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A propos du rapport sur l'armée
La lecture attentive du rapport sur l'armée 2010 est effarante car elle expose à quel point notre armée est de plus en plus en friche depuis la fin des années '80.
Le troisième chapitre intitulé "Rapport sur l'état de la situation" dévoile l'ampleur des dégâts. Certains points sont mentionnés ici, pour montrer comment certains problèmes ont été mal emmanchés depuis trop longtemps:
- Il n'existe aucune base techniquement unifiée pour une conduite des opérations en réseau;
- La structure et l'organisation de l'armée sont surdimensionnées au regard de l'évolution démographique;
- L'effectif de spécialistes à tous les échelons n'est plus assuré;
- Le personnel militaire disponible pour l'instruction de base est insuffisant;
- Les formations actives ne sont pas entièrement équipées;
- La disponibilité du matériel n'est plus garantie;
- Les lacunes au niveau du matériel apparaissent avant tout dans le domaine de la défense contre une attaque militaire;
- L'état du matériel est défectueux;
- En raison de l'âge des collaborateurs civils, il faut s'attendre à une perte importante des connaissances au cours des prochaines années;
- Un équilibre durable entre les prestations et les ressources ne peut pas être garanti dans les conditions-cadres actuelles;
- Le parc immobilier de l'armée reste trop important et il existe un besoin cumulé d'entretien;
- La protection et la sécurité en cas de panne dans les domaines de l'informatique et de la télécommunication sont insuffisantes.
A la lecture de ce rapport, on se demande bien si l'on est en Suisse ou dans une république bananière. En clair, pas de doctrine, pas assez de personnel, du matériel défectueux, un savoir-faire qui file, une infrastrucure miteuse et la porte ouverte aux hackers.
Les mesures proposées tiennent plus de la cosmétique que de la thérapie de choc. Les verbes les plus utilisés sont "vérifier", "redéfinir", "examiner", "adapter", "inciter", "élaborer" et "centraliser". Le seul terme quelque peu "osé" est "mettre hors service". C'est dire à quel point on a peur de couper dans le gras.
Non, non et non!
Pas de doctrine? Pourquoi donc? Il s'agit tout de même du "mode d'emploi" de la chose militaire... Comment peut-on dépenser des milliards en système de conduite alors que nous n'avons même pas la doctrine pour conduire des opérations centrées sur les réseaux.
Comment est-il possible qu'on nous parle de problème démographique alors que les recrues d'aujourd'hui sont nées en 1990 (après la fin du bloc soviétique) et que celles qui serviront dans dix ans ont déjà 10 ans. Il ne s'agit pas de faire des projections sur la comète, il s'agit de planifier 2010 en 2000 avec des recrues nées en 1990. C'est pas si sorcier que cela, non? Et s'il y a un problème, il faut agir dans les dix ans! De la clairvoyance et de la volonté, voilà ce qu'il faut.
Pour le reste, on pourrait s'étendre pendant des heures. Mais tenons-en nous à cela: l'armée suisse nécessite une sérieuse chimiothérapie et non pas de la chirurgie esthétique. Tailler, enlever, couper, remodeler, éliminer, voilà les verbes qu'il faut dorénavant utiliser. Et tant que les fondements ne seront pas entrepris, rien de réellement concret ne bougera.
Il faut redéfinir la milice qui est devenu un concept "fourre-tout" sans queue ni tête. Il faut également repenser la neutralité qui ne sert réellement que dans un cadre bipolaire, pour se placer entre les protagonistes. Il faut définir des alliances fortes nationales et internationales. En termes sécuritaires, la Suisse a un peu trop tendance à oublier qu'elle est entourée par l'Union européenne et l'OTAN (même durant la guerre froide, la Suisse attendait les chars soviétiques intacts, en oubliant que l'OTAN allait peut être aussi faire quelque chose en cas de problème). Finalement, il faut rationaliser l'ensemble des moyens de sécurité suisses. Le fédéralisme à la papa (un canton - une police) montre ses limites dans un monde globalisé et l'armée comme "bouche-trou" n'est pas une solution viable à long terme. Il faut collaborer, penser à des réserves au niveau national, rationnaliser les moyens, le personnel, l'instruction et les infrastructures. Il faut faire revivre USIS et arrêter la politique des plates-bandes.
