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L'Institut de recherche de la Défense norvégienne appelle à un effort national coordonné dans
le domaine de la technologie des drones, dans le sillage du succès de l'entreprise norvégienne Prox Dynamics AS. Fin octobre, cette société a reçu une commande de l'armée américaine portant sur son système PD-100 Black Hornet, un hélicoptère de poche chargé d'espionner l'ennemi. Prox Dynamics est désormais chargée de développer une technologie similaire pour des petites unités d'infanterie et des forces spêciales de l'armée américaine. Ce contrat de 2,5 millions de dollars fait suite à un autre, plus conséquent, signé fin 2011 avec les forces armées
britanniques pour la livraison d'une centaine de Black Hornets. Chaque unité ne pèse que I6 grammes, pour une coque longue de 120 mm. Le poids avec la station au sol de commande n'excède pas 1,4 kg.
Jusqu'à présent, l'armée norvégienne n'avait pas acquis ce drone, estimant qu'il ne correspondait pas à ses besoins les plus pressants.
le domaine de la technologie des drones, dans le sillage du succès de l'entreprise norvégienne Prox Dynamics AS. Fin octobre, cette société a reçu une commande de l'armée américaine portant sur son système PD-100 Black Hornet, un hélicoptère de poche chargé d'espionner l'ennemi. Prox Dynamics est désormais chargée de développer une technologie similaire pour des petites unités d'infanterie et des forces spêciales de l'armée américaine. Ce contrat de 2,5 millions de dollars fait suite à un autre, plus conséquent, signé fin 2011 avec les forces armées
britanniques pour la livraison d'une centaine de Black Hornets. Chaque unité ne pèse que I6 grammes, pour une coque longue de 120 mm. Le poids avec la station au sol de commande n'excède pas 1,4 kg.
Jusqu'à présent, l'armée norvégienne n'avait pas acquis ce drone, estimant qu'il ne correspondait pas à ses besoins les plus pressants.
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Les conférences pour la Paix – obsolètes ?
Alexandre Vautravers Professeur de Relations internationales Les difficultés rencontrées par Lakhdar Brahimi et la conférence de « Genève 2 » sur la Syrie sont-elles symptomatiques d’une nouvelle ère en matière de résolution des conflits ? Que peut-on attendre des discussions réouvertes entre les deux Corées ?
Les conflits évoluent. Leurs acteurs aussi. Au XIXe siècle et durant la première moitié du XXe xiècle, les guerres industrielles et mondiales étaient menées par des alliances de Nations, où la primauté du pouvoir Politique sur le militaire reposait sur une forte centralisation et une hiérarchie transparente. Pour mettre une fin à ces conflits, s’il était utile de passer par des intermédiaires, l’identité des signataires ne faisait aucun doute. La guerre froide et les guerres de décolonisation ont divisé les conflits en deux types : la « vraie » guerre que tous les états-majors et les opinions publiques ont imaginée, mais qui ne s’est pas réalisée ; et la guerre « réelle » qui avait lieu constamment dans le Tiers monde, généralement entre proxys. La crise de Suez démontre bien que seules les puissances nucléaires comptent. Et l’ONU parvient ainsi à dépasser la paralyse de son Conseil de Sécurité – par la création des « casques bleux. » Une solution pragmatique, qui repose avant tout sur l’accord des parties au conflit, sur le terrain. Les dernières décennies, cependant, nous ont montré un Conseil de Sécurité de l’ONU plus actif et résolu : pensons au Koweit (1991), au Kossovo (1999) ou à la Libye (2011). On peut donc penser que c’est à nouveau l’ONU qui détient les clés des conflits contemporains. Or le conflit syrien démontre les limites de cette interprétation : le Conseil de Sécurité est divisé, donc paralysé ; les conférences et les négociations de paix achoppent sur des questions fondamentales – de légitimité et de représentation. Les discussions parallèles (Track 2) sont confrontées aux intérêts d’autres Etats dans la région, qui soutiennent et alimentent le conflit. Enfin, les initiatives sur le terrain sont confrontées aux dangers des combats – comme le démontre l’attaque récente, au mortier, d’un convoi du Croissant rouge syrien. Les conférences de Paix, les Bons offices, ont-ils fait leur temps ? Sommes-nous capables de trouver des interlocuteurs légitimes et responsables ? Négocie-t-on la paix ou l’après-guerre ? Autant de questions qui se posent aux belligérents, à la communauté internationale, à nos diplomates. Les 13 et 14 février prochains, ces questions seront au centre des débats, lors de la 19e conférence internationale humanitaire, à Genève. http://www.webster.ch/international-relations/international-humanitarian-conference
Les conflits évoluent. Leurs acteurs aussi. Au XIXe siècle et durant la première moitié du XXe xiècle, les guerres industrielles et mondiales étaient menées par des alliances de Nations, où la primauté du pouvoir Politique sur le militaire reposait sur une forte centralisation et une hiérarchie transparente. Pour mettre une fin à ces conflits, s’il était utile de passer par des intermédiaires, l’identité des signataires ne faisait aucun doute. La guerre froide et les guerres de décolonisation ont divisé les conflits en deux types : la « vraie » guerre que tous les états-majors et les opinions publiques ont imaginée, mais qui ne s’est pas réalisée ; et la guerre « réelle » qui avait lieu constamment dans le Tiers monde, généralement entre proxys. La crise de Suez démontre bien que seules les puissances nucléaires comptent. Et l’ONU parvient ainsi à dépasser la paralyse de son Conseil de Sécurité – par la création des « casques bleux. » Une solution pragmatique, qui repose avant tout sur l’accord des parties au conflit, sur le terrain. Les dernières décennies, cependant, nous ont montré un Conseil de Sécurité de l’ONU plus actif et résolu : pensons au Koweit (1991), au Kossovo (1999) ou à la Libye (2011). On peut donc penser que c’est à nouveau l’ONU qui détient les clés des conflits contemporains. Or le conflit syrien démontre les limites de cette interprétation : le Conseil de Sécurité est divisé, donc paralysé ; les conférences et les négociations de paix achoppent sur des questions fondamentales – de légitimité et de représentation. Les discussions parallèles (Track 2) sont confrontées aux intérêts d’autres Etats dans la région, qui soutiennent et alimentent le conflit. Enfin, les initiatives sur le terrain sont confrontées aux dangers des combats – comme le démontre l’attaque récente, au mortier, d’un convoi du Croissant rouge syrien. Les conférences de Paix, les Bons offices, ont-ils fait leur temps ? Sommes-nous capables de trouver des interlocuteurs légitimes et responsables ? Négocie-t-on la paix ou l’après-guerre ? Autant de questions qui se posent aux belligérents, à la communauté internationale, à nos diplomates. Les 13 et 14 février prochains, ces questions seront au centre des débats, lors de la 19e conférence internationale humanitaire, à Genève. http://www.webster.ch/international-relations/international-humanitarian-conference
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Drones norvégiens
TTU No 910, 13 novembre 2013.
L'Institut de recherche de la Défense norvégienne appelle à un effort national coordonné dans
le domaine de la technologie des drones, dans le sillage du succès de l'entreprise norvégienne Prox Dynamics AS. Fin octobre, cette société a reçu une commande de l'armée américaine portant sur son système PD-100 Black Hornet, un hélicoptère de poche chargé d'espionner l'ennemi. Prox Dynamics est désormais chargée de développer une technologie similaire pour des petites unités d'infanterie et des forces spêciales de l'armée américaine. Ce contrat de 2,5 millions de dollars fait suite à un autre, plus conséquent, signé fin 2011 avec les forces armées
britanniques pour la livraison d'une centaine de Black Hornets. Chaque unité ne pèse que I6 grammes, pour une coque longue de 120 mm. Le poids avec la station au sol de commande n'excède pas 1,4 kg.
