David Humair

Que dire?

Je me souviens d'un article que deux de mes connaissances, les Dr. Borchert et Eggenberger avaient écrit en 2002 dans la revue "Oesterreichische Militärische Zeitschrift". Cet article leur avait valu les foudres de la hiérarchie car ils avaient osé dire la vérité, à savoir que la politique de sécurité suisse se trouvait être enfermée dans une cage dorée. Cette cage dorée était, selon eux, faite des thèmes sacro saints que sont la neutralité, le système de milice, la concordance et la limitation des ressources.

Je me rends compte que sept années ont passé et que la Suisse est toujours enfermée dans cette même cage. Même pire, cela va en s'empirant: on nous promet d'en renforcer les barreaux.

Que dire? Pourquoi tenons-nous absolument à rester enfermer dans cette cage? Tout montre, jour après jour, que nous devrions en sortir, ne serait-ce que pour cesser de dépenser des sommes colossales pour des choses inutiles alors que l'essentiel n'est pas atteint et pire, même pas envisagé.

A force que nous restions enfermés dans cette cage, nos partenaires finiront un jour par venir nous visiter en désirant voir un des derniers dinosaures vivants, incapable de se défendre dans des eaux infestées de requins...

Qu'on ouvre la porte de la cage, au risque d'étouffer.

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La lecture attentive du rapport sur l'armée 2010 est effarante car elle expose à quel point notre armée est de plus en plus en friche depuis la fin des années '80. Le troisième chapitre intitulé "Rapport sur l'état de la situation" dévoile l'ampleur des dégâts. Certains points sont mentionnés ici, pour montrer comment certains problèmes ont été mal emmanchés depuis trop longtemps: Il n'existe aucune base techniquement unifiée pour une conduite des opérations en réseau; La structure et l'organisation de l'armée sont surdimensionnées au regard de l'évolution démographique; L'effectif de spécialistes à tous les échelons n'est plus assuré; Le personnel militaire disponible pour l'instruction de base est insuffisant; Les formations actives ne sont pas entièrement équipées; La disponibilité du matériel n'est plus garantie; Les lacunes au niveau du matériel apparaissent avant tout dans le domaine de la défense contre une attaque militaire; L'état du matériel est défectueux; En raison de l'âge des collaborateurs civils, il faut s'attendre à une perte importante des connaissances au cours des prochaines années; Un équilibre durable entre les prestations et les ressources ne peut pas être garanti dans les conditions-cadres actuelles; Le parc immobilier de l'armée reste trop important et il existe un besoin cumulé d'entretien; La protection et la sécurité en cas de panne dans les domaines de l'informatique et de la télécommunication sont insuffisantes. A la lecture de ce rapport, on se demande bien si l'on est en Suisse ou dans une république bananière. En clair, pas de doctrine, pas assez de personnel, du matériel défectueux, un savoir-faire qui file, une infrastrucure miteuse et la porte ouverte aux hackers.  Les mesures proposées tiennent plus de la cosmétique que de la thérapie de choc. Les verbes les plus utilisés sont "vérifier", "redéfinir", "examiner", "adapter", "inciter", "élaborer" et "centraliser". Le seul terme quelque peu "osé" est "mettre hors service". C'est dire à quel point on a peur de couper dans le gras. Non, non et non! Pas de doctrine? Pourquoi donc? Il s'agit tout de même du "mode d'emploi" de la chose militaire... Comment peut-on dépenser des milliards en système de conduite alors que nous n'avons même pas la doctrine pour conduire des opérations centrées sur les réseaux. Comment est-il possible qu'on nous parle de problème démographique alors que les recrues d'aujourd'hui sont nées en 1990 (après la fin du bloc soviétique) et que celles qui serviront dans dix ans ont déjà 10 ans. Il ne s'agit pas de faire des projections sur la comète, il s'agit de planifier 2010 en 2000 avec des recrues nées en 1990. C'est pas si sorcier que cela, non? Et s'il y a un problème, il faut agir dans les dix ans! De la clairvoyance et de la volonté, voilà ce qu'il faut. Pour le reste, on pourrait s'étendre