Si cela n'est pas entrepris à tous les niveaux, la réformette tuera définitivement l'armée.
Allons-y Mesdames et Messieurs, il y a du boulot.
Les conférences pour la Paix – obsolètes ?
Alexandre Vautravers Professeur de Relations internationales
Les conflits évoluent. Leurs acteurs aussi. Au XIXe siècle et durant la première moitié du XXe xiècle, les guerres industrielles et mondiales étaient menées par des alliances de Nations, où la primauté du pouvoir Politique sur le militaire reposait sur une forte centralisation et une hiérarchie transparente. Pour mettre une fin à ces conflits, s’il était utile de passer par des intermédiaires, l’identité des signataires ne faisait aucun doute. La guerre froide et les guerres de décolonisation ont divisé les conflits en deux types : la « vraie » guerre que tous les états-majors et les opinions publiques ont imaginée, mais qui ne s’est pas réalisée ; et la guerre « réelle » qui avait lieu constamment dans le Tiers monde, généralement entre proxys. La crise de Suez démontre bien que seules les puissances nucléaires comptent. Et l’ONU parvient ainsi à dépasser la paralyse de son Conseil de Sécurité – par la création des « casques bleux. » Une solution pragmatique, qui repose avant tout sur l’accord des parties au conflit, sur le terrain. Les dernières décennies, cependant, nous ont montré un Conseil de Sécurité de l’ONU plus actif et résolu : pensons au Koweit (1991), au Kossovo (1999) ou à la Libye (2011). On peut donc penser que c’est à nouveau l’ONU qui détient les clés des conflits contemporains. Or le conflit syrien démontre les limites de cette interprétation : le Conseil de Sécurité est divisé, donc paralysé ; les conférences et les négociations de paix achoppent sur des questions fondamentales – de légitimité et de représentation. Les discussions parallèles (Track 2) sont confrontées aux intérêts d’autres Etats dans la région, qui soutiennent et alimentent le conflit. Enfin, les initiatives sur le terrain sont confrontées aux dangers des combats – comme le démontre l’attaque récente, au mortier, d’un convoi du Croissant rouge syrien. Les conférences de Paix, les Bons offices, ont-ils fait leur temps ? Sommes-nous capables de trouver des interlocuteurs légitimes et responsables ? Négocie-t-on la paix ou l’après-guerre ? Autant de questions qui se posent aux belligérents, à la communauté internationale, à nos diplomates. Les 13 et 14 février prochains, ces questions seront au centre des débats, lors de la 19e conférence internationale humanitaire, à Genève. http://www.webster.ch/international-relations/international-humanitarian-conference
Drones norvégiens
TTU No 910, 13 novembre 2013.



Leçons des combat contemporains…
Thierry Allemand, 9 juin 2009, http://www.cirpes.net/article277.

Les possibilités actuelles de l’Arme aérienne
Philippe Steineiger: «Puissance aérienne et progrès technologiqu
Les drones ont fait dix fois plus de victimes civiles
TTU No 899, 10 juillet 2013.
Allemagne : déficit de volontaires dans la Bundeswehr
TTU No 899. 17 juillet 2013.