Jusqu'à présent, l'armée norvégienne n'avait pas acquis ce drone, estimant qu'il ne correspondait pas à ses besoins les plus pressants.
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Les petits cadeaux sont habituels dans les rencontres internationales. Elles prennent la forme d’une bouteille de vin, d’une cravate et de la désormais habituelle clé USB, contenant diverses informations sur la conférence. L’habitude a été respectée au G20 à Saint-Petersburg, chaque dirigeant a reçu clé USB et chargeur GSM. Alerté, Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen, a confié ces précieux cadeaux aux services secrets allemands, comme le révèle le Corriere et la Stampa aujourd’hui. Conclusion des experts informatiques: «La clé USB et les câbles électriques sont adaptés pour la collecte illégale de données des ordinateurs et des téléphones portables.»
Celui qui n’est pas espionné aujourd’hui n’est aujourd’hui pas digne de gouverner! D’une certaine façon, c’est rassurant de savoir que le président du Conseil européen constitue une cible potentielle d’écoute. A ceux qui doutaient de l’utilité du président du Conseil européen, c’est désormais prouvé. Plus sérieusement, cette affaire vient, à point nommé. Elle permet de relativiser le NSA-Gate et les révélations d’écoutes par l’agence américaine. Cette affaire rappelle que les écoutes ou tentatives d’espionnage les plus nombreuses et hostiles ne viennent pas des Américains mais des Russes ou des Chinois. Il est de notoriété quasi-publique que la moitié des diplomates chinois ou russes en poste à Bruxelles ont une conception de la diplomatie davantage fondée sur l’écoute que sur la parole… Cette révélation intervient aussi, alors que les tensions entre Russes et Européens vont aller croissants à l’approche du sommet du partenariat oriental, prévu pour fin novembre 2013.
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29 OCTOBRE 2013.- Lorsque le chef d'Etat-major Benny Gantz a prononcé un discours très médiatisé en octobre, les principales menaces auxquelles Israël pourrait être confronté dans l'avenir, il a évoqué un sabotage informatique comme une préoccupation majeure avertissant qu'une cyber attaque sophistiquée pourrait un jour amener la nation à la paralysie. Apparemment, il parlait en connaissance de cause et il ne s'agissait pas que de supposition. Une telle attaque avait déjà eu lieu au mois de septembre.
Des experts en cyber sécurité ont raconté à l'Associated Press qu'un mois avant son discours, une artère importante dans le réseau routier national d'Israël dans la ville septentrionale de Haïfa a été fermé en raison d'une cyber attaque qui a causé des centaines des milliers de dollars de pertes ainsi que des perturbations énormes sur les routes. Le 8 septembre, une cyber attaque utilisant un cheval de Troie (programme informatique malveillant que les utilisateurs installent sans le savoir et qui peut donner aux pirates un contrôle complet sur un système) a ciblé le système de caméra de sécurité de la route à péage des tunnels du Carmel. L'attaque a provoqué une fermeture des tunnels durant vingt minutes. Le lendemain, les tunnels ont de nouveau dû fermer pendant huit heures causant des embouteillages massifs! La société qui gère l'autoroute à péage a nié avoir été piraté parlant seulement d' un problème de communication, mais les enquêteurs pensent que l'attaque était l'œuvre de pirates de haut niveau semblable au groupe de hackers Anonymous qui a mené des attaques contre les sites israéliens en avril. L'attaque n'était assez sophistiquée pour être l'œuvre d'un gouvernement ennemi comme l'Iran.
Si Israël est une cible fréquente pour les pirates mais cette attaque montre qu'un nouveau pas a été franchi. Les tunnels du Carmel sont importants pour Haifa, la troisième ville d'Israël, car ils peuvent servir comme abri public en cas d'urgence. «Les sites gouvernementaux israéliens reçoivent des centaines, parfois des milliers de cyber attaques chaque jour», a déclaré Ofir Ben Avi, chef de la division du site Web du gouvernement. Pendant l'opération «PILIER DE LA DEFENSE» dans la bande de Gaza en novembre 2012, des dizaines de millions d'attaques de sites Web israéliens ont eu lieu.
L'incident est exactement le scénario que Gantz a décrit dans son discours. Selon lui, les futures batailles d'Israël pourrait commencer par une cyber attaque contre des sites Web qui offrent des services quotidiens aux citoyens d'Israël. Les feux de circulation pourraient cesser de fonctionner, les banques pourraient être paralysées. Oren David, un membre de l' unité anti-fraude internationale de la société de sécurité de RSA, a déclaré que bien qu'il n'avait pas d'information au sujet de l'incident du tunnel, ce genre d'attaque «est la marque d'une nouvelle ère. (…) La plupart de ces systèmes sont automatisés, notamment en ce qui concerne la sécurité. Ils sont automatisées et ils sont télécommandés, que ce soit sur Internet ou ailleurs, ils sont donc vulnérables aux cyber attaques et Israël est parmi les pays les plus ciblés.»
En juin, le premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré que l'Iran et ses mandataires du Hezbollah et du Hamas ont ciblé les systèmes essentiels d' Israël tels que son réseau d'eau, son réseau électrique, les trains et les banques. «Chaque domaine de la vie économique civile et militaire est une cible potentielle ou réelle pour des cyber attaques.»
En raison de menaces constantes, Israël a émergé comme un chef de file mondial en matière de cyber sécurité avec des unités militaires qui développent une grande partie des technologies en matière de cyber défense. L'année dernière, l'armée a formé sa première unité de cyber défense. L'Iran et d'autres entités hostiles ont piraté avec succès des serveurs israéliens cette année, des opérations discrètement autorisées par le Gouvernement de l’Etat hébreu afin de suivre les hackers et les nourrir de faux renseignements. Israël a aussi lancé ses propres attaques informatiques sophistiqués contre ses ennemis, y compris le ver Stuxnet qui a causé des dommages importants au programme nucléaire iranien.
La compagnie nationale d'électricité d'Israël a lancé une formation pour enseigner a ses ingénieurs comment détecter des infiltrations malignes dans le système. Le programme est géré conjointement avec CyberGym, une société de cyber défense fondé par des agents des services secrets israéliens, qui s'occupe de sécuriser des grandes sociétés tel que la compagnie du gaz, du pétrole, des compagnies de transport et autres sociétés financières. Environ vingt-cinq employés d'âge moyen ont suivi la première journée d'entraînement. Le cours doit former des milliers de travailleurs de la compagnie d'électricité. Le pays est particulièrement vulnérable parce qu'Israël n'a pas d'accords électriques avec les pays voisins, l'ensemble de cette infrastructure essentielle du pays dépend d'une seule entité.
Source Koide9enisrael, publié par David Illouz
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15 octobre 2013.- Le mini-drone Tracker de Cassidian a remporté l’appel d’offres du Ministère de la défense d’Autriche le 14 octobre face à dix autres concurrents. Il sera le premier système de drone opéré par l’armée autrichienne. Bien que le ministère de la Défense autrichien ait attribué 18 millions d’euros pour l’acquisition d’un système de drone, il ne dépensera que 3 millions d’euros pour acquérir six systèmes Tracker comprenant chacun trois aéronefs. Le budget restant de 15 millions d’euros servira probablement à l’acquisition d’un système de drone de plus grande envergure.
Le Tracker sera opéré par le fournisseur de télécommunications autrichien Kapsch Group, pourtant peu connu pour son implication dans le secteur de la défense. Les premiers Tracker seront livrés en 2013, tandis que Kapsch Group fournira la formation des équipages au champ de tir d’Allentsteig.
