre des Land Rover Snatch depuis que ces derniers sont déployés en Irak et en Afghanistan.
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En cette période du 90e anniversaire de l'armistice de 1918, le Dictionnaire de la Grande Guerre 1914-1918, co-dirigé par le professeur François Cochet et le lieutenant-colonel Porte, vient juste de paraître aux Editions Robert Laffont. Il révèle, à travers 1200 pages et 2500 entrées, des dimensions inédites jusqu'à lors de la Première Guerre Mondiale. Ce dictionnaire offre un regard nouveau sur ce conflit, regard qui a une triple originalité: c'est un travail en commun où se croisent les analyses complémentaires d'officiers historiens et d'universitaires, tant français qu'étrangers. C'est un dictionnaire où les entrées alphabétiques permettent à l'aspect militaire allié aux dimensions sociales, politiques et diplomatiques de donner sa véritable dimension mondiale à ce conflit. C'est également un outil de travail exhaustif qui offre de très nombreuses références bibliographiques, souvent inédites. Docteur en histoire, le lieutenant-colonel Porte, après avoir commandé l'Ecole Militaire du Corps Technique et Administratif et avoir été directeur de recherche au Service Historique de la Défense, est attaché au pôle réserve Terre du Collège de l'Enseignement Supérieur de l'Armée de Terre.
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Selon Moscou, la Bulgarie continue de fabriquer illégalement des kalachnikovs, à la demande des Américains, pour équiper leurs alliés en Irak et en Afghanistan. Nikolaï Demediouk, l'un des responsables des exportations de la société de ventes d'armes russe Rosoboronexport, peste une fois de plus contre ceux qui fabriquent de façon illégale le célèbre fusil d'assaut russe AK-47, plus connu sous le nom de kalachnikov. Mais, cette fois-ci, la Bulgarie, ancien fidèle allié de l'URSS, est particulièrement visée par les accusations russes, note le quotidien  Dnevnik de Sofia. «Actuellement, sept ou huit pays produisent des exemplaires contrefaits du fusil-mitrailleur Kalachnikov», a expliqué Nikolaï Demediouk lors d'une conférence de presse à Djakarta. Le vrai kalachnikov est produit dans l'usine Ijmach, située à Ijevsk, dans l'Oural. Mais, alors que quelque 100'000 exemplaires de l'AK-47 sortent tous les ans d'Ijmach, les experts russes estiment à 900'000 le nombre de contrefaçons produites illégalement dans divers pays du monde, notamment en Chine, à Cuba et dans l'ex-Yougoslavie. Aucun de ces pays n'a de licence pour produire le kalachnikov. «Tous les accords commerciaux et de fabrication sont devenus caducs avec la fin du Pacte de Varsovie, précise-t-il. C'est vraiment la pagaille avec toutes ces contrefaçons dans le monde! Le kalachnikov est contrefait notamment en Bulgarie», ajoute-t-il, refusant toutefois de nommer d'autres pays, pour «ne pas les offenser». Pourquoi alors nommer la Bulgarie? Parce que ce sont les Américains qui ont «autorisé l'ouverture d'une usine de fabrication de kalachnikovs pour équiper leurs alliés en Irak et en Afghanistan.» La Bulgarie est membre depuis 2007 de l'Union européenne mais aussi de l'Alliance atlantique, et c'est à ce titre qu'elle accueille des bases américaines sur son territoire. Elle garde néanmoins toujours de très bonnes relations avec Moscou, notamment dans le domaine énergétique. Une enquête du New York Times révélait récemment les pratiques douteuses de l'armée américaine qui, pour équiper les forces gouvernementales en Irak et en Afghanistan, fait appel à des intermédiaire opaques qui ont massivement racheté des stocks d'armes et de munitions obsolètes en Europe de l'Est. Mais, cette fois-ci, il s'agit de kalachnikovs flambant neufs produits dans un pays de l'UE. (Alexandre Lévy, Courrier international)
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Dassault Aviation, Snecma et Thales sont des acteurs économiques et scientifiques reconnus en Suisse. L'équipe Rafale et ses partenaires industriels suisses peuvent se prévaloir d'une coopération fructueuse de plus de trente ans, englobant des projets militaires et civils. Elle s'est tout particulièrement renforcée depuis cinq ans au moment où la Confédération a envisagé le projet du remplacement des Tiger F-5. Depuis la fin des années 1960 Mirage III.- Avec cet appareil, la Suisse disposait, dès les années 1960, conjointement avec la France, d'un intercepteur considéré comme l'un des meilleurs avions de combat de son temps. Dans le cadre de cette acquisition, la cellule et le réacteur ont été construits sous licence en Suisse, puis maintenus jusqu'au retrait opérationnel du Mirage III Reconnaissance fin 2003. Liaisons de données tactiques LOS.- Dans le domaine des systèmes de communications, la collaboration entre Thales et la Suisse remonte à 1976 et concerne les liaisons de données tactiques LOS (Line Of Sight) par faisceau hertzien. Cette collaboration entre et Thales Suisse, à laquelle la société Swisstronics est associée en tant que sous-traitant, continue de se développer. Thales Suisse est aujourd'hui le centre mondial d'excellence du groupe Thales pour cette ligne de produits et compte de nombreux clients à l'international. Système de radio tactique PR4G.- Depuis 1998, Ascom et Thales Communications France collaborent au programme de production des postes de radio pour les fantassins et les véhicules de l'armée suisse sur la base de la technologie PR4G de Thales. Il s'agit d'un programme couronné de succès avec plusieurs milliers de postes déjà livrés à ce jour à la satisfaction de l'armée suisse, qui représente le plus grand utilisateur mondial de postes PR4G. Au fil des années, la part et la responsabilité de l'industrie suisse n'ont cessé de croître, Ascom devenant maître d'œuvre dès 2001 et Thales Communications France transférant une partie de ses responsabilités à Thales Suisse. Système de surveillance du ciel Florako.- Le programme Florako est le programme le plus important de Thales en Suisse à ce jour. Ce programme, dans lequel Thales Air Systems France a été impliquée à travers sa JV Thales-Raytheon Systems, a débuté en 1998 et a conduit à la livraison et la mise en service du système Florako de surveillance de l'espace aérien suisse, programme auquel ont collaboré des sociétés suisses de haute technologie comme Oerlikon Contraves et Siemens Suisse. Systèrnes de défense sol-air.- Associé à Rafale International dans le projet d'avion de combat, MBDA, leader mondial de systèmes de missiles, a déjà fait participer l'industrie suisse à la production de ses systèmes livrés à la Confédération. Ce fut le cas dès la fin des années 1960 avec le Bloodhound MSAM, puis dans les an- nées 80 avec le système de défense aérienne courte portée Rapier. Ce système a été successivement amélioré dans les années 1990, incluant la fabrication de nouveaux missiles, dont les derniers ont été réalisés en 2007. Modernisation du fantassin suisse IMESS.- Sagem Défense Sécurité (groupe Safran) est implanté en Suisse avec sa filiale Vectronix AG, leader dans le domaine des jumelles télémétriques et de la topographie militaire, qui développe et produit des systèmes d'observation, d'orientation et de mesure de distance. Grâce au soutien de Sagem Défense Sécurité, Vectronix AG coopère à de nombreux programmes de défense, notamment celui du fantassin français FELIN (Fantassin à Equipements et Liaisons INtégrés) et, plus récemment, à celui du fantassin suisse IMESS. Grâce à ces développements et à la synergie avec Sagem Défense Sécurité sur la technologie d'imagerie thermique refroidie, Vectronix AG inaugurera un nouvel espace de production de caméras thermiques à Heerbrugg en 2009. Dès 2004 à la demande d'Armasuisse En vue de la future acquisition d'un nouvel avion de combat et de manière à donner une nouvelle impulsion à la coopération franco-suisse, Dassault Aviation, Snecma et Thales se sont attachés à construire et faire vivre un réseau de relations de coopération industrielle dans le domaine aérospatial: le «Pôle d'Excellence Aéronautique». Basé sur l'innovation entre la France et la Suisse, ce réseau, fédérateur de talents et de projets, regroupe des entreprises de taille importante, des PME, des centres de recherche et des universités. nEUROn.- Le démonstrateur européen de drone, dont le premier vol est prévu en 2011, est développé en coopération avec Alania Aaronautica, Saab, F-ADS, HAI et Ruag Aerospace sous la coordination de Dassault Aviation. Il préfigure les technologies pour les systèmes d'armes aéroportés du futur. En charge des essais en soufflerie et de la mise au point de l'interface avec les charges militaires, Ruag Asrospace se trouve associée dès l'origine à un grand programme fédérateur européen. Famille d'avions d'affaires - Nouveau Falcon F7X.- Dassault Aviation a renforcé son partenariat avec l'industrie suisse en intégrant de nouveaux partenaires dans ses programmes d'avions d'affaires de la gamme Falcon. Ainsi pour la nouveau Falcon 7X - certifié mi-2007 et d'ores et déjà un grand succès commercial -, Ruag Aerospace a mené les essais en soufflerie et Mecaplex est fournisseur de transparents pour systèmes de signalisation. Ruag Aerospace fournit aussi des ensembles composites comme la carène de l'antenne Satcom - tous Falcon - et des pièces mécaniques critiques de haute précision comme le caisson de dérive en titane pour Falcon 900 et 2000. Projet européen DREAM - Étude d'un moteur d'avion de nouvelle génération.- Les écoles polytechniques de Lausanne et Zurich participent aux côtés de Snacma au projet DREAM FP 7 visant à concevoir une nouvelle génération de moteurs civils respectueux de l'environnement et à haut rendement énergétique. Solar Impulse.- Dassault Aviation est l'avionneur conseil du projet emblématique de Bertrand Piccard et André Borschberg de tour du monde en avion solaire qui implique notamment l'EPFL au titre de conseiller scientifique. Le projet spatial K 1000.- Étude amont de véhicule suborbital habité impliquant Ruag Aerospace, Oerlikon Space, ETHZ et EPFL aux côtés de Dassault Aviation, Snecma et Thales.   [1] Brochure Rafale International, 2008 (dans le cadre de la sélection par la Suisse d'un nouvel avion de combat).
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Le général Petraeus, commandant en chef en Irak de février 2007 jusqu'en ... 2008, a tiré de nombreux enseignements de ses deux premiers séjours dans le pays, le premier comme commandant de la 101e Airborne Division. Ils lui ont servi pour la rédaction du Field Manual 3-24. 1. Ne cherchez pas à tout faire de vos propres mains. Nous devons aider les Irakiens puis, au fur et à mesure qu'ils progressent, se retirer pour les laisser travailler   2. Agir vite parce que chaque armée de libération n'a qu'une demi-vie. Avant de devenir une armée d'occupation.   3. L'argent c'est des munitions. Lorsque le régime de Saddam Hussein a disparu, il a fallu immédiatement basculer dans la reconstruction et relancer l'économie. Lyautey disait: « Donnez-moi un médecin et je vous rends trois compagnies.»   4. Intéresser le maximum d'habitants est important pour notre succès. 5. Analyser coûts et bénéfices avant chaque opération. Si l'opération tue 50 insurgés mais que ses effets collatéraux poussent 200 citoyens normaux à rejoindre l'insurrection, elle est contre-productive.   6. Le renseignement est la clé du succès. C'est le renseignement humain qu'il faut privilégier face à des terroristes et des insurgés.   7. On doit tous être des bâtisseurs. Les formations de civil affairs ne suffisent pas, toutes les formations militaires doivent être impliquées.   8. Aider à reconstruire des institutions pas seulement des unités. 9. La connaissance de la culture est un multiplicateur de forces.   10. Le succès dans la contre-insurrection ne repose pas seulement sur les opérations militaires. Rétablir un environnement politique, mais surtout redémarrer l'économie et réduire le chômage, partant réduire le nombre de volontaires qui rejoignent l'insurrection.   11. Le succès final dépend des chefs locaux du pays-hôte. Il est normal de dire que le succès en Irak dépend, maintenant, principalement de ses chefs et ceci à quatre niveaux. Au niveau national, ils doivent travailler ensemble pour unifier le pays, rejeter les solutions à court terme comme l'utilisation de milices et essayer de donner le maximum de chance pour le succès d'un nouvel Irak. Au niveau des ministères, ils doivent se forger les capacités nécessaires pour utiliser les formidables ressources que détient le pays. Au niveau des provinces, il faut qu'ils évitent, d'une part, de tout vouloir prendre quand ils gagnent les élections et, d'autre part, de chercher à politiser les forces de sécurité et de police. Enfin, au niveau des forces de sécurité de l'Etat, il ne doit pas y avoir de politisation: elles doivent diriger leurs unités et mettre en œuvre les directives du politique. Les gouvernants irakiens sont la clé du nouvel Irak, nous devons continuer à les aider à gouverner.   12. Souviens-toi du caporal et du lieutenant stratégiques! Il faut se souvenir que, très souvent, ce sont les jeunes chefs qui doivent prendre des décisions de vie ou de mort dans l'urgence. Ces actions peuvent avoir des conséquences stratégiques. C'est pourquoi, les commandants ont deux grosses responsabilités envers ces jeunes chefs. Avant le déploiement, ils doivent les entraîner à affronter toutes les situations possibles. Pendant le déploiement, ils doivent les encadrer au maximum pour minimiser les cas où ils doivent prendre une décision importante en très peu de temps.   13. Les chefs souples et qui s'adaptent sont irremplaçables. 14. La tâche la plus importante du chef est d'impulser le bon ton. Si un chef n'est pas enclin à faire de la reconstruction, ses subordonnés vont le suivre.   Bulletin de la Réunion des officiers de réserve du service d'état-major, 1er trimestre 2008.
