News
Libye : une odyssée sans fin ?
Ainsi donc, la communauté internationale - sous l'impulsion notable de la France, tant politiquement que militairement, mais sous la conduite des États-Unis - a décidé s'opposer par la force au colonel Kadhafi. Ce n'est évidemment pas une nouveauté : non seulement Paris a déjà mis en échec l'irrédentisme du maître de Tripoli lorsque ce dernier jetait ses colonnes vers le Tchad, mais Washington a mené à réitérées reprises des opérations de combat dans l'espace aérien libyen entre 1981 et 1989. On peut du reste relire avec intérêt ces épisodes (cf Joseph Stanik, El Dorado Canyon, Naval Institute Press, 2003) pour mesurer l'évolution des forces en présence depuis trois décennies.
Les activités militaires des premières heures de l'opération « Aube de l'odyssée », pour reprendre la désignation américaine, l'ont démontré : les forces armées loyales au colonel Kadhafi n'ont pu empêcher la prise de contrôle de l'espace aérien libyen et son utilisation pour des frappes qui semblent avoir pris par surprise plusieurs formations mécanisées impliquées dans la poussée vers Benghazi. Le déploiement en cours de forces supplémentaires, du côté de la coalition, ne laisse aucun doute sur sa capacité à maintenir cette zone d'interdiction aérienne qui couvre une grande partie de la Libye. Et à l'exploiter pour d'autres frappes air-sol.
Si les objectifs de l'opération - imposer cette zone de non-survol et empêcher l'écrasement des rebelles - semblent donc à portée de main, il n'en demeure pas moins que cette action limitée, pour reprendre la précision de l'administration Obama, est semblable à toutes les autres actions limitées, réactives et proportionnelles : en visant à contenir un adversaire, elles lui cèdent par avance toute initiative et s'inscrivent nécessairement dans une dimension temporelle particulièrement extensible. Il suffit à Kadhafi d'être patient, de mener sa guerre de l'information, d'exploiter les frappes pour consolider son pouvoir, et ainsi d'user la résolution comme la patience des capitales occidentales.
Certes, celles-ci ont de toute évidence des moyens d'action au sol, destinés à renforcer et à multiplier les capacités de rebelles : des agents des services de renseignement (le Canard Enchaîné révélait ce mercredi que la DGSE livrait des armes lourdes aux insurgés) et probablement quelques détachements de forces spéciales (comme semblent l'indiquer la précision et l'effet des bombardements). Mais procéder à un changement de régime à Tripoli ne fait pas partie des résolutions 1970 et 1973 de l'ONU, même si les Libyens peuvent y parvenir, et utiliser l'insurrection libyenne comme l'Alliance du Nord fin 2001 en Afghanistan ne semble pas exactement l'intention de la coalition.
Est-ce que les forces armées occidentales se sont engagées dans une odyssée sans fin ? Faute de rechercher une victoire militaire, et non de simples succès, c'est déjà la recherche d'une solution politique négociée qui semble la seule manière de l'éviter.Les conférences pour la Paix – obsolètes ?
Alexandre Vautravers Professeur de Relations internationales
Les conflits évoluent. Leurs acteurs aussi. Au XIXe siècle et durant la première moitié du XXe xiècle, les guerres industrielles et mondiales étaient menées par des alliances de Nations, où la primauté du pouvoir Politique sur le militaire reposait sur une forte centralisation et une hiérarchie transparente. Pour mettre une fin à ces conflits, s’il était utile de passer par des intermédiaires, l’identité des signataires ne faisait aucun doute. La guerre froide et les guerres de décolonisation ont divisé les conflits en deux types : la « vraie » guerre que tous les états-majors et les opinions publiques ont imaginée, mais qui ne s’est pas réalisée ; et la guerre « réelle » qui avait lieu constamment dans le Tiers monde, généralement entre proxys. La crise de Suez démontre bien que seules les puissances nucléaires comptent. Et l’ONU parvient ainsi à dépasser la paralyse de son Conseil de Sécurité – par la création des « casques bleux. » Une solution pragmatique, qui repose avant tout sur l’accord des parties au conflit, sur le terrain. Les dernières décennies, cependant, nous ont montré un Conseil de Sécurité de l’ONU plus actif et résolu : pensons au Koweit (1991), au Kossovo (1999) ou à la Libye (2011). On peut donc penser que c’est à nouveau l’ONU qui détient les clés des conflits contemporains. Or le conflit syrien démontre les limites de cette interprétation : le Conseil de Sécurité est divisé, donc paralysé ; les conférences et les négociations de paix achoppent sur des questions fondamentales – de légitimité et de représentation. Les discussions parallèles (Track 2) sont confrontées aux intérêts d’autres Etats dans la région, qui soutiennent et alimentent le conflit. Enfin, les initiatives sur le terrain sont confrontées aux dangers des combats – comme le démontre l’attaque récente, au mortier, d’un convoi du Croissant rouge syrien. Les conférences de Paix, les Bons offices, ont-ils fait leur temps ? Sommes-nous capables de trouver des interlocuteurs légitimes et responsables ? Négocie-t-on la paix ou l’après-guerre ? Autant de questions qui se posent aux belligérents, à la communauté internationale, à nos diplomates. Les 13 et 14 février prochains, ces questions seront au centre des débats, lors de la 19e conférence internationale humanitaire, à Genève. http://www.webster.ch/international-relations/international-humanitarian-conference
Drones norvégiens
TTU No 910, 13 novembre 2013.