Le Tracker est un drone bimoteur à fuselage bi-poutre et équipé du système d’imagerie ELOP conçu par Elbit Systems. Conçu par la société française SURVEY Copter et commercialisé par Cassidian (EADS), il est opéré par l’armée française depuis 2010. Il a déjà été déployé en Autriche dans le cadre de l’exercice «EUROPEAN ADVANCE 2010». Le Tracker est lancé à la main ou catapulté. Il a une envergure de 3,6 mètres, une masse de 8,5 kg et possède un rayon d’action de 10km pour une autonomie de 90 minutes. Sa vitesse est de 100 km/h à une altitude maximale de 600 mètres.
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Leçons des combat contemporains…
Thierry Allemand, 9 juin 2009, http://www.cirpes.net/article277.
Dans les combats, le caporal et ses actes sont politico-stratégiques
Les actions militaires à Falloudja (2004), au sud Liban (2006) et à Gaza (2008-2009) sont des exemples significatifs des nouveaux paradigmes dans lesquels s’inscrivent les actes de combats contemporains. Ceux-ci sont la traduction et la conséquence de l’asymétrie qui caractérise les acteurs puisque ces combats – quand combat il y a – opposent des armées occidentales technologistes à des groupes armées, utilisateurs innovants en récupérations et détournements technologiques. Dès lors le soldat occidental devient de moins en moins efficient puisqu’il ne s’affronte pas à un égal, ou prétendu tel, mais à un autre qui lui pose bien des problèmes et dont le moindre n’est-il pas de le renvoyer à lui-même: à ce qu’il fait, à qui il est, et à quoi il sert.
Falloudja 2004 : circuler dans les propriétés privées !
Dans cette ville moyenne de moins de 300’000 habitants, s’était constituée une base sunnite de résistance à la présence américaine. Durant l’année 2004, une première série d’opérations est lancée en avril, appuyées par des bombardements, destructeurs mais peu efficaces pour briser la résistance.
L’ensemble des combattants représente l’équivalent d’une brigade OTAN mais va imposer à l’armée américaine de mobiliser, pour en venir à bout, 13 groupements tactiques interarmées, ce qui représente quasiment l’armée de Terre française au complet. Dans ces journées d’affrontements terribles, une innovation quasi inaperçue va prendre place. Pour résoudre la difficulté à se déplacer sur les axes normaux (rues, avenues, boulevards), les forces américaines vont emprunter les arrières cours des maisons bordant les voies de circulations et même, si nécessaire, avancer dans les maisons passant de l’une à l’autre à couvert; autrement dit, créer des chemins au sein des habitats via la destruction des limites de propriété de chacune et la destruction de murs de clôture, d’espaces privés et de murs tout court.
Sud Liban 2006 : les combats disséminés !
L’armée israélienne a appliqué la méthode qui consiste à réaliser un fichage, préalable à la fois géographique et social, des habitants d’une zone. Un tel fichage est ensuite utilisé lors de l’intervention armée en bouclant la zone considérée et en pratiquant à l’intérieur des assassinats
sélectifs d’opposants, meneurs et militants répertoriés, afin de terroriser la population et de neutraliser ses envies de résistances. Les théoriciens israéliens attendent de cette méthode un «saut de conscience» qui induirait ces populations à mettre en œuvre des approches politiques en lieu
et place d’actions terroristes!
Gaza 2008-2009 : faire la synthèse des deux !
Tous les récits de l’opération militaire à Gaza disent la même chose : face à un adversaire qui tient sous ses feux les axes classiques de pénétration, l’armée israélienne utilise la méthode «Boukris» qui consiste aussi à créer en lisière des axes existants des voies de circulation à l’aide d’immenses bulldozers qui se frayent un passage au travers des maisons et arrière-cours, par où s’engouffrent les forces armées ainsi dégagées de la menace militaire. Dans le même temps, cette intrusion, pas à pas à l’intérieur des maisons, permet le contrôle des populations et l’élimination des personnes fichées.
Les questions qui naissent des techniques de combat
Tout cela peut apparaître comme de bonnes réponses en termes de techniques de combats mais en vérité, ils soulèvent des questions fondamentales : quelles sont les valeurs politiques défendues ? Une armée de type occidental, bras armé d’un État démocratique est-elle en droit de bafouer
un des droits fondamentaux de la démocratie, la propriété privée ? Jusqu’alors seule des armées communistes avaient rompus ce pacte, par exemple les forces de la Communes de 1871 et l’Armée Rouge entre 1942/45. Jusqu’où s’applique le principe «Politique de contrôle» de la société sur son armée ? Une armée de type occidental est-elle autonome dans le choix de ses méthodes de combats et sa technicité l’autorise-t-elle à faire ce que semble lui permettre son simple jugement de technicien de l’engagement armé ? Comment se prémunir contre l’impérialisme de la technologie ? Une armée de type occidental est-elle obligée de reproduire les formes industrielles de mobilisation des ressources en capital/travail ou doit-elle justement intervenir avec des formes archaïques qui préservent son essence et garantissent son action ? Comment les formes de conscriptions peuvent-elles dépasser les formes sociales contemporaines ? Une armée de type occidental est-elle engagée de fait dans un processus de privatisation (armée privées US en Irak) induite par la professionnalisation, elle même fille de la technologie ..
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Durant le premier semestre 2013, la Suisse a exporté du matériel militaire pour une valeur de 195 millions de francs, ce qui correspond, par rapport à l’année 2012, à une baisse d’environ 53%. La plus grande partie de ce matériel est exportée dans des Etats européens ou des pays orienté vers l’Ouest, qui appliquent, comme la Suisse, un contrôle des exportations. En tête des acquéreurs, l’Allemagne, l’Italie, les Etats-Unis, l’Espagne et la Grande-Bretagne.
Dans ce domaine, les exportations sont vitales pour la Suisse. Un tel recul n’est pas supportable, à moyen et à long terme, pour les entreprises concernées, car il ne peut pas être compensé par d’autres produits ou activités. La Suisse a la loi la plus sévère du monde dans le domaine des exportations de matériel militaire, ceci au détriment des exportateurs du pays. Le Conseil fédéral et les Chambres doivent maintenir dans ce domaine des normes sévères et d’un haut niveau éthique, mais les adapter à celles en vigueur pour les concurrents européens.
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Les possibilités actuelles de l’Arme aérienne
Philippe Steineiger: «Puissance aérienne et progrès technologiqu
Si l'intérêt de mettre à disposition des exécutants comme des chefs un bon niveau d'information apparaît clairement, c’est l’interconnexion de l'ensemble des acteurs de la manœuvre aérienne, du niveau d'exécution à celui du commandement, qui joue comme un véritable multiplicateur de forces en permettant le partage de données. Les principaux vecteurs de ce progrès sont :
- les satellites, qui permettent de donner une dimension stratégique à l'engagement aérien;
- les drones, qui apportent à tous les niveaux de l'engagement – stratégique, opératif et tactique – un accès quasi continu à l'information au-dessus du champ de bataille;
- la liaison de données, en particulier la liaison 16, qui met en réseau les participants à la manœuvre aérienne;
- les capteurs embarqués de tous types, qui se multiplient au-dessus du champ de bataille et grâce auxquels toute mission aérienne de combat peut permettre d'acquérir du renseignement.
Avec eux, des chasseurs bombardiers deviennent des avions de renseignement sans pour autant perdre leurs capacités offensives . Ils peuvent, avec les drones, participer à la mise en place sur le théâtre d'opérations d'une capacité permanente d'action offensive avec laquelle l'ennemi doit nécessairement composer.