pendant des heures. Mais tenons-en nous à cela: l'armée suisse nécessite une sérieuse chimiothérapie et non pas de la chirurgie esthétique. Tailler, enlever, couper, remodeler, éliminer, voilà les verbes qu'il faut dorénavant utiliser. Et tant que les fondements ne seront pas entrepris, rien de réellement concret ne bougera. Il faut redéfinir la milice qui est devenu un concept "fourre-tout" sans queue ni tête. Il faut également repenser la neutralité qui ne sert réellement que dans un cadre bipolaire, pour se placer entre les protagonistes. Il faut définir des alliances fortes nationales et internationales. En termes sécuritaires, la Suisse a un peu trop tendance à oublier qu'elle est entourée par l'Union européenne et l'OTAN (même durant la guerre froide, la Suisse attendait les chars soviétiques intacts, en oubliant que l'OTAN allait peut être aussi faire quelque chose en cas de problème). Finalement, il faut rationaliser l'ensemble des moyens de sécurité suisses. Le fédéralisme à la papa (un canton - une police) montre ses limites dans un monde globalisé et l'armée comme "bouche-trou" n'est pas une solution viable à long terme. Il faut collaborer, penser à des réserves au niveau national, rationnaliser les moyens, le personnel, l'instruction et les infrastructures. Il faut faire revivre USIS et arrêter la politique des plates-bandes. Si cela n'est pas entrepris à tous les niveaux, la réformette tuera définitivement l'armée. Allons-y Mesdames et Messieurs, il y a du boulot.
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On le voyait principalement en France, dans les banlieues. L'usage de la force policière contre "les racailles" n'est plus désiré, car les conséquences sont généralement trop coûteuses, du moins politiquement. L'embrasement des cités fait peur aux politiques. Ceux-ci font donc tout pour que les cités ne s'embrasent pas. Le problème est là. Le politique a un problème, mais ne fait rien de peur que le problème devienne encore plus grand. Ainsi, à cause du prêchi-prêcha des autorités, les policiers se trouvent dans des situations où ils ne peuvent plus remplir correctement leur mission, car il n'est absolument pas souhaité qu'ils utilisent les moyens adéquats pour parvenir à leur fin. En d'autres mots, on préfère que les véhicules de police se fassent "caillasser", que les pompiers se fassent accueillir par des jets de pavés et/ou de machines à laver et que certaines zones s'enfoncent dans le "non-droit", plutôt que de taper fort, vite et bien pour assurer la suprématie de l'état sur l'ensemble du territoire et de la population. L'usage de la force est devenu un tel tabou politique, que la tâche régalienne du maintien de l'ordre et de l'état de droit est désormais sérieusement compromise. Cela a pour conséquence que la petite criminalité avec violence ne fait que croitre car la police et même la justice ne font plus peur aux délinquants. Le non-usage de la force doublé de peines risibles font sourire les petits criminels qui recommencent généralement leurs méfaits dès la sortie du tribunal ou de la prison. Cet état de fait devient aussi la règle en Suisse. L'Etat ne veut plus employer la force. On le voit bien dans l'affaire du forcené biennois qui occupe une vaste partie des médias ces derniers jours. L'Etat est prêt à déployer un énorme dispositif policier, mais n'est pas prêt à utiliser la force. Si un sexagénaire est capable de tirer à bout portant sur un policier, cela veut dire que la police aurait également pu le neutraliser par la force. Pourquoi n'est-ce pas le cas? Il y aura bien-sûr une explication d'ordre tactique qui viendra répondre à cette question (lumière, angle de tir, passants, etc). Je reste persuadé que beaucoup de policiers ne tirent pas, car la peur de la sanction politique sur leur acte, les en dissuade. C'est bien dommage. Utiliser la force de manière ciblée, vite, fort et bien, voilà un concept qui devrait redevenir la norme dans nos sociétés. Cela implique que tous soient prêts à en assumer les conséquences. Sinon, on sombrera dans le non-droit où chacun appliquera la force comme bon lui semble, à "qui mieux-mieux". L'usage de la force est une tâche régalienne. Qu'il le reste.