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Après le Gripen de Saab, le Rafale est actuellement évalué par Armasuisse. D'une part, il s'agit de vérifier qu'il correspond bien aux critères définis par les Forces aériennes, d'autre part d'avoir un aperçu de ses performances ainsi que de son efficacité opérationnelle. Le Rafale de Dassault Aviation est en lice avec le Gripen et l'Eurofighter pour remporter un appel d'offres qui doit permettre de remplacer les vieux F-5 Tiger, de conception américaine, en service dans les Forces aériennes depuis une trentaine d'années. Pour ce faire, l'armée devrait disposer d'une enveloppe d'un montant compris entre 2,1 milliards et 2,4 milliards de francs, ce qui permettrait l'acquisition d'une vingtaine d'appareils. Pour remporter la partie, les autorités françaises, qui soutiennent les efforts faits pour exporter le Rafale, ont proposé à la Suisse un appareil équivalent à 98% à celui qui équipe l'armée française. La Suisse aurait accès à des outils très sensibles en matière de guerre électronique et il n'y aurait aucune restriction pour l'armement et les transferts de technologie. Il est également proposé à Berne de prendre part aux développements futurs du Rafale, ce qui constituerait un atout industriel important en faveur de la Suisse.  En outre, les pilotes suisses pourraient s'entraîner en France et avoir la possibilité de profiter de certaines capacités aériennes françaises, notamment en matière de surveillance aérienne avec les AWACS et de ravitaillement en vol. Avantage qui pourrait être important: le Rafale est un avion silencieux, dans la mesure où il est capable de décoller sans post-combustion. Cet élément est susceptible de peser dans la balance afin de sauvegarder la tranquillité de la population civile résidant autour des aérodromes militaires. Le marché suisse constitue une perspective intéressante pour Dassault Aviation, qui a proposé le Rafale à d'autres pays comme les Emirats arabes unis, le Brésil, l'Inde, la Grèce, la Libye. D'autant plus que cet appel d'offres est suivi de près par le conseiller national UDC Thomas Hurter, qui est aussi le président de la sous-commission chargée des évaluations du remplaçant du F-5. L'élu suisse s'est intéressé aux relations que certains parlementaires auraient avec les trois avionneurs en course, tout en gardant un œil sur les contrats qu'ils ont passés avec Armasuisse entre 2004 et 2008 pour tenter d'y détecter d'éventuelles irrégularités. Plusieurs soupçons de corruption planent en effet sur des contrats du même genre, notamment en République Tchèque, où des investigations sont en cours et en Autriche, où une enquête parlementaire a été ouverte. (Blog «Secret Défense» de Jean-Dominique Merchet)
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La jumelle de vision nocturne «Minie Display» de Thalès, lancée lors du Salon Eurosatory 2008, a été sélectionnée par Sagem Défense Sécurité, maître d'œuvre du programme «Felin» (Fantassin à équipements et liaisons intégrées) . Elle devrait compléter l'équipement de tête des soldats de l'armée de terre française. Les contrats sont en cours de discussion portent sur la fourniture de 14'000 jumelles. Version miniaturisée et allégée (330 g.) de sa grande sœur Lucie (40'000 jumelles vendues dans 15 pays), la «Minie Display» intègre un écran de visualisation sur lequel s'affichent des informations externes (le viseur d'une arme ou des données cartographiques). Cette jumelle de nouvelle génération se connecte également aux systèmes du fantassin, permettant notamment, via un système vidéo installé sur l'arme, le tir déporté de nuit, c'est-à-dire la concrétisation du concept de l'arme qui «tire dans les coins». Elle peut même être utilisée sous l'eau, si la profondeur n'excède pas un mètre (Aude Le Calvé)
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Nouveau scandale, alors même que s'achève en Angleterre la «semaine de la prévention contre les fraudes d'identité»! Les noms, les adresses, les numéros de passeports et de permis de conduire de 100'000 soldats britanniques et de leurs proches, ainsi que de 600'000 candidats potentiels à une carrière militaire, sont dans la nature. Le ministère britannique de la Défense (MoD) a dévoilé vendredi qu'un disque dur portable servant à l'administration du personnel des forces armées est introuvable. Circonstances aggravantes, révèle le Guardian, le Ministère ignore si ce disque, qui était géré par l'organisme privé de maintenance informatique EDS, avec lequel travaille le MoD, est crypté. En outre, il n'est pas exclu qu'il contienne des informations sur les comptes en banque des militaires. EDS a pris conscience de la perte du disque lors d'un audit de routine. Les enquêteurs du Ministère de la Défense doivent maintenant déterminer si le disque a été égaré ou volé. Cette disparition est particulièrement embarrassante pour le Gouvernement. Elle survient, comme n'a pas manqué de le pointer l'opposition, alors que s'achève en Angleterre la «semaine de la prévention contre les fraudes d'identité». Et cette volatilisation n'est que le dernier incident en date d'une longue série noire de pertes de données personnelles par les autorités. Début septembre 2008, EDS avait été impliquée dans la perte d'un disque dur, appartenant cette fois au ministère de la Justice, contenant les données personnelles de 5'000 personnes condamnées à des peines de prison. En juillet, le MoD avait annoncé que 658 de ses ordinateurs portables avaient été volés depuis 2004 et que 89 autres avaient été perdus. Le Sun révélait qu'un appareil photo, ayant appartenu à un membre des services secrets, avaient été mis en vente sur e-Bay sans avoir été nettoyé de ses photos confidentielles. Scandale des scandales à l'automne dernier, les services fiscaux avaient égaré deux CD-ROM contenant les données confidentielles de 25 millions de Britanniques, soit près de la moitié de la population. Le député conservateur Nigel Evans, qui préside le groupe parlementaire sur les problèmes de fraude d'identité, a demandé «un changement culturel au sein de l'administration afin qu'elle devienne consciente qu'elle doit protéger les données des citoyens (...). La perte de ce disque doit être une musique enchanteresse pour tous les fraudeurs qui veillent.» (Le Figaro, 11 octobre 2008)
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Les élargissements récents de l'Union européenne renforcent une tendance antérieure au vieillissement et à la dépopulation. Entre 2004 et 2050, une large majorité des pays de l'UE pourraient voir leur population diminuer. L'indice synthétique de fécondité de l'espace «Union européenne à 27» se trouve sous le seuil de remplacement (2,1) depuis la première moitié des années 1970. Les anciens membres de l'Union européenne n'ont pas attendu l'élargissement à de nouveaux pays pour passer sous ce seuil. Cependant, les élargissements de 2004 et 2007 concernent des pays marqués par une faible fécondité. Ce qui n'améliore pas les résultats à l'échelle communautaire. Au cours des deux prochaines décennies, la population totale de l'Union européenne à 25 devrait s'accroître de plus de 13 millions d'habitants, mais la croissance de la population sera principalement due au solde migratoire, puisque le total des décès devrait dépasser le total des naissances à partir de 2010. Le solde migratoire ne devrait plus compenser la décroissance naturelle de la population après 2025 et celle-ci devrait commencer à diminuer progressivement, pour atteindre 449,8 millions d'habitants le 1er janvier 2050, soit une perte de plus de 20 millions d'habitants par rapport à 2025. Les pertes seraient encore plus importantes en intégrant la Roumanie et la Bulgarie, deux pays marqués par une tendance lourde à la dépopulation. Puisque l'année 2025 semble une année charnière, comparons les projections d'effectifs des États de l'Union européenne à 27 entre 2025 et 2050. L'élargissement de 2004 et plus encore celui de 2007 renforcent une tendance à la dépopulation de l'Europe communautaire. Entre 2004 et 2050, les baisses les plus importantes devraient être constatées dans la plupart des nouveaux pays membres depuis 2004 ou 2007 : Bulgarie (-34,7%), Roumanie (-21,1%), Lettonie (-19,2%), Estonie (-16,6%), Lituanie (-16,4%), République tchèque (-12,9%), Hongrie et Slovaquie (-11,9% chacun),et Pologne (-11,8%). Par rapports aux autres nouveaux pays membres, Chypre et Malte font exception, avec des accroissements respectifs de 33,5% et 27,1%. En termes absolus, les plus fortes augmentations sont attendues en France (+ 5,8 millions d'habitants), au Royaume-Uni (+ 4,7) et en Irlande (+ 1,5). Cela ne suffirait pas, cependant, pour inverser la tendance communautaire. En 2050, il y aura trois inactifs pour quatre personnes en âge de travailler. La proportion de jeunes dans la population diminue. En 2004, les jeunes âgés de 0 à 14 ans représentaient 16,5% de la population totale, contre 18,8% en 1993. Les jeunes de 15 à 24 ans représentaient une part de 12,7% en 2004, contre 14,5% en 1993. Les adultes de 25 à 49 ans représentent plus du tiers de la population totale de l'UE (2004: 36,5%). De 1993 à 2004, la part de la population âgée de plus de 50 ans a augmenté dans toute l'Union européenne. Le groupe d'âge des 65 à 79 ans est passé de 10,9% de la population totale en 1993 à 12,5% en 2004. Au cours de la dernière décennie, l'espérance de vie à la naissance a augmenté de près de 3 ans dans 25 pays de l'Union européenne. En 2002, elle était de 75 ans pour les hommes et de 81 ans pour les femmes. Le vieillissement de la population gagne progressivement en importance. Entre 1993 et 2003, le pourcentage de personnes de 65 ans ou plus dans la population totale a augmenté d'environ 2 points de pourcentage. La hausse a même atteint 3 points de pourcentage dans certains pays du sud, du centre et de l'est, où les valeurs étaient habituellement plus faibles auparavant. En 2004, les pourcentages les plus élevés de personnes âgées de 65 ans ou plus se rencontraient en Italie, en Suède, en Grèce, en Espagne, en Belgique et en Allemagne. D'ici 2045, le taux de dépendance des personnes âgées devrait dépasser les 50% pour l'Union européenne à 25. Cela signifie que pour chaque retraité, il y aura moins de deux personnes actives. En 2050, plus de 10% de la population aura 80 ans ou plus. La proportion de population en âge de travailler (entre 15 et 64 ans) devrait nettement diminuer à long terme, passant de 67,2% en 2004 à 56,7% en 2050, soit en termes absolus, de 306,8 millions en 2004 à 254,9 millions en 2050. Comment s'imaginer que la chute de 52 millions de la population en âge de travailler entre 2004 et 2050 puisse rester sans incidences sur la capacité productive de l'Europe communautaire et son rang dans le monde? Les incidences en matière de Recherche & Développement pourraient être significatives. Ce qui risque d'avoir des effets en matière de gains de productivité, voire de technologies de Défense. Il y aura fort à faire pour que cette perspective de cheveux gris ne se solde pas par une croissance économique ralentie. Ce qui rendrait encore plus problématique le financement des retraites. En effet, comment financer demain les systèmes de retraites quand on sait que les dépenses en prestation de vieillesse et survie sont déjà largement prédominantes au sein des prestations sociales? (D'après Pierre Verluise, Actualités européennes n° 16, 14 janvier 2008)
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Les responsables militaires israéliens sont à la recherche d'une nouvelle stratégie. Objectif : trouver une parade à la méthode de destruction lente adoptée par l'Iran, la Syrie et les différents mouvements islamistes qui visent à user la capacité de résistance de l'Etat hébreu pour le détruire en fin de compte. Le Hezbollah, qui a utilisé cette stratégie avec succès durant la guerre de l'été 2006, lui a donné un nom, Muqauma, (résistance en arabe). Il a identifié trois points faibles d'Israël: - les civils, la sensibilité de l'opinion publique aux pertes civiles et militaires, - la vulnérabilité des dirigeants politiques israéliens aux pressions exercées par l'opinion publique internationale, - les familles de soldats enlevés et les médias. Cette stratégie tient compte de l'avantage de l'armée de l'air israélienne, des capacités de manœuvre et d'offensive des forces terrestres, de l'efficacité des services de renseignements. La stratégie de la Muqauma tend à privilégier les roquettes tirées à partir de centaines de sites cachés, notamment au sein de localités civiles, dont le but principal est de perturber la vie quotidienne et de placer la population israélienne en situation de stress permanente. Le Hezbollah et, dans une moindre mesure, les islamistes palestiniens du Hamas tentent de se procurer des armes antiaériennes telles que des radars ou des roquettes sol-air ou antichars, tout en établissant un réseau dense de tunnels et de fortifications, destiné à empêcher une progression rapide des forces terrestres israéliennes et à faciliter des attaques-suicides, des enlèvements de militaires, afin de miner le moral des civils. L'idée est d'épuiser peu à peu Israël. Le programme nucléaire iranien a un rôle essentiel dans cette stratégie. Les experts israéliens estiment que les Iraniens n'utiliseront pas cette arme dans les prochaines années, de crainte de représailles massives israéliennes et américaines. Mais le fait que Téhéran puisse disposer d'un arsenal nucléaire devrait permettre aux mouvements islamistes ainsi qu'à la Syrie de disposer d'une plus grande liberté de manœuvre, dans la mesure où les capacités d'Israël à riposter seraient moindres, tout en accentuant le sentiment de vulnérabilité de la population civile. Face à l'ensemble de ces défis, l'état-major hésite, pour le moment, sur la conduite à suivre, tout en reconnaissant que, sur le plan militaire, une organisation telle que le Hezbollah est plus dangereuse actuellement que les armées conventionnelles arabes. (TTU Europe, 15 octobre 2008)
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Première munition d'artillerie de précision à longue portée, mise en service dans les armées alliées et utilisée sur les théâtres iraquien et afghan, la roquette unitaire dite LRU (lance-roquettes unitaire) confère une capacité de frappe d'opportunité très réactive, permanente et par tous les temps. Elle est tirée avec succès par l'US Army sur le théâtre iraquien depuis 2005 et par le Royaume-Uni en Afghanistan depuis 2007. Elle constitue une arme d'appui d'une grande précision (quelques mètres) et à effets contrôlés. Brutale et d'emploi très réactif, elle permet d'atteindre un objecti dans une zone d'engagement de plus de 15'000 km2. La France, l'Allemagne et l'Italie se doteront de LRU à compter de 2011. Contrairement aux roquettes purement balistiques, la LRU est dotée d'un système autonome de vol. Le tir est exécuté sur coordonnées et la munition est du type «Tire et oublie». Pour le traitement de cibles abritées pour lesquelles la minimisation des dommages collatéraux est impérative, les modes «Impact» et «Retard» sont principalement utilisés. Le mode «Proximité» est privilégié contre les cibles de surface lorsque les dommages collatéraux ne constituent pas un critère déterminant. Selon les retours d'expérience des alliés qui ont déployé ce système d'armes, les forces ont rapidement compris les atouts de l'appui feu LRU et leur consommation augmente significativement: en septembre 2007, plus de 900 roquettes avaient été tirées par les Etats-Unis et le Royaume-Uni. (TTU Europe, 15 octobre 2008)
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L'arsenal de 85 gros calibres découvert au début octobre au fin fond du Gard aurait pu équiper n'importe quel gang du grand banditisme versé dans l'attaque de fourgons blindés. Au total, cinq mitrailleuses lourdes, un lance-roquettes, 45 fusils-mitrailleurs et 20000 cartouches ont été saisis lors d'une transaction sur le rond-point d'un village. Trois malfrats, dont un ancien pilote de ligne, ont été maîtrisés sans qu'aucun coup de feu ne soit tiré. Ce récent coup d'éclat porte la marque du Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN). Quarante de ses super-gendarmes y ont participé. L'unité d'élite de la gendarmerie nationale est passée en un an de 120 à 380 hommes. Ce triplement des effectifs a été rendu possible grâce au renfort d'une trentaine de gendarmes du Groupe de sécurité de la présidence de la République et des 150 hommes de l'escadron parachutiste d'intervention. Ce curieux amalgame entre gardes du corps surentraînés, paras aguerris et experts en intervention pouvait apparaître comme le mariage de la carpe et du lapin. Pour faire «sauter les cloisons», «créer un nouvel esprit de corps», il a été décidé de placer pour la première fois un général à la tête du GIGN grand format: Denis Favier, ancien super-gendarme, qui a mené l'assaut de l'Airbus A 300 d'Air France à l'aéroport de Marseille-Marignane, sauvant la vie de 173 otages d'un commando islamiste au lendemain de Noël 1994. Depuis sa montée en puissance, le GIGN a accompli quelque 300 missions ponctuées par 87 interpellations. Outre 32 interventions pour cueillir de gros caïds et parrains à l'heure du laitier, les militaires en cagoules ont été engagés sur 13 affaires de forcenés, 5 prises d'otages, dont celle des passagers du Ponant en avril dernier, des interceptions de convois rapides de drogue, 15 missions d'entraînement «Air Marshall» visant à sécuriser moyens et longs courriers. Né après «Septembre noir» aux Jeux olympiques de Munich, le GIGN dispose de moyens ultrasophistiqués: téléobjectifs portant à plusieurs centaines de mètres, caméras thermiques, balises de géo-localisation de voitures et d'aéronefs, fusils de très haute précision, caméras chirurgicales se glissant sous les portes. Les équipes cynophiles, ont effectué 60 missions ces douze derniers mois, dressent dans la plus grande discrétion leurs chiens - tous des malinois - à intervenir par guidage laser sur leurs cibles. Depuis septembre 2007, ile GIGN a effectué 88 poses de mouchards sonores, vidéo et satellites. Outre des blindés et des Chevrolet de 430 chevaux, le GIGN dispose en cas de besoin 'hélicoptères Puma des armées et d'une cinquantaine de tenues de protection nucléaire, bactériologique et chimique pour mener des assauts en milieu contaminé.. En outre, un arsenal de 2000 calibres de toute nature ayant permis aux 280 super-gendarmes de tirer à eux seuls quelque 800'000 cartouches l'année dernière. «En se frottant tous les jours à des individus dangereux ou à la pègre lors de ces missions de moyenne intensité, nous travaillons notre adrénaline, décrypte le général Favier. Ces conditions réelles d'engagement nous préparent à une crise majeure et à agir au plus haut du spectre de la menace. C'est-à-dire lors d'une attaque qui déstabiliserait l'État, devenu par exemple la cible d'un chantage.» Tandis que trois officiers experts en prospective au GIGN anticipent les scénarios les plus noirs, les groupes de terrain multiplient de leur côté les exercices concernant les prises d'otages massives et s'entraîne parfois avec les policiers du RAID pour parer une attaque d'ampleur comme celle qui viserait par exemple plusieurs centaines de VIP au Stade de France. Première force de contre-terrorisme en Europe, le GIGN œuvre donc sur tous les fronts. Alors que les air marshall s'entraînent dans un tronçon de cabine Air France plus vrai que nature reconstitué, une récente simulation visait à prendre d'assaut un TVG Marseille - Paris, selon qu'il avance au pas ou fonce sur la gare de Lyon. Le GIGN a aussi mené en novembre dernier un exercice lourd supposant que la centrale de Cattenom en Moselle était tenue par des fanatiques ayant disposé des explosifs près du cœur du réacteur. Le GIGN effectue de discrets audits visant à moderniser la protection des plus grands palais de la République. Il aurait passé au crible la sécurité de l'Assemblée nationale, du Sénat et de la galerie Saint-Éloi, où sont installés les juges parisiens du pôle antiterroriste. À la nuit tombée, les super-gendarmes éprouvent parfois la fiabilité de certains systèmes anti-intrusions. Ils assurent la sécurité rapprochée du chef d'état-major des armées, de Jacques Chirac ou des rugbymen de la Coupe du monde. À l'étranger, ils sont aussi projetés autour d'ambassades très exposées. Menace islamiste oblige, le contre-terrorisme est d'une telle actualité que 34 unités européennes d'élite, dont le GSG9 allemand, le groupe Kobra autrichien ou encore le groupe Diane belge, viennent de participer, à Paris, à un sommet confidentiel baptisé «Atlas». «Pour protéger nos concitoyens contre la violence aveugle, il est vital de disposer de ces unités spécialisées à travers l'Europe, a martelé Michèle Alliot-Marie. D'après Christophe Cornevin, Le Figaro,10 octobre 2008.