Quand la manœuvre aérienne combine précision de la frappe et maitrise d'une information tactique de qualité, l'arme aérienne démontre un potentiel militaire considérable. Ce fut ainsi le cas le 7 juin 2006 en Irak lors d'une mission dont l'analyse offre un bon aperçu de la
plus-value offerte par les derniers progrès en matière de précision et de gestion de l'information.
Ce jour-là, des forces spéciales détectèrent la présence d'Abou Moussab Al-Zarqnawvi, le chef d'Al Qaida en Irak et l'homme le plus recherché depuis trois ans par les Américains, dans une maison isolée de Bakuba à 45 km au Nord-est de Bagdad. Elles encerclèrent rapidement
celle-ci et leur chef décida de faire appel à l'arme aérienne pour intervenir. Il justifia plus tard ce choix, alors que le terrain était tenu par les troupes américaines, en indiquant qu'il avait privilégié le mode d'action le plus rapide, car il craignait que l'Irakien quitte à tout moment la maison où il se trouvait, mais aussi le moyen le plus puissant, le plus sûr et le plus précis. A ces qualités, on pourrait ajouter la souplesse d'emploi, car ce sont deux F-16 effectuant une tout autre mission qui ont été chargés d'attaquer la maison où se trouvait A1- Zarqnawvi.
Pendant que ces deux appareils effectuaient un ravitaillement en vol, leurs pilotes se sont l'us assigner cette nouvelle mission. Un premier F-16 a immédiatement rejoint la zone d'engagement en quelques minutes, tandis que son équipier terminait son ravitaillement.
Pendant le transit du F-16 vers Bakuba, le Général Casey, commandant les forces américaines en Irak autorisa la frappe et une demande fut faite pour que le signal GPS soit optimisé dans la zone du tir. Dès qu'il acquit l'objectif avec le pod optronique dont son avion était équipé, le
pilote du F-16 transmit son image aux forces spéciales dissimulées au contact de la cible. Celles-ci validèrent la désignation effectuée par le pilote du F-16 et autorisèrent le tir. Une minute et demie plus tard depuis la moyenne altitude et une distance de sept kilomètres, une
bombe guidée laser et une bombe à guidage hybride GPS/inertie détruisirent la maison visée. Al-Zarquawi fut tué sans avoir jamais détecté qu'une attaque se préparait et, si la maison du terroriste était détruite, celles d'à côté étaient intactes après la frappe.
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Les drones ont fait dix fois plus de victimes civiles
TTU No 899, 10 juillet 2013.
Début juillet 2013, le quotidien britannique The Guardian publiait un article sur une étude réalisée pour le compte de l’Arrnée américaine et dirigée par Larry Lewis, chercheur au Center for Naval Analyses. L'étude comparait les pertes occasionnées lors des attaques de drones et d'avions pilotés en Afghanistan, de la mi-2010 à la mi-2011, une période riche en combats. Selon l'auteur, les drones occasionnent dix fois plus de pertes parmi les populations
civiles qu'un avion dirigé par un pilote. Ce qui vient notamment contredire le président Obama, qui expliquait, en mai dernier, que «les forces aériennes conventionnelles ou les missiles sont bien moins précis que les drones et en état de causer plus de pertes civiles et de dêgâts matériels». Selon les auteurs, en partie tenus par le secret, cette différence pourrait, notamment, résulter du niveau de professionnalisme des pilotes d'avion, bien mieux préparés et entraînés à éviter les dégâts collatéraux que leurs nouveaux collègues dédiés aux drones. Ce
problème de déficit d'entraînement pourrait être en partie attribué à la demande importante en drones des états-majors sur le terrain, et, bien sûr, à la question du temps et des moyens alloués à la formation.
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Allemagne : déficit de volontaires dans la Bundeswehr
TTU No 899. 17 juillet 2013.
Bien que l'armée allemande n'ait pas encore de problèmes de recrutements, le service volontaire, qui est venu remplacer le service militaire obligatoire le 1er juillet 2011, ne semble pas avoir la cote. C'est ce que montrent les chiffres produits par le ministère de la Défense
lui-même. Au cours du second trimestre 2013, seulement 615 services volontaires ont été incorporés, soit 60 % de moins qu'à la même période un an auparavant. On est donc bien loin du record du 3e trimestre 2011 qui avait vu l'arrivée de 4’458 candidats. De plus, le taux
d'interruption, possible jusqu'au 6e mois du service volontaire, évolue selon les mois au niveau élevé de 20 à 30% de la classe. «Un tel taux d'abandon est trop élevé. Idéalement, il devrait être inférieur à 10%. Si autant de jeunes gens quittent le service volontaire avant sa fin, c'est que quelque chose ne va pas», estime le député régional social-démocrate, le lieutenant-colonel Thomas Marquardt, qui évoque un possible déficit de communication, conduisant à un décalage entre attentes et réalités. En 2011, le ministre Thomas de Maizière avait fixé les objectifs suivants : accueillir entre 5’000 et 15’000 volontaires par année. Pour l'instant, le
ministère de la Défense estime qu'il n'y a pas péril en la demeure puisque 20’000 candidatures ont été reçues en 2012 et que 1’700 services volontaires sont actuellement sous les drapeaux. Il est trop tôt pour analyser cette baisse, explique-t-on.
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30 juillet 2013.– Plus de 800 personnes ont été victimes de violences en Irak au cours de ce seul mois de juillet. Depuis le printemps, les attentats, visant en particulier la communauté chiite et souvent de grande ampleur, se multiplient et sont même quasi quotidiens, au point que le pays renoue avec la situation qu’il avait connu en 2008, c’est à dire après les violents affrontements interreligieux des années 2006-2007.
Le 29 juillet encore, 11 voitures piégées ont explosé dans 9 quartiers différents de Bagdad, faisant 34 morts et plus de 130 blessés. Au total, et dans l’ensemble du pays, ce sont plus de 60 personnes qui ont péri dans des violences. Et des journées comme celle-ci ne sont malheureusement pas rares.
La semaine précédente, 22 soldats irakiens et 3 civils ont été tués à Mossoul, lors d’une attaque contre un convoi militaire, tandis que, le même jour, des groupes armés ont attaqué des prisons de Taji et d’Abou Ghraib, à Bagdad, afin de faire évader des militants de la banche d’al-Qaïda en Irak. Et l’assaut a été violent puisque 26 policiers, soldats et gardiens y ont perdu la vie…
Aussi, pour les Nations unies, le pire est à craindre. Et encore, il n’est pas question des relations tendues entre Bagdad et la région autonomie du Kurdistan irakien au sujet de l’exploitation pétrolière… «Je suis extrêmement préoccupé par l’accroissement du niveau des violences qui risquent de faire basculer le pays dans un conflit intercommunautaire», a ainsi estimé le représentant spécial de l’ONU en Irak, Gyorgy Busztin, tout en plaidant pour des «actions immédiates et décisives pour mettre un terme à ce bain de sang insensé.»
«L’Irak est au bord du gouffre», a déclaré Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies. Il revient à ses dirigeants politiques d’éloigner le pays du bord du gouffre et de ne laisser aucune marge de manœuvre à ceux qui tentent d’exploiter le blocage politique à travers la violence et la terreur.»
Il y a trois semaines, le responsable de la mission des Nations unies pour les droits de l’Homme, Francesco Motta avait parlé du «spectre d’une guerre civile planant sur l’Irak, pays à la croisée des chemins. (…) L’impasse politique dans le pays, le manque de vision de nombre d’hommes politiques, les influences extérieures venant de la région, de Syrie et d’autres parties (ndlr, de l’Iran), ont un effet déstabilisateur sur l’Irak. (…) Les divisions confessionnelles se creusent et se manifestent dans le pays d’une façon encore plus dangereuse, je dirais, qu’en 2007 lorsque la violence était à son comble et que même le gouvernement ne comptait plus les morts.»