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Pour diverses raisons relatées amplement dans la presse helvétique, la société militaire privée Aegis Services serait sur le point d'implanter son siège administratif à Bâle. Tout le monde, à commencer par le Prof. Stahel, s'insurge face à cet état de fait, sous-entendant que la neutralité de la Suisse risquait d'être sérieusement remise en question. Le Prof. Stahel lors d'un entretien dans le Tagesanzeiger dit: «Wenn eine Firma mit Sitz in der Schweiz beispielsweise im Irak für die USA operiert, ist das neutralitätspolitisch fragwürdig». Sur le fond, il a peut-être raison, mais j'aimerais ici m'insurger contre le fait qu'il est un peu facile de brandir la protection de la neutralité quand ça nous arrange. On s'insurge contre le fait qu'une société militaire privée s'implante en Suisse, soit. Mais qu'en est-il des banques qui gèrent à qui mieux-mieux les avoir de dictateurs impliqués dans divers conflits, meurtres de masse, actes de terrorisme et autres actes répréhensibles? L'énumération de quelques noms permet d'imager le propos: Mobutu, Marcos, Abacha. Qu'en est-il des divers trafiquants en tous genres, perturbant largement la stabilité de pays, dont les avoirs sont bien souvent dans des banques suisses? Depuis de nombreuses décennies, la Suisse est considérée comme un des centres du blanchiment des capitaux provenant des quatre coins de la terre, selon les dires d'experts. Même si la Suisse possède dorénavant des outils de lutte permettant la dénonciation d'avoirs illicites, il reste à penser que ces actes dénoncés ne représentent que la pointe de l'iceberg. Que penser de la Suisse participant aux activités du régime sud-africain en plein Apartheid? Que penser des entreprises pharmaceutiques qui refusent de baisser les prix de certains médicaments qui permettraient de sauver des pans de population entiers dans certains pays? Là aussi, les intérêts financiers semblent passer avant le respect d'une certaine neutralité. Neutralité, neutralité... Voilà bien un terme que la plupart des Suisses semblent brandir uniquement lorsque ça les arrange bien. On pourrait appeller cela la neutralité à la sauce du jour. Il serait souhaitable de plancher une fois pour toute sur ce terme et de le repositionner correctement. Car il ne faut pas se leurrer, la Suisse n'est neutre que sur le papier et dans la tête de certains politiciens frileux, lorsqu'il s'agit de contribuer à un effort international, par exemple dans le cadre du maintien de la paix. La neutralité avait son rôle à jouer dans l'affrontement est-ouest... Est-ce toujours le cas dans un environnemnt globalisé?
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Je me souviens d'un article que deux de mes connaissances, les Dr. Borchert et Eggenberger avaient écrit en 2002 dans la revue "Oesterreichische Militärische Zeitschrift". Cet article leur avait valu les foudres de la hiérarchie car ils avaient osé dire la vérité, à savoir que la politique de sécurité suisse se trouvait être enfermée dans une cage dorée. Cette cage dorée était, selon eux, faite des thèmes sacro saints que sont la neutralité, le système de milice, la concordance et la limitation des ressources. Je me rends compte que sept années ont passé et que la Suisse est toujours enfermée dans cette même cage. Même pire, cela va en s'empirant: on nous promet d'en renforcer les barreaux. Que dire? Pourquoi tenons-nous absolument à rester enfermer dans cette cage? Tout montre, jour après jour, que nous devrions en sortir, ne serait-ce que pour cesser de dépenser des sommes colossales pour des choses inutiles alors que l'essentiel n'est pas atteint et pire, même pas envisagé. A force que nous restions enfermés dans cette cage, nos partenaires finiront un jour par venir nous visiter en désirant voir un des derniers dinosaures vivants, incapable de se défendre dans des eaux infestées de requins... Qu'on ouvre la porte de la cage, au risque d'étouffer.