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L'état-major de l'armée de Terre est inquiet de la généralisation de l'usage des téléphones potables durant les opérations, et devrait prochainement en limiter l'utilisation. «Il va falloir le border pour éviter qu'un jour il y ait des drames», a déclaré le général Elrick Irastorza, chef d'état-major de l'armée de Terre (Cemat). Les téléphones portables GSM représentent unemenace trop sérieuse pour la sécurité des opérations et celle des familles. Le général souligne sa crainte qu'«un jour une mère appeler son fils au cours d'une patrouille de nuit. On aurait bonne mine!» Évoquant le vol éventuel de ces appareils contenant souvent dans leur mémoire des photos de famille, des adresses et des numéros personnels, des images des installations militaires, le général Irastorza a estimé que les insurgés afghans pourraient en faire mauvais usage. Il a fait remarquer aux soldats auxquels il s'adressait qu'ils n'apprécieraient sans doute pas que les coordonnées de leurs familles ou leurs numéros de téléphone tombent entre de mauvaises mains... Il a également souligné que, durant les opérations, les soldats s'envoient des images et des SMS, mettant ainsi en péril la situation tactique de leurs unités. Plusieurs mesures sont à l'étude, dont le vidage des mémoires des cartes SIM avant le départ pour les théâtres d'opération, voire le retrait total de ces cartes personnelles et la vente de cartes vierges. Mais le plus probable est l'interdiction de partir en opérations sur le terrain avec les téléphones GSM, ceux-ci demeurant dans les enceintes militaires. Les zones d'opérations en Afghanistan, notamment la vallée de la Kapissa où se trouve déployé un bataillon français, est bien couverte par le réseau GSM, d'ailleurs utilisé par les insurgés. Une éventuelle restriction de l'usage des GSM par les combattants français ne poserait, du point de vue de l'état-major, aucun problème particulier, dès lors que le statut général des militaires de mars 2005 donne à l'autorité militaire toute possibilité de restreindre à sa convenance l'utilisation privée des moyens électroniques. (Jean Guisnel © Clavières Virginie/SIPA)
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Menées par l'Académie militaire à l'Ecole polytechnique de Zurich en collaboration avec le Centre de recherche sur la politique de sécurité, les études annuelles «Sécurité»servent à déterminer les tendances de l'opinion suisse en matière de politique étrangère, de politique de sécurité et de défense. Ces études se basent sur des enquêtes représentatives conduites annuellement auprès de la population suisse ayant le droit de vote. Le sondage effectué en 2008 révèle que le sentiment général de sécurité et l'approbation de la neutralité obtiennent des valeurs élevées, jamais   atteintes depuis 1991. Les fonctions de la neutralité se référant à l'identité et à la solidarité (conception de l'Etat, bons offices) gagnent en importance. Par contre, les aspects de la neutralité relatifs à la sécurité sont considérés comme moins importants. L'évaluation de l'avenir de la Suisse est marquée par un degré d'optimisme élevé et une appréciation légèrement plus optimiste de la situation internationale. Autonomie et volonté d'ouverture: la volonté de coopération/de rapprochement avec l'Union européenne reste basse. L'ONU recueille une approbation majoritaire. La coopération internationale est souhaitée, mais si possible sans restrictions de souveraineté (préférence à «l'ouverture douce»). La confiance dans les institutions reste inchangée: valeurs de confiance élevées pour la police et la justice, suivies des autorités fédérales, de l'armée et de l'économie, valeurs basses pour les médias et les partis. Sécurité intérieure: La tolérance envers les mesures de protection a légèrement diminué par rapport à l'année précédente. Cependant, bien des mesures de sécurité sont soutenues par une large majorité de la population (importance pour la LMS II). Confiance élevée dans les préparatifs concernant la sécurité de l'Euro 08. L'armée (dimension, forme des obligations de servir) connaît un regain de popularité. Dépenses d'armement 1998-2008: Les grandes variations constatées dans les relevés concernant les prestations attendues de l'armée, particulièrement les services d'appui et la sûreté sectorielle, révèlent une certaine incertitude de la population en ce qui concerne la raison d'être de l'armée. L'attitude sceptique quant aux engagements militaires à l'étranger perdure: les troupes onusiennes sont approuvées, mais l'armement des soldats fait l'objet de contestation. Recul du scepticisme envers les dépenses d'armement: seule une minorité les juge trop élevées. Scepticisme accru envers les armes d'ordonnance à domicile: cette année, une   majorité se manifeste contre les armes d'ordonnance à domicile. Les avis sont partagés sur l'acquisition de nouveaux avions de combat pour remplacer les Tiger. Le scepticisme prévaut.
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Le premier atout de ce programme d' EADS est commercial et financier: n'étant pas classé «matériel de guerre», il ne requiert pas de licence d'exportation et peut donc être livré en quelques semaines à un client. Il a été développé pour des vues en trois dimensions des installations nucléaires que la Corée du Nord possède à Yongbyon, car l'Agence internationale de l'énergie atomique en avait besoin pour préparer la mission de ses inspecteurs. Facture: 25'000 euros...   «Lors d'un salon professionnel en Asie, après avoir montré notre solution, j'ai été encadré par deux Hommes venus me poser des questions très techniques. Le lendemain, j'avais rendez-vous avec les services secrets locaux.» Ainsi va la vie de Jean-Michel Benharrosh, responsable du département «Renseignements d'origine géospatiale» chez EADS Defence & Security: ses clients potentiels sont les services secrets du monde entier. Le produit qu'il vend, Imint Solution (pour «Image intelligence», renseignements d'origine «Image»), s'adresse exclusivement aux centres d'analyse des images qui opèrent pour le renseignement. Dans ces petits cercles très fermés, Imint Solution commence à bénéficier d'une excellente réputation. Son deuxième avantage est sa compacité. Le logiciel tient sur un ordinateur portable, mais comprend trois applications différentes.   La première, Ocapi Analyst, traite les images-satellite ou aériennes, afin de les rendre interprétables par un analyste. Il existe bien un produit français plus performant dans ce domaine, EVI, mais il est réservé aux utilisateurs du satellite Hélios.   La deuxième, Imint Knowledge Database, est plutôt destinée aux officiers de renseignement afin de les aider à identifier les éléments qu'ils voient sur la photo. Le logiciel les guide dans leur interprétation. L'aéroport possède-t-il un terminal passagers? Est-il entouré d'une simple ou d'une double rangée de barbelés? Un module aide même l'opérateur à reconnaître les avions, navires et autres engins terrestres. Sur certains clichés, l'ombre fournit des indications supplémentaires. L'analyste peut simuler l'ombre des navires qu'il pense avoir identifiés et vérifier si elle correspond à la photo-satellite qu'il examine. EADS a d'ailleurs signé un partenariat exclusif avec Jane's, le spécialiste des annuaires militaires, pour que les utilisateurs du programme aient accès aux bases de données de cet éditeur anglais.   Dernière particularité d'Imint Solution: sa technologie. Malgré la lourdeur des fichiers qu'il manipule, le programme a été bâti autour de trois langages particulièrement souples, notamment Java - les logiciels écrits en Java étant aisément adaptables sur différents systèmes d'exploitation. Les spécialistes d'EADS peuvent ainsi facilement ajouter de nouvelles fonctionnalités à Imint Solution.
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Les insurgée irakiens font un usage sans cesse croissant d'un type d'improvised Explosive Device, qualifié de sticky IED (engin explosif improvisé adhésif), dans le cadre d'une campagne d'assassinats ciblés. L'expression semble regrouper deux types d'engins. Le premier est un classique, une charge explosive munie d'un support magnétique permettant de la poser rapidement sous un véhicule: en 2008, les troupes américaines affirment avoir constaté l'usage d'environ 200 dispositifs de ce genre, dont les insurgés font un usage sporadique depuis 2004. Un sticky IED, c'est aussi une charge très légère d'un explosif puissant munie, sur la face supérieure, de ruban adhésif dont la surface collante est tournée vers l'extérieur ou de ruban double face, habituellement utilisé pour coller les moquettes. Dans les deux cas, le déclenchement est réalisé au moyen d'une télécommande ou d'une minuterie. Les autorités irakiennes ont par ailleurs constaté une augmentation des assassinats par pistolets munis de modérateurs de son, technique qui ont été abondamment mentionnés sur les forums islamistes au cours du premier semestre 2008: elle nécessite un seul homme et permet à l'assassin de s'esquiver discrètement.
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Le système israélien anti-roquette, destiné à assurer la défense des chars et surnommé Trophy, a du plomb dans l'aile. Le projet développé par la firme publique Rafael a pris plus de deux ans de retard en raison de coupes budgétaires mais aussi de problèmes techniques. Trophy ne sera installé sur le Merkava Mk4 qu'en 2010 et non pas cette année, comme il avait été annoncé par le ministère de la Défense peu après la guerre au Liban contre le Hezbollah, durant l'été 2006. Ce contretemps a provoqué le mécontentement de l'Etat-major, qui souligne que le Hezbollah dispose de milliers de roquettes antichars de type Sagger, Kornet, Fagot... Ces roquettes sont en général actionnées par une équipe de deux à trois hommes. Quelque 400 chars ont été employés au Liban durant l'été 2006 et plusieurs dizaines d'entre eux ont été touchés par des roquettes. Vingt de ces engins ont réussi à pénétrer les blindages des chars. Le système Trophy permettrait de créer une zone hémisphérique de protection et de repérer une attaque tout en la contrant à l'aide de projectiles qui interceptent la roquette avant qu'elle n'atteigne sa cible. (TTU Europe, 24 septembre 2008)
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Le sondage effectué en 2008 révèle que le sentiment général de sécurité et l'approbation de la neutralité obtiennent des valeurs élevées, jamais atteintes depuis 1991. Les fonctions de la neutralité se référant à l'identité et à la solidarité (conception de l'Etat, bons offices) gagnent en importance. Par contre, les aspects de la neutralité relatifs à la sécurité sont considérés comme moins importants[1]. L'évaluation de l'avenir de la Suisse est marquée par un degré d'optimisme élevé et une appréciation légèrement plus optimiste de la situation internationale. Autonomie et volonté d'ouverture: la volonté de coopération /de rapprochement avec l'Union européenne reste basse. L'ONU recueille une approbation majoritaire. La coopération internationale est souhaitée, mais si possible sans restrictions de souveraineté (préférence à «l'ouverture douce»). La confiance dans les institutions reste inchangée: valeurs de confiance élevées pour la police et la justice, suivies des autorités fédérales, de l'armée et de l'économie, valeurs basses pour les médias et les partis. Sécurité intérieure: la tolérance envers les mesures de protection a légèrement diminué par rapport à l'année précédente. Cependant, bien des mesures de sécurité sont soutenues par une large majorité de la population. Confiance élevée dans les préparatifs concernant la sécurité de l'Euro 08. L'armée (dimension, forme des obligations de servir) connaît un regain de popularité. Dépenses d'armement 1998-2008. Les grandes variations constatées dans les relevés concernant les prestations attendues de l'armée, particulièrement les services d'appui et la sûreté sectorielle, révèlent une certaine incertitude de la population en ce qui concerne la raison d'être de l'armée. L'attitude sceptique quant aux engagements militaires à l'étranger perdure: les troupes onusiennes sont approuvées, mais l'armement des soldats fait l'objet de contestation. Recul du scepticisme envers les dépenses d'armement: seule une minorité les juge trop élevées. Scepticisme accru envers les armes d'ordonnance à domicile: cette année, une majorité se manifeste contre les armes d'ordonnance à domicile. Les avis sont partagés sur l'acquisition de nouveaux avions de combat pour remplacer les Tigre. Le scepticisme prévaut. [1] Sicherheit 2008. Aussen-, Sicherheits- und Verteidigungspolitische Meinungsbldung im Trend. Zürich, ETH, 2008.
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La Direction générale de l'armement a notifié le 29 août 2008 à Nexter le marché de soutien logistique du futur parc des VBCI. Le contrat, qui court de la mi-2009 à 2015, s'élève à 320 M€ TTC. Le marché contient de nombreuses dispositions innovantes: - Engagement sur un taux de disponibilité atteignant 95% sur les théâtres extérieurs; - Rémunération variable en fonction de l'utilisation des véhicules; - Livraison des pièces de rechange directement dans les ateliers de maintenance métropolitains de l'armée de Terre, limitant le volume des stocks militaires; - Dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle politique d'emploi et de gestion des parcs, prise en charge sur place par Nexter de la totalité de la maintenance des VBCI affectés dans les camps d'entraînement de l'armée de Terre.
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Dans son remarquable livre de Tactique théorique (Economica 2006), le général Michel Yakovleff,  officier de l'Arme blindée-cavalerie, qui commande depuis cet été la 7e Brigade blindée à Besançon, consacre plusieurs pages à l'embuscade. S'appuyant sur des exemples historiques, en particulier la bataille du lac Trasimène (217 avant J-C), l'auteur affirme que «l'embuscade nécessite que certaines conditions soient remplies»: 1. «Un terrain favorable, restreignant considérablement la liberté de manœuvre ennemie, ce que l'on appelle un défilé. Le terrain doit offrir une zone de destruction, où la troupe attaquée sera dépourvue de masques ou d'abris, mais où elle sera contrainte de demeurer. De l'autre côté, le terrain doit bloquer physiquement le mouvement.» 2. «Un renseignement de qualité. Il faut en savoir assez sur l'ennemi pour pouvoir se prononcer sur ses mouvements à venir. Il faut en savoir assez pour pouvoir déterminer peu ou prou son dispositif en marche.» 3. «Un minimum d'incompétence de la part de la victime désignée... Un défilé, cela se voit rien qu'en lisant la carte et avant de s'engager il suffit de regarder. Toutes les embuscades sont au départ imputables à une faute de la victime. Généralement, excès de confiance, sous-estimation de l'ennemi, précipitation...» 4. «Accepter le risque. Paradoxalement, l'embuscade est une manœuvre à risque pour l'assaillant. L'ennemi, s'il est prudent, décèlera l'embuscade avant d'être tombé dedans et manœuvrera en conséquence, retournant à son détriment l'orientation de celui qui voulait tendre l'embuscade.»
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La priorité accordée au renseignement par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale devrait se traduire par une augmentation des effectifs de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) de l'ordre de 15%, au cours de la prochaine loi de programmation militaire (2009-2014). Ses effectifs passeraient de 4400 aujourd'hui à environ 5000, auxquels il faut ajouter les 900 à 1000 hommes du Service «Action», comptés dans les effectifs des armées. Depuis 2001, la DGSE se consacre en grande partie au contre-terrorisme. Elle aurait mené 80 opérations de contre-terrorisme en 2002, alors que ce chiffre a atteint les 500 en 2007, soit une augmentation de plus de 500%! A effectifs quasiment constants, les moyens humains consacrés au contre-terrorisme ont été multipliés par trois durant cette période, ce qui a conduit à faire des choix drastiques dans certaines régions de la planète, hors monde musulman. Si la DGSE accueille favorablement la priorité accordée au renseignement, elle reste néanmoins loin derrière ses homologues britanniques. A périmètre comparable, les Britanniques ont deux fois plus d'effectifs et trois fois plus de moyens financiers que leurs homologues français. Entre 2007 et 2008, les crédits de la DGSE avaient baissé de 1,03% (pour atteindre 440 millions d'euros). Selon le député Yves Fromion, ses dépenses d'investissement progressent notamment en raison de la poursuite des travaux de réalisation d'un nouveau centre de calcul. Toutefois, cela ne suffit pas à compenser la baisse des dépenses de fonctionnement (-1,2%) et surtout de personnel (-4%). Les crédits de fonctionnement sont restés au même niveau depuis cinq ans. Il est absolument nécessaire de desserrer cette contrainte.