Seulement, en 2006-2007, les forces américaines étaient encore présentes en Irak. Et la stratégie imaginée par le général David Petraeus pour mettre en échec les groupes liés à al-Qaïda (renfort massif et accord avec les tribus sunnites pour combattre les jihadistes notamment) avait permis de faire baisser le niveau de violence. Aujourd’hui, les autorités de Bagdad sont seules aux commandes, avec des moyens militaires limités. Les forces armées viennent tout juste de recevoir les 10 premiers hélicoptères d’attaque Mi-28NE sur les 30 commandés auprès de la Russie en octobre 2012, dans le cadre d’un contrat global de 4 milliards de dollars. Quand aux avions F-16 IQ Block 52 qu’elles attendent, le premier exemplaire ne sera pas livré avant 2014.
Par ailleurs, le Pentagone a notifié au Congrès, la semaine passée, une commande passée par Bagdad portant sur l’acquisition de 50 véhicules de reconnaissance blindés à roue de type Stryker équipés pour la guerre nucléaire, radiologique, biologique et chimique (NRBC), 12 hélicoptères de transport Bell 412 EP et des services de maintien en condition opérationnelle pour les véhicules de ses forces terrestres. Le tout pour un montant de 2 milliards de dollars.
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Espionnage entre alliés: «On a vraiment changé d'échelle»
Analyse de François Heisbourg, chercheur à la Fondation pour la Les révélations sur le programme mis en place par les Etats-Unis pour espionner leurs partenaires de l'Union européenne provoque de vives réactions de ce côté de l'Atlantique.
Pourquoi des alliés espionnent-ils leurs partenaires ? Il peut y avoir un intérêt quand ont est en train de conclure un accord, de connaître les positions, les arguments de votre partenaire, comme c'est le cas aujourd'hui pour l'accord de libre-échange en cours de négociation entre Washington et Bruxelles. Egalement en termes de concurrence industrielle, par exemple entre Boeing et Airbus. Pour des services secrets, la tentation d'espionner existe toujours, mais il n'est pas toujours bon d'y céder. Le coût en termes de réputation peut être très supérieur à l'intérêt des informations obtenues. A quoi peut bien servir d'avoir les adresses e-mail des collaborateurs de Catherine Ashton, la représentante de la diplomatie européenne ? On a l'impression que les Etats-Unis ont espionné l'Europe... parce qu'ils en ont les moyens, parce que leur législation en matière d'écoutes est permissive. Mais l'espionnage entre alliés a toujours existé... Certes. Mais là, on change vraiment d'échelle. Les chiffres publiés par le Spiegel donnent le vertige. Surveiller entre 15 et 60 millions de connexions par jour en Allemagne, 2 à 3 millions en France, c'est du jamais vu ! On a vraiment du mal à comprendre l'utilité d'une telle débauche de moyens. Les Américains se seraient servis des bâtiments de l'OTAN, une organisation multilatérale, pour espionner ceux de l'Union européenne à Bruxelles... L’Allemagne et la France sont traitées au même niveau que la Chine, l’Itak ou l’Arabie saoudite. En matière d'espionnage, il y a deux règles : ne pas se faire prendre, et si cela se produit, ne pas mentir. Cette règle était globalement respectée pendant la Guerre froide. Les dernières révélations mettent en porte-à-faux l'incroyable discours d'Obama à Berlin. Le président américain, interrogé sur les informations, alors partielles, révélées par l'ancien consultant américain de la NSA Edward Snowden, s'était justifié en expliquant qu'il s'agissait de lutte contre le terrorisme. Barack Obama essaie (mais jusqu'à quel point était-il au courant ?) de nous faire prendre des vessies pour des lanternes. En quoi espionner une ambassade européenne sert-il l'antiterrorisme ? A moins de soupçonner les Européens de terrorisme... Quelles peuvent-être les conséquences de cette affaire ? Elles risquent d'être considérables. Les Allemands ont un très mauvais souvenir des périodes de l'histoire où ils ont étés sur écoutes. Ils peuvent comprendre qu'ils aient été mis sous surveillance par la Stasi ou la Gestapo. Mais par leur allié américain ! Je ne vois pas comment on peut poursuivre des négociations sur le transfert de données, dans le cadre des pourparlers sur l'accord commercial avec les Etats-Unis, alors qu'ils sont allègrement en train de piller les données de leurs partenaires.
Pourquoi des alliés espionnent-ils leurs partenaires ? Il peut y avoir un intérêt quand ont est en train de conclure un accord, de connaître les positions, les arguments de votre partenaire, comme c'est le cas aujourd'hui pour l'accord de libre-échange en cours de négociation entre Washington et Bruxelles. Egalement en termes de concurrence industrielle, par exemple entre Boeing et Airbus. Pour des services secrets, la tentation d'espionner existe toujours, mais il n'est pas toujours bon d'y céder. Le coût en termes de réputation peut être très supérieur à l'intérêt des informations obtenues. A quoi peut bien servir d'avoir les adresses e-mail des collaborateurs de Catherine Ashton, la représentante de la diplomatie européenne ? On a l'impression que les Etats-Unis ont espionné l'Europe... parce qu'ils en ont les moyens, parce que leur législation en matière d'écoutes est permissive. Mais l'espionnage entre alliés a toujours existé... Certes. Mais là, on change vraiment d'échelle. Les chiffres publiés par le Spiegel donnent le vertige. Surveiller entre 15 et 60 millions de connexions par jour en Allemagne, 2 à 3 millions en France, c'est du jamais vu ! On a vraiment du mal à comprendre l'utilité d'une telle débauche de moyens. Les Américains se seraient servis des bâtiments de l'OTAN, une organisation multilatérale, pour espionner ceux de l'Union européenne à Bruxelles... L’Allemagne et la France sont traitées au même niveau que la Chine, l’Itak ou l’Arabie saoudite. En matière d'espionnage, il y a deux règles : ne pas se faire prendre, et si cela se produit, ne pas mentir. Cette règle était globalement respectée pendant la Guerre froide. Les dernières révélations mettent en porte-à-faux l'incroyable discours d'Obama à Berlin. Le président américain, interrogé sur les informations, alors partielles, révélées par l'ancien consultant américain de la NSA Edward Snowden, s'était justifié en expliquant qu'il s'agissait de lutte contre le terrorisme. Barack Obama essaie (mais jusqu'à quel point était-il au courant ?) de nous faire prendre des vessies pour des lanternes. En quoi espionner une ambassade européenne sert-il l'antiterrorisme ? A moins de soupçonner les Européens de terrorisme... Quelles peuvent-être les conséquences de cette affaire ? Elles risquent d'être considérables. Les Allemands ont un très mauvais souvenir des périodes de l'histoire où ils ont étés sur écoutes. Ils peuvent comprendre qu'ils aient été mis sous surveillance par la Stasi ou la Gestapo. Mais par leur allié américain ! Je ne vois pas comment on peut poursuivre des négociations sur le transfert de données, dans le cadre des pourparlers sur l'accord commercial avec les Etats-Unis, alors qu'ils sont allègrement en train de piller les données de leurs partenaires.