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Ca commence vraiment à bien faire. J'ai honte d'être suisse lorsque je vois ça. Le retour des morts-vivants en uniforme, le dimanche soir dans les gares suisses, démontre un manque de conduite notoire. Et désolé si je dis la vérité. Hier soir, gare de Berne, j'ai à peu près vu une centaine de soldats qui rentraient en service. Il n'y en avait pas DEUX qui avaient la même tenue. Et bonjour l'allure. J'ai même entendu des touristes qui trouvaient cela honteux et d'autres qui riaient sous cape. C'est vrai, ça porte à rire. Je dirais même à pleurer. La pire tenue était la suivante: Pantalon de TAZ, savates de gym blanches, T-shirt en dehors du pantalon, sac "F" sur l'épaule avec un Skateboard attaché dessus, une bière dans la main, un cageot de bière dans l'autre et bien-sûr, les piercings et les longs cheveux qui vont bien. Et j'ai des photos qui l'attestent. Ceci est un militaire! Un de ceux qui ira sous les drapeaux pour rendre service à la patrie en cas de coup dur! Le métier des armes, je vous jure que ce n'est pas cela. Le mental est ce qu'il y a de plus important. Et un laissé-allé pareil ne dénote que d'une chose: nous ne sommes pas prêt contre quoi que ce soit. Nous ne sommes pas prêt, car l'ensemble n'accepte plus de mettre des limites claires et les mesures à prendre pour ceux qui ne les respectent pas. L'armée, c'est l'armée. Et ça se conduit. Pas seulement sur des cartes au fond de bunkers insonorisés, mais aussi dans les gares, avec des contrôles serrés. Les échelons supérieurs doivent serrer la vis. La crédibilité commence par là.
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Ca commence dans moins d'une semaine, le compte à rebourd bernois me l'a remis à l'esprit ce matin sur le chemin de mon travail. Comme si j'allais l'oublier! Il n'y a plus que ça. Tout tourne là-autour. La grande bastringue footballistique va bientôt débuter avec son flon-flon habituel, ses petits drapeaux, partout, partout. C'est fou comme la fibre patriote s'associe facilement au ballon rond.  Je ne sais pas quel cri d'oiseau suisse il faut associer au "cocorico" français mais là, j'en ai presque la nausée. Drapeau suisse rectangle avec pub Carlsberg, drapeaux suisses sur les voitures, ambiance cortège diplomatique, drapeaux suisses aux balcons faisant concurrence aux drapeaux portugais, espagnols, français ou turcs: tiens, dans ce quartier, c'est plutôt rouge et vert, là, plutôt rouge-blanc-bleu... Drapeaux suisses dans les vitrines pour vanter des nouveaux caquelons à fondue, du coup que des supporters hollandais auraient envie d'en manger une petite avant de monter dans les gradins. Drapeaux suisses, drapeaux suisses, drapeaux suisses. Impréssionnant de voir le réveil de la fibre patriotique du buveur de bière helvétique après le troisième but et la dix-septième bière. Impréssionnant de voir cette suspente de linge national aux balcons de nos concitoyens à l'avant-veille du coup de sifflet.  Mais qu'ont-ils fait tous ces braves patriotes, le jour où il a fallu voter, servir ou montrer un élan de solidarité? Où étaient-ils le jour où il a fallu porter le drapeau suisse sur la manche d'un uniforme? Où étaient-ils le jour des bonnes actions pour l'ensemble?  Le patriotisme "petit drapeau" passera comme passent les mi-temps et sous peu chacun retournera à son marasme individuel où la nation ne représente plus grand'chose et où l'affichage d'un drapeau peut paraitre fachisant.