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Le 27 juillet dernier, plusieurs attentats perpétrés dans plusieurs villes du pays, faisant au total 56 morts et au moins 200 blessés parmi la population civile. Venus à Bagdad pour commémorer l'assassinat du septième imam historique du chiisme, Moussa, par le calife Haroun al-Rachid en 799, des pèlerins ont été visés par l'attaque de trois femmes kamikazes, qui a fait 25 morts. A Kirkouk, au Kurdistan irakien, 11 autres personnes ont été tués lors d'une manifestation politique et 54 autres blessées, par l'explosion d'une bombe portée par un terroriste. Enfin, à Baaqouba, quatre occupants d'une voiture ont perdu la vie alors qu'ils passaient à proximité d'une bombe artisanale. Même si cette journée a été l'une des plus meurtrières de l'année, il n'en reste pas moins que la sécurité s'est globalement améliorée au cours de ces derniers mois. En juillet, 387 civils et 45 policiers ont été tués dans des violences, selon des chiffres officiels donnés par le Gouvernement irakien, contre respectivement 448 et 40 pour le mois précédent. En mai, ce nombre s'est élevé à 504 civils tués. Quant aux troupes américaines, elles ont perdu 11 soldats en juillet, ce qui en fait le niveau le plus bas jamais enregistré depuis l'invasion de l'Irak en mars 2003. Les nombres des pertes va en diminuant au fil des mois. Elles s'établissaient à 29 militaires tués en juin et 19 en mai. On est loin des niveaux de perte de l'année 2004 par exemple où rien qu'en novembre, 137 soldats américains avaient perdu la vie. Cette tendance est notamment le fruit de l'application des recommandations formulées par le général Petraeus qui consistaient, entre autre, à renforcer les forces américaines en Irak, à passer des accords avec les chefs tribaux sunnites et de conclure une trêve avec Moktada Sadr, l'imam chiite. Si elle se confirme, cette évolution à la baisse de la violence aura plusieurs conséquences. La première est le retrait du pays de troupes de la coalition. Les Britanniques ont engagé 50'000 hommes au moment de l'invasion du pays, 4'100 soldats y seront encore maintenus pour quelques mois, dans la zone de Bassorah, mais avec une mission différente. Il s'agira de former des éléments de l'armée irakienne avant de quitter la région. Le dispositif américain devrait être également allégé. Le président George W Bush a annoncé une nouvelle réduction des effectifs en Irak, ainsi qu'une réduction de 15 à 12 mois de la rotation des troupes engagées. Pour le général Petraeus, la coalition et les forces irakiennes «contrôlent une large majorité du pays». Il a remis en septembre de nouvelles recommandations pour la politique à suivre en Irak. Le général reste prudent et parle de «progrès réversibles». Il a indiqué que la présence d'islamistes dans le nord du pays pose toujours un problème. Par ailleurs, la résolution des Nations unies, qui donne une légitimité juridique à la présence de la force multinationale sous commandement américain, expirera le 31 décembre prochain. Washington négocie avec Bagdad un accord-cadre stratégique qui permettrait aux Américains de rester présents en Irak. Toujours selon le général Petraeus, les autorités irakiennes ne pourront assurer la sécurité du pays à elles seules qu'à partir de la fin de l'année 2009. Au début août, aucun accord n'a été trouvé, le calendrier de retrait des troupes américaines étant un des points de blocage. Les forces de sécurité irakiennes montent en première en ligne de plus en plus souvent. Elles ont en effet la responsabilité de la récente opération militaire baptisée «HEUREUX PRESAGE», lancée contre un bastion d'al-Qaïda situé dans la province de Diyala, au nord-est de Bagdad. Selon le ministère de la Défense irakien, 50'000 hommes participent aux opérations, avec des unités américaines en soutien. L'objectif est «de découvrir et de détruire les éléments criminels et les menaces terroristes à Diyala et d'éliminer les réseaux de contrebande dans la région». Cette province, qui passe pour être l'une des plus dangereuses du pays, est souvent le théâtre d'attentats commis par les combattants d'al Qaïda contre les Irakiens ralliés au Gouvernement de Bagdad et aux forces américaines. Les revers subis par la branche irakienne du réseau d'Oussama Ben Laden font qu'une partie de ses chefs et de ses combattants quittent le pays pour rejoindre l'Afghanistan, selon des responsables américains du renseignement cités par le Washington Post. «Nous pensons qu'al-Qaïda a procédé à des ajustements concernant la viabilité de son combat en Irak et sur le fait de savoir si l'Irak doit rester au centre de ses efforts», a déclaré le général Brian Keller, responsable du renseignement pour le commandant en chef des forces américaines en Irak. «Nous sommes certains que les chefs d'al-Qaïda n'abandonneront jamais totalement l'Irak mais ils pourraient percevoir l'Afghanistan (...) comme un endroit où ils pourraient mieux utiliser leurs ressources.» Si la violence baisse d'intensité en Irak, elle augmente en Afghanistan.
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Le M-16 est un mythe de l'armement moderne. Fantasmé, décrié, il est souvent comparé à son éternel rival(e), l'AK-47. Cependant, l'un des aspects les plus passionnants de l'étude du M-16 est son évolution,  intiment liée au développement de la 5.56 OTAN, standard incontesté de l'armement aujourd'hui. Comme l'AK-47, le M-16 est un fusil qui est né et a évolué grâce à l'histoire. En 1948, l'Operation Research Office de l'US Army conduit une étude sur l'efficacité des munitions de petit calibre, afin de chercher un remplaçant aux munitions de calibre 30 utilisée jusqu'alors par les armes d'infanterie. Ces tests désignent les balles à haute vélocité de calibre 22 comme les plus efficaces. Doter les fantassins d'une arme de plus petit calibre permet aux hommes d'emporter plus de munitions, augmentant la puissance de l'escouade d'infanterie, sans pour autant diminuer la portée des armes individuelles. In fine, des tests révèlent qu'au combat, seul un homme sur sept tente effectivement de toucher l'ennemi. Le fait de diminuer le recul de l'armement et d'augmenter la cadence de tir peut améliorer ce ratio. Depuis la Seconde Guerre mondiale, des études ont montré que la distance classique d'engagement pour un fantassin était de 300 mètres maximum, distance où une balle de calibre 22 est toujours efficace. La relative perte de puissance, même si elle n'assure pas la mort de l'ennemi, permet au moins de certifier une blessure grave, donc un handicap logistique pour l'armée adverse. Ces études ont été complétées entre 1953 et 1957 par le projet Salvo, qui insiste sur l'efficacité des munitions de petit calibre. Finalement, la société Armalite est chargé du développement d'une carabine légère répondant aux standards requis. Le design choisi est celui d'une arme conçue par Eugene Stoner, l'AR-10, utilisant la munition plus conventionnelle de 7.62 Otan. La munition de 222 Remington, très courante aux Etats-Unis, notamment chez les chasseurs, sert de base à une nouvelle cartouche, conçue par Remington, la 223. Frileuse à l'idée d'adopter une arme aussi peu conventionnelle, l'US Army décline l'offre. Mais l'US Air Force s'intéresse au projet, afin d'équiper ses forces de sécurité stratégique. Armalite, une société de recherche aéronautique avant tout, transmet commercialement son projet à Colt Industrie, afin de passer à la phase de production industrielle. En 1962, l'Advanced Research Projects Agency se procure un lot de M-16, désignation militaire de l'AR-15 et l'envoie pour essai en Asie du Sud-Est, où vinent d'éclater la second conflit indochinois. Sur place, la carabine démontre son efficacité, aux mains d'advisors américains et de soldats sud-viêtnamiens expérimentés. Elle y gagne son surnom de «Black Rifle». En 1963, Colt reçoi une commande de l'US Army, portant sur l'achat de 85'000 XM16E1, selon la terminologie officielle. En 1966, une commande record de 840'000 fusils est passée par l'US Army. L'arme adoptée par l'US Army correspond alors au standard M-16A1, l'arme conservant son cache-flamme originel, mais recevant un bolt assist, un poussoir permettant de fermer manuellement la culasse du fusil en cas d'enrayement. Le ressort d'armement de l'AR-15 se trouve dans la crosse du fusil. Si la culasse n'est pas renvoyée correctement vers l'avant, il est impossible d'ouvrir le M-16. Les soldats confrontés à un enrayement, avant l'apparition du bolt assist, doivent frapper les stries de la culasse apparentes (à travers la fenêtre d'éjection) pour remettre l'arme en ordre de combat. A partir de 1967, des rapports alarmants proviennent du front. Le M-16 semble souffrir d'un manque de fiabilité épidémique. Ces plaintes sont si vives que le Congrès crée une commission pour étudier ce problème. En réalité, les causes du «manque de fiabilité» originel du M-16 semblent maintenant connues: * L'utilisation de poudre inadaptée pour les munitions de 223 et une lubrification insuffisante, d'autant plus que le 5.56 est un calibre qui pousse à la consommation. * Le fait que l'arme ait été présentée comme «auto-nettoyante» aux soldats, qui négligent d'entretenir leur fusil (cette cause est particulièrement comique, l'AR-15 étant en fait un fusil «auto-encrassant», son système d'emprunt de gaz envoyant beaucoup de résidus directement sur la culasse et dans les mécanismes de l'arme). L'armée américaine fait paraître une célèbre BD de Will Eisner expliquant aux soldats comment nettoyer le M-16. * Le faible niveau d'instruction des appelés, par rapport aux testeurs initiaux. Initialement, le M-16A1 n'est- pas intérieurement chromé, ce qui est une hérésie en jungle. La Type-56 chinoise, sa principale rivale dans le conflit vietnamien, l'est. Dès 1969, ces défauts sont corrigés. La crosse de l'arme est évidée pour accueillir un kit de nettoyage. A la même époque, les chargeurs de 30 coups sont introduits dans les unités. Le cache-flamme est modifié, adoptant l'allure d'une «bird cage», particularité que les premiers M-16A1 n'avaient pas. Depuis sa construction, la munition de 5.56 standard est la M193. Or, en 1979, FN développe une nouvelle munition de 5.56, la SS109, conçue pour être utilisée par la Minimi. La balle de la SS109 est plus lourde, accroissant la puissance du projectile et ses performances à longue portée. Cette nouvelle munition requiert un pas de canon plus rapide, pour stabiliser le projectile. Le pas choisi est celui de 7, le canon de l'AR-15 utilisant un pas de 12. Certains M-16, surtout civils, utilisent également un pas de 9, intermédiaire et plus permissif. En 1981, Colt industrie développe une nouvelle version du M-16, plus lourde et plus adaptée au tir de précision. Les principales modifications apportées à l'arme consistent en de nouveaux organes de visée dérivable, un garde-main strié et une crosse plus longue. On ajoute aussi un déflecteur latéral, pour les tireurs gauchers. L'introduction du mode «Rafale», au lieu du full auto traditionnel, et du nouveau pas de 7 complètent le tableau. Le Corps des Marines apprécie l'arme et l'adopte en 1983, suivie par l'Army en 1985. Le M-16A2 se standardise donc au sein de l'armée américaine au sens large, où il est toujours présent, bien que l'arme ait reçue plus récemment, sous le standard A4, une cure de rajeunissement. L'installation de garde-main RIS/RAS et de flat top n'étant que les principales modifications rencontrées. Le M-16 renforce chaque jour son côté «mécano», comme le Colt 1911, par la variété de pièces disponibles sur le marché pour le customiser. Dès 1967, l'armée américaine décline le fusil d'assaut AR-15 en de nombreuses versions, plus adaptées à l'usage des forces spéciales et des équipages d'aéronefs. La carabine M-16 (un M-16A1 doté d'un canon raccourci), l'Xm-177 et le Car-15 sont quelques exemples de ces modifications. Ces armes, certes plus maniables qu'un M-16, se révèlent souvent imprécises et moins fiable que le fusil original. La réduction de l'emprunt de gaz de l'AR-15 sur ces carabines n'est pas étranger à cet perte de fiabilité et à un plus mauvais rendement balistique. La M-653 et plus tard, la M-727, vont permettre de combler en partie ces défauts et une hégémonie souvent contestée de la carabine M-4 au sein de l'armée américaine. Le M-16 est considéré par beaucoup comme le meilleur fusil d'assaut du monde. Souvent comparé à l'AKM et à ses variantes, dont il n'a pas la robustesse, c'est néanmoins une arme extrêmement précise, agréable à utiliser et légère, qui recueille l'avis unanime des soldats professionnels.
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Une autopsie du terrorisme pour trouver la stratégie susceptible de vaincre Al-Qaida. C'est à cet exercice statistique que s'est livré la Rand Corporation, un groupe de réflexion américain qui travaille régulièrement pour le Pentagone. Pour tenter de comprendre le destin des groupes terroristes, les chercheurs ont compilé des données sur 648 groupes recensés à travers le monde entre 1968 et 2006. Ils ont distingué chaque groupe en fonction de ses effectifs, ses buts, ses revenus financiers, du régime politique de son territoire d'implantation, de son orientation (religieux ou politique) et de ses buts. Ils ont passé au crible leurs destins. Sur les 648 groupes étudiés, 244 sont toujours actifs, 136 se sont fragmentés ou ont fusionné avec d'autres groupes.   Parmi ceux qui ont cessé d'utiliser le terrorisme, les statistiques parlent d'elles-mêmes. La bonne nouvelle est que seuls 27 groupes (10%) ont cessé leurs activités après avoir rempli leurs objectifs, par exemple le FLN algérien, 114 (43%) ont déposé les armes suite à un accord politique avec l'Etat. Quant à ceux qui ont été réellement vaincu, 107 (40%) l'ont été par des moyens policiers et juridiques, les principaux étant le renseignement humain, l'infiltration des cellules, l'arrestation des leaders et le développement de la législation antiterroriste; 20 groupes seulement ont été écrasés sur le champ de bataille, par des moyens militaires, soit un pourcentage de 7%.   L'objectif étant d'évaluer les bonnes pratiques pour défaire Al-Qaida, les historiques des mouvements similaires ont été étudiés. Mauvaise nouvelle: les groupes d'inspiration religieuse sont bien plus résistants que ceux qui ont une vocation politique. Depuis 1968, 62% des groupes terroristes ont cessé de nuire. Sur la même période, ce pourcentage tombe à 32% si l'on ne compte que les groupes religieux.   L'étude exclut d'office la solution politique pour al-Qaida, dont le but avoué est de renverser les gouvernements du Maghreb, du Proche et du Moyen Orient, pour unir le monde musulman sous une même bannière. La Rand Corporation estime que la probabilité d'un succès d'al-Qaida est proche de zéro, mais les statistiques montrent que les chances de parvenir à un accord politique sont d'autant plus faibles que les objectifs d'un groupe sont larges et ambitieux.   Quant à la solution militaire, à l'œuvre actuellement, l'étude conclut qu' «il n'y a aucun solution au terrorisme sur le champ de bataille». Et d'ajouter que la force brute a souvent « l'effet inverse » en attisant l'hostilité des populations, fournissant ainsi un réservoir de recrue aux terroristes. Le groupe note une augmentation des actions d'Al-Qaida dans un rayon plus large, et juge que la stratégie américaine de « guerre contre le terrorisme » n'a pas réussi à affaiblir la nébuleuse terroriste.   Quelle stratégie adopter alors? L'étude préconise un combat sur deux fronts. D'abord, mettre l'accent sur la solution policière contre Al-Qaida dans le monde, en augmentant les budgets de la CIA et du FBI. Objectif: cibler les principaux « nœuds » du réseau Al-Qaida, qu'il s'agisse de points de décision, de communication ou de financement. Cela implique également de mettre hors d'état de nuire les chefs des réseaux, avec les règles qui s'imposent dans un état de droit. Le rapport cite notamment un membre de l'Unité de Coordination de la Lutte Antiterroriste française, qui fait part d'une tactique citée en exemple: concentrer les efforts de polices sur des délits annexes tels que le trafic de drogue, plus facile à prouver devant un tribunal, pour mettre les suspects « à l'ombre » sans attendre qu'ils aient commis un attentat.   Ensuite, l'étude ne plaide pas pour un désengagement militaire total, en particulier pour la situation particulière de l'Irak, où al-Qaida participe à une insurrection armée globale. L'histoire montre que la solution militaire est plus efficace contre les larges groupes de terroristes insurgés (19%) que contre les groupes terroristes en général (7%). Dans ces zones, la présence militaire est « nécessaire », mais le rapport souligne qu'il ne doit pas nécessairement s'agit d'une présence américaine. Les forces locales y auraient une plus grande légitimité, et une meilleure compréhension. Il faudrait donc, selon cette étude, que les Etats-Unis cantonnent leur rôle militaire en Irak à de la formation ou de l'armement.   La Rand Corporation suggère quelques pistes idéologiques. Par exemple, le groupe estime que les fatwas émises par le Conseil des Oulemas en Afghanistan clamant que les kamikazes n'auraient ni vierges, ni vie éternelle, ont été bien plus efficaces que les tonnes de tracts de propagande largués par l'aviation américaine.   Autre changement symbolique mais crucial : troquer la « War on Terror » (guerre contre le terrorisme), qui laisse croire à une solution purement militaire, contre le plus classique « counterterrorism » (antiterrorisme). De même, il s'agit de ne plus faire passer Ben Laden et consorts pour des guerriers engagés dans une guerre sainte mais pour de simples criminels.   Laurent Suply, Le Figaro, 30 juillet 2008.