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Un service de renseignement russe en revient aux machines à écrire
11 juillet 2013.- Les nostalgiques de la Remington auront du baume au cœur. Suite aux révélations faites par Edward Snowden, l’ancien consultant de la National Security Agency (NSA), le Service fédéral de protection (FSO), issu du KGB, a décidé de se passer d’ordinateurs et de revenir aux bonnes vieilles machines à écrire pour la rédaction des documents sensibles. Cette mesure a été prise «après les scandales de WikiLeaks, les révélations de Snowden ainsi que les informations selon lesquelles le Premier ministre Dmitri Medvedev avait été écouté lors d’un sommet du G20 à Londres», a expliqué une source de ce service au quotidien russe Izvestia, qui précise que le FSO a lancé un appel d’offres pour acquérir 20 machines à écrire. «Il a été décidé d’utiliser davantage de documents papier», a encore précisé la même source. Ce qui n’empêchera pas l’espionnage pour autant, à condition de revenir aux techniques traditionnelles. D’après Izvestia, le FSO n’est pas le seul à avoir pris cette décision : le ministère russe de la Défense ainsi que d’autres services de renseignement en ont fait de même.
Interrogé par le journal, un ancien directeur du Service fédéral de sécurité (FSB), également issu du KGB, a expliqué que «du point de vue de la sécurité, toute sorte de télécommunication électronique est vulnérable. On peut capter n’importe quelle information depuis un ordinateur.» Donc «le moyen le plus primitif est à privilégier : la main humaine ou la machine à écrire.»
Seulement, si Izvestia a raison en avançant que le FSO a lancé un appel d’offres pour 20 machines à écrire, ses agents feraient mieux de faire les brocantes ou de chiner sur eBay. Car le dernier fabricant, l’indien Godrej and Boyce, a fermé ses portes en avril 2011. «On ne reçoit plus beaucoup de commandes. A partir des années 2000, les ordinateurs ont commencé à dominer. Tous les fabricants de machines à écrire de bureau ont arrêté leur production, sauf nous. Jusqu’en 2009, nous produisions de 10’000 à 12’000 machines par an. Mais il s’agit peut-être la dernière opportunité pour les amateurs de machines à écrire. Aujourd’hui, notre principal marché est celui des agences de défense, des tribunaux et des bureaux gouvernementaux», avait alors expliqué son responsable.
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Mexique: guerre contre les «narcos»
TTU No 890, 15 mai 2013
Plus de 80’000 morts en un peu plus de six ans. Tel est le bilan, d'après Le Movimiento por la Paz con Justicia y Dignidad, de la guerre contre les cartels de la drogue mexicains de décembre 2006 à janvier 2013. «La guerre entre les cartels pour le contrôle du marché des stupéfiants et celle menée par les forces de sécurité contre ces mêmes cartels a coûté en vies humaines, au cours de ces six années passés, plus que les conflits en Irak et en Afghanistan réunis», a déclaré à TTU un responsable de la Police fédérale mexicaine. A ces victimes viennent s'ajouter près de 30’000 personnes déplacées et des milliers de disparus. «Le nombre de personnes disparues a dépassé pour la même période les 24’000», précise la même source. D'après l'ONG mexicaine Propuesta Civica, parmi les disparus figurent principalement des membres des forces de sécurité, policiers et militaires (plus de 500’000 hommes de l'Ejercito et de la lnfanteria de Marina sont engagés actuellement dans les opérations de lutte contre le narcotrafic), des chefs d'entreprises, des étudiants, des avocats et environ 1’200 enfants âgés de moins de onze ans. A l'origine de ce triste bilan, les sommes colossales en jeu.»
Pour le Govemment Accountability Office du Congrès américain, équivalent à la Cour des Comptes, le chiffre d'affaires des cartels s'élèverait à 23 milliards de dollars; alors que pour Stratfor, le centre d'analyse géopolitique d'Austin, au Texas, un des observatoires les mieux informés sur le sujet, celui-ci atteindrait en réalité les 32 milliards de dollars. Le marché nord-américain absorberait à lui seul pas moins de 60% de la production, le restant étant destiné à alimenter les marchés européens, asiatiques et australien.
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Compétitivité internationale
Patrons No 6/2013.
Le récent rapport de I'IMD sur la compétitivité internationale place la Suisse au deuxième rang, tous critères confondus, derrière les Etats-Unis er devant Hong Kong recalé, à la troisième place. Suivent entre autres la Suède, Singapour, la Norvège. L’Allemagne pointe au neuvième rang et la France au vingt-huitième rang.
Les atouts de notre pays sont connus: principalement la stabilité politique, 1e haut niveau de formation et le foisonnement de petites et moyennes entreprises innovantes et productrices. L’offre de produits et de services à haute valeur ajoutée permet de résister au franc fort, qui reste néanmoins un frein à la croissance des exportations.
Parmi les différents critères, on relèvera que la Suisse figure aussi au deuxième rang tant pour la motivation des travailleurs que pour la fiscalité des entreprises. Le partenariat social demeure aussi un facteur de prospérité pour l'économie suisse, dont le taux de chômage fait beaucoup d'envieux. Quant à la charge fiscale, tout doit être mis en œuvre pour l'empêcher de s'alourdir. (ME)
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Hausse des attaques par hameçonnage
Patrons No 6/2013.
Dans son dernier rapport semestriel, la Centrale d'enregistrement et d'analyse pour la sûreté de l'information MELANI (www.melani.admin.ch) relève que les méthodes de hameçonnage
(phishing) sont toujours plus sophistiquées, en particulier à l'encontre des utilisateurs d'applications de e-banking. Comme de nouvelles mesures de sécurité ont rendu plus difficiles les attaques contre des comptes en ligne, les cybercriminels misent désormais sur des méthodes plus subtiles. De ce fait, les victimes potentielles reçoivent par exemple des appels de soi-disant employés de banque et sont priées d'indiquer à ces derniers leurs données d'accès, telles que leur identifiant et leur mot de passe, sous prétexte d'une amélioration des mesures de sécurité. En outre, le second semestre 2012 a vu apparaître des sites internet de hameçonnage utilisant un lien URL débutant par https://, c'est-à-dire des sites qui cryptent les données et offrent une transmission supposément sécurisée. (OR)
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L'engin explosif improvisé, argument des amoureux éconduits
9 juin 2009 - Jean-Jacques Cécile Le New York Times attire notre attention sur une tendance préoccupante en Irak : les amoureux éconduits par le père de leur bien-aimée utilisent de plus en plus fréquemment l’engin explosif improvisé pour se venger; c’est ce que les autorités de Bagdad appellent un love IED.
Généralement, la bombe est placée contre un mur d’enceinte, de manière à impressionner mais à ne pas faire de victime. Il n’en reste pas moins qu’utiliser une charge, lorsque l’on estime être lésé par telle ou telle situation, témoigne d’un glissement préoccupant de toute la société irakienne vers des modes d’expression fortement imprégnés d’une culture terroriste dont il faudra des décennies pour se défaire. Cette attitude témoigne également d’une diffusion des tactiques, techniques et procédures insurrectionnelles qui augure mal du futur. Les amoureux éconduits ne sont du reste pas les seuls à se comporter de cette manière. Un officier de police, le colonel Samir Shatti, mentionne ainsi le cas d’un étudiant qui a gratifié son professeur d’un chapelet de trois IED reliés à un déclencheur horaire pour la seule raison qu’il avait reçu des mauvaises notes. Heureusement, les engins infernaux n’ont pas explosé. Des ruses ont aussi été observées, telle celle consistant à mettre une bombe devant sa propre maison, afin de faire ensuite porter le chapeau aux voisins dont on estime avoir à se plaindre.