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La science-fiction est donc devenue réalité. L'acquisition de robot de combat permet effectivement d'épargner des vies. Que ce soit avec des robots du type SWORDS ou d'autres, capables de remplir d'autres missions, comme par exemple des robots de garde (fusil sur trépied avec système de surveillance, détecteur de mouvement et vision nocturne), il devient possible de remplir toute une gamme de missions militaires en n'exposant plus aucune troupe. A titre d'exemple, un secteur relativement grand ne peut être gardé plus que par un soldat, surveillant des écrans reliés à des robots de combat. Ce type de moyen donne de sérieuses options aux troupes sur le terrain, n'exposant pas directement les soldats au feu ennemi. Les options tactiques sont multiples, sachant que ce robot est d'une très bonne mobilité. Divers autres programmes étant en cours, il sera de plus en plus fréquent de voir des personnels accompagnés de robots, ce qui aura diverses implications sur la conduite sous le feu. L'introduction de robots de combat devient finalement une réalité. Même si le processus d'acquisition a été accéléré par le programme "Urgent Material Release" de la "Rapid Fielding Initiative", le temps pour la mise en place de ce type de moyen a été relativement long (j'ai eu la chance de voir le prototype avancé en décembre 2004 à l'Army Science Conference, soit près de trois ans auparavant). L'entrainement des troupes à travailler avec des robots (appréhension de problèmes et temps de réaction différents, analyse de changement de situation presque nul pour les robots, principalement si ceux-ci sont autonomes) doit être rigoureux afin d'éviter que des tirs fratricides ne viennent assombrir le tableau (dans le cas de SWORDS, il est à rappeler qu'un opérateur prend les décisions). Dans l'optique de moins exposer le soldat au feu, la Suisse devrait aussi songer à acquérir/développer des robots de combat pouvant remplir des fonctions de base (garde, support de feu, MEDEVAC, etc).
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Le rôle de la France sur l'échiquier international semble avoir pris un tournant radical depuis l'élection de Nicolas Sarkozy. Le tiède prêchi-prêcha chiraquien semble faire place à une fougue nouvelle et ambitieuse qui permettra certainement à la France de reprendre sa juste place au niveau mondial et de montrer que la Vieille Europe a plus d'un tour dans son sac. L'heureux dénouement de l'affaire des infirmières bulgares en Lybie, rendu possible par l'implication directe de la première Dame de France, montre qu'il est possible de "faire d'une pierre deux coups" sur la scène internationale. Premièrement, la France montre qu'il est possible de ramener un "état voyou" sur le droit chemin, tout en renforçant les liens entre l'Europe et l'Afrique du Nord. Deuxièmement, la France montre que la voie diplomatique reste encore d'actualité dans la résolution de problèmes entre pays, tout en montrant également que la France reste un acteur majeur et que son poids reste non négligeable. Troisièmement, le Président Sarkozy démontre que le Chef de l'Etat et son plus proche entourage sont prêts à s'engager et à aller sur le terrain pour trouver des solutions à des problèmes délicats. Finalement, le Président Sarkozy montre aux autres leaders actifs européens (notamment la Chancelière Merkel) qu'ils peuvent compter sur son enthousiasme et sa détermination. Restera à voir si cela reste valable pour d'autres dossiers épineux, comme la Constitution Européenne.