Espionnage entre alliés: «On a vraiment changé d'échelle»
Analyse de François Heisbourg, chercheur à la Fondation pour la
Pourquoi des alliés espionnent-ils leurs partenaires ? Il peut y avoir un intérêt quand ont est en train de conclure un accord, de connaître les positions, les arguments de votre partenaire, comme c'est le cas aujourd'hui pour l'accord de libre-échange en cours de négociation entre Washington et Bruxelles. Egalement en termes de concurrence industrielle, par exemple entre Boeing et Airbus. Pour des services secrets, la tentation d'espionner existe toujours, mais il n'est pas toujours bon d'y céder. Le coût en termes de réputation peut être très supérieur à l'intérêt des informations obtenues. A quoi peut bien servir d'avoir les adresses e-mail des collaborateurs de Catherine Ashton, la représentante de la diplomatie européenne ? On a l'impression que les Etats-Unis ont espionné l'Europe... parce qu'ils en ont les moyens, parce que leur législation en matière d'écoutes est permissive. Mais l'espionnage entre alliés a toujours existé... Certes. Mais là, on change vraiment d'échelle. Les chiffres publiés par le Spiegel donnent le vertige. Surveiller entre 15 et 60 millions de connexions par jour en Allemagne, 2 à 3 millions en France, c'est du jamais vu ! On a vraiment du mal à comprendre l'utilité d'une telle débauche de moyens. Les Américains se seraient servis des bâtiments de l'OTAN, une organisation multilatérale, pour espionner ceux de l'Union européenne à Bruxelles... L’Allemagne et la France sont traitées au même niveau que la Chine, l’Itak ou l’Arabie saoudite. En matière d'espionnage, il y a deux règles : ne pas se faire prendre, et si cela se produit, ne pas mentir. Cette règle était globalement respectée pendant la Guerre froide. Les dernières révélations mettent en porte-à-faux l'incroyable discours d'Obama à Berlin. Le président américain, interrogé sur les informations, alors partielles, révélées par l'ancien consultant américain de la NSA Edward Snowden, s'était justifié en expliquant qu'il s'agissait de lutte contre le terrorisme. Barack Obama essaie (mais jusqu'à quel point était-il au courant ?) de nous faire prendre des vessies pour des lanternes. En quoi espionner une ambassade européenne sert-il l'antiterrorisme ? A moins de soupçonner les Européens de terrorisme... Quelles peuvent-être les conséquences de cette affaire ? Elles risquent d'être considérables. Les Allemands ont un très mauvais souvenir des périodes de l'histoire où ils ont étés sur écoutes. Ils peuvent comprendre qu'ils aient été mis sous surveillance par la Stasi ou la Gestapo. Mais par leur allié américain ! Je ne vois pas comment on peut poursuivre des négociations sur le transfert de données, dans le cadre des pourparlers sur l'accord commercial avec les Etats-Unis, alors qu'ils sont allègrement en train de piller les données de leurs partenaires.

Mexique: guerre contre les «narcos»
TTU No 890, 15 mai 2013
Compétitivité internationale
Patrons No 6/2013.
Hausse des attaques par hameçonnage
Patrons No 6/2013.
L'engin explosif improvisé, argument des amoureux éconduits
9 juin 2009 - Jean-Jacques Cécile
Généralement, la bombe est placée contre un mur d’enceinte, de manière à impressionner mais à ne pas faire de victime. Il n’en reste pas moins qu’utiliser une charge, lorsque l’on estime être lésé par telle ou telle situation, témoigne d’un glissement préoccupant de toute la société irakienne vers des modes d’expression fortement imprégnés d’une culture terroriste dont il faudra des décennies pour se défaire. Cette attitude témoigne également d’une diffusion des tactiques, techniques et procédures insurrectionnelles qui augure mal du futur. Les amoureux éconduits ne sont du reste pas les seuls à se comporter de cette manière. Un officier de police, le colonel Samir Shatti, mentionne ainsi le cas d’un étudiant qui a gratifié son professeur d’un chapelet de trois IED reliés à un déclencheur horaire pour la seule raison qu’il avait reçu des mauvaises notes. Heureusement, les engins infernaux n’ont pas explosé. Des ruses ont aussi été observées, telle celle consistant à mettre une bombe devant sa propre maison, afin de faire ensuite porter le chapeau aux voisins dont on estime avoir à se plaindre.
Les chauffeurs de l’Armée s’entraîneront sur les pistes TCS
Touring No 8, 2 mai 1013