Généralement, la bombe est placée contre un mur d’enceinte, de manière à impressionner mais à ne pas faire de victime. Il n’en reste pas moins qu’utiliser une charge, lorsque l’on estime être lésé par telle ou telle situation, témoigne d’un glissement préoccupant de toute la société irakienne vers des modes d’expression fortement imprégnés d’une culture terroriste dont il faudra des décennies pour se défaire. Cette attitude témoigne également d’une diffusion des tactiques, techniques et procédures insurrectionnelles qui augure mal du futur. Les amoureux éconduits ne sont du reste pas les seuls à se comporter de cette manière. Un officier de police, le colonel Samir Shatti, mentionne ainsi le cas d’un étudiant qui a gratifié son professeur d’un chapelet de trois IED reliés à un déclencheur horaire pour la seule raison qu’il avait reçu des mauvaises notes. Heureusement, les engins infernaux n’ont pas explosé. Des ruses ont aussi été observées, telle celle consistant à mettre une bombe devant sa propre maison, afin de faire ensuite porter le chapeau aux voisins dont on estime avoir à se plaindre.
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Les chauffeurs de l’Armée s’entraîneront sur les pistes TCS
Touring No 8, 2 mai 1013
Beau succès d'estime pour le TCS : même l'armée suisse lui fait confiance lorsqu'il s'agit d'accroître la sécurité routière et de réduire les risques d'accidents. Récemment, la société TCS Training & Events a remporté un appel d'offres d'Armasuisse, le centre de compétences du Département fédéral de la défense, propriétaire du parc de véhicules militaires.
A partir du second trimestre 2014 et jusqu'à fin 2017, toutes les recrues conduisant des véhicules de l'armée suivront un cours dans les diverses infrastructures de TCS Training & Events en Suisse. S'étalant sur une demi-journée, cette formation sera dispensée aux conducteurs militaires de motos, de véhicules pour le transport de personnes et de marchandises, de poids lourds et de chars blindés.
TCS Training & Events (ex-Test & Training TCS) est la filiale du club chargée de la formation et du perfectionnement des conducteurs en vue d'améliorer la prévention et la sécurité routière. Dans ses six centres, elle a organisé l'an dernier 5’200 cours fréquentés par plus de 50’500 participants. TCS Training & Events met sur pied des cours de perfectionnement à l'intention des entreprises et des particuliers pour tous types de véhicules. Elle dispense aussi les formations «2 phases» pour l'obtention du permis.
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Les attentats terroristes qui ont frappé les États-Unis le 11 septembre 2001 ne sont à l'évidence pas assez lointains pour qu'un recul suffisant puisse être pris ; au vu des nombreux commentaires prononcés ou écrits ces jours dans les médias, la lecture de cet événement reste profondément marquée par le prisme de l'opposition à la guerre en Irak, au point que le contexte de l'époque tend à disparaître sous les arguments, les condamnations et les arguties. La clarté qui prévalait au lendemain des attaques - perçues comme un acte de guerre s'inscrivant dans le djihad déclaré par Al-Qaïda - a largement disparu. La transformation même de la guerre, comme cette journée l'a illustrée avec fracas, n'a pas pénétré les esprits.
Pourtant, comme on pouvait déjà le mesurer à l'époque, le détournement de 4 avions de ligne par 19 djihadistes afin d'en faire des missiles guidés reste un événement charnière, le révélateur d'un basculement : l'État-nation contemporain n'est plus le maître de la guerre, et des organisations non étatiques sont désormais capables de lui porter des coups très durs, au cœur même de sa puissance politique, économique et militaire. Le fait que l'attaque la plus meurtrière menée sur sol américain depuis le 11 septembre 2001 ait été une fusillade sur une base militaire montre certes le fruit du resserrement des mesures de sécurité, mais plus encore l'effet de l'exportation du conflit vers d'autres régions.
Ce vacillement de l'État par l'épée, à l'exemple de la superpuissance américaine, s'est dans l'intervalle notablement élargi. L'État-providence à l'européenne est aujourd'hui à bout de souffle, et doit s'imposer des coupes budgétaires qui, loin d'opposer le beurre aux canons, vont réduire l'un comme les autres. L'autocratie arabo-musulmane est ébranlée par la colère des peuples, révoltés par le manque à la fois de prospérité et de justice, et seules les pétromonarchies semblent pour l'heure juguler la révolution qui les menace. La légitimité des États, à travers la sécurité qu'ils peuvent garantir, les services qu'ils peuvent offrir, les revendications qu'ils peuvent intégrer, les conditions-cadres qu'ils peuvent préserver, est toujours plus menacée.
A propos du 11 septembre et de ses suites, c'est donc la lutte entre États et non États pour la conquête et/ou la maîtrise des esprits, des marchés et des espaces - faisant partie des enjeux du conflit - qui devrait constituer la principale grille de lecture. A cet égard, pour la coalition d'États occidentaux en lutte face aux réseaux djihadistes, il faut relever que la campagne d'Afghanistan - qui ne permet pas de parvenir à des résultats majeurs - constitue un investissement disproportionné de ressources, alors que la campagne d'Irak - qui a occasionné une immense attrition des djihadistes dans leur légitimité comme dans leur capacité - s'est avérée nettement plus rentable. L'endurance des États reste cependant leur principale faiblesse.
A cet égard, il est évident que les aspects financiers et économiques ont fortement gagné en urgence ces dernières années. Contrairement à ce que l'on peut souvent lire, les dépenses liées à ces campagnes n'ont pas d'effet déterminant sur l'évolution des finances publiques, puisque même aux États-Unis la part de la défense dans le budget ne dépasse pas 20%, ce qui est historiquement bas en temps de guerre. En revanche, dès lors que les dépenses sociales propulsent un État dans la spirale du surendettement, et que viennent se greffer sur ce déséquilibre une balance commerciale fortement déficitaire, une croissance économique en panne et des établissements bancaires sous-capitalisés, il ne faut pas compter sur une capacité sérieuse de maîtriser quoi que ce soit.
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Ainsi donc, la communauté internationale - sous l'impulsion notable de la France, tant politiquement que militairement, mais sous la conduite des États-Unis - a décidé s'opposer par la force au colonel Kadhafi. Ce n'est évidemment pas une nouveauté : non seulement Paris a déjà mis en échec l'irrédentisme du maître de Tripoli lorsque ce dernier jetait ses colonnes vers le Tchad, mais Washington a mené à réitérées reprises des opérations de combat dans l'espace aérien libyen entre 1981 et 1989. On peut du reste relire avec intérêt ces épisodes (cf Joseph Stanik, El Dorado Canyon, Naval Institute Press, 2003) pour mesurer l'évolution des forces en présence depuis trois décennies.
Les activités militaires des premières heures de l'opération « Aube de l'odyssée », pour reprendre la désignation américaine, l'ont démontré : les forces armées loyales au colonel Kadhafi n'ont pu empêcher la prise de contrôle de l'espace aérien libyen et son utilisation pour des frappes qui semblent avoir pris par surprise plusieurs formations mécanisées impliquées dans la poussée vers Benghazi. Le déploiement en cours de forces supplémentaires, du côté de la coalition, ne laisse aucun doute sur sa capacité à maintenir cette zone d'interdiction aérienne qui couvre une grande partie de la Libye. Et à l'exploiter pour d'autres frappes air-sol.
Si les objectifs de l'opération - imposer cette zone de non-survol et empêcher l'écrasement des rebelles - semblent donc à portée de main, il n'en demeure pas moins que cette action limitée, pour reprendre la précision de l'administration Obama, est semblable à toutes les autres actions limitées, réactives et proportionnelles : en visant à contenir un adversaire, elles lui cèdent par avance toute initiative et s'inscrivent nécessairement dans une dimension temporelle particulièrement extensible. Il suffit à Kadhafi d'être patient, de mener sa guerre de l'information, d'exploiter les frappes pour consolider son pouvoir, et ainsi d'user la résolution comme la patience des capitales occidentales.