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Le  Guardian a obtenu un rapport confidentiel du MI5 (services de renseignement domestiques en Grande-Bretagne) qui analyse le profil des terroristes en Grande-Bretagne, ainsi que le chemin qui les a amenés à se radicaliser. L'analyse est basée sur «plusieurs centaines d'individus» impliqués ou liés à des activités extrémistes, donc pas seulement dans le terrorisme islamiste. Les conclusions du MI5 viennent confirmer ce que d'autres chercheurs (Marc Sageman, Edwin Bakker, Jerrold Post) et d'autres services de renseignement (AIVD aux Pays-Bas) avaient déjà découvert. C'est-à-dire, entre autres, dans le cas britannique:   - La majorité des terroristes sont britanniques. Quant aux étrangers, ils sont presque tous des immigrants légaux. - Beaucoup de terroristes ne sont pas particulièrement religieux. Ils sont devenus pratiquants peu avant de se radicaliser. - Beaucoup de terroristes avaient auparavant et/ou sont toujours impliqués dans d'autres activités illégales. - Les terroristes ne sont pas dérangés mentalement. - La plupart des terroristes sont des hommes, même si les femmes jouent parfois un rôle passif, ou beaucoup plus rarement, actif. - Certains terroristes sont mariés et ont une famille. - Les terroristes viennent de différents milieux sociaux et ont différents niveaux d'éducation.   Des rapports précédents des services de sécurité britanniques avaient annoncé qu'il y aurait 4000 individus qui auraient reçu un entraînement jihadiste en Afghanistan, avant de retourner en Grande-Bretagne. Un autre rapport avait averti en 2007 que plus de 2000 terroristes étaient activement impliqués dans des complots contre la Grande-Bretagne, soit 200 réseaux connus et 30 complots différents.
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«S'il te plaît, dessine-moi un char!» Une tourelle avec un gros canon, un châssis bien solide, une demi-douzaine de roues et des chenilles autour. Des chenilles ? Maintenant, regardez les images du défilé du 14 juillet. La plupart des blindés roulent sur... des roues. Des roues ou des chenilles? C'est une guerre sans merci qui fait rage dans les états-majors et les régiments. Une guerre très secrète et très franco-française où l'on s'affronte à coup d'innovations technologiques, de considérations budgétaires, d'expériences de combat ou de souvenirs des grandes manœuvres. Une guerre où, depuis vingt ans, un camp a gagné sur l'autre. La roue triomphe et les chenillés en sont réduits à préparer la revanche.   L'opposition est fondamentalement culturelle et les arguments ne servent qu'à nourrir une querelle identitaire. D'un côté, les partisans du «léger » - de la roue, donc - estiment qu'à la guerre, il faut être «souple, félin et manœuvrier», comme disent les parachutistes et ne pas s'encombrer de matériels trop exigeants. De l'autre, les défenseurs du «lourd», qui savent que lorsque les choses sérieuses commencent, le soldat n'est jamais trop protégé, jamais trop armé. Deux traditions militaires qui forment, ensemble, l'armée française: l'une tournée vers le grand large, héritière des campagnes coloniales, l'autre, le regard fixé sur la ligne bleue des Vosges, qui se souvient d'Austerlitz et de Verdun. Deux écoles irréconciliables: Lyautey contre de Gaulle. Le char, qui n'en peut mais, est le point d'application de cette querelle. Le char, ou plutôt son train de roulement.   L'avantage de la chenille est qu'elle répartit mieux la pression au sol que ne le fera jamais une roue. Le poids de l'engin repose sur une plus grande surface. Elle s'enfonce moins et adhère mieux. C'est la raison pour laquelle on utilise des chenilles pour faire avancer les dameuses des stations de ski ou les motos-neige. L'historien des blindés, Stéphane Ferrard, assure - sans l'avoir jamais testé personnellement - que le premier char français, le FT-17, pouvait rouler sur le pied d'un fantassin très bien chaussé sans l'écraser... Le FT-17 pesait quand même 6,7 tonnes.   L'inventeur du véhicule blindé à chenilles est l'écrivain britannique H.G. Wells, l'un des pères de la science-fiction à l'égal de Jules Verne. S'inspirant des tracteurs agricoles chenillés qui venaient d'être inventés aux Etats-Unis, il publie en 1903 un récit d'anticipation militaire, intitulé The Land Ironclads (Les cuirassés terrestres), jamais traduit en français. Avant la Première Guerre mondiale, l'armée française avait déjà des engins blindés à roues, appelés automitrailleuses et auto-canons, en fonction de l'arme qu'elles transportaient. Mais dès les premiers mois du conflit, ces véhicules ne pouvaient plus circuler sur les terrains défoncés, souvent boueux et recouverts d'obstacles comme des barbelés, raconte Stéphane Ferrard. «Il fallait remplacer les roues par des chenilles».   Ingénieurs français et britanniques, les derniers ayant peut-être lu H.G. Wells, inventent en même temps le même engin. «L'idée était d'abord de pouvoir écraser les fils de fer barbelés qui bloquaient le progression de l'infanterie». Pas la peine d'aller vite: les engins filent un bon 7 km/h... Cette lenteur est leur grand point faible. On le voit dès 1918, lorsque les armées alliées se lancent à la poursuite des Allemands en retraite. Il faut aller vite et l'on ressort les engins sur roues qui progressent alors à 60 km/h.   Le Français qui a inventé le char chenillé, le colonel Estienne, va également être celui qui fournira les plus solides arguments techniques à ses adversaires. Passionné par l'idée d'une route transsaharienne, il étudie, avec Renault, un prototype de camion 8x8, capable de rouler en tout-terrains, en particulier sur les dunes de sables. De ces travaux, naîtront dans les années 30 des projets français de chars à roues. La défaite de 1940 empêchera l'entrée en service de ces Panhard AM 201, une spécialité bien française, qui débouchera en 1951 sur l'Engin blindé de reconnaissance (EBR). Les partisans de la roue tiennent là leur engin. Ils ne le lâcheront plus. Mais pendant les années 30 et 40, défenseurs de la roue et avocats de la chenille trouvèrent un terrain d'entente provisoire avec les semi-chenillés. Ce sont, par exemple, les autochenilles Citroën de la Croisière Jaune et de la Croisière, des véhicules avec deux roues à l'avant et des chenilles à l'arrière. Le semi-chenillé fut inventé par un Franc-comtois au service du tsar Nicolas II. Adolphe Kégresse était le responsable du garage de l'Empereur à Saint-Pétersbourg. Il mit au point ce système hybride pour permettre aux véhicules automobiles de rouler sur la neige. Il en existera une version militaire, le célèbre half-track américain. Les détracteurs du système disaient qu'il cumulait les inconvénients de la roue et ceux de la chenille, d'où son abandon sans regret à partir des années 60. On en revenait au duel roues contre chenilles.   Les partisans de la chenille ne manquèrent pas d'imagination. Ils inventèrent des motos chenillées, l'étonnante Kettenkraftrad de la Wehrmacht et pensèrent même un temps équiper les avions de trains d'atterrissage à chenilles: des essais eurent lieu dans les années 50 et aboutirent à des résultats mitigés qui provoquèrent leur abandon...   A la suite de la Seconde Guerre mondiale, la plupart des pays, en particulier les Etats-Unis, l'Union soviétique et les puissances européennes, privilégièrent l'usage de la chenille. Pour une raison simple: les chars de combat devenaient de plus en plus lourd, passant en trois décennies de 30 à 60 tonnes. Or, jusqu'aux années 80, il était quasiment impossible de construire un engin à roues de plus de 15 tonnes. «Les chenillés sont lourds, non pas parce qu'ils sont chenillés mais parce qu'on leur fait transporter des choses qu'un véhicule à roues ne pourrait pas transporter», explique un spécialiste militaire. «La chenille est le moyen le plus léger et le plus compact qui soit: le train de roulement du char Leclerc pèse douze tonnes. S'il était à roues, il en pèserait 17 et serait surtout 2,5 fois plus volumineux.».   Le problème, c'est que les chenilles sont plus chères que des pneus: «le coût au kilomètres du train de roulement d'un char Leclerc est trois fois supérieur à celui du nouveau VBCI», le véhicule blindé de combat d'infanterie, à huit roues. Or, les pneus spéciaux qui équipent le VBCI ne sont déjà pas donnés, entre 3 et 4000 euros pièces - à multiplier par huit pour chaque véhicule. Sachant que l'armée de terre espère acquérir 700 VBCI, cela fait 5600 pneus (sans les rechanges), soit une facture d'environ 20 millions d'euros. «Et ils s'usent vite, ces pneus!», note un expert. «Avec plus de trois tonnes à la roue, il faut les changer tous les quelques milliers de kilomètres.» Le problème, c'est que les chenilles vivent encore moins longtemps, surtout si on les utilise sur des terrains caillouteux, comme au Sud du Liban.   On n'en sort pas. Le camp de la roue a pourtant pris le dessus depuis les années 80. Il s'agissait alors de se porter le plus vite possible au devant des divisions soviétiques stationnées juste derrière le rideau de fer. On comptait alors sur deux engins: l'hélicoptère de combat Gazelle et le char léger (15 tonnes) à roues AMX 10 RC. On fît de jolies manœuvres avec les Allemands, dont l'une baptisée «Moineau hardi» («Kecker Spatz» en allemand). Un moineau, même hardi, contre l'ours soviétique, tout était dit. «On était parvenu à faire un bond de 800 kilomètres en une journée, pour se porter sur un créneau le long du rideau de fer», se souvient un participant. «Tout le monde était très content et c'est ce qui a inspiré le modèle d'armée d'aujourd'hui. Ce que l'histoire ne dit pas, c'est combien de minutes, on aurait alors tenu avec nos engins face aux divisions blindées mécanisées de l'armée russe...»   A l'exception du char Leclerc, qui ne manque pas d'ennemis au sein de l'armée de terre, tous les nouveaux véhicules français sont, depuis lors, équipés de roues. Y compris l'énorme SPRAT, un système permettant de jeter un pont sur une rivière. Pesant 55 tonnes, autant qu'un char Leclerc, il repose sur pas moins de dix roues...  Les obusiers de 155 sont maintenant installés sur des camions (Caesar) et les véhicules de combat d'infanterie troquent la chenille des AMX 10P contre les roues du VBCI. A terme, toute l'armée de terre sera sur roues, à l'exception de quatre régiments de chars Leclerc et de quelques matériels annexes et vieillissants. La victoire de la roue est quasi totale et le «léger» a gagné la partie.   Sauf que les Français sont les seuls à penser comme cela. Ni les Américains, ni les Russes, ni les Britanniques, ni les Allemands, ni les pacifiques Nordiques, ni les moins pacifiques Israéliens, ni les armées arabes, chinoises, indiennes, coréennes ou japonaises, ne font de même. Toutes continuent à croire aux vertus de la chenille, sans exclure la roue pour des véhicules plus légers. Surtout qu'apparaissent de nouvelles chenilles souples, une spécialité du groupe canadien Soucy, qui permettent d'équiper des véhicules légers, comme les chenillettes articulés VHM. Une petite merveille de technologie qui permet de passer partout: dans la neige, dans les marécages ou dans le sable. En haute montagne, comme sur les plages. Même l'armée française en possède, c'est dire...   Mais pour le reste, la plupart des militaires étrangers regardent leurs homologues français avec un certain étonnement. Si le char Leclerc vaut largement ses concurrents, personne ne comprend vraiment pourquoi les Français s'obstinent à mettre sur des roues ce qu'ils dotent, eux, de chenilles. L'infanterie française aura le VBCI , les Allemands ont le Puma, les Suédois le CV 90, les Américains le Bradley, les Britanniques le Warrior, les Israéliens l'Achzarit. Plus lourd, donc plus protégé. Donc, à chenilles. Et d'ailleurs, lorsque la France s'est engagée au Sud-Liban à l'été 2006, elle a envoyé malgré tout des engins chenillés de type Guerre froide. Il faut dire qu'en face, il y a des gens sérieux, Tsahal et le Hezbollah. Alors que la protection du combattant devient une priorité de toutes les armées engagées dans des opérations de guerre réelle, il se peut que les Français, avec leur goût de la roue symbole de la légèreté, aient raison contre le monde entier. Mais il se peut aussi que ce ne soit pas le cas.   Article paru dans Libération.
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L'Armée de terre va être réorganisée autour de 8 brigades interarmes de 3 types différents, contre 4 aujourd'hui. Il y aura désormais 2 brigades de décision (2e et 7e BB), 4 brigades multirôles par regroupement des actuelles brigades mécanisées et brigades légères blindées (1re BM, 3e BM, 6e BLB et 9e BLBMa), 2 brigades d'urgence (11e BP et 27e BIM). Il y a donc très peu de changements à ce niveau. En revanche, les brigades d'appui (génie, artillerie, aéromobile) sont supprimées, ainsi qu'une des deux brigades logistiques. Si l'on entre dans le détail par régiments, le corps de bataille se composera de la façon suivante:   - Arme blindée cavalerie           4 régiments de chars Leclerc (RC 52) et 6 régiments de blindés légers                                                               (AMX 10 RC et   Sagaie). - Infanterie                                      8 régiments mécanisés sur VBCI et 11 régiments sur VAB (dont 4 para et 3 alpins) - Génie                                               8 régiments - Artillerie                                        2 bataillons sol-sol (32 pièces de 155), 2 bataillons LRU (24 pièces), 2 bataillons SATCP                                                               pour les brigades de décision. 4 régiments à 16 pièces de 155 et une batterie de SATCP pour                                                               les brigades multirôles, les 2 régiments existants (RAP et RAM) pour les brigades d'urgence,                                                               sans doute d'un format comparable (16 pièces de 155 en double dotation avec mortiers de                                                              120, plus une batterie SATCP).
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«Nous n'avons pas besoin de général en temps de paix», déclare, dans les colonnes de la Neue Luzerner Zeitung, Heinrich Wirz, publiciste militaire et rédacteur en chef de la revue des vétérans de l'armée. Il faudrait une réorganisation dans la haute hiérarchie militaire. Le ministre de la défense serait le supérieur des chefs de l'état-major, de la formation, de l'armée de terre, des forces aériennes, de la logistique et de l'armement. Ce qui lui permettrait d'avoir, un échelon en-dessous seulement, des contacts directs avec les unités et les soldats. Les personnes qui effectuent aujourd'hui un service militaire ou de protection civile sont beaucoup trop éloignées du chef de l'armée, affirme Heinrich Wirz. C'est pourquoi l'armée a besoin d'une hiérarchie horizontale. Si l'on continue à laisser le destin de l'armée dans les mains d'un chef militaire, on risque de tomber très prochainement dans une nouvelle crise, car un tel chef ne peut pas remplir avec succès sa mission s'il est pris en sandwich entre une direction politique et une autre militaire. Il doute toutefois que Samuel Schmid soit la bonne personne pour occuper ce poste de ministre de la défense et de chef de l'armée. En cas de réorganisation, il faudrait un changement à la tête du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports.