Leçons des combat contemporains…
Thierry Allemand, 9 juin 2009, http://www.cirpes.net/article277.

Les possibilités actuelles de l’Arme aérienne
Philippe Steineiger: «Puissance aérienne et progrès technologiqu
Les drones ont fait dix fois plus de victimes civiles
TTU No 899, 10 juillet 2013.
Allemagne : déficit de volontaires dans la Bundeswehr
TTU No 899. 17 juillet 2013.

Espionnage entre alliés: «On a vraiment changé d'échelle»
Analyse de François Heisbourg, chercheur à la Fondation pour la
Pourquoi des alliés espionnent-ils leurs partenaires ? Il peut y avoir un intérêt quand ont est en train de conclure un accord, de connaître les positions, les arguments de votre partenaire, comme c'est le cas aujourd'hui pour l'accord de libre-échange en cours de négociation entre Washington et Bruxelles. Egalement en termes de concurrence industrielle, par exemple entre Boeing et Airbus. Pour des services secrets, la tentation d'espionner existe toujours, mais il n'est pas toujours bon d'y céder. Le coût en termes de réputation peut être très supérieur à l'intérêt des informations obtenues. A quoi peut bien servir d'avoir les adresses e-mail des collaborateurs de Catherine Ashton, la représentante de la diplomatie européenne ? On a l'impression que les Etats-Unis ont espionné l'Europe... parce qu'ils en ont les moyens, parce que leur législation en matière d'écoutes est permissive. Mais l'espionnage entre alliés a toujours existé... Certes. Mais là, on change vraiment d'échelle. Les chiffres publiés par le Spiegel donnent le vertige. Surveiller entre 15 et 60 millions de connexions par jour en Allemagne, 2 à 3 millions en France, c'est du jamais vu ! On a vraiment du mal à comprendre l'utilité d'une telle débauche de moyens. Les Américains se seraient servis des bâtiments de l'OTAN, une organisation multilatérale, pour espionner ceux de l'Union européenne à Bruxelles... L’Allemagne et la France sont traitées au même niveau que la Chine, l’Itak ou l’Arabie saoudite. En matière d'espionnage, il y a deux règles : ne pas se faire prendre, et si cela se produit, ne pas mentir. Cette règle était globalement respectée pendant la Guerre froide. Les dernières révélations mettent en porte-à-faux l'incroyable discours d'Obama à Berlin. Le président américain, interrogé sur les informations, alors partielles, révélées par l'ancien consultant américain de la NSA Edward Snowden, s'était justifié en expliquant qu'il s'agissait de lutte contre le terrorisme. Barack Obama essaie (mais jusqu'à quel point était-il au courant ?) de nous faire prendre des vessies pour des lanternes. En quoi espionner une ambassade européenne sert-il l'antiterrorisme ? A moins de soupçonner les Européens de terrorisme... Quelles peuvent-être les conséquences de cette affaire ? Elles risquent d'être considérables. Les Allemands ont un très mauvais souvenir des périodes de l'histoire où ils ont étés sur écoutes. Ils peuvent comprendre qu'ils aient été mis sous surveillance par la Stasi ou la Gestapo. Mais par leur allié américain ! Je ne vois pas comment on peut poursuivre des négociations sur le transfert de données, dans le cadre des pourparlers sur l'accord commercial avec les Etats-Unis, alors qu'ils sont allègrement en train de piller les données de leurs partenaires.

Mexique: guerre contre les «narcos»
TTU No 890, 15 mai 2013
Compétitivité internationale
Patrons No 6/2013.
Hausse des attaques par hameçonnage
Patrons No 6/2013.
L'engin explosif improvisé, argument des amoureux éconduits
9 juin 2009 - Jean-Jacques Cécile
Généralement, la bombe est placée contre un mur d’enceinte, de manière à impressionner mais à ne pas faire de victime. Il n’en reste pas moins qu’utiliser une charge, lorsque l’on estime être lésé par telle ou telle situation, témoigne d’un glissement préoccupant de toute la société irakienne vers des modes d’expression fortement imprégnés d’une culture terroriste dont il faudra des décennies pour se défaire. Cette attitude témoigne également d’une diffusion des tactiques, techniques et procédures insurrectionnelles qui augure mal du futur. Les amoureux éconduits ne sont du reste pas les seuls à se comporter de cette manière. Un officier de police, le colonel Samir Shatti, mentionne ainsi le cas d’un étudiant qui a gratifié son professeur d’un chapelet de trois IED reliés à un déclencheur horaire pour la seule raison qu’il avait reçu des mauvaises notes. Heureusement, les engins infernaux n’ont pas explosé. Des ruses ont aussi été observées, telle celle consistant à mettre une bombe devant sa propre maison, afin de faire ensuite porter le chapeau aux voisins dont on estime avoir à se plaindre.
Les chauffeurs de l’Armée s’entraîneront sur les pistes TCS
Touring No 8, 2 mai 1013