Certes, celles-ci ont de toute évidence des moyens d'action au sol, destinés à renforcer et à multiplier les capacités de rebelles : des agents des services de renseignement (le Canard Enchaîné révélait ce mercredi que la DGSE livrait des armes lourdes aux insurgés) et probablement quelques détachements de forces spéciales (comme semblent l'indiquer la précision et l'effet des bombardements). Mais procéder à un changement de régime à Tripoli ne fait pas partie des résolutions 1970 et 1973 de l'ONU, même si les Libyens peuvent y parvenir, et utiliser l'insurrection libyenne comme l'Alliance du Nord fin 2001 en Afghanistan ne semble pas exactement l'intention de la coalition.
Est-ce que les forces armées occidentales se sont engagées dans une odyssée sans fin ? Faute de rechercher une victoire militaire, et non de simples succès, c'est déjà la recherche d'une solution politique négociée qui semble la seule manière de l'éviter.
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La lecture attentive du rapport sur l'armée 2010 est effarante car elle expose à quel point notre armée est de plus en plus en friche depuis la fin des années '80.
Le troisième chapitre intitulé "Rapport sur l'état de la situation" dévoile l'ampleur des dégâts. Certains points sont mentionnés ici, pour montrer comment certains problèmes ont été mal emmanchés depuis trop longtemps:
Il n'existe aucune base techniquement unifiée pour une conduite des opérations en réseau;
La structure et l'organisation de l'armée sont surdimensionnées au regard de l'évolution démographique;
L'effectif de spécialistes à tous les échelons n'est plus assuré;
Le personnel militaire disponible pour l'instruction de base est insuffisant;
Les formations actives ne sont pas entièrement équipées;
La disponibilité du matériel n'est plus garantie;
Les lacunes au niveau du matériel apparaissent avant tout dans le domaine de la défense contre une attaque militaire;
L'état du matériel est défectueux;
En raison de l'âge des collaborateurs civils, il faut s'attendre à une perte importante des connaissances au cours des prochaines années;
Un équilibre durable entre les prestations et les ressources ne peut pas être garanti dans les conditions-cadres actuelles;
Le parc immobilier de l'armée reste trop important et il existe un besoin cumulé d'entretien;
La protection et la sécurité en cas de panne dans les domaines de l'informatique et de la télécommunication sont insuffisantes.
A la lecture de ce rapport, on se demande bien si l'on est en Suisse ou dans une république bananière. En clair, pas de doctrine, pas assez de personnel, du matériel défectueux, un savoir-faire qui file, une infrastrucure miteuse et la porte ouverte aux hackers.
Les mesures proposées tiennent plus de la cosmétique que de la thérapie de choc. Les verbes les plus utilisés sont "vérifier", "redéfinir", "examiner", "adapter", "inciter", "élaborer" et "centraliser". Le seul terme quelque peu "osé" est "mettre hors service". C'est dire à quel point on a peur de couper dans le gras.
Non, non et non!
Pas de doctrine? Pourquoi donc? Il s'agit tout de même du "mode d'emploi" de la chose militaire... Comment peut-on dépenser des milliards en système de conduite alors que nous n'avons même pas la doctrine pour conduire des opérations centrées sur les réseaux.
Comment est-il possible qu'on nous parle de problème démographique alors que les recrues d'aujourd'hui sont nées en 1990 (après la fin du bloc soviétique) et que celles qui serviront dans dix ans ont déjà 10 ans. Il ne s'agit pas de faire des projections sur la comète, il s'agit de planifier 2010 en 2000 avec des recrues nées en 1990. C'est pas si sorcier que cela, non? Et s'il y a un problème, il faut agir dans les dix ans! De la clairvoyance et de la volonté, voilà ce qu'il faut.
Pour le reste, on pourrait s'étendre pendant des heures. Mais tenons-en nous à cela: l'armée suisse nécessite une sérieuse chimiothérapie et non pas de la chirurgie esthétique. Tailler, enlever, couper, remodeler, éliminer, voilà les verbes qu'il faut dorénavant utiliser. Et tant que les fondements ne seront pas entrepris, rien de réellement concret ne bougera.
Il faut redéfinir la milice qui est devenu un concept "fourre-tout" sans queue ni tête. Il faut également repenser la neutralité qui ne sert réellement que dans un cadre bipolaire, pour se placer entre les protagonistes. Il faut définir des alliances fortes nationales et internationales. En termes sécuritaires, la Suisse a un peu trop tendance à oublier qu'elle est entourée par l'Union européenne et l'OTAN (même durant la guerre froide, la Suisse attendait les chars soviétiques intacts, en oubliant que l'OTAN allait peut être aussi faire quelque chose en cas de problème). Finalement, il faut rationaliser l'ensemble des moyens de sécurité suisses. Le fédéralisme à la papa (un canton - une police) montre ses limites dans un monde globalisé et l'armée comme "bouche-trou" n'est pas une solution viable à long terme. Il faut collaborer, penser à des réserves au niveau national, rationnaliser les moyens, le personnel, l'instruction et les infrastructures. Il faut faire revivre USIS et arrêter la politique des plates-bandes.
Si cela n'est pas entrepris à tous les niveaux, la réformette tuera définitivement l'armée.
Allons-y Mesdames et Messieurs, il y a du boulot.
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On le voyait principalement en France, dans les banlieues. L'usage de la force policière contre "les racailles" n'est plus désiré, car les conséquences sont généralement trop coûteuses, du moins politiquement. L'embrasement des cités fait peur aux politiques. Ceux-ci font donc tout pour que les cités ne s'embrasent pas. Le problème est là. Le politique a un problème, mais ne fait rien de peur que le problème devienne encore plus grand. Ainsi, à cause du prêchi-prêcha des autorités, les policiers se trouvent dans des situations où ils ne peuvent plus remplir correctement leur mission, car il n'est absolument pas souhaité qu'ils utilisent les moyens adéquats pour parvenir à leur fin. En d'autres mots, on préfère que les véhicules de police se fassent "caillasser", que les pompiers se fassent accueillir par des jets de pavés et/ou de machines à laver et que certaines zones s'enfoncent dans le "non-droit", plutôt que de taper fort, vite et bien pour assurer la suprématie de l'état sur l'ensemble du territoire et de la population.
L'usage de la force est devenu un tel tabou politique, que la tâche régalienne du maintien de l'ordre et de l'état de droit est désormais sérieusement compromise. Cela a pour conséquence que la petite criminalité avec violence ne fait que croitre car la police et même la justice ne font plus peur aux délinquants. Le non-usage de la force doublé de peines risibles font sourire les petits criminels qui recommencent généralement leurs méfaits dès la sortie du tribunal ou de la prison.
Cet état de fait devient aussi la règle en Suisse. L'Etat ne veut plus employer la force. On le voit bien dans l'affaire du forcené biennois qui occupe une vaste partie des médias ces derniers jours. L'Etat est prêt à déployer un énorme dispositif policier, mais n'est pas prêt à utiliser la force. Si un sexagénaire est capable de tirer à bout portant sur un policier, cela veut dire que la police aurait également pu le neutraliser par la force. Pourquoi n'est-ce pas le cas? Il y aura bien-sûr une explication d'ordre tactique qui viendra répondre à cette question (lumière, angle de tir, passants, etc). Je reste persuadé que beaucoup de policiers ne tirent pas, car la peur de la sanction politique sur leur acte, les en dissuade. C'est bien dommage.
Utiliser la force de manière ciblée, vite, fort et bien, voilà un concept qui devrait redevenir la norme dans nos sociétés. Cela implique que tous soient prêts à en assumer les conséquences. Sinon, on sombrera dans le non-droit où chacun appliquera la force comme bon lui semble, à "qui mieux-mieux". L'usage de la force est une tâche régalienne. Qu'il le reste.