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L'expansion de mondes virtuels tels Second Life ou There.com est une réalité qui touche plusieurs millions d'utilisateurs dans le monde (pour SL: 7'256'167 résidents au 17 juin 2007). Toutes sortes d'avatars viennent lier contact (personnels, financiers, commerciaux) au sein d'un monde vitruel permettant à peu près tout ce que permet une vie réelle. Une des activités posant problèmes est qu'il est désormais possible d'y dépenser des sommes non-négligeables d'argent (pour le 17 juin 2007, 1'703'492$). Il est bien clair que la plupart des activités y est bien intentionnée. Mais certaines personnes et associations malveillantes ont certainement compris le potentiel des "secondes vies". Ainsi, les activités virtuelles délictueuses de personnes réelles dans un monde virtuel pourraient rapidement devenir les activités réelles de personnes réelles dans un monde réel.   En termes sécuritaires, notamment dans le cadre d'activités de blanchiment d'argent, de planification opérationnelle, de ternissement de réputation et autres activités délictueuses, il est important de comprendre que l'environnement à changer et s'étend bien au-delà du réel, avec de réelles applications virtuelles.
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Une étape importante dans la lutte face au virus de la grippe aviaire H5N1 a été franchie récemment par des chercheurs de Bellinzone, par immunisation de souris grâce une innoculation d'anticorps humains issus de patients ayant survécus à la maladie. Les souris témoins ont toutes succombées à une charge virale conséquente alors que chez les souris immunisées, 58 individus sur 60 ont survécu à la même dose létale. De plus, il a été montré que le virus est resté localisé aux poumons et ne s'est pas propagé dans le reste de l'organisme. Ce genre de résultats offre une nouvelle option dans la lutte contre le virus H5N1, même s'il va falloir attendre quelques années avant que ce type de traitement soit commercialisé. Prévention et vaccination restent les meilleures parades face à une épidémie, tout en espérant qu'aucune mutation ne vienne faciliter la transmission du virus de l'animal à l'homme.
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Pour revenir sur ce qui s'est passé récemment à Virginia Tech, il est intéressant de noter que le sud-coréen Cho Seung-hui a tué 33 personnes en tirant 170 coups en 9 minutes avec un Glock 19 d'une capacité de 15 coups. Cela veut dire qu'il aurait rechargé son arme au moins 12 fois ou fait encore plus de changement de magasins ou aurait même pris le temps de remunitionner ses magasins. S'il n'aurait pas été très précis, sa capacité à tirer pareil nombre de coups démontre par contre sa détermination et un certain sang-froid. Cela prouve que la volonté de tuer est primordial et que le passage à l'acte l'emporte sur le choix des moyens. Si Cho Seung-hui a utilisé deux armes de poings, il aurait tout aussi bien pu utiliser d'autres moyens, du moment qu'il avait décidé de passer à l'acte. S'il est clair que la restriction d'accès aux armes peut freiner ce genre de carnage, elle ne va jamais les endiguer définitivement. Plutôt que de se concentrer sur les moyens (ici les armes à feu), nos sociétés feraient plutôt bien de se concentrer sur les causes. De plus, il faudra bientôt considéré les lieux publics comme des infrastructures critiques nécessitant une protection accrue. A quand des détecteurs de métaux dans les écoles?
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Souvent l'accès au réseau internet est difficile pour les militaires en opérations, à cause de la configuration du terrain et d'une infrastructure terrestre inappropriée. Cela va bientôt ne plus être le cas grâce à IRIS (Internet Router in Space), un routeur internet mis au point par le Département de la Défense américain, Intelsat General et le géant du networking Cisco. Selon le CEO d'Intelsat Bill Shernit: "IRIS will enable U.S. and allied military forces with diverse satellite equipment to seamlessly communicate over the Internet from the most remote regions of the world." Dans le cadre de coalitions, un système comme IRIS permettra de communiquer malgré des systèmes non compatibles, ce qui est un net saut en avant.
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Un satellite a récemment pu être ravitaillé par un système autonome à 300 miles d'altitude, après avoir été lancés communément de Cape Canaveral. Selon la DARPA, le module ravitailleur ASTRO a transferé avec succès 10 kilos d'hydrazine (combustible) à NextSat. Pour ensuite les reprendre, démontrant la réversibilité du système. Le projet Orbital Express financé par la DARPA devrait permettre à long terme de faire diminuer les coûts de fabrication et d'entretien de satellites en faisant augmenter drastiquement leur durée de vie. Plusieurs tests devront être encore réalisés dans un futur proche. A plus long terme, ce système permettra de ravitailler de plus gros satellites et même de futures stations spatiales.