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Avec sa trentaine de navires neufs, notre pays dispose de la flotte la plus moderne du monde. Ses 33 navires ont une moyenne d'âge de 4 ans et demi. Et, déjà, il est temps de penser à la renouveler. C'est dans ce but que le Parlement a récemment voté un «crédit de cautionnement de la marine suisse» de 500 millions de francs. Un subtil système de subvention indirecte, relevant également de la sécurité nationale, a ainsi été élevé à 1,1 milliard et prolongé jusqu'en 2017. Le but premier de cette caution est de garantir l'existence d'une flotte que la Confédération peut réquisitionner quand elle le souhaite. Car le Gouvernement prend très au sérieux son devoir d'approvisionnement, une mission inscrite dans la Constitution et gérée par l'Office fédéral pour l'approvisionnement économique du pays, qui s'assure par exemple que les entreprises privées gardent les stocks de carburant ou de nourriture nécessaires en cas de crise internationale, de guerre ou de catastrophe naturelle. «Nous ne pouvons prendre le risque que nos bateaux ne soient pas en condition optimale si une crise devait survenir», explique Michael Eichmann, chef d'état-major l'Office fédéral pour l'approvisionnement économique du pays. Il y voit aussi un avantage économique pour les armateurs suisses. «C'est comme pour les voitures. Il est plus rentable d'en changer régulièrement, avant que de nombreuses réparations ne deviennent nécessaires.» Les bateaux sont changés lorsqu'ils atteignent l'âge de 8 à 10 ans. Paradoxale, la marine d'un pays sans accès à la mer? Pas tant que ça. Une loi internationale de 1925 assure à tout pays, même sans littoral, le droit d'avoir une marine. Et c'est la loi nationale qui règne à bord; dans le cas de la Suisse, le for juridique est à Bâle-Ville, le Rhin constituant le cordon ombilical du pays vers la mer. «L'événement fondateur de la marine suisse a eu lieu le 21 avril 1940, raconte Reto Dürler, chef de l'Office suisse de la navigation maritime. Dans le port de Funchal à Madère, les 15 navires grecs affrétés par la Confédération se retrouvent bloqués par l'entrée en guerre de l'Italie.» Une mauvaise expérience qui pousse le Conseil fédéral à doter la Suisse d'une marine nationale en 1941, laquelle passe ensuite en mains privées en 1953. Aujourd'hui, la flotte suisse se porte bien. Les six armateurs helvétiques seront peut-être bientôt sept avec Elvetina, une compagnie fondée par Stefan Sip, ancien marin qui a troqué sa casquette de capitaine pour celle d'entrepreneur. De plus, des centaines de navires battant pavillon étranger sont gérés par des compagnies maritimes établies en Suisse. Mais le monde de la marine se transforme. On sent perler chez le capitaine Stefan Sip (45 ans, dont la moitié passés en mer) une certaine nostalgie. «Auparavant, les marins aimaient leur bateau comme leur femme. Maintenant, le navire n'est pour eux qu'une masse de métal. Il y a une crise dans la profession, les marins ne se sentent plus respectés par les compagnies maritimes. Elles ne suivent que des impératifs commerciaux et ont perdu le contact avec la mer.» Le travail est devenu plus dur, les équipages sont réduits, les arrêts au port pour le déchargement plus courts. Et les salaires ne sont guère mirobolants: 7300 francs pour un capitaine ayant sous sa responsabilité un bateau de 300 mètres de long et son chargement (valeur d'assurance, jusqu'à 90 millions de francs). La proportion de marins suisses sur les bateaux helvétiques se situe en-dessous de 1%: il n'y a que 6 Suisses sur 606 marins. Daniel Saraga
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La Belgique va-t-elle disparaître? L'avenir du pays suscite des doutes croissants. Le rattachisme n'est pas une idée fantaisiste de quelques groupuscules francophiles. D'après le sondage réalisé par Ifop pour Le Soir et La Voix du Nord du 18 au 25 juillet dernier, 23% des Wallons pensent que la Belgique va disparaître, 49% sont favorables à un rattachement de leur région à la France en cas d'éclatement du pays, un résultat en progression spectaculaire sur quelques mois. Une enquête de l'UCL, réalisée entre le 10 octobre 2007 et le 15 janvier 2008, évaluait la proportion de Belges en faveur de cette issue à 29%. Parmi ceux qui ne pronostiquent pas la fin du pays, 39% penchent pour le rattachement. Lors d'un précédent sondage, réalisé par l'Université catholique de Louvain entre octobre 2007 et janvier 2008, les personnes qui croyaient en la disparition du pays étaient seulement 16%. Ce qui frappe, c'est le nombre actuel d'indécis: 18% contre 6 % dans le précédent sondage, ce qui prouve que le doute s'installe. Les plus jeunes (30%) sont les plus nombreux à croire à la fin du pays, contre 20% chez les 50 ans et plus. Les aînés sont pourtant les plus enclins à estimer que la crise politique actuelle est très grave. De l'autre côté de la frontière, l'idée fait également son chemin. D'après le sondage, 60% des Français sont favorables à cette idée, un sentiment qui est en progression. Un précédent sondage, réalisé par Ifop pour le Journal du Dimanche, indiquait, en novembre 2007, que 54% des sondés étaient favorables au rattachement. Certes, les Français ne sont pas informés de tous les tenants et aboutissants de la situation belge, mais le rattachement ne leur paraît manifestement pas, a priori, farfelu. La presse française s'est fait abondement l'écho des problèmes communautaires qui agitent notre pays. Est-ce pour cela que les Français sont plus favorables au rattachement, en cas d'éclatement de la Belgique ? D'après notre sondage, 60 % des Français seraient favorables à l'union. Une hausse de 6 % par rapport au sondage Ifop réalisé en novembre 2007. Le lieu de résidence des Français influe peu sur leur opinion. Dans la Région Nord - Pas-de-Calais, ils sont 64 % à se dire favorable au rattachement, contre 57 % en Ile-de-France et 61 % dans le reste du pays. Les opinions politiques ont peu d'influence : tant les sympathisants du PS que ceux de l'UMP sont 61 % à se dire ouverts au rattachement. Les Wallons sont unanimes : la crise que traverse la Belgique est grave. Ils sont 93% à le penser. Pour 49% d'entre eux, la crise est même très grave et, pour 44%, elle est assez grave. Plus les Belges sont âgés, plus ils sont inquiets: à la question de savoir si la crise est très grave, 56 % des plus de 50 ans répondent par l'affirmative. Le jugement est plus mesuré chez les jeunes: ils sont 40% à le penser. Les 35 à 49 ans sont plus sereins: ils pensent à 45 % que la crise est très grave. Les plus inquiets sont les habitants de la province de Liège: ils sont 94% à juger que la situation est grave. Les plus zen sont les Luxembourgeois, qui sont 86% à penser que la crise est grave.   Bernard Démonty, Le Soir (Belgique), mardi 29 juillet 2008.
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Dans son numéro d'été, le mensuel Terre information Magazine, publié par l'état-major de l'armée de Terre, revient longuement sur les événements graves qui se sont déroulés, le 17 mars dernier, à Mitrovica (Kosovo). «Nous avons été entraînés dans une sorte de guérilla urbaine pendant deux heures»,rappelle le général Christian Dexter, commandant de la Brigade Nord.   Au lendemain de l'indépendance de la province, les Serbes de la partie Nord de Mitrovica ont violemment réagi s'en prenant d'abord à la police de l'ONU (1 mort, 42 blessés) puis à la KFOR, appelée en renfort. 22 soldats français ont été blessés, dont de nombreux gaillards du 35e RI de Belfort. Une manifestation violente a dégénéré en guérilla urbaine avec emplois d'armes de guerre: fusil d'assaut AK 47 et grenades défensives à billes de type M-75, en plus des cocktails Molotov et des pavés. «La maîtrise totale de la force par nos soldats a permis le retour au calme très rapide sur Mitrovica Nord», se réjouit le général Dexter. «Le sang-froid des Gaillards du 35e a été d'autant plus remarquable que le nombre de blessés était important.». A ce jour, 9 Croix de la Valeur militaire ont été décernées à des hommes du 35e RI, du 1er RIMa, du 3e RIMa et du 601e RCR.
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Version militaire du maintien de l'ordre, le contrôle de foule est né en 1999 sur le pont de Mitrovica (Kosovo) quand des militaires français se sont retrouvés confrontés à des manifestants hostiles. La revue Fantassins, publiée par l'Ecole d'application de l'Infanterie, consacre son dernier dossier à cette question complexe. D'entrée, elle reconnaît qu'on «peut se demander si l'utilisation de ce mode d'action ne génère pas de nouveaux problèmes: incitation à envoyer impunément les civils désarmés au contact de la force, inhibition dans l'emploi des armes, voire risque d'exposition à des actions terroristes.»   Les actions de foule se sont durcies ses dernières années, comme on l'a vu au Kosovo et en Côte d'Ivoire, notamment lors de l'épisode malheureux de l'Hôtel Ivoire. Désormais, l'armée de Terre engage systématiquement dans les opérations extérieures une compagnie formée à ce travail spécifique de l'infanterie. Trente-cinq unités élémentaires (chiffre septembre 2007) ont été formées à ce métier qui s'apparente à celui de gendarmes mobiles. La formation dure trois semaines et elle est assurée en grande partie par la Gendarmerie. Le contrôle de foule nécessite des matériels particuliers: casques à visière, boucliers, jambières et des armes à létalité réduite. Le fusil de calibre 12 (Shotgun) va être remplacé, à compter de 2009, par des «armes adaptées au contrôle de foules» et 480000 munitions de gros calibre.   Le contrôle de foule se distingue du maintien de l'ordre policier sur plusieurs plans. Le plus important est qu'il doit être en permanence réversible, c'est-à-dire que la force engagée doit pouvoir changer de posture, vers une intensité plus haute. Sur un plan concret, les militaires utilisent des chiens, ce qui est interdit dans le maintien de l'ordre policier. Ils peuvent déployer des blindés pour leurs effets psychologiques et réfléchissent de plus en plus à l'emploi de bulldozers protégés à la manière des Israéliens. Enfin, ils prévoient la présence de tireurs d'élite, capables de neutraliser des individus hostiles qui utiliseraient des armes en se servant de la foule comme protection.
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Est-ce une préfiguration des combats qui mettront aux prises des escadrilles de drones armés? La bataille qui s'est officiellement ouverte, le 6 juin, avec la conférence de presse des PDG de Dassault Aviation, de Thales et de l'Espagnol Indra, sera en principe pacifique, c'est-à-dire industrielle et politique. Mais l'ennemi est clairement désigné: EADS.   L'enjeu est le futur drone d'observation et de surveillance qui doit équiper les armées françaises vers 2015. Dassault, Thales et Indra veulent couper l'herbe sous le pied d'EADS avec un projet assez similaire au sien: un drone d'environ 26 mètres d'envergure, avec une autonomie de 24 heures, capable d'emporter une tonne. Les trois industriels se lancent avec Israel Aerospace Industries qui fournira la plate-forme multimission Heron TP. Ce drone sera équipé de matériel électronique et de radars fournis par Thales et Indra, Dassault assurant la maîtrise d'œuvre et les essais en vol. Tout a commencé en 2004: l'Etat pousse alors Dassault et EADS à s'associer pour lancer un programme de drones de surveillance appelé EuroMale. Il s'agit d'équiper une plate-forme Eagle 2, fournie par IAI, d'équipements électroniques européens. Mais le projet est mort-né, faute de financements. Il aurait été victime des tensions entre les pôles allemand et français d'EADS, le premier reprenant la main sur ce dossier en adaptant les caractéristiques du drone aux besoins de l'armée allemande, qui veut un appareil de reconnaissance.   En 2006, EADS lance l'Advanced UAV, un drone de renseignement soutenu par la France, l'Allemagne et l'Espagne. Il s'agit d'un appareil dont la plate-forme sera entièrement européenne, comme le souhaite la Délégation générale de l'armement, au nom de l'indépendance technologique. Ce projet suscite la rancœur de Dassault ainsi que de Thales considéré, en cas de lancement du projet, comme un fournisseur de deuxième rang avec 3% du radar. Thales comme Indra rallient Dassault dans sa contre-proposition.   Si l'enjeu financier et la date de mise en service pèseront dans la décision du gouvernement, la dimension politique sera sans doute primordiale. EADS, c'est le partenariat franco-allemand, une référence incontournable de la diplomatie française, même si la longue histoire liée au contrôle d'EADS a douché bien des ambitions, et que le climat entre Paris et Berlin n'est pas au beau fixe depuis l'arrivée de Nicolas Sarkozy.   L'option proposée par Dassault et Thales n'est pas vraiment européenne, et le partenariat israélien peut faire lever bien des sourcils à Paris, en dépit du fait que la France veut rééquilibrer sa politique proche-orientale au profit de l'Etat hébreu. L'autre inconnue de taille est la part qui sera donnée aux drones dans le futur. (Dominique Gallois et Laurent Zecchini, Le Monde, 6 juin 2008)
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Dans The Long War Journal, Bill Roggio signe un article très intéressant consacré à un nouveau type d'engin explosif improvisé utilisé par les insurgés irakiens, à savoir l'Improvised Rocket Assisted Mortar (IRAM), c'est-à-dire mortier improvisé lançant un obus à propulsion additionnelle par fusée. Un ou plusieurs modèles d'IRAM ont été mis en œuvre au moins en trois occasions: le 28 avril contre la Joint Security Station Thawra I à Sadr-City et contre la Forward Operating Base Loyalty, puis le 3 juin à Adhamiyah. En cette dernière occasion, 16 civils ont été tués et 29 autres blessés lorsqu'un camion dans lequel était dissimulée une batterie d'IRAM a détoné prématurément.   Un IRAM est composé d'un réservoir de propane ou d'essence bourré d'explosif sur lequel a été greffé la fusée d'une roquette de 107 mm; le pointage sommaire est obtenu au moyen de conteneurs à roquettes similaires à celui du lance-roquettes multiple tracté Type 63 chinois dont un clone est fabriqué par les Iraniens. La portée des projectiles serait comprise entre 45 et 140 mètres quoique, lors d'une des trois attaques, l'objectif probable ait été situé à plus de 730 mètres, d'où la possibilité qu'il existe au moins deux types d'IRAM. Même si l'utilisation d'un tel système contre les troupes américaines au Moyen-Orient est une nouveauté, le principe est ancien: il a fait les beaux jours de l'Irish Republican Army. Plus récemment, en janvier 2006, le Brigadier-général Edward Sinclair, commandant de l'US Army Aviation Center de Fort Rucker, avait mentionné l'utilisation en Irak d'Aerial Improvised Explosive Devices (AIED) constitués d'une fusée propulsant une bombe à une quinzaine de mètres de hauteur, altitude à laquelle la détonation de la charge était provoquée grâce à une ogive de mortier récupérée. IRAM et AIED pourraient n'être qu¹une seule et même arme, ce d'autant plus que les IRAM ont été dénommés tantôt Flying improvised explosive device (engin explosif improvisé volant), tantôt Airborne IED, engin explosif improvisé aéroporté. (Jean-Jacques Cécile, 20 juin 2008)
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9 juin 2008.- Une cyberattaque contre le Gouvernement canadien a été détectée au ministère de la Sécurité publique par le Centre canadien de réponse aux incidents cybernétiques. L'enquête a révélé que tout le Gouvernement canadien était visé par cette cyberattaque sans précédent. On apprend par ailleurs qu'une vingtaine de ministères avaient été frappés en juin et juillet 2007. Ces révélations émanent de documents obtenus par les médias grâce à la Loi sur l'accès à l'information. Au moment des faits, une note remise à Stockwell Day disait: «Au fur et à mesure que l'enquête a progressé, il a été possible d'affirmer qu'il s'agissait d'une vaste attaque menée contre le Gouvernement du Canada. Nous avons eu la confirmation de nos partenaires du U5 (États-Unis, Grande-Bretagne, Australie, Nouvelle-Zélande et Canada) qu'il s'agissait d'une menace internationale globale.» Les autorités canadiennes ont toujours refusé d'identifier les auteurs de cette attaque, Cependant, considérant que, de juin à septembre 2007, les États-Unis, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la France et la Nouvelle-Zélande ont été victimes de semblables attaques de la part de pirates informatiques chinois, le gouvernement canadien laisse planer certains doutes sur des pirates informatiques chinois.
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Moscou, 12 juillet.-  La société publique russe d'exportation d'armements Rosoboronexport présente pour la première fois à l'étranger, dans le cadre du Salon aérospatial de Farnborough du 14 au 20 juillet, un système de prévention des menaces liées aux missiles sol-air portables, a annoncé samedi son service de presse. Le système MANTA (MANpads Threat Avoidance) est un projet développé conjointement par Rosoboronexport et l'espagnol Indra Systems S.A., précise le service de presse. Le MANTA est en mesure de neutraliser toutes les têtes autoguidées à l'infrarouge installée sur les missiles portables et fonctionne en cycle fermé.   Le système MANTA a passé par de nombreux tests et est déjà produit en série. "Actuellement, les participants au projet travaillent sur l'homologation du système dans le but d'en équiper les avions". Un laser du MANTA génère un rayon de haute énergie correspondant à la gamme des radiations infrarouges des avions et des têtes autoguidées des missiles sol-air portables. Ce dispositif comporte un système laser, un bloc optoélectronique et un processeur, informe Rosoboronexport.
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29 juin 2008.- La première campagne d'essais du système Shark s'est achevée au centre ETBS de la DGA à Bourges. Ce système de protection active pour véhicules blindés, développé par TDA (filiale de Thales) en tant que maitre d'œuvre, en partenariat avec l'entreprise allemande IBD, est constitué d'un module d'une quinzaine de kilos, comprenant la partie détection et le mécanisme explosif. Le principal senseur est constitué d'un laser de détection de mouvement (vitesse, direction), qui doit repérer l'arrivée de la menace (roquette, RPG, obus...). Se déclenche alors le mécanisme de contre-mesures de protection active, qui projette une explosion, dont l'effet de souffle doit désintégrer la tête militaire d'un missile ou briser un obus-flèche. Des tests sur ce dernier l'ont cassé en quatre parties devenues inoffensives. Chaque module est indépendant et peut être fixé sur chaque côté d'un véhicule à protéger. Un des succès de la solution française tient à son système de mise à feu par illumination laser, extrêmement rapide, permettant de contrer des projectiles lancés à seulement quelques mètres du véhicule.   Un tel système existe déjà au sein des forces israéliennes (système Trophy), il n'est efficace que contre une menace située à une distance supérieure à 100 mètres, donc peu utile en milieu urbain. L'avantage de la solution française réside dans l'indépendance de chaque module, qui permet de faire face à des menaces engagées à moins de 15 mètres, tandis que le Trophy israélien dispose d'un système de senseurs central (à 360 degrés) situé sur le toit du véhicule, qui nécessite plus de temps pour la détection de la menace. Pour couvrir les menaces à 360 degrés avec le système Shark, il faut installer plusieurs modules sur un véhicule.   La deuxième série de tests, qui débutera cette année, verra le système Shark intégré sur un VAB. Il s'agira de déterminer le comportement du véhicule à encaisser l'effet explosif du système de protection. Autre élément à prendre en considération, l'effet explosif sur son environnement, qui peut s'avérer dangereux en milieu urbain. Ce système devrait être réservé aux véhicules militaires intermédiaires. Le manque de protection et le faible poids des véhicules les plus légers les excluent tandis que, pour les plus lourds, en général munis de blindage réactif, l'effet explosif du Shark devrait être incompatible. Dès 2009, des études d'intégration débuteront sur les véhicules VBCI et AMX10RC. Avec un besoin urgent pour ce genre de systèmes, les premières livraisons débuteront en 2011.
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18 juillet 2008.- Selon les orientations fixées par le Livre Blanc sur la défense et la sécurité nationale, l'armée de Terre devrait prochainement voir son parc de chars Leclerc diminuer de 82, voire à plus d'une centaine d'exemplaires. Ces blindés lourds retirés du service seront donc mis en vente sur le marché de l'occasion, ce qui pourrait être une bonne affaire pour un pays souhaitant développer ses forces terrestres, comme par exemple l'Irak, dont une délégation viendra bientôt en France afin d'y acheter du matériel militaire.   Le Gouvernement irakien s'est déjà dit disposé à acheter une cinquantaine d'hélicoptères Gazelle d'occasion, l'aviation légère de l'armée de Terre devant progressivement les remplacer par le Tigre, il serait également intéressé par un char lourd aussi performant que le Leclerc à moindre coût. Les négociations risquent d'être difficiles, tant la marge de manœuvre des Irakiens semble limitée. Pour que l'affaire soit conclue, Bagdad souhaiterait également que sa dette soit annulée contre un paiement en cash des Leclerc.   Autre pays intéressé par des Leclerc d'occasion: le Maroc. Rabat serait en effet tenté d'en acquérir une cinquantaine. Même si le royaume chérifien a dernièrement préféré des F-16 d'occasion américain au Rafale, il est un bon client des industriels français avec, notamment, l'acquisition récente d'une frégate FREMM et de patrouilleurs de surveillance maritime.
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16 juillet 2008.- Ce que le Journal du Dimanche a publié est intéressant !. Si près de 88% des personnes interrogées ont plutôt une bonne opinion des militaires et des gendarmes, elles ne sont plus que 81% à avoir la même appréciation à l'égard des policiers. Seuls les pompiers font l'unanimité, avec 100% d'opinions favorables. L'analyse des réponses données en fonction de l'âge, des opinions politiques et du statut social des personnes interrogées permet de mettre en évidence certaines tendances. Les catégories qui ont une image plutôt mauvaise de l'armée sont les jeunes de 25 à 34 ans (17%), les cadres supérieurs et les professions libérales (24%), les sympathisants de l'extrême gauche et des Verts (respectivement 26 et 24%).   Qu'un des plus faibles taux de bonnes opinions à l'égard des militaires soit le fait des cadres supérieurs et des professions libérales traduit l'existence d'un certain antimilitarisme au sein de cette couche sociale plutôt aisée. Avec 30% d'opinions plutôt mauvaises, les policiers ne sont pas mieux lotis que les militaires auprès de cette catégorie. Ce sont les ouvriers (93%), ainsi que les artisans et commerçants (92%) qui ont plutôt une bonne opinion des militaires.   83% des électeurs de gauche ont plutôt un avis favorable sur les militaires. Les sympathisants du Parti socialiste et du Parti communiste, avec respectivement 86% et 85% de bonnes opinions, se démarquent des autres mouvements comme celui des Verts ou encore ceux de l'extrême gauche (74%). Le pourcentage d'opinions favorables est de 88% chez les sympathisants du Modem de François Bayrou, de 94% pour ceux de l'UMP et de 90% pour les gens qui se disent proches du Front national. Enfin, 95% des électeurs, au premier tour, de Nicolas Sarkozy ont une opinion plutôt positive des militaires. Près de 87% des personnes interrogées ayant voté François Bayrou partagent ce sentiment, comme 82% des électeurs de Ségolène Royal.   61% des Français regrettent la suppression du service militaire. En fonction de l'âge des personnes interrogées, le sentiment n'est pas le même. Seulement 41% des moins de 35 ans (le pourcentage tombe à 28% pour les 18-24 ans) estiment qu'il ne fallait pas supprimer le service militaire obligatoire. Parmi les catégories sociales qui ne regrettent pas le passage sous les drapeaux, on retrouve une nouvelle fois les cadres supérieurs et les professions libérales. Près de 64% des personnes interrogées faisant partie de ce milieu ne sont pas favorables à la conscription.   Bien que décidée par Jacques Chirac, l'abandon du service militaire est regretté par 66% des sympathisants de l'UMP et 71% des électeurs de Nicolas Sarkozy au premier tour de l'élection présidentielle de 2007. A gauche, 63% des personnes se disant proche du Parti communiste partagent également se sentiment.   Enfin, 66% des personnes interrogées souhaitent «maintenir les unités militaires dans les communes, car elles contribuent à la vie des territoires même si cela représente un coût de fonctionnement.» Le regroupement des unités, qui est une des mesures-phares de la réforme des armées, ne fait donc pas l'unanimité. Elle divise même les sympathisants de l'UMP (49% y sont favorables contre 51%). Plus généralement, 74% des personnes se disant proches de la gauche souhaitent que les armées continuent à «faire de l'aménagement du territoire». Ce pourcentage est de 70% pour celles et ceux qui ne revendiquent aucune proximité politique.
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Pour celui qui s'intéresse à la question mais qui n'aurait pas le temps d'avaler les deux tomes du nouveau Livre blanc de la défense, la lecture du tableau page 210 du premier volume justifie à elle seule la réforme des armées françaises. Intitulé «Age moyen des matériels appelant un renouvellement», on y apprend que les sous-marins nucléaires d'attaque patrouillent les océans depuis vingt ans. Que les véhicules de l'avant blindé - les fameux VAB - transportent les fantassins en opérations extérieures depuis vingt-huit ans. Que les hélicoptères de manœuvre, Puma, Cougar ou Lynx - décollent et atterrissent depuis trente ans. La palme revient aux avions ravitailleurs, vieux de quarante-cinq ans! (...) on peut résumer le Livre blanc millésime 2008 de façon plus basique: alors qu'elles multiplient les opérations extérieures, les armées n'ont pas les moyens matériels de leurs ambitions.   C'est d'ailleurs une spécificité française depuis la chute de Napoléon Ier: guerre franco-prussienne de 1870, premiers mois de 1914-1918, ligne Maginot... jusqu'à la première guerre du Golfe, qui a mis en lumière, de manière si pathétique les retards de la doctrine et des équipements des armées françaises par rapport aux alliés américains et anglais.   Tirant les premières conclusions de la fin de la guerre froide, le Livre blanc de 1994 et, ensuite, la professionnalisation des armées ont dessiné un format d'armée propre à relever les deux grands défis du XXIe siècle: pouvoir projeter un nombre restreint de troupes très loin de nos frontières et parer à des menaces plus diffuses que les événements du 11 septembre 2001 sont venus confirmer. Nécessaire mais insuffisant. Et surtout trop cher, faute d'arbitrages entre programmes d'armement.   Tout l'enjeu de la réforme est donc là: moderniser la défense pour qu'elle dispose en quantité suffisante des moyens nécessaires à ses missions. Bien sûr, ce serait faire injure aux militaires que d'affirmer qu'ils préparent encore en 2008 la guerre d'hier. Etats-Unis mis à part, la France reste le seul pays occidental avec le Royaume-Uni qui peut encore compter dans une opération majeure.   Mais qui trop embrasse mal étreint. Il suffit de regarder du côté des drones, ces avions sans pilote par exemple, pour constater que les manques sont criants. Hervé Morin martèle que 60% des effectifs se consacrent au soutien et à l'administration, et seulement 40% à l'opérationnel. Outre-Manche, le ratio est inverse, assure le ministre de la Défense. En Afghanistan, nos soldats ont parfois dû quémander des munitions à leurs collègues américains pour s'entraîner! On comprend mieux le coup de gueule de l'ancien chef d'état-major de l'armée de terre, le général Cuche, qui dénonçait en février la paupérisation de ses troupes et leur moral en berne...   Au lieu de faire croire qu'elle peut envoyer 50000 hommes quelque part dans le centre de l'Europe, l'armée s'est donc vu assigner un nouveau «contrat» par le politique: jusqu'à 30000 soldats déployables sur des théâtres d'opération en six mois. Un contrat moins ambitieux sur le papier, mais plus conforme aux types de conflits actuels. Et surtout plus compatible avec l'état des finances publiques. Il n'est d'ailleurs pas sûr que les Britanniques puissent faire beaucoup mieux.   Mais encore faut-il que l'équipement suive. Pour cela, le gouvernement table sur les économies générées par les 54000 suppressions de postes. Le contrat est simple: moins d'argent pour les soldes, mais plus pour l'aéromobilité, les blindés ou les satellites de renseignement. Le tout à somme nulle et Nicolas Sarkozy peut tenir sa promesse de maintenir l'effort de la défense constant.   D'ici à 2020, ce sont 377 milliards d'euros de crédits qui sont prévus: 31,4 milliards d'euros par an en moyenne, et la part des équipements va progressivement passer de 15,5 milliards actuellement à 18 milliards au fur et à mesure des départs. Pour l'Elysée, ces chiffres sont marqués du sceau de la «cohérence».   Auparavant, on avait d'un côté la lettre au père Noël des militaires, de l'autre l'enveloppe fixée par Bercy, et on essayait de les faire coïncider. Cette fois-ci, rien de tout cela. Pour la première fois, assure la présidence, ministères de la Défense et des Finances ont fumé le calumet de la paix. Paradoxalement, c'est là tout le risque de la réforme.   Pour arriver à ces 377 milliards d'euros sur les deux prochaines lois de programmation militaire, tout a été pris en compte: soutien, dissuasion, restructurations, équipements, entretien, recherche... Pour chacune des douze prochaines années, chaque poste a fait l'objet d'un chiffrage validé mi-juin en Conseil de défense, c'est-à-dire au plus haut sommet de l'Etat. Mener un exercice global et exhaustif, c'est éminemment louable et justifié. Mais à une telle échéance, les marges d'incertitude sont inévitables. Que se passera-t-il si le prix de l'or noir atteint 200 dollars, voire plus, comme les plus pessimistes le prédisent? Comment prévoir les surcoûts liés aux opérations extérieures? L'Afghanistan? C'est loin, ça coûte très cher, et un enlisement n'est pas à exclure.   Poste de dépense majeur, «sanctuarisé» qui plus est, la dissuasion n'offre pas de gras à rogner. Quant aux restructurations, l'histoire montre que l'addition s'avère souvent plus élevée que prévu, et que les gains sont en général moindres.   Que la France ait à s'engager dans une autre opération majeure, que l'entretien des matériels neufs qui arrivent dans les forces s'avèrent plus dispendieux que calculé (l'inverse est rare...), ou que la situation des finances publiques amène le Président à revenir sur sa promesse, et la sauvegarde de l'ambition militaire de la France risque de demander des économies supplémentaires... sur les effectifs.   Alain Ruello, journaliste en charge de la défense aux Echos [ 11 juillet 2008]
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Berne, 22.05.2008.- Dans sa séance spéciale du 21 mai 2008, le Conseil fédéral a décidé de transférer du département fédéral de justice et police au Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) les domaines relevant du renseignement, y compris le Centre fédéral de situation, de l'Office fédéral de la police (fedpol), jusqu'alors au Service d'analyse et de prévention (SAP). Il répond ainsi à une exigence de longue date du Parlement de subordonner les services de renseignement civils à un seul département.   Les domaines du SAP, comme le Service de renseignement stratégique (SRS) seront rattachés administrativement au Secrétariat général du DDPS. Le transfert au DDPS s'effectuera le 1er janvier 2009. Les détails de l'opération, y compris les interfaces, doivent faire l'objet dans une prochaine phase d'un examen et d'une planification effectués par les représentants des deux départements concernés. La direction de l'Office fédéral de la police participe aux préparatifs et informe régulièrement ses collaborateurs sur l'évolution en cours.   Le chef du DDPS a reçu du Conseil fédéral les pouvoirs pour assurer la coordination globale de la politique de sécurité en collaboration avec les services fédéraux concernés et les cantons. Des mandats spéciaux pour des projets sont convenus avec les départements concernés, ce qui doit contribuer à améliorer la gestion des crises.
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Berne, 11.07.2008.- L'armée a mis un terme à son engagement «EURO 08» après 94 jours d'engagement. Les derniers travaux au profit des villes-hôtes de Berne, Genève, Zurich et Bâle ont été terminés le 10 juillet. Les responsables civils de l'engagement ont souligné que, sans l'armée, l'EURO 08 n'aurait jamais pu être organisé en Suisse. Les militaires ont accompli 123'935 jours de service au profit du Championnat d'Europe de football des nations 2008. Environ la moitié de ces jours ne peut être directement attribuée à une ville-hôte en particulier. Il s'agit de tâches transversales telles que les prestations des Forces aériennes et de l'aide au commandement. La ville- hôte de Bâle qui, avec ses six matchs, a été le plus mise à contribution, a reçu le plus grand soutien de l'armée avec 25'000 jours de service. Zurich fut celle qui a requis le moins de prestations de l'armée avec un total d'environ 5'000 jours de service. Durant l'ensemble de l'engagement, aucun incident sur le plan de la sécurité de l'EURO 08 n'a été enregistré au sol ou dans les airs.   Les drones ont été engagés à 27 reprises pour les villes-hôtes et 280 heures d'hélicoptère ont été effectuées au profit de la police et du Corps des gardes-frontière. Près de 300 véhicules ont été mis à disposition des forces d'intervention civiles et plus de 40'000 mètres de clôture ont été remis aux Villes-hôtes. Dans le domaine sanitaire, l'armée a mis à disposition 16 conteneurs de traitement, des véhicules de sauvetage avec le personnel sanitaire ainsi que, pour chaque ville hôte, deux éléments sanitaires modulaires, correspondant à un grand cabinet médical et intégrant à chaque fois 25 militaires, y compris des médecins.   10'614 militaires ont accompli simultanément du service dans le cadre de l'EURO 08. Au maximum 6'833 d'entre eux ont été engagés en même temps. Les autres ont accompli un cours de répétition ordinaire. Les trois quarts des soldats engagés ont accompli leur mission sans être armés.   Le conseiller fédéral Samuel Schmid a exprimé sa satisfaction. Tous les partenaires ont également loué les prestations de l'armée: «L'EURO 08 n'aurait jamais pu être organisé dans notre pays sans l'armée», soulignait Benedikt Weibel, délégué du Conseil fédéral à l'EURO 08. Martin Jäggi, préposé à la sécurité pour le projet EURO 08 à l'échelle fédérale, tire lui aussi un bilan positif.   Le commandant de l'engagement de sûreté subsidiaire, le divisionnaire Peter Stutz, qualifie les prestations et le comportement des militaires de particulièrement professionnels. Il est très satisfait de l'engagement. «Toutes les prestations nécessaires au sol et dans les airs ont pu être assurées à tout moment.» Des besoins complémentaires, exprimés à court terme par les mandants civils, ont pu être satisfaits grâce aux réserves suffisantes de troupes. Les missions que l'armée a accomplies au profit de la Confédération, des cantons et des villes hôtes peuvent être réparties dans les catégories suivantes:   - Main-d'œuvre: appui au niveau des travaux de mise en place et de démontage, appui  en personnel et en matériel au profit de la police (tâches de protection, régulation du trafic, contrôles des véhicules), renforcement du Corps des gardes-frontières, aide au commandement et appui logistique (service sanitaire). - Livraisons de matériel: matériel de barrage, véhicules, matériel, appareils. - Prestations aériennes: transports, surveillance de l'espace aérien, service de police aérienne. - Tâches spéciales: chiens de détection d'explosifs, spécialistes linguistiques, appui en cas                                          d'événements B (biologiques) ou C (chimiques) et aide en cas de catastrophe.