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L'USAF Cyberspace Command verra le jour le 1er Mai 2007 et passera au rang de "Major Command" sous peu. Basé à Barksdale AFB en Louisiane, il sera commandé par le Général Robert Elder. Cette nouvelle entité aura trois missions principales: Maintenir et protéger la cyber-infrastructure de l'USAF pour assurer un accès constant et sûr pour chacun de se membres et pour protéger les données. Défendre la cyber-infrastructure pour éviter tout brouillage et autre "jamming". Attaquer les infrastructures adverses. Il est intéressant de voir que le "Cyberspace" est devenu stratégique aux Etats-Unis, qui lui attribue dès lors un "Strategic Command".  Il est toutefois difficile de juger l'amplitudes des missions de ce nouveau commandement, notamment au niveau offensif. Reste aussi à savoir si l'USAF Cyberspace Command sera en concurrence avec la National Security Agency, dont les missions se jouent aussi principalement dans le Cyberspace. Il est souvent fréquent que les agences américaines soient redondantes et fassent perdre à l'ensemble une synérgie si vitale. Si la Suisse est dotée d'une capacité "cyberspace", il est encore peu probable que le tout soit coordonné au niveau stratégique.
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Si la Suisse est un exemple en la matière, la sûreté des dépôts de munition en Irak semble être un casse-tête sans fin pour les militaires américains. Suite à l'invasion en 2003, plusieurs millions de tonnes de munitions auraient été laissés sans aucune surveillance, permettant les pillages en tous genres. Robert Gates le dit lui-même à propos de l'Irak: "The entire country was a big ammo dump", montrant à quel point la problématique est prise au sérieux au Pentagone. Selon le General Accounting Office (GAO), la plupart des munitions utilisées dans les "Roadside bombings", responsables de plus de 70% des morts et blessés américains, serait issue de stocks non-gardés. Reste dorénavant à savoir comment la coalition va s'y prendre pour sécuriser tout cela? Si plusieurs options existent, la tâche en reste néanmoins colossale. Toujours selon le Secrétaire à la Défense: "We're doing our best to try and find them but, given the expanse of the country and all the other tasks that the military is trying to carry out there, it's a huge task." Voilà précisément le genre de problématique où la Suisse pourrait apporter un savoir-faire considérable de par sa longue tradition de stockage et de sécurisation de munition.
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Les quinze marins et fusiliers marins britanniques capturés par les Iraniens alors qu'ils patrouillaient à bord de deux bateaux à l'embouchure du Chatt al-Arab sont à la source d'intenses tractations diplomatiques entre Londres et Téhéran notamment sur le fait qu'ils auraient violé les eaux territoriales iraniennes. L'embouchure du Chatt al-Arab (confluent du Tigre et de l’Euphrate) marque la frontière entre l’Iran et l’Irak et permet un intense trafic fluvial et maritime régional. Selon les autorités britanniques, ce serait d’ailleurs suite à un contrôle d’un navire suspect que les Britanniques se seraient retrouvés encerclés par des navires iraniens qui les auraient menés dans leurs eaux.  Difficile donc de dire si les Britanniques faisaient réellement une reconnaissance dans les eaux iraniennes ou si les Iraniens cherchent à se prémunir de toute incursion pouvant mener à une reconnaissance de détails de certains de leurs sites.  Quant aux prisonniers, on peut se souvenir des faits relatés par Andy McNab dans Bravo Two Zero et souhaiter qu'ils ne subissent pas le même sort lors d’interrogatoires musclés.