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Le Conseil fédéral a réorganisé la gestion, la coordination et la collaboration des bibliothèques de l'administration fédérale, mettant ainsi un terme à un projet partiel supplémentaire de la réforme de l'administration 05/07. Les instructions qu'il vient d'édicter s'appliqueront aux bibliothèques de l'administration fédérale, à l'exception de la Bibliothèques nationale suisse et des bibliothèques relevant du domaine des écoles polytechniques fédérales. Certaines parties de la Bibliothèque centrale du Parlement et de l'administration fédérale seront intégrées dans la nouvelle Bibliothèque am Guisanplatz.   Le Conseil fédéral avait décidé, en mai 2006, dans le cadre de la réforme de l'administration, de restructurer les bibliothèques de l'administration fédérale et de confier la gestion de ce réseau au DDPS. L'ancienne Bibliothèque militaire fédérale a quitté l'aile Est du Palais fédéral pour prendre ses nouveaux quartiers dans les locaux rénovés de la vieille caserne de Berne. Rebaptisée «Bibliothèque am Guisanplatz», elle gérera et coordonnera désormais toutes les bibliothèques de l'administration fédérale, en veillant à ce qu'elles collaborent étroitement dans le domaine de l'information et de la documentation. Ses principales activités seront, outre le service à la clientèle, la gestion de l'informatique dans son domaine d'activité, l'entretien des catalogues de toute l'administration et la collaboration avec la Bibliothèque nationale suisse et les bibliothèques universitaires. A la fin de l'année dernière, la Chancellerie fédérale avait convenu avec les Services du Parlement de démembrer la Bibliothèque centrale du Parlement et de l'administration fédérale, qui lui est rattachée: certaines de ses parties seront intégrées dans la Bibliothèque am Guisanplatz; les autres, dans une bibliothèque autonome gérée par les Services du Parlement.
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Berne, 18.07.2008.- Jakob Baumann, le nouveau chef de l'armement qui a pris ses fonctions le 1er juin 2008 - a lancé la réorganisation structurelle d'Armasuisse, le centre de compétences du DDPS pour les acquisitions, l'immobilier, les technologies et les géodonnées. Les premières mesures visibles ont été prises avec la publication des postes des cadres du plus haut niveau.   Dans sa structure actuelle, Armasuisse se compose des Services centraux, de l'Office fédéral des systèmes de conduite, télématiques et d'instruction, de l'Office fédéral des systèmes d'armes, des véhicules et du matériel, des deux domaines de compétences Sciences + technologies et Immobilier, ainsi que de l'Office fédéral de topographie Swisstopo. Pour qu'Armasuisse soit mieux à même de remplir les exigences futures tout en atteignant les objectifs financiers et en matière de personnel fixés par le Cef du DDPS, il va être restructuré. Amasuisse se composera de l'Etat-major de la direction d'entreprise, des Services centraux et des domaines de compétences Systèmes de conduite et d'exploration, Systèmes terrestres, Systèmes aéronautiques, Achats et coopérations, Sciences et technologies, Immobilier, ainsi que de l'Office fédéral de topographie swisstopo.   Ces adaptations et mutations sont exclusivement internes; aucun poste supplémentaire ne sera créé. Après cette réorganisation structurelle, Armasuisse sera plus proche des besoins de l'armée et mieux aligné sur ces derniers. L'effort principal porte sur la mise en place d'une organisation svelte, flexible et efficace pour les processus «Acquisitions» et «Immobilier». Un autre objectif consiste à optimaliser la collaboration avec l'armée et l'industrie et à axer plus précisément Armasuisse sur les besoins de la clientèle. Les cadres ont été informés des changements au début juillet, et les collaborateurs l'ont été simultanément via l'Intranet. Les associations du personnel ont également été informées. La modification des structures nécessite une adaptation de la conduite. Un niveau hiérarchique disparaîtra afin de mettre en place une conduite plus plate. La majorité des collaborateurs, qui entretiennent des contacts étroits avec la clientèle, ne seront pas concernés par ces mesures.   Dans un premier temps, les postes des chefs des cinq domaines, Systèmes de conduite et d'exploration, Systèmes terrestres, Systèmes aéronautiques, Achats et coopérations, Etat-major de la direction d'entreprise sont mis au concours. Ce processus sera terminé à la fin de l'automne 2008. Les postes du niveau hiérarchique suivant seront ensuite mis au concours et occupés. A partir de la fin 2008, une organisation de projet procédera à la concrétisation de la nouvelle structure d'Armasuisse. Une assemblée à laquelle seront invités tous les collaborateurs aura lieu à la fin août 2008 pour les informer sur la suite des activités. La transformation de l'organisation structurelle devrait être terminée d'ici à 2010. Cette transformation permet de respecter les objectifs du chef du DDPS. Il n'est pas possible, pour l'instant, de donner une réponse définitive concernant la nécessité de procéder à des licenciements. Il est en revanche certain que les objectifs de réduction des effectifs du personnel communiqués ces années passées seront respectés.
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Leur profil est celui de gens ordinaires, qui occupent des emplois ordinaires et mènent des vies ordinaires, sans antécédents criminels. Et parce qu'ils sont ordinaires, ces individus «ne sont pas sur le radar de la police». C'est l'une des conclusions du renseignement de la police de New York (NYPD) , qui s'attache, dans une étude intitulée Radicalisation en Occident: la menace intérieure, à décrypter la formation des membres de cellules terroristes islamistes. Fait rarissime, ce document de 94 pages a été traduit dans un excellent français, et le criminologue Alain Bauer, consultant du NYPD, l'a rapporté dans ses bagages pour le distribuer aux autorités françaises.   En un an, les différents services de police français, DST et Sous-direction antiterroriste (SDAT) confondus, ont démantelé une demi-douzaine de ces cellules nourries à l'islam radical. Or, à travers douze cas pris sur le continent nord-américain, en Australie et en Europe, comprenant les poseurs de bombe de Londres en juillet 2005 et de Madrid en 2004, l'étude du NYPD constate une «uniformité remarquable dans les comportements et la trajectoire suivie». (...) une «culture secondaire radicale» se développe «au sein des communautés musulmanes plus vulnérables de la diaspora.» Depuis plusieurs années, elle donnerait naissance à un «djihad autonome» en Occident, ni commandé, ni contrôlé, ni même financé par Al Qaida, mais inspiré par le mouvement terroriste. Le rapport décrit un processus en quatre étapes pour la constitution d'un groupe d'individus soudés réunis en cellule: pré-radicalisation, auto-identification, endoctrinement et djihadisation.   «La transformation d'un individu occidental en un terroriste n'est pas déclenchée par l'oppression, la douleur, la vengeance ou le désespoir.» Elle l'est par mal-être, recherche d'identité et notamment par «l'échec de l'Europe à intégrer économiquement et socialement les deuxième et troisième générations de ses immigrés», qui a «laissé beaucoup de jeunes musulmans déchirés entre l'occident séculaire et leur héritage religieux». Ce conflit intérieur rend particulièrement vulnérables des hommes de 15 à 35 ans «aux visées extrémistes (...) et à la rhétorique radicale qui est fortement diffusée et qui devient, en Occident, de plus en plus à la mode chez les jeunes.» A un «choc moral» peut être associée «l'exposition chronique» à des crises politiques (Afghanistan, Bosnie, Tchétchénie, Irak, Israël et Palestine). Les «cibles» se tournent alors vers une idéologie du djihad salafiste. Toutes les couches sociales sont concernées.   Au cours du processus de radicalisation, tous ne deviendront pas terroristes, certains se dirigeront vers le combat sur les lieux de conflit, d'autres abandonneront. Mais ils ont tous fréquenté des «incubateurs de radicalisation»: lieux de prière (surveillées, les mosquées sont rapidement écartées), cafés, prisons, locaux d'association, librairies, bars à narguilé et, bien sûr, Internet. C'est là que se constitue le groupe, et qu'un mentor ou un chef opérationnel se dégage.   En France, les deux dernières cellules démantelées par la SDAT, dans des affaires toujours en cours d'instruction, correspondent plutôt bien. Sur les sept personnes interpellées fin mars dans le sud du pays, trois ont été mises en examen et écrouées. Arsène Atonovic, 34 ans, Français né en Bosnie, était poseur de cheminées, Kamel Ouali, 26 ans, né à Carcassonne, était ajusteur, et Mickaël Aliane, 34 ans, né en France, était ouvrier frigoriste. Le trio s'entraînait pour partir à l'étranger et avait immergé, dans le canal du Midi, deux fusils d'assaut, un pistolet-mitrailleur, un automatique et des munitions en quantité. Ils étaient en relation avec un autre réseau, dans le Doubs, démantelé en novembre 2007, dans lequel figuraient plusieurs Français d'origine bosniaque.   En deux étapes, deux autres cellules ont également été démantelées dans la région de Toulouse. Mais sur la dizaine de personnes interpellées (l'une d'elles avait un testament dans lequel elle expliquait être prête à mourir), une seule est écrouée et attend son procès. Français d'origine syrienne, Olivier Correl, qui possédait une sorte de ferme communautaire à Artigat (Ariège), faisait figure de guide spirituel du groupe. «Il est difficile de qualifier ce genre de réseau, qui se forme, s'entraîne et se prépare, mais qui n'a pas commis à proprement parler d'acte terroriste», explique un enquêteur.   Isabelle Mandraud, Le Monde, 25 juin 2008
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04.06.2008.- Un projet de loi, qui doit encore être approuvé par le Parlement allemand, est censé permettre aux services de police de mieux lutter contre le terrorisme... C'est à l'issue de plusieurs années de discussions et malgré de nombreuses critiques de l'opposition et de défenseurs des libertés civiques dans le pays, que la coalition gouvernementale a finalement adopté un projet de loi élargissant les pouvoirs du Bundeskriminalamt (BKA). Il renforce sensiblement les pouvoirs de la police en matière de prévention anti-terroriste. Dès son entrée en vigueur, les limiers du BKA pourront alors installer des mini-caméras au domicile de suspects ou espionner leurs ordinateurs via internet. L'approbation du projet de loi par le Parlement ne devrait pas poser de problème, les partis de la coalition gouvernementale, CDU /CSU et SPD, y disposant de la majorité.   Aussi le ministre de l'Intérieur, le conservateur Wolfgang Schäuble, s'est félicité d'un projet «équilibré» qui permettra à la police «d'être efficace dans la prévention des dangers du terrorisme international. Comme prévu dans le traité de coalition, nous donnons ainsi au BKA les compétences nécessaires pour mieux lutter contre le terrorisme international. C'est un élément important de l'architecture sécuritaire de la République Fédérale d'Allemagne (...).» La surveillance de suspects par caméra cachée et la surveillance à distance des ordinateurs connectés à l'Internet - notamment par des chevaux de Troie, des virus informatiques envoyés par courriel aux ordinateurs de suspects - déplaisent fort à nombre de citoyens et défenseurs des libertés civiques en Allemagne. Un pays qui a connu deux Etats policiers et inquisiteurs au XXe siècle avec la Gestapo sous le IIIe Reich et la Stasi en Allemagne de l'Est.   Il en va ainsi du parti Die Linke qui critique notamment l'instauration de «perquisitions en ligne». Petra Pau, porte parole du parti sur les questions de sécurité intérieure, «Je considère de nombreux points de cette loi, comme l'espionnage des ordinateurs, inappropriés pour lutter contre le terrorisme, le grand banditisme et incompatibles avec la Loi fondamentale, notre Constitution. Il s'agit là d'un pas de plus dans la transformation d'un Etat de droit démocratique vers un Etat policier.»   L'approbation de ce projet de loi par le gouvernement à Berlin se fait sur fond de scandale d'espionnage au sein de la Deutsche Telekom. Le premier groupe européen des télécoms avait fait espionner et mis sur écoute plusieurs de ses cadres ainsi que des journalistes pour identifier l'origine de fuites à la presse de documents internes. Les Allemands ont réagi avec stupéfaction et de manière critique face à de telles méthodes qui rappellent de mauvais souvenirs... (Ph. Pognan)
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Sébastien Jakubowski[1], officier et docteur en sociologie, s'est intéressé en expert aux conséquences de la professionnalisation. Son sujet, plus précisément, concerne la relation entre la professionnalisation et l'exercice de l'autorité dans les armées. Les appelés ont été remplacés par des engagés volontaires qui effectuent un passage de quelques années sous les drapeaux. Ces contractuels ne sont ni des appelés, ni des fonctionnaires, et transforment profondément les relations hiérarchiques. Cette systématisation du contrat affecte l'institution, son fonctionnement et l'exercice d'une autorité contrainte par les impératifs de recrutement et de fidélisation.   «La réussite de la transformation des armées est que celles-ci ne s'y sont pas opposées.» La professionnalisation concerne «des engagés qui viennent pour exercer un métier et non pour passer sans ennuis leur période obligatoire de service.». L'ambiguïté est souvent présente, d'ailleurs, chez ces jeunes qui ne se plaignent pas d'avoir été recrutés sans grande difficulté (dans l'armée de Terre, un candidat sur deux est accepté) mais qui estiment aussi que les armées leur doivent quelque chose, singulièrement une aide pour trouver une place dans la société civile, quand ils auront quitté le métier des armes.   L'auteur analyse le comportement des jeunes devenus provisoirement militaires en distinguant deux groupes: les institués, «perméables au discours de l'institution, aux valeurs et aux traditions que celle-ci met en avant» et les organisés qui sont «tentés par une sortie de l'institution», car ils refusent les travaux d'intérêt général, ces anciennes corvées désormais appelées des baises. Lesquelles, au-delà du ménage des bureaux, peuvent comprendre les gardes ou les prises d'armes... Le travail du sociologue permet d'approfondir ces situations. Sébastien Jakubowski s'est entretenu avec des soldats des forces spéciales, qui sont considérés comme la crème de la crème des armées et se vivent comme tels. Dans les groupes de combat de ces unités d'élite, le commandement s'exerce de manière originale, les chefs écoutent les avis des autres, au point de «fonder les apparences d'une démocratie participative», car «il semble que les hommes soient associés à la prise des décisions majeures et que l'adoption de la solution la meilleure soit soumise à une recherche collective.»   A l'heure où les armées vivent à nouveau une secousse sévère, on lit avec intérêt ce que l'auteur écrit à propos de la professionnalisation et, face à ce bouleversement, de l'attitude des armées  «Il n'est pas véritablement envisageable de changer les institutions sans elles. La réussite de la transformation des armées est que celles-ci ne s'y sont pas opposées.» Bien sûr... Mais avaient-elles davantage le choix, dans la dernière décennie, que dans celle qui s'ouvre aujourd'hui?   Jean Guisnel © Eric Cabanis/AFP [1] Sébastien Jakubowski: La professionnalisation de l'armée française. Conséquences sur l'autorité. Paris, L'Harmattan, 2008, 306 pages.
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Au Mexique, c'est désormais une véritable guerre civile qui fait rage entre les autorités et les gangs liés aux cartels de drogue, une guerre civile dont la violence dépasse les niveaux atteints par les conflits afghan et irakien: plus de 5000 morts sur l'ensemble de l'année 2008. Une guerre, surtout, où l'armement des gangs va au-delà de tout ce qui a été constaté jusqu'alors en pareil cas. Ont été utilisés contre les forces de l'ordre des AK-47 Kalachnikov, des fusils d'assaut AR-15, des fusils de sniping lourd Barrett (calibre 12,7 mm), des grenades à main, des lance-grenades M203 de 40 mm et des lance-roquettes antichars. Les autorités affirment en particulier avoir saisi un total de 2239 grenades à main au cours des deux dernières années contre 59 pour les deux années précédentes. Leur origine est souvent surprenante: en octobre 2008, la découverte d'une cache a induit la récupération de grenades similaires aux M67 américaines mais fabriquées en Corée du Sud. Les armes automatiques proviennent pour la plupart des Etats-Unis: l'antenne du Bureau of Alcohool, Tobacco, Firearms and Explosives responsable de l'Arizona ainsi que du Nouveau-Mexique a identifié une origine américaine pour 7700 armes saisies au Mexique en 2008 contre 3300 en 2007 et environ 2100 en 2006. Les fusils de sniping en calibre 12,7 mm sont en vente quasiment libre dans la plupart des Etats américains. Certaines armes proviennent du Guatemala. Les gangs font par ailleurs preuve d'une réelle expertise militaire dans la mise en œuvre de cet arsenal. Prenons l'exemple de Los Zetas. En novembre 2007 à Tampico, des marins patrouillant au centre-ville ont été contraints à livrer une véritable bataille rangée contre une équipe de 12 tueurs appartenant à ce gang: lorsque les armes se sont tues, pas moins de 200 étuis de cartouches jonchaient les rues. Or, il faut rappeler que Los Zetas a, à l'origine, été mis sur pied par l'ex-lieutenant parachutiste Arturo Guzman Decena ayant pour l'occasion débauché plusieurs de ses camarades et recruté au sein du Special Air Mobile Force Group, une unité d'élite chargée de la lutte contre le trafic de drogue qui avait notamment bénéficié d'un stage d'entraînement organisé par les Américains à Fort Benning. Plus tard, Los Zetas a également attiré des membres des Kaibiles, une unité rattachée aux forces spéciales guatémaltèques. Si les gangs se renforcent, ce n'est pas le cas de la police mexicaine. Le 21 février dernier, l'état-major de la police à Zihuatanejo a subi une attaque en règle; moins de cinq jours plus tard, 22 policiers sur environ 350 avaient démissionné. Résultat : les autorités font de plus en plus souvent appel aux forces armées. (Assaut, Jean-Jacques Cécile, 24 mars 2009)
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