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On s'en souvient, les allégations de Colin Powell au Conseil de sécurité de l'ONU, quant aux dimensions du programme d'armes de destruction massive de Saddam Hussein, avaient plutôt l'air grand-guignolesques. Suite à cela, il serait raisonnable de s'interroger aujourd'hui sur la qualité et la crédibilité des informations américaines sur le programme nucléaire iranien. L'acquisition de renseignements de qualité est-elle possible sans une présence humaine sur le terrain? Le SATINT (Satellite Intelligence) peut donner de bons résultats mais n'est absolument pas la panacée. A nouveau, sans observation directe, sans débriefing de transfuges, sans interview de scientifiques, sans accès aux listes de matériels sensibles importés par l'Iran, il est très difficile d'estimer véritablement qu'elle est l'ampleur de ce programme. Il est fort probable qu'avec pareil état de fait, les États-Unis se trouvent à devoir justifier de manière boiteuse une potentielle attaque sur les infrastructures nucléaires de l'Iran. Un renforcement des moyens de renseignement autres que SATINT sont primordiales. Au risque de se retrouver à devoir frapper un pays sur des suppositions boiteuses formulées par un seul agent sur le terrain (au même titre que Robert Baer en Irak).
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Certaines firmes, comme Chiquita ou Gazprom basent leur protection sur des groupes armées plus ou moins légaux. Dans le cas de Chiquita, c'est pour "calmer" les syndicats et se débarrasser des rebelles encombrants que la firme aurait fait appel à l'AUC, une milice armée d'extrême-droite. Dans le cas de Gazprom, un projet de loi serait bientôt finalisé à la Douma pour permettre aux entreprises stratégiques de protéger militairement leurs propres infrastructures, de manière indépendante. Mélange de tendance actuelle de recours systématiques aux services de Compagnies Militaires Privées comme Blackwater ou DynCorp, de vieilles méthodes d'intimidation dignes des grandes années de la Guerre Froide (Affaire des Contras, par exemple) et de recours à des entreprises de sécurité plus classiques, les scénarios envisagés par les grandes entreprises, pour protéger leurs intérêts, montrent toutefois une tendance commune: le vide sécuritaire laissé par les Etats doit être comblé d'une manière ou d'une autre, chacun s'attelant à être le plus transparent possible. Lorsqu'on sait que le plus grand danger pour un Irakien n'est pas de subir les effets d'un kamikaze, mais bien de tomber sous les balles d'un "contractor" (source connue de l'auteur), on peut se dire que la législation internationale dans le domaine de la sécurité privée et du recours aux entreprises militaro-sécuritaires, nécessite rapidement une mise à jour.
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Au vu de ce qu'il se passe en Irak, on pourrait se dire que s'il y a bien un pays à qui cela profite, c'est l'Iran. Saddam Hussein, pire ennemi de l'Iran au Moyen-Orient, renversé; grande majorité des troupes américaines épinglées sur le tapis irakien, ne laissant ainsi que d'improbables options pour attaquer l'Iran; et bien sûr un discrédit de l'opinion mondiale quant à la politique américaine. De plus, dans les régions chiites de l'Irak, un vide sécuritaire permet à l'Iran de se positionner et de le combler. Le Sud irakien, semi-autonome selon la nouvelle constitution, s'est politiquement rapproché de l'Iran. L'Iran peut donc se réjouir de la situation en Iraq et endosser un rôle de "pouvoir régional" au même titre que le Brésil, la Turquie ou l'Afrique du Sud. Toutefois, la résolution de problèmes internes majeurs et l'amélioration des relations avec les Etats-Unis et, dans une moindre mesure, avec l'Europe, sont cruciales pour que ce rôle passe de sournois à ouvert puis reconnu. La scène politique internationale doit comprendre que l'Iran a un rôle positif à jouer dans la région, tout comme ce dernier doit accepter qu'il doit absolument s'adapter et se soumettre à certains standards internationaux, sous peine d'être mis au ban de manière constante. Le bourbier irakien n'aura donc d'issues que si tous les acteurs se mettent au travail de manière constructive.
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